Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)
Ambiance Blade Runer, The Island, Total Recall, et tant d'autres où les libertés sont étranglées... Chut! Big Brother... La délation est l'arme des cafards...Bienvenue dans notre Monde!
Parait que je suis méchant Mais, j'ai pas écrit "Chien méchant" sur ma porte. Pas besoin, les gens savent quand ils me croisent. Et puis, il y a les cris, les bruits de casse. La nuit, quand je vais pas bien. Quand la colère et la rage me reprennent, comme ça, d'un coup d'un seul. Je hurle assis dans un coin du mur, dans l'angle seul, blotti les jambes repliées contre le torse. Parfois, la tête rejetée en arrière, appuyée au mur, le visage enfoncé dans la nuit sans étoile pour me dire où je suis. Perdu. Au milieu d'un appartement minable, dans une rue minable de cette ville de merde. Seul. A hurler dans la nuit. La musique scotchée dans ma cervelle pour noyer les cris, volume au taquet. C'est interdit, rien à foutre, je suis NOD, tout le monde le sait. On me tolère, et je les tolère. Un juste compromis. De toute façon, c'était ça ou les écraser comme des mouches à merde. Ils se taisent. Je ferme les yeux sur leurs petits trafics de dope. Ils me fournissent en cachetons. On s’entend.
Parfois, le visage entre les genoux, enfermé dans une cage d’os et de chair. Un loup sauvage qui hurle à sa meute, la nuit, quand le ciel a rejoint la terre pour s’envoyer en l’air au clair de lune. Ça fait si mal. Les souvenirs. Le présent n’est plus que le reflet des souvenirs, une douleur calmée à coups de cachets, de coups dans le mur, et de cris impudiques jetés en pâture à ceux qui ferment la bouche, les yeux et les oreilles. Seul dans le coin du mur, seul contre moi. On devrait pas me laisser seul, je suis méchant, je pourrais me faire mal, seul contre le mur à hurler comme un dingue dans sa camisole. Coincé, étriqué dans la seconde peau en tissu rêche et froid, sans âme et qui ne réchaufferait même pas la corde d’un pendu. Froid, seul, je suis méchant, et je mords.
Non, je l'ai pas écrit sur ma porte, et je suis méchant. Je suis pas formé pour faire des courbettes et refiler des sourires stupides à tout va. Mais, je suis sur qu’il traine un truc pas encore pourri dans le frigo. Un jus d’orange amer. La date de péremption est surement dépassée, mais c’est bourré d’acide les oranges, alors au pire, ça aidera un peu l’ulcère à l’estomac. Le canapé tient le coup. C’est là que je dors. Je sais plus dormir dans une chambre. Besoin d’espace, respirer… je dors devant la fenetre.