drømmeren

Sujet: Re: drømmeren Sam 6 Nov 2010 - 19:48

Aïe, raté
oulà, il est furax

Mais il veut vraiment que je le tue ? Moi je veux bien, mais avec quoi ? Un morceau de bouteille brisée ? Et sans l'effet de surprise ? Il est peut-être shooté, mais c'est quand même un mentaliste.
Je suis pas sûre qu'il se laissera bien faire. Il semble plus vivace que je ne le pensais.

Mauvaise idée !

et il fait si froid...

Liza tremble. De peur ou de froid ?
Elle commence à reculer lentement.

-tsss !

Puis sans un mot de plus, elle prend ses jambes à son cou et s'enfuie dans une ruelle.

Sujet: Re: drømmeren Dim 7 Nov 2010 - 20:22

Lester est toujours à genoux sur les pavés. Il a froid, il frissonne et tremble. Dans sa bouche le sang s'est mélangé à la salive et il l'avale, péniblement. Ses yeux sont recouverts d'un voile opaque : il voit mal. Sa tête l'élance. Il plafonne niveau Becquerel.
Alors il se met à sourire à nouveau.
Peut-être que oui, peut-être qu'il va vraiment mourir, ce soir.
Et dire que c'était parti pour être un jour comme un autre ! Il se souvenait de s'être assit, face au fleuve, d'avoir rêvé, de s'être même plutôt mieux senti que la moyenne de ses soirées. Il s'était dit qu'il serait cleen, qu'il ne prendrait pas ses cachets.
Et puis elle est arrivée, Liza, et puis tout a commencé.

Le manque est revenu au galop, comme si le simple fait qu'il se souvienne de l'existence de ses pilules suffisait à accentuer le vide au fond de ses tripes.

Et le voilà à prendre l'eau, le sang et l'alcool en même temps. Il a mal et la pluie bat son visage, le frappe.
Mais il n'est toujours pas mort.
Sa voix se coince dans sa gorge tandis que sa respiration se fait plus rauque.
Il attend, il perd patience.

Alors il lève la tête et pose son regard fade dans celui de la femme. Toujours pas la moindre expression.
Et c'est là qu'il se rend compte.

Sa peau est craquelée, recouverte d'une texture rugueuse et verdâtre. Ses pupilles sont fendues et ses cheveux humides lui collent au visage, le fouettent. Ainsi, voilà sa mutation.
Son sourire s'élargit avant de former un rictus. Il semble la narguer, rire d'elle, et son regard est toujours braqué sur elle. Pourtant la situation n'est pas drôle. Elle devrait être dramatique, effrayante (pour lui notamment).

Elle recule encore, de plusieurs pas. Il remarque qu'elle frisonne, comme lui. Mais pourquoi ? Son visage est toujours impassible. Lui fait-il peur ? Est-elle tellement surprise qu'il soit encore en vie, qu'il ait trouvé la force de beugler et de jurer comme un charretier ? Peut-être est-il alors si amoché, si laid, qu'il ressemble à un monstre !
Qui sait. Cette idée l'amuse au plus haut point.

Et c'est là qu'elle pivote, fait demi-tour, et s'enfuit dans la nuit, ses jambes assurées lui permettant de courir alors que lui reste immergé dans la boue de la ruelle.

Son visage se baisse et il étouffe un juron d'entre ses lèvres gercées. Merde à la fin ! Il fallait forcément que ça tombe sur lui, qu'on se venge ! Il savait qu'il avait fait du mal, il en était plus que conscient, mais pourquoi lui refuser, une bonne fois pour toute, de crever ? Il était même d'accord de crever comme un chien, n'importe comment. Qu'on profane son corps, qu'on lui enlève toute dignité... Qu'est-ce que ça pouvait lui faire avec le peu qu'il lui restait ! Mais putain, qu'il ne reste plus dans ce monde de merde !

Il se relève avec difficulté et pose un pied après l'autre. Il regrette un peu son manteau mais il se dit qu'il risque une pneumonie, et que dans l'état où il est, il pourrait même en mourir.
Après tout, il s'en fout. Il faut que la vie continue, comme d'habitude, toujours aussi pourrie et vice-versa...
Donc il se relève et marche, ou titube, c'est selon. Il a retrouvé une partie de sa lucidité du fait de la douleur. Il hausse un sourcil, pose ses yeux sur les néons au loin, et finalement opte pour le zonage du côté des Minguettes, là où personne ne le remarquera.

Eh promis, la prochaine fois qu'on touche à son manteau, il se laisse pas faire. Si la personne le veut vraiment, elle n'aura qu'à le prendre sur lui. Au moins ferait-elle son travail jusqu'au bout...