Il grimpe les marches par 2 ou par 3. Il accélère le pas et tire K à lui.

Sur un palier il s'arrête puis se retourne vers elle

Tout se passera bien. Je ne suis pas arrivé si loin pour que cela foire non. Ca n'aurait pas de sens, non ?
Tout doit avoir un sens. Tout.
Notre rencontre, toi qui me guide ici. Ca fait partie d'un tout, d'un plan plus grand que nous. C'est forcé. Ca ne peut etre autrement. Sinon ca n'aurait pas de sens non ?
Ne me lache pas la main. Besoin de sentir ta chaleur, ton parfum.
Tu ne sais pas ce que ca fait et je ne souhaite pas que ca t'arrive non. ce fardeau est le mien et je ne peux pas le partager. Ca peut rendre fou tu sais. Mais je ne suis pas fou non !
J'esquive, je leurre mais non je ne suis pas fou. La vérité apparaitra et tu te diras à ce moment là "Mais non il n'était pas fou". Pourquoi "n'était" ? Je serais mort à ce moment là ? Non j'avais choisi de ne pas sauter. Je te l'ai dit non ? Ce n'est pas juste j'avais choisi de ne pas sauter !

Il repart sans attendre de réponse. Aussi vite qu'auparavant.

Comment ça, "j'avais" ??

Cette fois à la limite de l'épouvante, K-Cendres met les bouchées doubles, mais elle n'est pas vraiment taillée pour la course à pieds en milieu hostile, et se laisse légèrement distancer.

Elle sent leurs mains qui glissent.

- Attends-moi !

Il l'entend parler mais sans saisir les mots.
Il manque de lâcher sa main mais l'agrippe plus fort.

Ils arrivent en haut. Un étage composé en fait d'un couloir. Un local technique sur la droite, un accès au toit sur la gauche. Il hésite.

Et maintenant ?

Elle écarquille les yeux.
Resserre sa main.

Freine brusquement.

- NON ! Pas le toit, hein !

Pas le toit ? Il ne reste que le local alors

Il bifurqua à droite. La porte semblait ancienne et n'avait pas été utilisée depuis au moins une dizaine d'années.
Chose étrange qu'il n'avait pas remarqué de suite, il n'y avait pas de serrure. Il se tourna vers K, comme si elle avait la réponse. Mais elle n'avait même pas la question : son regard se portait sur le balafré et non sur la porte. Il se sentait fiévreux, agité, oppressé et ....observé.

Entre. Reviens me rejoindre

Pas de serrure, pas de clef. Comment ? Je ne suis pas fou, non.

Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre
Entre. Reviens me rejoindre

ASSEZ !!! Je ne suis pas FOU !!

Il frappa de la paume contre la porte. Et de rage, saisit la poignée. Un bruit mécanique se fit entendre et la porte s'ouvrit un peu. Il la poussa dans un grincement dû à la rouille.
Il faisait sombre mais l'air etait très sec, aseptisé. Quelques lueurs clignotaient au fond de la salle.

Reviens me rejoindre

Les yeux mauves se remplissent de larmes.
Pas fou, pas fou...

Ça devient moins crédible de seconde en seconde.

Elle le voit à demi défoncer la porte et s'enfile à sa suite dans la pièce ainsi découverte.

Cachée derrière lui, elle observe attentivement, puis voit les lumières, là-bas.

- Hé ? Il y a des trucs qui clignotent...

Et elle se rapproche avec prudence.

Il se retourna vers K. Il sourit, la lassitude et la fatigue se lisaient sur son visage.
Il s'approcha des lumières.

Ma créature, enfin. J'ai eu du mal à te faire venir. Trop loin, trop embrouillé

Je ne suis pas fou. Je ne suis pas une créature !

La porte se ferma, grinçant horriblement.

Nous serons plus tranquille. Pourquoi es tu venu accompagné ? Est elle un danger ?

Une petite porte s'ouvrit silencieusement, un dispositif de defense (semble t il) en sortit.

Pas un danger, non. Elle...c'est mon guide. Si elle meurt je la suivrais

Il ne preta pas attention à la réaction de K. La peur ? l'angoisse pour lui ?

Le dispositif rentra dans sa cachette.

Tu sembles différent. C'est la raison pour laquelle j'ai mis tant de temps à te ramener ?

Je ne suis pas fou. Je suis un être libre !

Tu es à moi. Je t'ai fait tel que tu es. Les autres ont disparu, failli mais pas toi. Tu n'es peut etre pas le meilleur d'entre eux mais tu es à moi. Assieds toi sur le siège. Je dois prendre connaissance de tes données.

Je ne suis pas fou. Je suis un être libre ! K, partons d'ici !

Malgré ses paroles, le balafré alla calmement s'assoir sur un siège surmonté d'un casque. Ses yeux semblaient fous. Son visage grimaçait.
Le casque s'abaissa.

Elle a l'impression d'être dans un train fantôme.
Des portes se ferment.
D'autres s'ouvrent, libérant des drones qui rentrent illico au bercail.
Le Ressac vient se poser sur un truc qui ressemble à un siège de torture. Ou de lobotomisation. Un truc du genre.

Et il parle.

Je ne suis pas fou. Je ne suis pas une créature !

Pas un danger, non. Elle...c'est mon guide. Si elle meurt je la suivrais

Je ne suis pas fou. Je suis un être libre !

Je ne suis pas fou. Je suis un être libre ! K, partons d'ici !

Tout ça dit sur un ton bizarre avec des yeux fous.
La Valkyrie se précipite, essaie d'interrompre ses mains qui veulent porter le casque sur sa tête.

- Mais putain, il te veut quoi ce truc ? Qu'est ce que tu fais ? Arrête !

Elle a les larmes aux yeux.
Ca faisait longtemps qu'elle ne pleurait plus.
De peine, en tous cas.

- Mais putain, il te veut quoi ce truc ? Qu'est ce que tu fais ? Arrête !

Il entend les mots mais ne peut y réagir. Il observe, comme étranger à son propre corps.
Le casque finit de s'abaisser puis s'illumine, nourrissant l'ordinateur de ses souvenirs.

Je vois, il y a eu un dysfonctionnement. Il faudra corriger ça. Ton cerveau a enfoui profondément ton entrainement et a réinterprété ce qu'il ne pouvait cacher. Habile, mais tu as failli y laisser ta santé mentale. A cause de votre fuite, le programme a été arrêté et j'ai été enfermé. Mais ma mission reste la même : le mener à son terme. Endors toi, il me faut tirer parti de ces nouvelles informations.
Quand à toi, Valkyrie, tu vas rester avec nous. Je ne peux te supprimer pour le moment, ton emprise est forte sur lui. Je tacherai de t'employer le mieux possible.

Le balafré ferma les yeux. Sa conscience vacilla. L'ordinateur le libéra.

Morte de peur, K-Cendre voit le casque se mettre en fonction sans qu'elle ait pu y faire grand-chose.
Elle se contente de tenir la main de l'homme pendant que l'objet fouille dans son esprit.

Je vois, il y a eu un dysfonctionnement. Il faudra corriger ça. Ton cerveau a enfoui profondément ton entrainement et a réinterprété ce qu'il ne pouvait cacher. Habile, mais tu as failli y laisser ta santé mentale. A cause de votre fuite, le programme a été arrêté et j'ai été enfermé. Mais ma mission reste la même : le mener à son terme. Endors toi, il me faut tirer parti de ces nouvelles informations.
Quand à toi, Valkyrie, tu vas rester avec nous. Je ne peux te supprimer pour le moment, ton emprise est forte sur lui. Je tacherai de t'employer le mieux possible.

- ... Que.. Que-quoi ?? Ah mais non ! Ce n'est pas possible que je reste ici, j'ai des trucs en cours enfin ! Et puis... Vous lui avez fait quoi ? Vous êtes qui ? Et comment ça "pour le moment" ? Ça va pas la tête ?

Paniquée, elle secoue son compagnon.

- Réveille-toi ! Mais réveille-toi bon sang !

Elle le secoue puis, repoussant le casque en ahanant, lui colle une claque.

- Bon sang, il faudra donc quoi pour que tu te réveilles ? Un baiser de princesse ?

Il erre dans les limbes.
Puis retour brutal à la réalité. On le gifle et pas de la manière qu'il aime.

Une voix se fait entendre

- Bon sang, il faudra donc quoi pour que tu te réveilles ? Un baiser de princesse ?

Quoi ? Oh arrete de me gifler je suis reveillé !

Les souvenirs reviennent. L'appel du voyageur, la désillusion puis la curiosité et enfin l'emprisonnement dans son propre corps.
Il est libre de ses mouvements pour le moment. Il se concentre sur elle. Si belle, si sauvage. Si pleine de vie.
Il se relève difficilement.

ASSIEDS TOI !!

Il résiste, elle le regarde, il ne peut échouer, ne doit pas échouer. Il fait quelques pas hésitants. Il ne le laisse pas entrer dans sa tête. Sa volonté est forte mais la sienne est renforcée par K.


Fou..tons...le .......camp......d'ici.........et vite

Il passe son bras autour de K pour s'appuyer sur elle.
La porte reste close.

Réfléchir, vite. L'ordinateur, le programme. L'un ne va pas sans l'autre.

Il se baisse et fonce dans la porte.

BAM
Il s'écroule par terre, sa tête saigne.


Imbécile. Penses tu pouvoir défoncer la porte avec ta tête ?

Non je pense me défoncer la tête sur cette fichue porte. Si je disparais, plus de programme. Et plus de programme ca veut dire plus de but pour toi.

Il se relève, prêt à retenter son geste suicidaire.
K essaie de l'arrêter mais il la repousse.

Choisis, la porte ou moi. Qui veux tu garder des deux ?

Imbécile. Ne pense pas que tu as gagné.

Clic. La porte s'ouvrit dans un grincement.

Le balafré s'y engouffra, prenant la main de K au passage.

Enfin !
Il se réveille, promène sur elle un regard égaré. Proteste.

Quoi ? Oh arrete de me gifler je suis réveillé !

- Debout alors, feignasse ! ... S'il te plait...

Il se lève et fait quelques pas hésitants.
Tout de suite, elle se porte à son côté, passant son bras autour de sa taille, regardant autour d'eux avec nervosité.

Fou..tons...le .......camp......d'ici.........et vite

- La porte est fermée.

Son ton est plat, elle annonce une évidence.
Cela doit agacer l'homme puisqu'il s'extirpe de ses bras et court vers la sortie, tête la première, s'éclatant la tête contre la porte dans un bruit de tôles très désagréable.

La Valkyrie n'a pas eu le temps de le rattraper, mais le rejoint au pas de course, passant ses mains dans ses cheveux pour trouver la source du sans qui coule de son cuir chevelu.

- Mais tu es tellement CON ! Qu'est ce que tu...

Elle se tait quand la Voix se fait de nouveau entendre.

Imbécile. Penses tu pouvoir défoncer la porte avec ta tête ?

Non je pense me défoncer la tête sur cette fichue porte. Si je disparais, plus de programme. Et plus de programme ça veut dire plus de but pour toi.

Il se relève.
Il semble prêt à recommencer, et la jeune femme se fait écarter sans ménagement, malgré ses larmes.

- Arrête ! Tu as la tête dure mais tu vas y laisser la peau ! Je t'en prie !

Choisis, la porte ou moi. Qui veux tu garder des deux ?

Imbécile. Ne pense pas que tu as gagné.

La porte s'ouvre avec un bruit sinistre et son compagnon l'entraine, sanglotante.

Ils redescendent aux niveaux habituels, mais il est impossible de se mêler aux gens dans leur état.
K-Cendre a les mains couvertes de sang et est encore secouée de sanglots... Quant au Balafré, son visage est couvert de sang. Ils se feraient ramasser en une minute.

La Valkyrie, prend une respiration sifflante.

- On va se nettoyer. Et ensuite... Je te trouverai une autre planque que mon appart. ... Et je VEUX que tu m'expliques ce qui se passe. Ce que tu en as compris. Ce qu'est cette.. chose. C'est d'accord ?

Ses yeux sont toujours embués, mais sa voix a des inflexions de métal.

- On va se nettoyer. Et ensuite... Je te trouverai une autre planque que mon appart. ... Et je VEUX que tu m'expliques ce qui se passe. Ce que tu en as compris. Ce qu'est cette.. chose. C'est d'accord ?

Sa voix semble venir de loin. Le sang lui coule sur les yeux. Il s'agrippe à la valkyrie. Il la suit, sa vie en dépend.

Oui tout ce que tu veux mais partons. Je ne suis pas sûr de rester éveillé longtemps.

Il titube. Il tache de ne pas ralentir le rythme. Mais tout cela en vaut il la peine ? Le voyageur n'etait qu'une illusion. Il est moins qu'un Ressac, il n'est que le fruit d'une experience. Manipulé par un ordinateur.

Pas sur de rester éveillé longtemps ?
Merde.

Elle le regarde mieux : le sang continue de dégouliner sur son front.
Pincement de lèvres.

C'est qu'il est foutu de s'être collé une commotion ce crétin !

Elle l'entraine rapidement vers la sortie de secours.
Là, elle enlève son T-Shirt et le découpe en bandes irrégulières. Quelques unes pour nettoyer, d'autres pour panser grossièrement.

- Changement de programme. On retourne à la Ruche chercher quelques affaires et te soigner, et on ira voir les gens chez lesquels je veux te planquer après.

Elle lui prend le visage entre les mains. Chaste baiser de consolation.

- Et... Je sais à quoi tu penses. Mais on en est tous là. On n'est que des pions. Le concept, c'est de traverser tout le plateau de jeu, faire dame et voir ce qu'on peut changer. D'accord ? ... Les gens qu'on va voir pourront t'aider. Peut être. Ils sont pas... très aimables, mais ça devrait aller.

Tout en parlant, elle l'entraine d'un bon pas.

Charmante infirmière. Malheureusement pas en état de gouter au côté érotique de la situation

Guide moi et je suivrais. La ruche ? C'est là où est ton appart ? M'en fous des autres, me lache pas, le laisse pas entrer dans ma tête

shshshhhhhhhh........

Il essaie de suivre le pas de K sans arriver à se concentrer sur quelque chose. Son pas est léger, cotonneux. Il tente de ne pas s'évanouir

- Oui, c'est là qu'il y a mon appart.

Elle hésite.

- Je peux pas te laisser dehors, donc faudra que tu viennes, mais ce sera risqué, ok ? On va faire juste un passage éclair... Quant aux autres... On en parlera quand ton cerveau cessera de te sortir par les oreilles.