Le quartier radioactif était à présent loin derrière elle.

Des flashs, des couleurs, des voix. Elle flairait le danger de toute cette foule qui pourrait la reconnaître. De fugitive à grande blessée, de blessée à captive.
Serait-elle ramené de force à la ruche?

Elle pouvait voir la forme de sa rédemptrice, et sa tenue était explicite. Une mentaliste.
Tous autour d'elle, elle pouvait ressentir la vibration de leurs aptitudes mentales.
C'était comme un frisson courant sur sa peau brûlée.

L'homme qui s'occupait d'elle murmura à sa collègue son étonnement quand au matériel utilisé pour la soigner.
Encourageant...extraordinaire...la peau repousse sous la combinaison.

Ils vont surement vouloir montrer ça.
Avec un peu de chance il n'y aura personne pour l'identifier, et ce n'est pas elle qui le dira. Après tout.. une nouvelle vie, et bientôt un nouveau corps.

Après avoir été soignée, remise sur pieds. Keiko décida de ne pas retourner à la Ruche de suite.
Les automates étaient prévenus de sa prise de congés temporaire.
Elle attendait que la nouvelle ruche soit construite. Apparemment directement derrière le mur de protection, dans le quartier des automates.

Elle laisserait la population des bas fond s'approprier les ruines de son ancienne gloire.
Leurs puces étaient apparemment non fonctionnelles depuis l'explosion, et les comportements dangereux se multipliaient.

Comme des enfants sans éducations et sans limites, découvrant le meilleurs et le pires des émotions, les orthodoxes étaient voués à leurs passion.
Les rues de Novlangue n'étaient plus très sûres.
Seuls les quartiers d'état, restaient sous contrôle.

Depuis quelques semaines, elle aidait les volontaires du temple à s'occuper des blessés, nombreux ayant trouvé refuge au temple.
Elle qui ne croyait en rien, n'était plus très certaine de rejeter les enseignements de l'ordre.
C'était soit une rédemption, soit l'effet d'un coup trop violent sur la tête.

Elle passait d'un patient à un autre, distribuant les rations allouées par le temple.
C'est là qu'elle croisa le regard perdu de la jeune inconnu.
La peau couverte d'une combinaison étrange.
Lorsque leurs regards se croisèrent Keiko eu une sensation étrange.
Les yeux mauves lui rappelaient... une de ses filles perdues.
Mais rien dans cet être ne lui permettait de confirmer cet hypothèse. A part l'éclair fugace de crainte qu'il lui semblait percevoir, ressentir.
La jeune femme baissa les yeux et sembla tout à la contemplation du travail du médecin et de son assistante.

Tout en continuant sa distribution, Keiko posa discrètement les yeux sur l'avant bras, le tatouage en était absent, la peau trop brûlée pour l'avoir conservé.
Trop brulée pour qu'elle se pose plus longtemps la question.
Quelle importance!

Les cicatrices sur son visage et son corps, la mort frôlée. Elle n'avait plus de désir de vengeance contre celles qui avaient fuient son emprise.

Alors elle pris place à côté de la mentaliste qui accompagnait l'inconnu aux yeux mauves.
Et malgré l'incertitude, elle tenta " bonjour Filgjia "

Elle a d'abord reconnu l'éclat dur et tranchant comme l'acier de ses yeux.
Ressentit un frisson de terreur lui glacer le dos.
Une fraction de seconde.
Avant de baisser les yeux sur ses mains meurtris.

Une fraction de seconde qui ne lui permis pas de voir ces cicatrices, ni de percevoir que Keiko n'était plus la même.

Elle n'était plus celle qui ignorait ses plaintes vis à vis des Clients les plus haut placés.
Elle n'était plus celle qui ignorait sa douleur et ses cris.

Mais ça Filgjia ne le savait pas.

Pour elle la Reine de la Ruche n'était que calcul, manipulation. Lorsque l'ombre de la femme passa sur elle, tout son corps se mis à trembler.
Comme un petit animal frigorifié.
Alors Filgjia se rappelle :

Elle venait d'avoir 16 ans, lorsque ses aptitudes psychiques s'étaient révélées. Le couple qui l'élevaient en avaient informés docilement le conseil.
un couple standard, pucé, vacciné, désigné pour l'aider à grandir et la surveiller jusqu'à l'âge réglementaire.
On était venu la chercher, emmené dans un lieu aseptisé blanc , vide et froid.
On lui avait rasé les cheveux et fait passé une batterie de test.
Après cela on lui avait implanté sa puce de Valkyrie.
Pas la même que celles de ses parents d’accueil.
On lui expliqua qu'elle allait rencontrer une personne qui lui expliquerait qui elle était, ce qu'étaient ses aptitudes et à quoi les utiliser.

Et elle avait rencontré Keiko, fière, belle, remplie de désir de s'élever. Passionnée par l'art et la séduction. Keiko si fière d'être à la tête de la ruche, de protéger ses fils et filles.
La sélection avait révélé plus précisément les dons de Filgjia, une empathie accrue qui lui permettait de ressentir et prévenir tous les désirs, au point d'en avoir des images précises dans son esprit.
Au début elle avait été totalement subjuguée par le faste, la personnalité de Keiko et par la place que celle-ci leur faisait miroiter.
Et puis elle avait été sélectionné pour faire partie de l'élite.
On l'avait stérilisé, formé à toute sorte de pratique à suggérer mentalement.
Jusqu'à la programmer.
Une soumission totale au code des Valk, une soumission totale à Keiko.

Et tout cela l'avait conduit à la folie, au suicide, à la fuite.

Et aujourd'hui son bourreau se tenait à ses côtés.
Son bourreau était assise à proximité.

Elle pouvait la sentir, sentir son regard la brûler bien plus que ne l'avait fait l'explosion.
La terreur, La haine bouillonnaient d'un même feu sous son crâne.
Alors lorsque la voix détestée prononça son prénom elle réunie toute sa volonté pour feindre.
Sans y parvenir.
Elle se jeta les deux mains en avant vers le cou gracile de ses souvenirs

Finalement, l'hôpital le plus proche où j'avais demandé aux sbires NOD de nous mener, s'avéra être dans les sous-sols du Temple. Ici, les murs y étaient les plus forts et rien n'étaient venus les ébranler même au plus fort des tremblements qui secouaient la ville entière il y a encore peu.
La vie s'est réorganisé et plusieurs branches des Mentalistes ont pris en charge les secours. Bien sûr, ces secours sont principalement destinés aux hautes classes de Novlangue: automates, NOD et Valkyries, mais quelques chanceux atterrissent parfois là par hasard.

Cela semble être le cas de cette étrange jeune femme. Je captais son regard inquiet qui papillonnaient au gré des allées et venues des soignants autour de nous. Tous des mentalistes ou presque, plusieurs d'entre nous s'étaient dévoués pour les soins, certains ayant des capacités permettant de soulager les douleurs ou réparer les corps.
Sans doute que cette inconnue n'était pas tout à fait à l'aise avec notre Ordre. Il y en avait beaucoup comme ça, et je ne m'inquiétais pas outre mesure. Je lance un regard et un sourire qui se veut rassurant à l'encontre de la jeune femme.

En revanche, je tendis l'oreille lorsque certains de mes collègues s'étonnèrent de cette peau qui la recouvrait. Visiblement, il s'agissait d'une technologie avancée, et il ne devait pas être à la portée de n'importe qui de se trouver en possession d'une telle chose.

C'est alors que je remarquais une autre femme en train roder autour de nous. Elle distribuait quelques vivres à qui en avait besoin. La fixant, je compris de suite qu'elle n'était pas mentaliste. Non, sa tenue et son port assez altier la désignait comme une personne de très haut-rang. J'hésitais entre une Automate ou une Valkyrie.
Elle s'approcha finalement jusqu'à s'asseoir à côté de moi. Je lui jetais un coup d'oeil en biais, pas vraiment décidée à intervenir pour le moment. Pourtant, son petit manège indiquait assez clairement qu'elle connaissait notre inconnue.

Bonjour Filgjia

La voix forte et claire de la nouvelle arrivante attisa ma curiosité, et je guettais les réactions de la patiente, spectatrice silencieuse et effacée de leur étrange échange.
Et soudain, avant que je ne puisse détecter quoi que ce soit, les deux mains de la jeune inconnue s'étaient avancées comme des serres acérées autour de la gorge de l'autre femme. Comme sur un ressort, avec une énergie insoupçonnée, la voilà qui s'était redressée avec une lueur haineuse dans le regard, prête à étouffer l'objet de sa panique.

Plus de doute, elles se connaissaient mais visiblement la première n'était pas ravie qu'on l'eu reconnue. Je me suis redressée d'un bond, stupéfaite par la tournure des choses, pour tenter maladroitement de faire lâcher prise aux doigts enserrés autour du cou de ma voisine.
Et puis, une fois n'est pas coutume, je renoue avec mes vieux travers, car sans que je l'eusse spécialement souhaité ou provoqué, le déclenchement intempestif et incontrôlé de mon pouvoir mentaliste irradie soudain hors de moi et atteint les deux protagonistes que je tente de séparer.

Peut-être n'est pas une si mauvaise chose puisque dès lors, les deux femmes se sentiront indécises et démunies, comme paralysées, l'espace de quelques secondes. Secondes qui me sont alors précieuses pour me ressaisir et bien cibler cette fois ce que je veux faire. Je me concentre et tente de faire ressentir à la jeune femme aux yeux mauves une chaleur intense dans les mains, comme si elle se brûlait, histoire de lui faire lâcher prise.

D'abord Elle crue s'être trompé et se tenait déjà prête à repartir.
Puis elle vit le visage meurtrit de la patiente se crisper comme sous l'effet de la douleur.
Et lorsque celle ci se tourna vers elle , un frisson la saisi.
Ce regard était si empli de haine qu'elle se sentit clouée sur place, et dans la même seconde la femme se jeta sur elle et saisie son cou avec une force surhumaine.

Décidément la mort cherchait Keiko.

Elle sentit l'envie de se défendre et de fuir, mais aucun muscle ne répondaient.
Elle ne pu lever ses bras, ni impulser ses jambes.
Comme une poupée de chiffon elle se sentit s'affaisser sur la chaise, alors que les mains de Filgjia tombaient comme vidées de toute force, avant de hurler de douleur.

Keiko glissa un regard inerte sur sa voisine de droite.
Derrière sa capuche, une lueur incandescente.

Devais t'elle la remercier? Ou lui faire vertement remarqué que paralyser la seule coupable d'agression était bien suffisant. Sa paupière se mis à tressauter, signe qu'elle allait recouvrir toutes ses capacités dans quelques secondes.

Quelle humiliation!

Oh! Voilà que je crains d'y être allée un peu fort! Je sens le regard consterné, furibond de la nouvelle arrivante, qui se retrouve sans défense, démunie et sous les effets quelque peu indésirables de mes interventions psychiques.
Je lis le reproche au fond de ses prunelles sombre, comme si elle se sentait outrée d'être elle aussi la cible de mon attaque, alors qu'elle est la victime innocente. Ou pas.

Je sais que les effets de mes pouvoirs peuvent déstabiliser un peu ceux qui n'en ont pas l'habitude, mais quelques secondes suffisent à ce que le corps retrouve ses réflexes et reprenne le contrôle. Je me retrouve bien embêtée, c'est toujours extrêmement gênant de me rendre compte que je me suis laissée trop allée et que j'ai perdu le contrôle. J'ai fait d'énormes efforts cependant, grâce à mes confrères mentalistes, par rapport à ces derniers mois.

Je me reprend bien vite, et je cible cette fois la seule coupable, l'étrangleuse en devenir sur son lit de malade. Je veux qu'elle se brûle légèrement les mains, pour la forcer à lâcher le gracile col de la dame.
Dans la précipitation, sans doute que je dose mal la force de ma pensée, car j'entend alors la jeune patiente se mettre à hurler de douleur! Non, je veux éviter la catastrophe, et surtout d'attirer l'attention sur nous!

Vite, je relâche la pression sur elle, elle a de toute façon déjà lâchée ma voisine sous l'effet de la brûlure imaginaire.
Je relève les yeux, rabat ma capuche à l'arrière de ma tête, et lance un petit regard d'excuse vers mon élégante voisine. J'ai chaud, et quelques mèches collées le long de ma tempe à cause de la sueur.

Melian être désolée...

Puis je reporte mon attention vers la jeune femme, comment vas-t-elle réagir à tout ça? Malgré tout, je l'invective un peu, histoire de mettre les choses au clair.

Pas faire ça! Pas de violence! Melian pas aider vous pour faire du mal!

La douleur fut aussi vive que fugace.
Elle était clouée, sans mouvement. Plus aucune sensation de brûlures, mais l'angoisse la saisissait tout entière.
Le geste s'était emparé d'elle, indépendant, hors de contrôle. Et maintenant toute la stupidité de celui-ci lui apparaissait.
Elle était fichue, elle avait retrouvé la vu pour mieux perdre sa liberté.
Elle passerait sans doute en recyclage. Et que faire d'une valkyrie brûlée? A part pour les adeptes des horreurs dans les bas fonds. Quel horreur!
Elle laissa échapper une larme , Ou alors c'était juste de ne pouvoir battre des paupières.
Puis elle commença à sentir ses extrémités, un fourmillement.
Lorsqu'elle tourna la tête ce fut pour voir Keiko dans le même état pitoyable, bave aux lèvres. Maigre consolation.
Elle ressentit une détresse importante, elle souhaitait faire comprendre à la mentaliste ce qu'il en était.
Se concentrant de toute ses forces elle essaya de pulser ses sensations et flot de souvenir vers la femme qui l'avait sauvé.
Qu'elle la sauve encore.
Qu'elle la protège entre ses murs.
Peut on reconvertir les âmes? L'Ordre le permettrait il ?
Pourrait elle ne pas être puni pour sa fugue et cette agression?
Tout dépendrait désormais de cette drôle de personne, au langage si étrange.

Jamais Keiko n'avait voulu cela.
Jamais elle n'avait voulu que ses filles se sentent mal, bien au contraire.
Elle avait toujours été si fière de servir les sens de toute sorte. comment envisager qu'il en soit autrement pour d'autres Valkyries.
Elle n'avait jamais envisagée les déviants qui prenaient la fuite et finissaient comme des prostitués de bas étage ou autre vil métier, que comme des ignares, des erreurs de castings.
Elle reconnaissait alors s'être trompé et ne pas avoir su évaluer la compétence de ces personnes, ils n'avaient pas su gérer leur statut.
Ce qui était arrivé à Filgjia était certes regrettable mais elle avait eu une réaction inappropriée, et inacceptable. elle n'avait pas cherché la protection et le soutient de son rang, et avait fini par s’effondrer.
Et ça Keiko estimait ne pas en être responsable.
Pouvait-on lui reprocher les mauvaises décisions de ses filles lorsqu'elles choisissaient de ne pas respecter le cadre protecteur qu'elle leur offrait? Quelle ingratitude!

Les fourmillements dans les extrémités la rassurèrent, elle avait commencé à retrouver ses esprits.
Et surtout l'usage de ses membres
Lentement elle bougea chaque partie et se redressa.
Dardant un regard de feu sur la peste , elle se releva, plus hautaine que jamais.
Ses bonnes résolutions de pardon venaient de s'envoler, elle s'adressa à la mentaliste d'un ton condescendant.

" Madame, sachez que cette jeune femme m'appartiens et que je suis en droit de demander sa sanction. En effet elle a déserté de la ruche il y a plusieurs année, se faisant désactiver. Je demande à ce que le NOD soit prévenu et qu'on la juge pour ses crimes de trahison "

Alors que je reporte mon attention sur la jeune blessée pour la sermonner un peu et lui remettre les choses au clair, je croise son regard améthyste et j'y lis quelque chose de troublant.
Une peur sans nom, un abattement incroyable, une résignation face à la mort qui l'attend. Cela devient une évidence alors que mes yeux croisent les siens. Alors même que je n'ai pas besoin de lire en elle pour savoir ce qu'elle ressens, ce qu'elle dégage est tellement puissant.

Et je sens qu'elle m'appelle, en silence pourtant. Je n'ai jamais ressenti ça, c'est comme si j'arrivais cette fois à ressentir ce que je fais aux autres d'habitude. On essaie de me faire ressentir quelque chose, quelque chose que cette blessée ressent.

J'y vois de la peur, de la terreur même, et la colère qui l'a poussée à tenter cet étranglement, et encore le désespoir, la lassitude, le gouffre immense et l'angoisse si intense qu'elle pousse à l'impensable, à vouloir se faire du mal, à...
Oh!
Je sursaute et suffoque presque alors que je rompt brutalement le contact que la jeune femme m'a imposée. Haletante, je me redresse et fronce les sourcils.

Qui est cette jeune femme? Je me tourne vers l'autre qui reprend ses esprits et se redresse en me dominant d'une tête, un air supérieur et hautain sur le visage.
J'écoute son discours d'un air calme et serein, malgré la remontrance qui perce dans sa voix.
Elle parle de la ruche, de sa propriété, de sanction... J'en sais suffisamment sur les Valkyrie pour comprendre ce qu'elles sont toutes les deux.

Melian avoir bien entendu. Mais cette blessée être sous la protection du Temple pour sa convalescence. La force de la Sainte Loi de Novlangue pouvoir faire des miracles parfois. L'Ordre prévaloir en ce lieu. Vous n'avoir aucun ordre à donner ici. Attendre que cette jeune femme aller mieux, et nous aviser ensuite.

Si je me fais souvent soumise et timide face à mes pairs de l'Ordre, j'ai pris conscience depuis un moment de ma supériorité face aux autres castes, et les Valkyries ne m'effraient pas.
Je me retourne à nouveau vers la blessée, un regard doux en sa direction et un léger hochement de tête comme pour lui signifier que j'ai compris ce qu'elle a voulu me dire.

De quel droit?
Du droit qu'elle soit mentaliste voilà tout!
Alors Keiko ravale sa fierté et hoche la tête.
Son regard n'en dit pas moins, elle ne peut contrôler la froideur qui la caractérise.

Tous ses bons sentiments se sont envolés pliant devant l’orgueil et la fierté liée à son rang.
Comment cette mentaliste peut-elle la traiter comme une vulgaire Orthodoxe.

Bien sûr elle ira demander réparation auprès des automates, et fera chercher cette rebelle par le peu de peau qu'il lui reste.

" Bien entendu, je ne suis pas inhumaine, il faut bien que cette jeune femme se remette de ses blessures. Je vous saurez infiniment reconnaissante de m'avertir lorsque son état de santé lui permettra de répondre de ses actes , sur ce je vais vous laisser, mon temps ici n'a que trop duré je vais aller faire un inventaire des filles fidèles à notre caste. "

Elle se retourne alors vers Filgjia " Nous nous reverrons bientôt, profites bien de ton séjour ici"

Drapée dans sa dignité à peine écorchée Keiko sort de la salle de soin, sans un regard pour qui que ce soit.
Elle part retrouver ses nouveaux quartiers et réorganiser ses rangs.

elle retient un soupir de soulagement, tendue comme un arc.
Lorsque Keiko disparaît de la salle elle se laisse allé sur son oreiller et pleure de soulagement.
Remplie de gratitude pour Mélian.

Peut être au final a t'elle trouvé une maison, un lieu qui lui ressemble. La loterie a voulu que ses aptitudes soient repéré pour servir la Maison de Keiko. Mais celles-ci auraient tout autant pu servir l'Ordre, ici au temple.

Qui décidait? Qui faisait ce tri entre les êtres. A peine sorti de l'enfance.
Pour le moment et tant qu'elle le pourrait, Mélian la protégerait sans doute.
Elle avait compris ce que pouvait ressentir Filgjia et la souffrance qui avait été la sienne en tant que Valkyrie.

Jamais elle n'avait été à sa place.
Et elle n'avait jamais su où pourrait être sa place.

Épuisée par la suggestion mentale qu'elle venait de produire, elle fini par s'endormir.
Apaisée
Rassurée par la présence étrange de la mentaliste.

Les yeux de la Reine de la ruche irradient d'une colère contenue mais palpable. Elle a un certain charisme et je peine tout de même à rester inflexible et à la regarder dans les yeux alors que je m'oppose à sa volonté. Il n'y a pas si longtemps que ça, j'aurais battu en retraite devant elle.

Sa voix est calme et doucereuse, mais je perçois le danger dans ses mots. Les paroles sont de miel mais les sous-entendus laissent entrevoir un traitement inflexible qu'elle compte infliger à la jeune femme qui se repose actuellement sur le lit.
Alors qu'elle s'apprête à quitter les lieux d'un air toujours aussi hautain, elle adresse un dernier mot à la malade, lui promettant qu'elles se reverraient. Puis elle disparait.

Je sens la jeune femme se détendre un peu et soupirer après le départ de la reine Valkyrie. Se tenir sur ses gardes à du lui demander beaucoup d'efforts. Elle se laisse maintenant aller et des larmes coulent doucement de ses yeux.
Je reconnais là une sensibilité et une souffrance qui font écho à ma propre histoire et qui me touche beaucoup. Je me rassois près d'elle et prend une de ses mains dans la mienne, que je sers doucement.

Melian pas laisser elle faire du mal à vous.

J'affiche une mine résolue, j'ai des contacts dans l'Ordre, je saurais me débrouiller si la reine veut poser des problèmes.
Ma patiente sombre dans un profond sommeil du à l'épuisement, quoi de plus normal? Je vais veiller sur elle pour le moment, après, j'aviserais. Je songe à ce qu'elle m'a fait entrevoir, c'est donc qu'elle a comme moi un pouvoir, une aptitude qui joue sur le mental. Peut-être cela pourrait-il jouer en sa faveur en cas de conflit entre l'Ordre et la Ruche...