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Le véhicule avec chauffeur de Phil filait à travers la circulation aérienne de Novlangue vers le quartier de Wall Street. Il adorait déjà rouler cent ans auparavant (ou du moins, un mois en ce qui le concernait), et aujourd'hui il jubilait tel un enfant le soir de Noël chaque fois qu'il se retrouvait dans les airs. Un scotch à la main et le regard fixé sur la circulation ainsi que le paysage grandiose des Quartiers Gouvernementaux, il écoutait d'une oreille distraite son bras droit, Henry, qui le briefait sur la conférence à venir. Cet événement avait beau être très important, ce qui se passait dehors était bien plus intéressant, les enseignes géantes qui appelaient les citoyens à la surconsommation, les gratte-ciels encore plus haut qu'à son époque, les jardins suspendues sous forme de passerelles entre les immeubles ; l'activité grouillante sur les longues terrasses-avenues surplombant la ville était sa nouveauté préférée, la ville qui s'étendait à l'horizontale, avant maintenant grandit vers les cieux, se fractionnant par paliers dans les espaces les plus hauts et il frissonnait toujours devant ce spectacle, il avait l'impression de se retrouvé dans un film de science-fiction, il s'en rappela vaguement un, vieux classique des années 1980 avec une histoire de réplicant interdit de retour sur Terre et il se dit que les Quartiers Orthodoxes devaient ressembler à cela et il lui prend la folle idée d'aller un jour voir cela de ses propres yeux.
Le véhicule vola encore quelques minutes avant d'arriver à proximité du bâtiment réservé pour la conférence, Henry fixait désormais Phil, décontenancé.

- Tu n'as absolument rien écouté de ce que j'ai dit n'est-ce pas ? lui demanda-t-il.
- Vaguement je l'avoue, mais tu as vu en bas ? J'ai cru apercevoir un robot. On a des robots alors ? répondit Phil.
- Evidemment, moi, ça fait un mois que je bosse sur ce dossier, je n'ai pas quasiment pas dormit depuis notre arrivée pour arriver à te foutre à la tête du conseil, et toi tu t'en tapes. Même cent ans, plus tard, Phil Mason reste le même.
- Oh allons Henry, arrêtes de t'énerver, prends donc un verre, il est excellent, le coupa Phil. Je t'explique, je m'occupe de l'imagination, je créé les concepts et les nouveautés en matière de soirées, et toi tu t'occupes du bureau. On a toujours fait comme ça.
- Ok, je me demande comment tu faisais avant que je te rejoigne.
- Je te rappelle que c'est moi qui t'ai tout apprit, remarqua Mason. C'est d'ailleurs pour ça que je ne te dis jamais non, c'est parce que tu fais un excellent travail.
- Oui maître, conclut sarcastiquement Henry en se servant un verre.

Les deux acolytes trinquèrent en riant et vidèrent leurs verres d'un trait alors que la voiture se posait sur l'esplanade réservée pour l'occasion. Ils descendirent du véhicule, réajustèrent machinalement leur costume, et commencèrent à monter les marches menant à l'entrée. Les derniers préparatifs étaient en cours et ils savouraient les derniers moments de calme avant le tumulte des questions des journalistes.

- De quoi j'ai l'air ? demanda Mason en se tournant vers son meilleur ami.
- Bien, enfin comme d'hab' quoi. Mais tu comptes faire quelque chose pour cet histoire d'âge rassures-moi ? demanda Henry.
- Ne t'en fais pas pour ça, aussitôt la conférence finit, je prend rendez-vous dans une clinique. En plus avec notre technologie, je vais détonner ! s'enthousiasma Phil.

Une fois à l'intérieur, on les dirigea vers les quartiers réservés à la compagnie afin qu'ils s'y préparent. Ils trinquèrent encore deux fois en faisant le point sur les questions jugées sensibles et une heure plus tard, on les appela pour commencer la conférence. Henry accompagna Phil jusqu'à l'estrade lui fila la tape habituelle dans le dos et ce dernier pris place devant le micro. Il n'eût même pas le temps de dire un mot que déjà, les questions fusaient de partout et il allait devoir y répondre, une situation aussi inhabituelle que la sienne, les médias avaient beau être muselés, ils allaient quand même faire pleuvoir les interrogations, au moins pour ses confrères Automates, eux qui devaient se demander qui était cet arriviste venu du passé.

Il prit alors comme d'habitude son plus beau sourire, et les salua, le tout sous l'oeil des caméras des journalistes.

- Mesdames et Messieurs, merci d'être venu aussi nombreux, je vois que vous avez tous de nombreuses questions et je les comprend, vous devez tous vous demander : mais c'est qui ? Est-ce qu'il a le droit ? Qu'est-ce qu'il va faire ?? AAAAAhhhhh, c'est la panique à bord ! Et je suis là pour répondre à tout cela, alors mesdames, messieurs, je vous écoute.

Spoiler:

Les questions redémarrèrent dans un brouhaha encore plus incompréhensible, quand lors d'une brève pause, une voix se fit entendre :

- Quel sera votre première action Mr. Mason? La sécurité ou l'économie?

Phil fut étonné par la question et haussa les sourcils avant de jeter un coup d'oeil à Henry. Qu'est-ce que c'était que cette question ? Depuis quand la sécurité était son domaine ? Visiblement, les reporters présents ou tout du moins cette femme là, ne savaient rien de lui. Page blanche. Il allait donc devoir tout reprendre depuis le début.

- L'économie bien entendue, répondit-il. Les entreprises Mason vont travailler de plus belle afin de vous fournir les meilleures prestations, nous prévoyons également l'ouverture de nouveaux établissements durant l'année en cours. Quant à la sécurité, la seule chose que je peux vous garantir, c'est que celle de nos entreprises est optimale.

Bien, il avait déjà répondu à une question, le débat était lancé. Les questions reprirent, et encore une fois, une se démarqua.

- Quel sont vos actions passées pour vous retrouvez à un tel poste?

Ils ne savaient définitivement rien de lui, c'était affligeant, dire que (pour ce qui était pour lui) un mois auparavant, il saluait encore tous les pontes de la ville, voila qu'il était aujourd'hui réduit à l'état d'anonyme. Mais cela représentait un défi à relever qu'il acceptait avec enthousiasme. Il n'avait pas eu de challenge de cette hauteur depuis des années.

- Et bien je suis le fondateur de ces entreprises, lança-t-il.

Le silence s'abattit sur la salle. Tous se regardèrent du coin de l'oeil comme pour vérifier s'ils avaient bien entendu. Serait-ce donc un de ces reliquats du passé qui venaient de débarquer un peu partout en ville ? Une authentique personne du siècle dernier serait-elle en face d'eux ?

- Et pour répondre à votre silence et votre air étonné, oui, je viens de 2040.

Encore quelques secondes de calme, le temps pour la foule de digérer l'information et le tumulte des voix reprit tel un raz de marée submergeant Phil. Il avait réussit, toute la presse allait parler de lui. Tous allaient se précipiter à ces soirées et dans ses établissements, rien que pour voir ce que cela donnait. Et c'est là qu'il leur montrerait ce qu'il savait faire, et avec un peu de chance, il les rendrait accrocs.

Enfin une question intéressante ! Il allait pouvoir jouer avec les mots, et montrer qui dirigeait le conseil désormais.

- Et bien pour répondre à votre question, commença-t-il. Je vais reprendre la présidence du conseil d'administration et non sa direction. Et pour votre deuxième point, aux vues du dépôt de bilan de certaines et de la mise en vente d'autres, alors qu'elles étaient plus que prospères, je ne dirai pas que mes entreprises ont passés un siècle grâce à la relève. Je dirai plutôt qu'ils ont sauvés les meubles.

HRP : tu as raison, on va se la faire en speed-rp et question/réponse, ça ira plus vite que si on décrit tout à chaque fois ^^

Suite en Speed-Rp.