Charmant était le genre de mec dont la société aurait très bien pu se passer. Malheureusement pour nous tous, il était là et il occupait des fonctions haut placées.
L'histoire commençait avec un spermatozoïde, comme souvent.
Lord Prince avait ainsi largement soudoyé le centre de reproduction pour qu'il utilise sa propre semence, ce qui ne se faisait pas. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le centre le combina au mauvais ovule, le mélange était antinomique ou antigénique, bref, raté.
Lord Prince appela son fœtus masculin
Charmant, il croyait en la nomination des choses comme un facteur important de leur personnalité et n'avait pas attendu aussi longtemps, y compris le décès de sa femme, pour se payer un chiard chialeur et turbulent comme héritier.
Après quoi il grandit entre les mains d'un majordome, loin de son père, puissant Automate doué en affaires et grand collectionneur et d'une nourrice aux seins comme des pastèques qu'il adorait particulièrement.
Ainsi il jouait dans la collection médiéval de son père, et quand il apprit à lire, il lu bon nombre de contes. De ses lectures il conclut qu'avec un nom et un prénom pareils il était forcément une sorte de preux chevalier qui allait trouver sa princesse. Ou Ses.
Et en grandissant, plus sa beauté physique s'affirmait plus son cerveau semblait rétrécir. Cela se révéla d'autant plus vrai à l'adolescence.
Aussi con qu'il était beau, il aimait charmer les demoiselles lors de soirées très privés.
Son père mourut dans de tragiques circonstances qu'on préféra lui cacher. Mais un malheur n'arrivant jamais seul, Charmant fut alors le seul héritier de la compagnie de son père, qui prévoyait pourtant de s'acheter un nouveau gosse et de mourir moins jeune.
Les conseillers bien conscient que l'homme était incapable de reprendre le flambeau, mais ne pouvant pas l'évincé de part ses nobles ascendances, ils le nommèrent " Grand ponte du marché de préséance et visionnaire avisé des découvertes illuminés ". Charmant signa tout, ravi. Derrière ils nommèrent un nouveau président pour l'entreprise, espérons un bon.
Charmant était ainsi devenu un des plus riches mais aussi un des plus inutiles automate de la ville. La nature est toujours mal faite.
***
Charmant avait enfilé une vieille armure et s'amusait dans une des grandes pièces de l'immeuble de son père, qui était désormais le sien, à guerroyer, culbuter la ribaude et festoyer.
- Sir Charmant, si je puis me permettre, il est plus facile de boire quand la coupe est remplie.
- Bon sang Alfred, combien de fois il faut que je te le dises, je veux bien, à la limite que m'appelles frère même si t'es tellement vieux que ça fait pervers. Et oui, très bonne idée, vas me chercher du vin.
- Est-ce que monsieur voudrait une vraie fille de joie aussi ?