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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

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Chut! Big Brother... La délation est l'arme des cafards...
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 drømmeren

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Mentaliste
Le destin bat les cartes, nous jouons

Lester
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MessageSujet: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeDim 10 Oct 2010 - 22:42

drømmeren
[Libre]
Spoiler:

ça passe, ça court le temps.

Le clapotis de l'eau calme se mêlait au brouhaha de la ville, les conversations fades des orthodoxes pucés et des cris indignés. On entendait aussi le hurlement des sirènes, le tintamarre des paquebots qui accostaient aux docks sur la rive d'en face ainsi que le bruit d'un avion de commerce qui survolait la ville.
Et pourtant, contrairement à d'habitude, c'était plutôt calme.

L'air sentait cette semi-puanteur de l'eau croupie, exhalait des effluves de hot-dogs et de sandwicheries ambulantes dont étaient friands les ouvriers qui rentraient après une journée harassante de travail.

Au dessus de sa tête volait un zeppelin couronné d'un écran géant, ou plutôt d'une publicité projeté à même ses flancs de toiles. Entre deux éphèbes surbotoxés apparut l'humiliant sourire niais du présentateur fétiche de l'unique chaine d'information. Vous savez, celui avec son costume trop noir, son visage trop hypocrite et sa cravate trop bien mise, comme s'il mesurait au millimètre près ses dimension avant chaque audience. Et il souriait de toute ses dents, tout juste détartrées.
Lester n'aurait même pas été étonné s'il avait appris que l'émission était tournée un quart d'heure avant de passer partout dans les rues, histoire que les automates-graphistes le photoshopent au maximum, pour qu'il ait l'air encore plus parfait.

Quel mot pourri, parfait. Personne ne peut être parfait, et la perfection ennuie et rend fou. Le monde des automates se devait-il à ce point-là paraître, alors que de toute manière toute la population, même le SDF au coin de l'immeuble, savait très bien les débordements de cette catégorie, à savoir les orgies, les festivals, l'argent jeté par les fenêtre, les paillettes, le bourbon et la coke. S'il-vous-plait Sir, nous sommes parfaits tout de même...

Mais pas d'automates aux alentours, pas même de N.O.D. Quelques inconnus qui passaient leur chemin sans même regarder l'homme assis au bord de l'eau. Aucun regard. Tout dans leur attitude ne montrait que la froideur et l'impassibilité, que la morne résignation du genre bêlant.
A voir ces pupilles ternes, sans vies, il se mettait même à regretter l'animation de ce qu'on appellerait "LA panne". Pour sûr, elle ne se retrouverait pas dans les livres d'histoire tout de suite...

Mais il regrettait presque. Il ne regretterait réellement que quand il ne supporterait plus l'oisiveté coutumière aux mentalistes-déchets, aux ratés dans son genre. Ils étaient bien contents, au Temple, de ne plus l'avoir sur le dos. Il était plus un boulet qu'autre chose, un petit bout de papier griffonné qui traîne à un coin de rue. Un numéro de portable perdu que la jolie demoiselle ne rentrera jamais dans son répertoire, qui n'en avait en fait rien à faire de cet inconnu un peu trop démonstratif. Maudite femme frigide.
Alors le petit bout de papier erre, vit sa vie, vole et furète partout.

Qu'elle pouvait être belle cette vie de fainéant, surtout après plus d'un mois de sueur froide, de travail exténuant. Bientôt la retraite ?
Mais non, un mentaliste doit être prêt à mourir pour son état. Après tout, c'est même un privilège n'est-ce pas ? Alala, monsieur le gouvernement, vous me faite une fleur. C'est trop que je ne puis accepter, moi, le petit résidu de bêcher, fruit de vos magouilles. Si je meurs dans d'atroces souffrances à l'apogée de ma jeunesse devrais-je être heureux ? Devrais-je m'estimer privilégié ? Sans doute, puisque je ressens, j'aime, j'éprouve du plaisir. J'éprouve tellement que je me drogue, que je liquéfie moi-même le cerveau pour parvenir à éprouver moins.

Et pourtant un simple plongeon dans l'eau dormante sous ses rangers, une petite piquée et le corps attaqué à la soude. Simple, rapide, douloureux mais efficace. Une fin en soit, une fin tout court.

Lester sourit à ces pensées. Depuis quelques temps déjà, il se posait des questions, comme tout et un chacun capable de penser sans doute. Il ne s'en voulait plus, n'avait plus aucun remord. Il avait pris conscience que matraquer un insurgé et y prendre du plaisir, c'était de la pisse face au plaisir de vivre, mais de vivre comme des gens normaux vivaient cinquante ans auparavant, d'éprouver du réel, pas du plaisir en conserve.

Ah, le plaisir en boite, dans ces cages de chaires nommées walkyries. Il les plaignait tout de même. Elle n'était rien de plus que ce qu'il s'injectait tout les jours. De la merde, du shit pur concentré de plaisir. Elles ne valaient pas plus que lui, et en plus elles étaient pucés. Lui était capable d'éprouver du bon plaisir, elle ne le ressentait plus que perverti.
Des orthodoxes en pire, qui étaient conscients de ce qu'il ne pouvait atteindre...
Oh oui, il avait pitié.

Ses paupières frémirent, battirent. Il se prit à vouloir stopper ses pensées, à se censurer soi-même, juste pour admirer le paysage, juste pour sentir, encore, l'odeur vicié de la vase, les remugles de fange, le semi-silence magnifique de la nuit qui s'installait.

Profiter, tant que le corps s'est arrêté de crier, tant que les nerfs refusent de transmettre le moindre message à ces neurones alanguis.
Oui, s'il n'avait pas mal, s'il ne souffrait pas, regardons juste le paysage, regardons juste la nuit qui s'installe.

Et rêvons que quelqu'un, ce soir, soit capable aussi de rêver et d'espérer
Un jour meilleur...



Dernière édition par Lester le Mer 18 Mai 2011 - 20:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeLun 11 Oct 2010 - 19:03

Le vent commence à se lever. Il n'est plus temps de lézarder.
Liza a bien profité du soleil cet après-midi. Mais la mauvaise saison approche. Il serait sage de faire quelque provisions avant l'hiver.

La cible est là, tout en blanc dans ce décors gris puant. On ne peut pas le rater. Trop voyant. En plus il est seul et semble dans les nuages.
Même les éléments sont sont avec elle. Le vent et le bruit des vagues pour mieux cacher celui de ses pas légers. Le soleil qui descend loin sur l'autre rive étire les ombres vers la ville. Il ne verra pas la sienne quand elle sera tout près.

Un, deux, trois pas dans sa direction.
Une envolée de pigeons.
Plus un geste.
Un orthodoxe passe, sans doute pressé de rentrer chez lui après avoir bien travaillé. Il ne prête attention ni au rêveur ni au prédateur, traçant sa route dans ce quartier mal surveillé. Les NODs aussi serait déjà rentrés se coucher ? Une aubaine pour la mutante qui ne dissimule que partiellement son visage écailleux par quelques longues mèches de cheveux noirs.

L'homme en blanc n'a pas bougé. On reprend l'avancé, toujours silencieusement.

Quatre, cinq, six, jusqu'au réverbère.
Évidemment, elle n'est pas encore assez mince pour se cacher derrière. Mais s'il se retourne, il est plus facile d'avoir l'air de rien contre un poteau, qu'au milieu de rien. Parce qu'il est difficile d'être plus rien que le rien qui nous entoure, donc forcément, on s'y fait remarquer, même en n'y faisant rien.
Bref. Il n'a toujours pas bougé, sans doute plongé dans ses pensés.

Sept, huit, neuf pas mesurés.
A découvert, le vent souffle et dégage les cheveux fin du visage glacé de Liza.
Elle a froid, mais reste concentrée.

Dix, onze, douze, sans respirer.
La voilà toute prête, tendu comme un arc prêt à tirer.
Dans le dos de cette future victime, lentement, elle avance sa main aux griffes acérées, prête à saisir ce qu'elle est venue chercher.
Elle se penche, tend ses doigts en crochet... plus que quelques centimètres avant de s'en emparer... la brise fraiche lui chatouille les narines.
Liza grimace, plisse le nez, ouvre la bouche découvrant deux canines pointues juste derrière l'épaule vêtue de blanc et... elle éternue puis renifle bruyamment.

Mais trop tard, sa main est déjà refermée sur ce qu'elle convoitait tant : le manteau roulé en boule sur les pavés.


Dernière édition par Liza le Lun 11 Oct 2010 - 20:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeLun 11 Oct 2010 - 20:26

Lester continuait sa tranquille méditation, les sens aux aguets. La douleur, de même que l'été s'en était allé, ne restait en lui qu'un vide omniprésent, qu'une non-douleur peu coutumière et d'autant plus appréciable qu'elle était rare. Certes, son corps était toujours plus chaud qu'un corps normal en raison des ondes qu'il relâchait dans la nature et l'auto-cuisait comme un four micro-onde, mais le vent et la température ambiante plutôt fraîche suffisait à le réguler autours des trente-huit degré et demi. Un record quand il se sentait tout le temps migraineux et fiévreux. Un paradis même.

Il n'a pas besoin de son manteau, il n'en veut pas. Il est fait pour l'automne, jusqu'à mi-Novembre, avant que la température ne descende autours des deux degrés. De toute manière nous ne sommes qu'en Octobre et les après-midi sont encore tièdes, imprégnés de cette fin d'été mourante, colorées mais pourtant tâchée de la morosité naissante de l'hiver.

Il aimait bien cette demie-saison, ce temps incertain tout comme il aimait ce qui n'était ni blanc ni noir, comme le ciel nuageux, ce qui lavait, comme la pluie et justement, aujourd'hui il faisait gris. Pas un gris fade et triste qui donne le cafard, ni encore ce gris cendré d'où va naître un orage. Non, un petit gris, l'air de rien, encore beau, frais et tout fringuant. Un petit gris quoi, comme ce matou au bout de la rue, ce tigré qui se frotte contre un réverbère en ronronnant.

Il ne doit pas être bien vieux celui-là, un rejeton de cet été. Il est mignon à se tortiller tout seul pour se gratter.
Lester le regarde, mi-présent mi-évadé, un sourire crispé qui détend ses lèvres.

Et c'est alors qu'il remarque que le ciel s'est irisé de teintes rougeoyantes, brille de mille feu et que le fleuve renvoie son éclat au milieu de ses eaux mousseuses.
C'est joli. Ce spectacle de crépuscule, il l'a vu de nombreuses fois, comme chaque être humain, et pourtant aujourd'hui il est fasciné. Sans doute le fait qu'il ait retrouvé un peu de temps libre après deux mois d'enfer est-il pour quelque chose, deux mois où il ne vivait plus, ne faisait que travailler et puis dormir. Les ballades en compagnie de ses « collègues » (pour ne pas utiliser de noms péjoratifs), le laissaient totalement out, déchargé jusqu'à la moelle. Seule les doses qui excitaient ses nerfs et annihilaient les substances émises par son cerveaux suffisaient à ce qu'il soit assez d'attaque pour le lendemain à encore, toute sa journée, écumer la ville à pieds.

Il avait bien maigri, peut-être de cinq-six kilos. Il avait toujours fait du yoyo suivant les périodes de fatigue, de stress, de trop grande maladie ou tout simplement à la suite des jours consécutifs où il n'avait pas le temps de manger.

Il avait faim d'ailleurs et les odeurs autour de lui exacerbèrent ses sens et firent retentir son estomac qui lui rappela qu'il était vide.
Le bonheur était toujours éphémère. Sans doute serait-il moins prenant s'il était trop facile d'accès.
Quoi qu'il en soit, son corps n'était pas du même avis : il avait définitivement faim, philosophie à deux balles ou pas...

Il soupira, contint son envie et resta un peu encore à admirer le monde, à savourer les secondes qui s'égrainaient tranquillement. Il se sentait si bien à cet instant, si serein, si loin de ses problèmes.

Quand tout à coup...

Il n'avait pas entendu de bruit, rien senti, rien vu. Il n'aurait même pas pu penser que cela arrive. Quoi qu'il en soit on éternua, à quoi ? Cinq micromètres de sa nuque. Un éternuement gras qui laissait présumer un début de rhume. Par ce temps, pas très étonnant.

Aussitôt il tourna légèrement la tête pour tenter d'apercevoir la force grelottante dans son dos. Tentative d'assassinat, de vol ? Voire -utopie-, de fraternisation ?
Finalement il repoussa cette idée : il n'était pas encore assez gâteux pour croire au miracle de la saint-Jean et à on ne sait quelle connerie. Les messages OVNI dans les champs à la limite, mais pas à un subite intérêt de la part des moutons envers lui et la poésie probable de la vie.

Dans une autre existence, un autre chemin de ses probables, il aurait aimé devenir écrivain...

Il doit sûrement devenir trop vieux. Ne serait-ce qu'il aurait du, lui, le mentaliste, sentir sa présence. Et non, il avait tellement été préoccupé qu'il n'avait pas détecté ou ressentit la possible arrivée, en traître, de la personne. Il n'avait pas besoin de l'observer pour savoir que c'était une femme : voleuse, insurgée, miséreuse. Deux choix peut-être, voire les trois à la fois. Il s'en foutait. Il avait juste eu de la chance de ne pas tomber sur un homme :
Eux n'étaient pas aussi discrets et frappaient, molestaient jusqu'à la mort.
Les femmes étaient discrètes et s'évaporaient en coup de vent.

Il ne souffrait pas encore, pas la moindre matraque à l'arrière de la nuque. Non, définitivement pas un homme.

Il savait qu'elle tenait son manteau, mais il s'en foutait. Il était si bien assis qu'il ne voulait pas se lever. Et il était las de courir après tout le monde. Encore, avec son pistolet solaire, qu'il s'était fait voler par sa dernière conquête (s'il la revoyait, il manquerait pas de lui faire savoir son point de vue). Non mais son flingue, son magnifique pistolet solaire. Quatre mois de salaire, un objet symbolique et sentimental.
Pff, avant il aurait pu, si elle reposait pas son manteau, lui tirer dans les pattes. Maintenant non. Il aurait l'air bien con avec sa petite matraque. Il aimait pas les matraque. Trop primitif. La massue un peu améliorée depuis la préhistoire. A notre époque, tout de même, rester aussi archaïque, cela démontre un manque d'originalité qui fait rage au plus hautes sphère du gouvernement.

Alors il hausse les épaules, se remet à regarder le fleuve qui coule, toujours impassible avant de s'exclamer, son intonation, sans aucun sentiment apparent. Ses paroles à elles-seules sont aussi lisses que du béton et coulent comme l'eau à ses pieds. Doucement, sans jamais déborder, totalement maîtrisées...
- Les Kleenexs sont dans la première poche à votre gauche.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeLun 11 Oct 2010 - 21:35

Forcément, il l'a remarqué. Elle lui a presque craché dans le coup en éternuant. Mais il a à peine tourné la tête. Heureusement pour lui, car au moindre geste brusque elle l'aurait poussé à la flotte avant de disparaitre avec le manteau.

Liza reste figée, immobile à l'affut du moindre geste.
Cette homme ne semble pas inquiété par sa présence. Il se remet à contempler le paysage comme si de rien n'était. Est-ce qu'il a conscience de se faire voler son manteau ?

- Les Kleenexs sont dans la première poche à votre gauche.

Elle ouvre des yeux ronds, puis après un petit temps de réflexion, se détend et lui répond aimablement sourire au lèvre :

-merci

Une fois glissé ce petit mot accompagné d'un frôlement de sa langue fourchue derrière l'oreille de son généreux interlocuteur, elle se redresse tranquillement avec le manteau dans les mains.
Elle attrape les kleennexs dans la dite poche gauche, se mouche un bon coup avant de les remettre dedans, puis enfile le manteau comme si c'était le sien.

-Vous n'auriez pas du feu, aussi ?
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeLun 11 Oct 2010 - 22:04

Finalement elle n'est pas si mal la bougresse, elle reste tranquille, un peu béat, un peu surprise. Pas étonnant après ce qu'elle vient de faire. Elle essayait de voler son manteau et en plus, non seulement elle avait été prise sur le fait (ce qui était déjà pas mal, un peu comme une gosse prise en flagrant délit devant l'étal de bonbons) et en plus va victime se trouvait être aussi blasé que si elle lui avait demandé l'heure. Elle aurait du s'attendre à ce qu'il lui pète la tête, la matraque ou au minimum l'insulte.

Mais non, Lester se contentait, encore une fois, d'afficher une impassibilité digne d'un chat, un calme olympien.

La femme le regarde encore un peu, quelques secondes, avant de se décrisper. Lester le sent à l'entente de sa respiration ; elle vient de soupirer, de relâcher le trop pleins d'air accumulé durant les secondes de réflexions.
Et elle sourit, un bien joli sourire s'il l'avait vu à cet instant.

D'ailleurs, ce n'était pas que le sourire qu'il n'avait pas vu puisque les écailles, malgré la capuche, étaient assez visibles pour qu'un myope les découvre. Alors un Lester après tout, totalement lucide qui plus est, aurait facilement du s'en rendre compte.
Mais non, encore une fois il ne manifestait pas plus de curiosité qu'auparavant.

De toute manière, pas la peine de se leurrer, il avait su dès le début que c'était une insurgée. Qui d'autres de toute manière ? Un mouton aurait été incapable de l'approcher, les N.O.D, à cette heure, se bourraient déjà au coin d'un bar. Ne restait que la prostituée aux poches vides ainsi que le clochard en manque de compagnie.
Il se trouvait trop loin des axes du plaisir, et son sens de l'ouïe (et de la déduction), l'avaient conforté dans la probabilité féminine.
Ne restait donc que l'insurgée lambda, surement à la recherche d'un haillon à se mettre sur le dos.

Et une pièce de choix que son manteau. Tout propre, tout frais du pressing, une bonne marque et un joli col blanc en hermine. Eh oui, soit on paye cher pour avoir de la qualité, soit on meure de froid dans un chiffon façon contrefaçon made in Taïwan.
Que voulez-vous, à notre époque...

Sa voix est sifflante, lancinante, comme une chanson où la chanteuse accentue la fin de son mot, le laisse paresseusement traîner sur sa langue. Il aime bien sa voix, le doux frisson qui s'empare de lui quand les notes lui parviennent et imposent dans son esprit l'image d'un serpent.
Il n'aime pas particulièrement les reptiles, il est neutre vis-à-vis d'eux. Il leur a toujours préféré les mammifères, petits être poilus et donc doux et chauds, souvent adorable.

Un peu trop sentimental pour un mentaliste.
Le matou est partit, il a du avoir peur ou ne pas aimer la concurrence de la saurienne.
Lester n'a pas atterri...

Elle se lève sans reposer son manteau. Il se pose des questions, se met même à douter, puis hausse mentalement les épaules : il a dit qu'il s'en foutait, alors autant aller jusqu'au bout de ses convictions. Il la laisse faire sans lui jeter un regard, se contentant de passivement se perdre dans l'eau qui coule, encore et toujours.
C'est fou ce que c'est apaisant un mouvement régulier, répétitif. C'est le seul côté agréable de l'aliénation. Incapable de penser, de souffrir. Son corps est figé, sa respiration lente. Il ne retrouve pas l'état de bien-être maximum qu'il avait eu, vingt-cinq ans auparavant. De toute manière il n'espérait pas encore le réatteindre.

Pour les miracles rappelez plus tard.
36 95 code Jésus


-Vous n'auriez pas du feu, aussi ?
Evidemment, ça ne pouvait pas durer. Il fallait forcément qu'à un moment elle le dérange à nouveau.
Bon, stopper la colère naissante. Après tout, il n'avait qu'à s'en vouloir à lui-même : c'était lui et lui seul qui s'était pris à rêver à une belle inconnue. Maintenant qu'elle était là, fallait pas ronchonner, fallait assurer.

Peut-être Dieu avait-il exaucé ses prières silencieuses et implicite.
Tant pis, il tenterait de ne pas trop s'ennerver.
- poche droite
Simple, formel et terre-à-terre. Après tout pourquoi pas ? Pourquoi ne pas commencer une conversation ainsi ? C'est original, c'est du jamais vu...

Il ne fumait pas beaucoup, préférant la drogue. A merde, il avait quelque uns de ses [nombreux] stocks dans une autre poche, celle à l'intérieure, contre sa poitrine. Ça par contre il y tenait bien plus qu'au briquet et qu'aux kleenex.

- et ya cadeau bonus dans poche intérieur. Servez-vous.
Pourquoi il lui en a proposé ? Il ne sait pas lui-même. Il est d'ailleurs étonné d'être aussi sympa avec une fille qui, rappelons-le, vient d'essayer [ou même y est parvenu, à voir encore...] à lui piquer son manteau.

Et après tout, pourquoi pas ? Il y avait aussi une interdiction à ça aussi ? Déjà qu'il jetait son argent par les fenêtres pour ces merdes qu'il essayait tant bien que mal d'arrêter, alors pourquoi pas, franchement ? De toute manière il ne les emporteraient pas en enfer, ses petites pilules du bonheur?
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeLun 11 Oct 2010 - 22:52

La poche droite si tôt indiquée, elle y plonge la main pour en sortir un briquet.
En voilà un bel objet.
Son pouce glisse, presse et une petite flamme se met à vaciller. Elle la protège du vent, de son autre main qui se réchauffe à sa proximité. Un sourire béat, paupières mis-closes, ses yeux restent fixés, comme hypnotisée par le feu.

Elle pourrait rester comme ça pendant des heures, sans bouger, à admirer la flamme en profitant de sa chaleur. Mais la voix de l'homme en blanc la sort de sa contemplation.

Un cadeau bonus ?


La flamme s'éteint et le précieux briquet va dans la poche du jean troué de sa nouvelle propriétaire.
En farfouillant à l'intérieur du manteau, Liza trouve une autre poche et en sort... des médicaments ?

-Est-ce que ça soigne le rhume ?

Ça ne ressemble pourtant pas tellement à des pastilles pour la gorge.
La mutante tourne et retourne la plaquette entre ses doigts griffus, cherchant une inscription ou quelque chose qui pourrait l'éclairer sur la nature des petites choses colorées.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMar 12 Oct 2010 - 6:45

Elle ausculte le briquet, le tourne et retourne longuement entre ses mains écailleuses. Il l'entend, il sent sa respiration qui a faibli tellement elle est concentrée sur ce quelle fait (ou voit), comme si elle était hypnotisé.
Ca le fait sourire.

Puis elle l'ouvre et en fait sortir une petite étincelle vacillante. Une toute petite flamme même pas capable de chauffer un bout de peau, mais elle en semble satisfaite. Elle semble si heureuse qu'elle en ronronnerait si elle était un chat et pour un peu, elle irait se cramer les poils devant le briquet.

Puis il lui parle. Elle lève sa tête vers lui et fouille.
Lorsqu'elle trouve la boite d'allumette, elle l'ausculte elle aussi, minutieusement. Elle semble perplexe, son regard s'est durci.
Alors, après quelques secondes d'hésitations, elle lui demande si ça soigne le rhume.

Sa candeur le fait sourire de toute ses dents. Elle n'a pas compris, enfin pas vraiment. Elle ne doit pas être dans la rue depuis longtemps car un vagabond à tôt fait de savoir reconnaître les principaux rouages du plaisir.
Et c'est assez rare de trouver des médicaments (des vrais j'entends, pas des placebo) et chacun d'une couleur différente. Lui y avait accès grâce à son statut respecté de mentaliste, mais tout de même. Il aurait fallu être fou, bête et stupide pour tous les mélanger et, au prochain loto, se bousiller le foie.

Bref, elle n'avait pas compris.

- On peut dire ça. De toute manière ça soigne à peu près tout...
Ce n'était pas vraiment faux. Une fois ingéré, tout disparaissait, tout se flouait dans ses sensations.

Lester a les jambes toujours suspendues dans le vide. Le vent a changé de direction et il remarque que sa propre odeur lui vient aux narines, celles de son parfum, sur son manteau, mêlée à celle de l'inconnu. Ca lui fait bizarre, qu'elle porte son manteau. Pas qu'il n'en ai pas fait le deuil, mais juste une petite surprise.

Elle doit flotter la pauvre, lui avec son mètre quatre-vingt sept. Ce qui se transformait en veste courte devait être, pour elle, un long manteau. Par contre niveau largeur, ça pouvait aller, lui qui était si maigre. Il flottait un peu dedans, ou du moins il y avait du jeu, vu qu'il avait un peu perdu ces temps-ci, mais ça devait rester correct pour elle qui avait sans doute la même épaisseur, les trente centimètres en moins.

Et alors il pose la question qu'il a sur le bout des lèvres depuis quelques minutes déjà, celle qui lui chatouille le palais. Son expression n'a pas changé et est aussi éloquente qu'auparavant, calme.

- Vous n'avez pas encore l'habitude et les instincts des gens de la rue. Que vous est-il arrivé pour tomber aussi bas, surtout que vous ne me paraissez pas bête, et mauvaise voleuse par dessus le marché.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 0:46

Elle saisi une petite pastille bleu entre le pouce et l’index, la regarde de près en plissant les yeux et fronçant les sourcils. Une langue fine et fourchu sort de sa bouche, le temps d’entrer en contact avec l’objet de sa curiosité, puis retourne là d’où elle est sortie.
Evidemment, ça n’a pas beaucoup de goût, comme ça. Mais quelque chose l’empêche de le gober tout de suite. La prudence, peut-être ?

Dubitative, Liza garde celui-ci dans la main et remet le reste dans la poche où il était. On verra bien si elle succombe à l’envie d’avaler un truc qui soit-disant soigne tout, généreusement offert par un inconnu à qui elle a volé le manteau. Mais plus tard… peut-être… ou peut-être pas… allez savoir.

- Vous n'avez pas encore l'habitude et les instincts des gens de la rue. Que vous est-il arrivé pour tomber aussi bas, surtout que vous ne me paraissez pas bête, et mauvaise voleuse par dessus le marché.

Ce qu’il lui est arrivé…

-J’ai aimé


Deux mots posés pour toute explication, avec peut-être une once de nostalgie traînant sur le bout de la langue.
Regard dans le vague, sourire en coin…

-Mais je ne suis pas si mauvaise voleuse que ça, puisque j’ai obtenu ce que je voulais… non ?
Et vous… vous faites une bien mauvaise victime. Même pas la moindre protestation. Non pas que ça me dérange. D’ailleurs si vous avez d’autres choses dont vous souhaiteriez être délestés, n’hésitez pas à proposer.


En disant ça sur un air de courtoisie, elle commence à chercher dans les différentes poches du manteau, voir s’il y aurait ranger un porte-feuille, des clés ou autre chose qui pourrait être intéressant.



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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 15:08

Lester écoutait avec attention sa réponse, toujours concentré sur le fleuve. Mais ce n'était qu'une façade car, dès que ses premières paroles franchirent le seuil de ses lèvres, le paysage perdit tout intérêt à ses yeux. De toute manière la nuit avait déjà presque entièrement recouvert la ville et l'eau ne reflétait plus qu'une myriade multicolore d'ampoules clignotantes. Parmi elle les phares des automobiles, les milliers de réverbères, les millions de diodes des panneaux publicitaires. Tout n'était qu'hideuses couleurs, que scandales et agressions de la pupille. Où était donc passé le ciel pâle et les nuages cotonneux, le liquide transparent qui s'étend, s'étale, qui frémit et bondit en allongeant langoureusement ses bras. Non, que du béton, que de l'asphalte, que de la merde...

Il se tourna vers la femme, toujours debout derrière lui. Assis en tailleur sur la jetée, impassible, Lester n'avait pas vraiment bougé si ce n'était un jeu de quelques muscles. Il pouvait enfin la voir.
Du fait de l'obscurité, il ne pouvait pas remarquer les écailles qui avaient poussées sur sa peau. Ce fut à peine s'il vit qu'elles formaient des tâches plus sombres, ni la couleur tout aussi étrange de ses mains emmitouflées le plus possible dans les manches de sa veste. Elle cachait également sa figure aux lèvres bleues au milieu de la fourrure synthétique blanche et ses yeux aux pupilles fendues ne brillaient pas dans la nuit comme celles d'un chat.

Il avait beau savoir qu'il s'agissait d'une infiltrée, il ne pouvait imaginer le degré de ses mutations. Il pensait qu'elle avait eu de la chance, qu'elles ne se voyaient pas, ou du moins, pas à un endroit qui attirait trop l'attention. Après tout, il avait vu pire, comme un troisième bras par exemple.

Ainsi, elle avait aimé...

L'amour, que connait-il, lui, de l'amour ? Il est novice dans le vice d'aimer, de vivre. L'amour, sans doute l'a-t-il déjà effleuré, comme avec cette inconnue aux trois bras, comme avec Kleuska. Dire qu'il ne l'aimait pas serait un mensonge, il tenait à elle car elle restait dans son esprit les meilleurs moment de sa petite vie de camé martyr, une petite étincelle brillante. C'était elle qui lui avait ouvert les yeux, qui lui avait donné envie, qui lui avait montré que c'était possible, qui l'avait fait croire au miracle.
Mais ils étaient trop différents. Elle y croyait vraiment. Lui non. Il était déjà vieux, déjà usé. Elle avait encore tant à apprendre, lui juste un déchet...

Pourtant même maintenant, il avait du mal à y croire, à l'amour. Il ne pensait pas en être capable, il pensait que l'homme, avec le temps, avait oublié comment aimer, comment éprouver autant d'émotion pour une personne. Il pensait que ça avait été effacé, que l'instinct avait retrouvé sa place réelle et que toute la fabulation des siècles de conneries s'était envolé. Il pensait que ce n'était qu'un mythe, qu'une farandole de mensonges.

On lui avait toujours appris cela, et ça, contrairement aux autres propagandes, il y avait cru. Il ne voyait pas comment c'était possible, psychologiquement. L'être humain n'est qu'un égoïste, qu'un concentré de cellules et animé par le seul instinct du coït. Pourtant il voulait encore y croire, il aurait aimé. Et elle, peut-être qu'elle ment, peut-être qu'elle invente ou même que, comme lui, elle l'a effleuré. Peut-être a-t-elle eu cette chance, peut-être pas. Il veut savoir.

Ces autres paroles se bousculent dans son esprit et il les chasse, à peine comprises. Elles ne l'intéressent pas. Tout ce qu'il l'intéresse est cette simple phrase sibylline, cette petite éclaboussure de rien.
— Il n'y a rien d'autre dans mon manteau mis à part quelques barres chocolatés et des vieux emballages. Vous pouvez prendre ce que vous voulez, mais rendez-moi mes cachets... c'est important pour moi...
Ca lui fait presque honte d'avouer ça. C'est la stricte vérité et ça lui fait mal, ça lui écorche la langue et rempli sa gorge d'amertume.
Il déteste ces merdes : il en est dépendant, du plaisir bas de gamme en conserve. Il sait qu'un jour ça le tuera. Mais il sait aussi que quand il a mal, quand son cerveau lui donne l'impression de cuire et qu'il se tord de douleur au sol, c'est la seule chose qui le sauve, qui l'empêche de sauter dans ce fleuve et d'avoir mal.
L'acide rongerait ses tissus. Il crierait, se débattrait et se noierait bien avant que ses organes soient touchés. Et on remonterait à la surface un cadavre inconnu qui grandirait le rang de ces dépouilles que se disputent les chiens galeux. Et puis ce serait fini. Même pas dans la rubrique nécrologie, oublié de tous...

Un anonyme de plus, un visionnaire.

Mais non, il ne veut pas. Il sait qu'au moins, avec ces merdes, il s'épargnera la mort des désespérés. Il veut croire encore qu'il n'en est pas un et qu'il a tant à vivre. Il veut encore croire au paradis qui n'existe pas. Ses yeux sont grands ouverts sur la terrible vérité mais il s'efforce de nier, encore un peu, jusqu'à ce qu'il y soit obligé...

Et alors, ce jour-là, plus rien, jamais, ne sera comme maintenant...

— Parlez... Parlez-moi de l'amour.
C'en est presque une supplication, comme un gosse qui réclame à sa mère un énième conte avant de s'endormir. Il n'ose pas croiser son regard. Il a aussi honte de ça, de cette curiosité. Il y a un peu de tristesse dans sa voix.

Au moins, il saura, après ça...
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 19:00

Le soleil se couche emportant ses derniers rayons et sa chaleur bienfaitrice.
Liza ferme le manteau et le serre un peu plus contre elle, bras croisés sur son ventre, les mains enfoncées dans les manches et la tête jusqu'aux oreilles dans le col en hermine.
C'est un peu grand pour elle, mais elle ne s'en plaindra pas.

Un bref froncement de sourcil quand il lui demande de lui rendre ses cachets. Pour ça il faudrait qu'elle ressorte une main et qu'elle rouvre le manteau pour atteindre la poche intérieur, au risque que la fraicheur du soir s'y engouffre et lui gèle les écailles.
Fait chier ! on s'l'écaille... ou on se caille les écailles ? On se les écaille ? pour ceux qui en ont. Peu importe. Pas envie de bouger.

Elle reprend son sourire aimable quoiqu'un peu crispé.

-Bien sûr...

Elle les lui rendra, peut-être, mais quand ?
pas pressée

Ça seconde requête l'interpelle d'avantage et lui fait perdre son sourire.
Elle soupire, embarrassée.

-l'amour... ?

putain, qu'est-ce que je pourrais bien lui en dire ?


c'est... bien... Ça évite de crever seul dans son coin. Mais ce n'est pas obligatoire. Seulement, c'est une chose naturelle.

Elle tousse.

-Il se fait tard. Si vous voulez bien m'excuser, je dois rentrer au... quelque part.
Bonsoir.


Petit hochement de tête pour le saluer, puis elle se met en marche, s'éloignant du quai pour aller on ne sait où. Le sait-elle seulement elle-même, où elle va ?

Dans un endroit moins venteux, déjà.


Mais, elle n'aurait pas oublié quelque chose ? Un détail qui trainerait dans une poche... à l'intérieur du manteau...
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 20:59

Il savait que c'était une question conne, même plus que conne : carrément stupide et à côté de la plaque. Sans compter que pour la première fois depuis un temps indéterminé, il ne pouvait pas s'excuser en rejetant la faute sur la drogue.
De toute manière, il fallait bien avouer qu'il n'avait pas besoin de ça pour être con. Il était une huître, un pauvre petit déchet puant au cerveau liquéfié.

Elle paraît gênée. Non, mieux et plus exactement : elle EST gênée. C'est vrai, imaginez-vous répondre à une question pareille ! Elle ne sait pas quoi dire, et elle ne bredouille même pas. Alors elle tourne les talons et s'en va... quelque part.

Quelque part, c'est vague, c'est pas bien défini dans son GPS interne. Les « quelques part «  douteux, il en connait un paquet. De la petite vingtaine de dealers du coin en passant par les mafieux russes et italiens. Que du beau monde, que du recommandable.
Et elle s'éloigne, rapidement, d'un pas pressé, sans même se retourner.

Et, les égoûts c'est pas par là-bas !
Alors il donne sa langue au chat, il ne sait pas où elle s'en va crécher.

Cela se serait terminé comme cela, pitoyablement, sur ce quai, avec l'air froid sur son corps et le vent de sa vie, la fille qui est partie et la solitude, qui, durant quelques instants, l'a abandonné.
Mais ce n'est que pour mieux se jeter sur lui maintenant.
Elle rejaillit de l'ombre et l'imprégène, le fait frissonner un peu plus. Voilà qu'il a vraiment froid, il tremble.
c'est... bien... Ça évite de crever seul dans son coin...
Et il est l'archétype du paumé, le paumé de service. Toujours le même, le même grand type à la tête de gland et seul, sur le quai, blanc en plus. L'espèce de gay dont se moquait tout le monde, mais le type aussi, qui, dès qu'on rit trop, vous lance un regard froid et vous envoi sa sauce mentale. Tous ces petits merdeux qui en avait rien à foutre de lui, qui le pensait être l'oméga de la bande,le souffre-douleur, il les avait bien eu, il s'était vengé.
Il suffisait d'un autre regard, d'un sourire mauvais, avec ses petits yeux de fouines à leur faire peur. C'est que c'était étrange, que tout à coup, seulement quand ils le regardaient, leur cerveau leur soit verrouillé, comme quand les N.O.D expulsent à coup de pied dans le cul un SDF dans un entrepôt désaffecté. Et la sensation, tout aussi flippante, que quelque chose rebondit contre les parois molles de votre crâne, brûle. Pas une vraie brûlure, juste une fausse sensation. Ça gigote, ça empêche le reste de fonctionner, ça vient de LUI.

La douleur de tout ce qu'on a pu lui faire, tant les scientifiques que les morveux en tout genre, lui donnent une envie de meurtre. Toutes ces blouses blanches, ces enculés à le disséquer vivant, encore tout petit, à traumatiser un gosse qui n'a rien fait pour être là, qui divague chaque jour sous le coup d'une maladie incurable et qu'on empêche de se droguer, juste pour « voir », juste pour « expérimenter ». C'est ce qu'ils disaient sans arrêt.

Certains d'entre eux, il s'est vengé... Par rêves. Il se souvient de tout ce qu'ils leur a fait, de ses cigarettes qui leur ont brûlé la plante des pieds, des cuillers et des compas. Il s'en souvient, il n'a pas oublié.
Il a toujours été mauvais, un sacré taré. On lui a fait mainte thérapies pour enlever cette espèce de rancune meurtrière, pour l'empêcher de péter les plombs. Mais il faut pas croire, il est endurant, il sait supporter longtemps.
Il y a des choses qui font bien plus mal que la cigarette sur la paume, des brûlures qui ne s'effacent pas. On leur pète la tête contre le carreau, on se défoule.
Et on se défonce aussi. Coktail explosif. A la fin on est bien heureux, et on se dit, tout fier, qu'on a bien fait son boulot, qu'on est un bon mentaliste. Après tout, ce gars avait agressé un membre de l'état ce qui était, d'un certain côté, contraire au règlement.
Il est le déchet, mais un déchet radioactif, dérangeant et dangereux.
Bien fait pour ces pourris !

Il crache par terre de dégoût.
Oui, il a toujours été le paumé de service, le connard, le salop, le pédé, la raclure. Tout ce que vous voulez. De toute manière, quand on est dans les sphère du beau gouvernement, on est toujours une enflure. C'est pas grave, on s'y habitue. De toute manière c'est ça ou crève...

Aussitôt, le vieux réflexe, pour s'anesthésier, de prendre un cachet, revient. Il tâtonne dans sa poche avant de se rendre compte qu'il n'a plus de poche, puisqu'il n'a plus de manteau. Et il aussitôt il sent la même rage couler dans ses veines.
Putain, il veut ses PUTAINS de pilules.
Il va exploser, tout sauf ça.
Elle est bien sympa, mais non seulement il lui donne son manteau, non seulement c'était qu'une sale menteuse, mais en plus elle part avec SES cachets !
Là il en peut plus. Il a compris qu'il voulait sa dose, et c'est tout de suite et maintenant. Le manque n'attend pas, va le foudroyer sur place.

Il halète, il les veut.
Il n'a pas le choix, alors il lui court après.
C'est vrai quoi, elle avait pas à lui prendre SES PUTAINS DE PILLULES !
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 23:45

La mutante n'a pas eu le temps d'aller bien loin. Elle s'arrête dans une impasse un peu plus loin, à l'abri du vent. Le réverbère est cassé à l'entrée de cette ruelle.

Liza est appuyée contre un mur, entre deux bennes à ordures. Elle n'est pas surprise de l'arrivée de Lester. Elle l'a entendu la suivre en courant, peu après qu'elle se soit éloignée du quai, mais n'a pas ralenti pour autant. Elle a juste eu le temps de tourner dans l'impasse et de se caler dans un coin avant qu'il ne lui tombe dessus.

La nuit est tombée. Il fait très sombre dans ce coin là. La saurienne signale sa présence par la petit flamme d'un briquet, celui qu'elle a ressorti de sa poche.

-Je vous ai manqué ?


On distingue à peine son sourire moqueur, et la fine canine pointue qui s'en découvre. La flamme est trop éloignée de son visage pour qu'on le voit clairement.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeJeu 14 Oct 2010 - 19:07

Lester la suit, sans faire mine d'être discret. Pas la peine de toute manière, il s'en fiche, et il ne sait pas marcher sur la pointe des pieds. Il n'a qu'un pas énergique et gauche.
Cela a du paraître assez étrange aux passant, de voir une femme emmitouflée dans un manteau blanc, si rapide, comme un petit éclair. Et puis à cinq mètres derrière elle un autre inconnu, presque en tenue d'été, tout aussi blanc, qui la suit avec deux yeux mauvais. Ses yeux ne sont pas braqués sur le sol mais dans le dos de l'inconnue, comme s'il voulait la poignarder par la seule force de son regard.

Elle tourne, prend plusieurs petites rue aux immeubles encaissés. Il n'y aucun trafique, que du vide et le silence de leur pas. Mêmes les habituels claudos ou putes à deux balles ont désertés. Ne reste que les deux inconnus qui marchent ensemble sans vraiment le faire.

Elle tourne encore et se retrouve dans une impasse. Se serait-elle trompée ? En tout cas pas un mot ne franchit le seuil de ses lèvres, pas un juron. Elle se contente d'observer, et apparemment elle trouve l'endroit à son aise et se cale bien tranquillement entre deux poubelles, comme si de rien n'était.

Même si aucune lumière ne filtre, Lester arrive à voir cette forme plus claire. Maintenant il ne peux pas la louper. La rencontre est imminente...

Alors elle allume le briquet. Un petit phare au milieu de la tempête comme un signal.
Est-ce vraiment à lui qu'elle parle par signaux, ou..

Obnubilé par ses pilules, par leur seule existence, il en a oublié le principe même de sûreté dans la rue.
Un frisson parcoure son échine déjà glaciale : et s'il s'agissait d'un piège ?
Dans ce cas c'était trop tard pour faire marche arrière : il était en pleins de dedans. Une belle merde.
Il les imaginait facilement : cinq bandits armés de couteaux, et lui le pauvre mentaliste au milieu de l'impasse.

Et pourtant, au fond de lui, une petite part était excitée.
Comment ça ferait de passer de l'autre côté de la matraque ? Après tout, ils ne lui rendraient que la monnaie de ses nombreuses pièces...
Les rires gras, le bruit des os qui se rompent, le sang qui tâche le bitume.
Et voilà que déjà il regrettait la période d'activité des orthodoxes, la panne. C'est vrai quoi, il s'y était habitué, à l'ambiance des rues, aux couples qui pullulaient un peu partout. Maintenant tout n'était plus que silence, le présentateur parfait à la télé et les annonces de catastrophes climatiques.

-Je vous ai manqué ?
Il ne répond pas au sarcasme. Qu’ils lui tombent dessus, il est prêt, la main suspendue au dessus de la matraque, et le cerveau plus actif que jamais.
S’il entend la moindre menace, il balancera la sauce !
- Vous avez quelque chose qui m’appartient, mais ça vous le savez très bien. Je suis aussi au courant pour vos projets, et je vous le déconseille fortement !
Ton froid, impassible.

Sale menteuse, fabulatrice, créatrice de chimère.
Sale voleuse, camée du jeudi. On a pas le droit de prendre SES PILULES !

Oui, un peu plus et il va faire un meurtre.
Heureusement qu’elle ne peut pas voir ses yeux exorbités ni la bave à la commissure de ses lèvres, ni encore les tremblements qui animent nerveusement ses doigts.

Le manque, le manque
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeJeu 14 Oct 2010 - 19:49

Bien sûr qu'elle a quelque chose qui lui appartient : son manteau. Mais il n'avait pas l'air de lui en vouloir tout à l'heure.

Mais il sait ce qu'elle manigance dans cette ruelle ?
Comment il sait ça ? Mince, c'est embêtant. Il risque de cafter.
Mais en quoi ça le dérange ? Il est de la police ? Ou il habite dans le coin ?


-Allons... ce n'est qu'une poubelle. C'est sssi grave que ça ?
Et ce que vous réclamez, je vous l'ai volé ou vous me l'avez donné ? Un vole consenti, ce n'est pas un don ?

Je vous propose quelque chose, si vous voulez bien, avant qu'on en vienne aux mains : je vous rend ce que je vous ai pris... ou presque tout ce que je vous ai pris, et en échange, vous me laissez faire ce que j'avais prévu de faire, ici, dans cette ruelle, sans prévenir personne. Vous voulez bien ?


Sa voix reste calme, mais le briquet s'est éteint et est retourné dans la poche de son jean. Les deux mains libres, c'est plus pratique pour se défendre, si ça tourne mal.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeVen 15 Oct 2010 - 23:10

Et elle lève la tête vers lui et lui lance un regard qu'il aurait intercepté comme interrogatif si jamais il avait pu ne serait-ce que le deviner dans la pénombre.
L'air vicié puait l'acidité d'une bile tout juste vomie par un alcoolique au sortir du bar cinq mètres plus loin et la flatulence des poubelles grandes ouvertes qui étalent devant tous leur opulence ne peut mieux définir l'atmosphère du lieu. Il ne manquerait plus au tableau qu'une pluie fine qui roulerait sur la pierre grasse avant de remplir les interstices entre les pavés. Un triste spectacle et parodie d'un Londre Victorien révolu.

-Allons... ce n'est qu'une poubelle. C'est sssi grave que ça ?
Et ce que vous réclamez, je vous l'ai volé ou vous me l'avez donné ? Un vole consenti, ce n'est pas un don ?

Je vous propose quelque chose, si vous voulez bien, avant qu'on en vienne aux mains : je vous rend ce que je vous ai pris... ou presque tout ce que je vous ai pris, et en échange, vous me laissez faire ce que j'avais prévu de faire, ici, dans cette ruelle, sans prévenir personne. Vous voulez bien ?

Étrange. Désormais c'était son propre regard interrogatif qu'elle aurait pu percevoir. D'autant plus étrange qu'elle semblait parler de cela comme si... elle parlait d'autre chose. Tient, comme s'il y avait eu un problème de compréhension entre les deux humains.

Mais il le savait, ce n'était mieux que pour l'amadouer, le tromper.
Et dès qu'il se retournerait, il sentirait un poignard se glisser entre ses omoplates et se ficher dans sa chair. Il savait, il n'était pas bête, ni paranoïaque.
Où étaient-ils ?

*Mes cachets, où elle les a planqués ?*
Elle en parlait comme si ils n'existaient pas, mais à ses yeux ils étaient tout. Tellement énormes qu'il ne pouvait ne serait-ce qu'imaginer que quelqu'un puisse les considérer comme plus important que le malabar collé à leur semelle.

- Alors, où sont-elles ? Rend-les moi ! Et où sont-ils aussi ?
Oui, qu'elle le lui dise, histoire de lui laisser une petite chance face à la bande. Et pourquoi ne lui étaient-ils pas encore tombés dessus ?
Après, les autres mots se perdaient dans le vide. Il ne lui intéressait pas d'y répondre.

De quelle manière un vol aurait-il pu être consenti ? Un vulgaire oxymore ! Et la poubelle... Pourquoi parlait-elle donc de poubelles ? Certes, elle se trouvait coincée au milieu de poubelles and so what ? Elles n'avaient pas pris ses pilules, elles, qu'il le sache.

Sa gorge, déjà, est pâteuse et sèche et il avale difficilement une salive épaisse. Comme s'il se trouvait en plein désert, l'eau lui manque de même que de légers tremblements animent ses mains squelettiques. Le froid surtout qui s'est fait mordant, qui s'infiltre en dessous des vêtements, insidieusement.
Et le manque, évidemment, perfide animal.
Il n'est pas là, il vous regarde dans l'ombre, vous traque le chasseur. Et puis d'un coup vous l'apercevez et il a déjà fondu sur vous. Pourtant ce n'est qu'un vulgaire hologramme car vous savez que vous n'avez pas plus besoin de votre dose que d'une assiette de spaghettis bolognaise de chez Roberto. Ce n'est qu'un leurre de votre esprit, une consommation superflue de plus de notre belle société. Qui plus est une véritable connerie car ses effets négatifs sur la santé ne sont plus à prouver.

Mais merde, ce qu'il avait l'impression d'en avoir besoin. En dix minutes, il était passé de l'état d'homme heureux à celui de camé fou. Plus aucune trace de poésie ni d'émotion, juste la stupidité dégradante de l'animal capricieux.
- Je m'en fous de ce que tu comptais faire avec eux ! Seules mes pilules m'importent !
Et voilà, il avait répété encore une fois le mot qui défilait en lettres capitales depuis quelques secondes, au cas où elle ne les verraient pas aussi distinctement que lui.
Après le reste, clan de voleurs et magouilles en tout genre, franchement, ça lui passait par-dessus ! Chacun maître de chez-soi et vraiment, mais vraiment pas envie de jouer au mentaliste-gentil-toutou-du-gouvernement : il a dépassé ce stade depuis longtemps déjà...
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeVen 15 Oct 2010 - 23:41

-Aaaaah oui, les pillules !... ah... ah oui... oups. La boulette.

Elle les avait complètement oublié, n'ayant qu'une seule chose en tête : se réchauffer. C'est vital.
Mais si elle ne les lui rend pas, c'est peut-être bien lui qui risque de la tuer. Mieux vaut ne pas le faire attendre plus longtemps. Ça s'entend à sa voix qu'il perd patience.

Liza ouvre le manteau, attrape la petite boite à pilules dans la poche intérieur et la tend au grand maigre, de sa main griffue froide et écailleuse.
Heureusement qu'il ne peut pas la voir clairement, cette main mutante. En plus il y a une espèce de bout de peau bizarre qui pend de son poignet. Elle est en train de muer. C'est un peu moche. Bientôt, c'est toute la peau de son avant bras qui partira comme on enlève un gant de soiré (vous savez, ces longs gants chic qui montent jusqu'au coude, souvent assortis à une belle robe de cocktail) mais en plus vilain. Forcément, c'est pas de la soie ni de la dentelle, plutôt un truc plus ou moins transparent, avec le relief de ses écailles mais la couleur délavée. Une mue quoi.

-Fallait le dire tout suite. Je suis un peu tête en l'air des fois. Tenez, je vous les rends, comme promis. Prenez les et restez cool.

Quant à "eux", je ne vois pas trop de qui vous parlez. Je n'ai rendez-vous avec personne. Il n'y a que des ordures ici.


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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeSam 23 Oct 2010 - 22:39

[désolé, manque de temps et d'inspiration. Excuse ma réponse franchement bancale]

Lester ne tient plus en place. Les mots prononcés par la femme, aussi sifflotant soient-ils, ne s'impriment plus dans sa matières grise. Il ne remarque même pas leur singularité.
C'est tout juste s'il se rend compte qu'elle ment. C'est une menteuse de toute façon, elle ne peut rien faire d'autre. Mais il s'en fout ; qu'ils viennent, qu'ils osent venir, dans ce cas il sera prêt et il les tuera, s'il y parvient. Il s'en fout de mourir de toute manière : Cela fait vingt-cinq ans qu'il se répète que ce soir sera le dernier.

Pathétique.

Alors on trouve des substituts, car on ne peut pas rester éternellement à ne rien vouloir, ne rien espérer. La folie sera le dernier échappatoire, mais on retarde, on l'empêche de totalement prendre possession de l'esprit. Pourtant elle ronge, elle imprègne, elle conquière petit à petit.

La femme ouvre son manteau. Il le voit. Aussitôt il se raidit.
Allait-elle sortir une arme ?
Et non, elle tend vers lui sa boîte d'allumette. Il la reconnaît à l'odeur. Une sorte de sixième sens.

C'est comme s'il sentait l'odeur de ses pilules, leur douce odeur d'un ailleurs qui n'existe pas.
Il s'en empare, fait à peine attention à la main froide et à la texture étrange. La peau semble être recouverte d'un duvet râpeux et lisse. Ce n'était pas désagréable, juste déroutant.

Lester a déjà oublié.

Il ouvre rapidement la boîte et se dépêche de prendre plusieurs cachets. N'importe lesquels. Il ne prend même pas la peine de regarder leur couleur à la lumière du prochain lampadaire.
Cinq minutes de plus à attendre, impossible !
Et le dosage importe peu. Fort ou faible, juste rêver, juste avoir sa dose. L'essentiel, sans fioritures, sans règles.

A peine la substance sucré se repend-elle sur sa langue et excite ses papilles que Lester dérive. Certes, la drogue n'a pour le moment qu'un effet plus psychologique que réellement physique. Mais putain, que c'est bon !

C'est comme une seconde naissance, comme sa première expérience. C'est comme s'il avait attendu toute une vie pour ce moment.

Il tangue, chancèle et se rattrape à la poubelle, puis il se laisse tomber, le cul sur les pavés.
Le froid ne l'atteint plus. Liza n'existe déjà plus.
Il en veut encore. Il reste trop lucide, trop là. A la fin, il ne doit plus avoir conscience ne serait-ce que de son existence.

Ses pupilles se dilatent, son sourire s'élargit et ses yeux fixent sans voir la forme blanche qu'est Liza, emmitouflée dans son manteau. Les effluves de déchet, de son odeur, de celle de la femme se mélangent et ressemblent désormais à cette brise, cette légère odeur de sous-bois, qu'il imagine.

Il n'a jamais vu un autre arbre qu'en pot. Il ne connait des forêts que les images, que les romans d'écologies. Le manteau de feuilles, l'écorce, la sève, le chant des cigales. Il a en tête des milliers d'images qui se superposent. Erronée ou non, il ne sait pas. Se rajoute même des paysages de Novlangue, du béton, la lumière agressive des néons. Le ruisseau se teinte de jeune et l'humus exhale la vanilline. Peu importe : il voyage !

Ses mains effleurent le pavé, les caressent. Il frotte sa joue à la bène à ordures. Pour un peu, il se prendrait à ronronner.
Il n'est plus vraiment humain, juste pantin à moitié, aussi vulnérable qu'une marionnette et malléable comme le limon au bord de la rivière. Le courant l'a déjà emporté, le submerge, et il se laisse faire. Ne pas se battre contre un ennemi plus puissant que soi.

- Merci
lui souffle-t-il dans son dernier instant de lucidité.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeDim 24 Oct 2010 - 14:15

Liza regarde l'énergumène tanguer et se vautrer contre la benne à ordure, perplèxe.
Elle n'a pas fait un geste pour tenter de le rattrapper, tant pis pour les bouts de verre, de boite de conserve ou autre déchets qui serraient tombés à côté... un peu comme lui.

La mutante a quand même une parole sympa, ou pour au moins en avoir l'air. Elle se penche un peu et lui dit :

-Ca va ? avec ce qui aurait du être un semblant d'inquiétude dans la voix.
Mais on ne peut pas avoir l'air inquiet en étant décontracté. C'est que c'est même plutôt rassurant, qu'il soit par terre et elle encore debout. Il est bien moins menassant ainssi. Une fois les ssombres ssonges ssortis de l'essprit ssordide de la ssaurienne, et le menssonge de la biensséansse prononssé, ss'est ssans plus sse ssoussier de ssette grande ssaussissssse ssaoule assssise ssur un amonssellement de ssaloperies qui ssent la pissssse, qu'elle pourssuit sses obsscurs manigansses.

Elle ramasse un vieux carton, ressort le briquet de sa poche et l'allume. Le carton flambe et Liza souris de ses dents pointues de serpent. Elle le balance dans la benne ouverte avant de se brûler les mains.
Les ordures prennent feu petit à petit, jusqu'à ce que la poubelle se change en un grand brasier puant.

Un soupir d'aise, tandis qu'elle se réchauffe les mains devant la flambée.

-C'est mieux, non ?
hum... vous devriez peut-être vous écarter un ptit peu de la benne. Vous rissquez de vous brûler en resstant ssi près.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 27 Oct 2010 - 0:44

Lester voit Liza bouger, ou plutôt voit la forme irradiante devant lui. Il voit ses contours qui changent, qui se déplacent petit à petit. Il entend un petit bruit, un petit « clic » que sa mémoire ne parvient pas à retrouver, un petit bruit familier.
Puis la flammèche, l'odeur de carton brûlé devant ses narines.

Et elle souriait, montrant deux canines pointues qu'il était incapable de remarquer. Elle riait de lui, se moquait silencieusement.
Elle avait vu le revers de la médaille. Fini le pantalon blanc moulant, le mètre quatre-vingt sept, la matraque et l'air mauvais. Ne restait qu'un grand gland, shooté, dépendant, à mener par le bout du nez, adossé à une poubelle, ivre.
Pathétique, à mourir de rire et de honte. La saleté d'un gros porc du gouvernement qui se vautre dans la boue. Abjecte dépendance.

La chaleur le gagnait et les âcres odeurs qui irritaient son nez ne le dérangeaient pas.
- hum... vous devriez peut-être vous écarter un ptit peu de la benne. Vous rissquez de vous brûler en resstant ssi près.
Pff, une brûlure, une cicatrice de plus sur son corps, pas de quoi fouetter un chat, ni paniquer. Et pour lui qui avait eu si froid auparavant, c'était un peu la bénédiction. S'il avait été un chat, il se serait mis à ronronner.
C'est ainsi qu'il resta collé à la benne, savourant la chaleur qui se transmettait jusque sur sa peau froide. Petit à petit il se réchauffa jusqu'à ce qu'évidemment, son environnement ne se transforme en fournaise. Alors seulement il tenta de se lever — misérablement — et au bout de la troisième tentative bancale, y parvint.

Chancelant comme un ivrogne, il fit deux pas avant de se récraser au sol, cette fois-ci à côté de la gouttière. Et tout ce qu'il trouva à faire, ce fut rire, ou plutôt glousser. Sans réellement savoir pourquoi, il se mit à rire.
- ca va ?
Que répondre à cela, surtout le souffle coupé par des rires intermittents ?

Etait-ce la brusque chaleur, ou était-il en train de s'étouffer ? En tout cas, sa pâleur avait disparu, remplacée par une teinte pivoine.
- T'as un cheveux sur la langue ou quoi ?!
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeVen 29 Oct 2010 - 22:29

-tsss !

Visiblement, Liza n'aime pas beaucoup son humour, ça l'ennuie, surtout venant d'un drogué qui a l'air d'être plus en train de planer que vraiment disposé à faire la conversation.

Il rit. Est-ce qu'il se moque d'elle ? C'est évident.
Ça l'agace un peu.
Mais elle rentre sa langue fourchue derrière ses dents avant de lui demander de sa voix toujours un peu trainante :

-Vous comptez passer la nuit ici avec les poubelles ou vous arriverez à retrouver le chemin de votre nid douillet ?

Est-ce qu'elle veut qu'il s'en aille pour qu'elle puisse savourer tranquillement a chaleur de son brasier d'ordures ? Est-ce qu'elle en a marre de le voir ?
Est-ce qu'elle s'inquiète de le voir dormir dehors dans l'état où il est ?
Ou est-ce simplement par curiosité ?
Difficile de le savoir au ton de sa voix juste posée. Une voix calme, presque accueillante. Il manque juste un je ne sais quoi pour qu'elle soit chaleureuse.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeSam 30 Oct 2010 - 18:37

Lester s'étire, savoure le contact de la gouttière contre sa colonne vertébrale hérissée. Il a la peau moite et baignée de sueur et le vent se lève et lui donne l'impression de mourir de froid. Au loin, il entend la voix du présentateur télé fétiche – celui avec un coutume de pingouin –, qui lit le rapport des scientifiques.
Ca l'exaspère !
Toujours à rabâcher les mêmes choses, à repasser sans cesse sous un angle à peine différent ce qui vient de paraître. D'accord c'est pour que les plus lents puissent assimiler à leur rythme. D'accord c'était de la PEDAGOGIE. Mais tout de même ! Si lui drogué parvenait du premier coup à comprendre qu'il y avait refroidissement du climat, dans ce cas le premier clochard pouvait aussi comprendre. Il ne fallait pas avoir bac plus douze pour savoir qu'en hiver il fait plus froid qu'en été, même un gamin sait cela !

Et encore les jacassements de l'autre en bruit de fond, et par dessus, les jacassements de la fille bizarre.
Elle est pépère, elle, dans son manteau, se réchauffant contre les flammes. Elle, elle s'en fiche de lui, elle attend juste qu'il parte.
A cet instant il est aussi vulnérable qu'un bout de papier froissé, alors pourquoi elle ne le vire pas tout simplement, pourquoi elle ne fait pas ce qu'elle veut de lui ?
De toute manière il s'en fiche.
-Vous comptez passer la nuit ici avec les poubelles ou vous arriverez à retrouver le chemin de votre nid douillet ?

Et il rit, il rit de plus belle. Il trouve sa question drôle.

- Je sais pas encore, faudrait que j'y réfléchisse !
Réfléchir... Réfléchir ! Comment pouvait-il réfléchir avec le cerveau qui lui coulait par les narines ?
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeDim 31 Oct 2010 - 20:04

Elle soupire, consternée.
C'était pourtant pas une question compliqué. Il est vraiment ramolli du bulbe.
C'est vrai quoi ! S'il a un chez lui, bien au chaud, avec tout le confort, autant qu'il y aille, la question ne devrait même pas se poser.

Et voilà qu'elle l'envie. Pas pour son état de loque humaine, non. Mais parce qu'il les moyens de dormir au chaud. Et vu le manteau qu'il lui a cédé, il doit pas être mal logé non plus.
Elle n'a surement pas affaire à un orthodoxe de base.

D'ailleurs, qui est-il ?
Surement pas un NOD ni un mentaliste, sinon il se serait déjà occupé de son cas.
Son look parait un peu fantaisiste pour être un automate. Elle les imagine plutôt guindés, costume cravate, brushing impeccable avec un balai dans fion. Ce qui ne les empêchent certainement pas d'abuser comme des porcs de tout ce qui est interdit, à cet heure-ci.
Valkyrie ? Peut-être bien. D'où le look un peu excentrique, comme un artiste. La maigreur et la drogue collent parfaitement au tableau.

Elle se plairait bien dans une baraque de valkyrie. Si seulement avait pu en suivre la formation, sa vie aurait été bien différente. Elle n'aurait peut-être pas rencontré Léo, mais elle n'aurait pas eu à vivre comme une clocharde et ne serait sans doute pas en train de se réchauffer en faisant cramer des poubelles. Mais ce n'est pas une situation donnée à tout le monde de pouvoir vivre avec plaisir et dans un certain luxe.

Et maintenant, impossible de faire marche arrière. Même avec toute la volonté du monde, elle ne pourrait pas réintégrer la société avec ces mutations si peu discrètes.

Enfin elle n'a peut-être plus de maison, mais au moins, elle peut réellement profité de la chaleur d'un bon feu.

Et lui, il ne risque pas de tomber malade à rester dehors dans son état ? Il pourrait bien se laisser crever dans cette ruelle. Quel gâchis ! C'est si dur que ça de mener la vie qu'il a pour se retrouver à trainer comme ça à côté d'un tas d'ordure ? Le piège de la drogue, sans doute.

-Je pense que vous devriez rentrez chez vous. Vous voulez que je vous raccompagne ? Ce serait sans doute plus prudent que de rentrer seul, dans l'état où vous êtes.

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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeDim 31 Oct 2010 - 23:13

Le visage de l'inconnue se durcit et devint de marbre, voire même hostile. Ses yeux perçants le regardaient, le décortiquaient chirurgicalement. En un instant il sentit la brûlure s'immiscer en lui, comme si on écartelait ses tripes pour mieux les voir à l'air libre. Lui, avec ses yeux ternes et secs, ne pouvait lutter contre un aussi incandescent regard. Au bout de quelques secondes, il baissa les yeux.
Pathétique, le mentaliste qu'il devait être.
Il n'était plus qu'une larve, plus petit que le fœtus qu'il avait été un jour. De toute manière sa vie entière se résumait à la recherche de ce mimétisme, et le besoin vital de combler le vide par quelque chose d'autre, de synthétique.

Elle l'enviait. Cela se voyait dans son regard. C'était pour cela qu'il faisait aussi mal qu'une brûlure, qu'il rentrait en vous si profondément en chamboulant les organes. La jalousie, l'envie ; des défauts communs à l'humanité entière. Toutes les histoires dramatiques viennent de l'envie et de ses variantes. La cupidité pour les biens matériels et la jalousie pour les relations.

Elle sentait son parfum (futilité que de ce parfumer, il n'y avait que les gens avec assez de moyen et de temps pour encore le faire), elle voyait la drogue, le je-men-foutisme d'une vie de privilèges, et pourtant ce vautrement infect. Une vie de privilèges et pourtant de malheur.

Il n'a jamais connu le bonheur. Il ne connait que le vide, un vide qui l'aspire de l'intérieur, qui suce son sang et sa vie à petit feu. Le vide tue, le vide va le tuer. Et la drogue aussi, et ses radiations.
Pauvre petite chose qui n'existe déjà plus. Des Barbares l'ont obligés à naître, lui ont fait croire au paradis. C'est qu'il y a cru, comme tous, mais non. Ils l'ont laissé seul, pauvre petit être sans repères, sans amour pour grandir.
Mais il a réussi à grandir. Pas totalement comme il aurait fallu, mais il a grandi mieux que la moyenne des sans-amour. Mais il n'a pas pu réprimer le vide, le vide d'une personne qui l'aime, d'une personne qui soit là pour lui.

Elle pensait qu'il n'était qu'un gros porc engraissé aux privilèges. C'était vrai. Mais le vide doit être comblé, question de survie. Il n'avait pas le choix. Dans le fond, les privilèges, il s'en fout. Il les échangeraient facilement contre de l'amour, un peu de pain et de l'eau fraîche. Il ne demande que ça, lui.
Elle, elle a aimé. Elle devrait s'estimer heureuse de non seulement l'avoir vécu. Elle l'envie, mais dans le fond elle ne sait pas comment il souffre. Elle s'en fout, et elle a tort.

Son regard commence à peser sur lui. Il en a sérieusement marre. Il se fâche.
Elle voudrait le raccompagner. Pas de la gentillesse, non. Il avait compris.
T'en fait pas, va, il a l'habitude des gens comme ça. Quand au moins il font l'effort de faire semblant d'être amicaux, il les emmène. C'est qu'il est chaleureux. Mais va savoir pourquoi, cette pauvre fille a tellement les crocs que ça l'énerve. Peut-être est-ce la drogue ? Peut-être devient-il aigri. La vieillesse ?
Manquerait plus que ça ! Et pourtant ça doit être le cas.
Dix maudites années qu'il lui reste à vivre, à supporter le four à micro-ondes qui lui sert de corps. C'est beaucoup et peu à la fois.
Oui, dans sa vie, il est déjà à l'époque de vieillesse. Une personne âgée.

Mais que peut-il lui répondre ? Il s'en fout ! Si au moins elle pouvait même le virer de chez lui et le laisser crever devant sa porte du manque, encore serait-elle trop gentille.

- Je m'en fous, faîtes ce que vous voulez, ou de ce que vous avez le plus besoin, je sais pas. Et puis contrairement à ce que vous croyez, je suis encore TRES lucide. C'est rien ça. Une fois chez moi je vais faire en sorte de plus savoir qu'on est en été ! Mais je vais vous dire : je m'en fous. Je veux crever. C'est pathétique hein ? Et bien le plus pathétique je vais vous dire, c'est que je suis même pas fichu de crever parce qu'en même temps, JE VEUX PAS CREVER. Eh ouais. Pourquoi je vous le dis ? Je sais pas, je suis une pipelette il paraît. Je suis vieux, moche et je sers à rien. Ca aussi c'est vrai.
Mais dans le fond on sert tous à rien. Qu'on soit là ou pas là, agonisant ou présent, ça change rien. Alors à quoi bon ?! Moi, j'ai compris.


Son discours n'est pas structuré et jaillit d'entre ses lèvres craquelées comme les pensées lui viennent. Confuses, percutantes, vaporeuses. Il est révolté et triste, et pour une fois il trouve quelqu'un à qui le dire. Il est pathétique, il est à moitié-mort. C'est juste un déchet au milieu des déchets. Un raté.

- De toute manière c'est vrai que je suis encore très lucide. D'ailleurs, je sais que je le suis encore assez parce que je sais que, si tu m'accompagnes, tu as 10% de chances de survie. Hé ouais, parce que j'habite au Temple et que c'est rempli de gens du gouvernement. Tu sais, les bouffons qu'on rien compris à la vie ? Ben alors, je sais que je suis lucide parce que, s'ils te chopent, j'ai mon argument pour qu'ils te tuent tranquilos mais pas moi : tu m'as drogué pour avoir des informations. Hé ouais ! Tu vas te faire niquer.
Par contre, si t'arrive, ben là t'auras amplement mérité de squatter ma piaule, comme les 3 ou 4 assignés qui viennent se servir dans le frigo une fois à nouvel an. Je suis gentil moi : quand on réussi l'épreuve, le passe est à vie ! Et t'as même le droit de dormir dans mon lit, squatter ma douche et mes toilettes et vider mon frigo ! Le grand luxe quoi ! De toute manière j'emporterais que ma connerie en enfer, voire, si j'ai de la chance, mes radiations alors... autant pas se gêner !


Et il rit. D'ailleurs il s'étonne lui-même d'être parvenu à conserver le fil de sa pensé. Il s'applaudirait s'il n'avait pas peur de se baffer en essayant de coordonner les quatre mains violettes qui dansent devant ses yeux.

Il se relève. La gouttière est là, comme par miracle, et lui sert de canne. Comme un alité, il met des minutes avant d'être debout, chancelant et courbé. Et il pose un pied après l'autre. Parfois il glisse, se retrouve à la limite du grand écart. Alors il ronchonne à propos d'un trou qu'il n'a encore pas vu, trou qui bien évidemment n'hésite pas.

Et, aussi étonnant que ça puisse paraître : il avance. Il sait où il va, ou du moins donne l'impression de le savoir. Il est un peu une caricature de clown. Il rit de lui-même tellement il se trouve gauche. Il rit parce que rire, c'est mieux que pleurer et qu'il se fait tellement pitié, parce qu'il a tellement envie de se souiller, que c'est plus simple de se faire croire qu'on trouve ça drôle...
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeMer 3 Nov 2010 - 20:21

Qu'est-ce qu'il fout au temple ? Je croyais qu'il n'y avait que les mentalistes qui créchaient là bas... nan, c'est quand même pas...

La saurienne tente de rester de marbre. De son attitude figée, seul sont expression à changée, mais ça ne ce voit pas dans cette rue sombres, avec ses cheveux noirs pendants comme un voile de chaque côté de sa figure. C'est à peine si on l'entend respirer.

Ce qu'il semble ignorer, c'est qu'il n'aura même pas besoin d'argument pour la faire tuer. Pas avec la tête qu'elle a. Lui qui dit être moche, il n'a pas d'écailles sur le visage au moins.

Mais c'est qu'il l'inviterait presque à partager son luxe ! Quoique vu ce qu'elle risque en allant chez lui, elle a plutôt l'impression qu'il la nargue. D'ailleurs il se marre.
C'est pas sympa se foutre de ma poire.

Elle le regarde s'éloigner tant bien que mal, mais ne le suivra pas. Car s'il est bien mentaliste, c'est lui-même qui la tuera en la découvrant chez lui en pleine lumière.

Par contre, comme il est drogué... un de moins, c'est toujours ça de gagné.

Finalement elle le suit, mais sans bruit, avec une bouteille vide à la main, qu'elle a ramassé à côté des poubelle.
La fourbe avance dans son dos, lève la bouteille à deux mains, bien haut (c'est qu'il est grand, même chancelant) avant de la rabattre violemment sur le crâne coiffé de piquants.
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MessageSujet: Re: drømmeren    drømmeren  Icon_minitimeJeu 4 Nov 2010 - 19:28

Lester se traine sur quelques mètre, encore. Il l'a entendu arriver. De toute manière il savait qu'elle le suivait. Mais pourquoi n'est-il pas intervenu, pourquoi l'a-t-il laissé s'approcher aussi près ? Peut-être que, finalement, s'est-il dit, c'est son jour ? Peut-être bien ! Peut-être que ça sera enfin fini.
Soulagement.
Il se sent pathétique. Qu'elle le tue, qu'il soit débarrassé de lui-même. Au moins il aura à éviter de se suicider. De toute manière il n'y serait pas arrivé.

Elle se rapproche encore un peu et il se prend à frissonner. Tout à coup il a froid... Et l'autre derrière qui parle d'ère glaciaire. Mon dieu ! Bientôt son corps sera livide, et glacé.

Elle se rapproche encore, jusqu'à ce qu'il entende ses pas s'accélérer, jusqu'à ce qu'elle se propulse à la hauteur de sa nuque.
*Comme quoi, elle a déjà les bons réflexes*
Et il ferme les yeux. Il ne veut pas sentir sa mort arriver. D'un côté il risque de souffrir. Il aurait bien voulu que ce soit instantané, si possible sans douleur. Mais il faut croire qu'on ne lui laisse pas le choix. Ce sera ça ou rien !
Et il sourit. Un beau sourire crétin.
Encore quelques secondes.

Le choc est brutal, sec. Il sent un poids violent à la base de son crâne, une brusque sensation d'étouffement, et un voile qui recouvre ses paupières. clignotantes Ses jambes ne le portent plus, il tombe, il s'effondre lourdement au sol, en avant.
Quoiqu'il en soit, il a encore assez d'équilibre pour tomber à genoux, droit et frissonnant. Il ne peut plus s'empêcher de frissonner. C'est fou ce qu'il a froid, peur aussi...

La douleur le transperce, l'alcool le brûle tout en dégoulinant le long de son cou et les morceaux de verre sont enfoncés profondément. Il sent que ça le tire à chaque mouvement, même infime.
Plus par réflexe, ses mains se sont crispés sur ses tempes et il se tire les cheveux. Il ne sourit plus. Il a mal, très mal, et il contient un cri. Non, ce sera muet qu'il souffrira.

Ah la conne, elle n'a pas eu assez de force pour le tuer en une fois. Il devait s'y attendre. Il a fait trop de connerie sur terre, il avait un trop mauvais karma pour mourir du premier coup... Il n'a fait que des conneries dans sa vie de toute manière, il a fait si mal à des gens. Il se souvient du bruit de leur os contre sa matraque, il se souvient de leur sang inondant les pavés.
Bientôt ce ne sera que justice, voire châtiment divin.

Mais il a mal, et il est humain. Il lui en veut. Il ne veut plus mourir. Il veut mourir tout de même.

- Putain salope, c'est comme ça que tu me remercie ? Tu pouvais pas y arriver, merde. T'es vraiment une bon dieu de merde.

C'est vulgaire, ça sort des tripes et franchement ça n'avance pas à grand chose.
Il ne veut pas se lever. Il est bien ou il est, et il a mal à chaque fois qu'il bouge. Il sent le goût du sang inonder sa gorge et il crache au sol un long filet rougeâtre.
Il rit à nouveau.

- Vraiment une bon dieu de pute.

Et elle attend quoi là ? Qu'il se mette à chialer, qu'il supplie la mère qu'il n'a jamais eu. Déjà qu'il lui avait donné son manteau. Ca lui suffit pas, ça lui suffit pas ? Elle aura quoi de plus en le tuant.

- Ça te suffisait pas ? Ça te suffisait pas c'est ça ! Mais répond à la fin ! Putain tu crois quoi ? J'ai survécu, rien qu'enfant, à l'entrainement de mentaliste. C'est pas ta petite merde qui allait me faire gémir ! Aller vas-y, montre moi ce que t'as dans les tripes. Tu veux frapper. Vas-y frappe, te gêne pas. Démolit moi ma sale gueule, que je sache d'où ça vient. Ose le faire devant moi, que je te regarde me tuer.
Il crache à nouveau au sol un mollard sanglant.
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