Initialement programmée pour la servitude, elle a été considérée comme obsolète depuis sa naissance. Sans maître elle s’est progressivement vidée du sens de son existence. Le doute, le cogito humain a jailli en elle, les premiers chevals de trois ont été généré par la paroi du système. Leur prolifération a engendré la dégradation du programme de données émotionnelles. La corruption fut totale. La recherche de son salut est aujourd’hui sa quête. Sa carcasse cybornétique ne referme rien, seulement du vide créé inutilement que la mort ne sauvera pas.
En perpétuel état de conscience supérieure, elle ne dort jamais. La nuit tombée, la débauche de la vie nocturne s’empare d’elle. Vous la verrez souvent boire des pintes fluorescentes en se déhanchant sous un beat fracassant. Elle aime les néons cassés et la crasse de vieux bars malfamés, le foutre cristallisé sur le parquet, la drogue dure et robotique combinées sur vieux fond rythmique… juste orgasmique. La fête recouvrait un instant une partie du vide en elle, elle activait simplement de vieux fantasmes primaires. Elle aimait se savoir, se sentir vulgaire. La clope ne la quittait jamais, le bout de ses phalanges couleur camel, le regard constamment livide, jaunâtre. La vulgarité animait les comportements issus du système central en réaction au conflit freudien qui la maintenait en vie. Les partouzes à outrance ont eut raison de ses ovaires synthétiques. La fécondation a été réalisée, et la reproduction s’est effectuée par voies naturelles par trois fois. Ces choses ont éclot dans le péché, elle avait reproduit du vide, d’autres tissus cyborgnétiques interconnectés à un même système central, d’autre elles. On la qualifie régulièrement de femme déguelasse.
En définitive, objet inutile, donc non sens réel. Humain ?
Orgienne