Mer forte, localement très forte.
Grande houle d'ouest 5 à 6 m.
Averses orageuses.
Visibilité 5 à 10 milles, s'abaissant 2 à 3 milles sous précipitations.
Ce qui devait arriver arriva.
Dehors, la tempête n’a pas fait que s’annoncer, elle fait rage et déchaine ses rafales sur le bateau.
Des trombes d’eaux s’abattent sur les ponts du bateau qui continue sa course au milieu d’une mer démontée.
Non, décidément, il ne fait pas bon rester à l’extérieur.
Et puis, c’est le tonnerre qui s’en mêle et les éclairs qui déchirent le ciel et réveille la nuit.
Mais, ne vous inquiétez pas, tout va bien ! Continuez et profitez de ce qui vous est offert, mangez, buvez, dansez ! Il ne peut rien vous arriver…
(...)
Le vent cesse
La pluie s’arrête
La mer devient étrangement calme, trop calme…
Sur la passerelle, le capitaine du Pacific Princess consulte les dernières dépêches météo.
Rien ne permet d’identifier ce phénomène.
Brusquement, un choc terrible, brutal, bruyant
Malgré la masse imposante du navire, il est soulevé par une force d’une extrême violence.
Le bruit qui s’ensuit est effroyable. Le bateau est secoué dans tous les sens, un bruit de crissement languissant et terrifiant qui indique que la coque s’est abimée sur quelque chose…
Dehors, la mer est toujours aussi calme, un calme angoissant, inexplicable
Rien en vue…
Sur le bateau, la fête est terminée : les lustres explosent, et puis les miroirs qui couvrent les murs. Les luxueuses tapisseries sont arrachées des murs, les bouteilles se brisent sur le sol, les vitres explosent, les chaises, les tables, tout le mobilier est renversé dans un fracas épouvantable.
Quant aux passagers… ils sont ballottés dans tous les sens, d’autres sont projetés, d’autres encore s’effondrent au milieu de tous, les uns sur les autres.
C’est sur, y aura des blessés.
Soudain, les lumières s’éteignent
Tout le bateau est plongé dans le noir
Un noir angoissant, oppressant…
Le bateau se stabilise, le calme revient
Il ne reste que le silence
Et ces bruits qui viennent de la coque comme un hurlement insupportable, presque douloureux…
Et il y a le noir… le silence et le noir….
C’est écrasant le noir, ne rien voir, ne rien savoir… qui est qui ? Qui est où ? Qui est blessé ? A qui est cette main qui s’agrippe à vous…
Et puis, il y a…
Un petit rire…
Hi hi hi…
Suivi d’un bruit de petits pas qui résonnent dans tout le bateau
Tous !, vous l’entendez
Tous… mais… nul ne sait où elle est
L’Entité est ici, parmi vous
Et vous êtes dans le noir.