Les vannes s’ouvrirent lentement, permettant de faire couler un faible débit d’eau, caressant les mains de la jeune scientifique. Une bassine recueillait l’eau après leur passage : il vaut mieux économiser l’eau ici. La blouse en nylon, dans une salle rempli de composants électroniques ; des capteurs de température de l’air ambiant, d’humidité de la terre, de luminosité, des régulateurs, des moteurs à courants continu, c’est l’une des bases des technicien en électronique, être doté de tenue conducteur. La jeune femme en blanc alluma la lumière, baignant son laboratoire d’une aura jaune, bénissant les plantes enfermées dans des toiles transparentes qui ne conduit pas la chaleur.
« Alors mes chéris ? Vous avez bien dormis ? »
Les plantes ne lui répondirent pas, mais Titine savait que les plantes aiment qu’on leur parle. Tel un médecin auscultant ses patients, elle tripota les feuilles de chacune des plantes, sous un œil critique et professionnel. Après avoir inspecté tout son laboratoire, elle abora un sourire confiant.
« Eh bien, tout le monde vas bien, on dirait ! »
Titine commença à débaler son matériel, quand un boucan de diable la déconcentra. On s’approchait d’elle. La porte du labo s’ouvrit brutalement, laissant apparaître Tonio, un bodybuildé avec une tête de bouledogue trainant du col un trentenaire en costume cravate, balafré de coup de poing sur la figure.
« Quand ch’te dit que tu vas parler, c’est qu’tu vas parler mon p’tit gars ! » Beugla Tonio
« Tonio…grinça Titine, combien de fois t’ai-je dis de ne pas glapir dans le labo ? Tu fais peur aux plantes. »
« Oh ta gueule la shtarvé ! Faut qu’tu m’embrouille ce connard, il a caché un putain de tas de matos, et ça fait des heures que j’le tabasse à mort et qu’y me sort que de la merde ! »
Le « connard » en question, malgré son état, laissa sortir un courageux ricanement de défi, qui fut pris par Tonio comme une insulte, lui répondant par un bon coup de poing.
« Tss…tu t’y prend mal Tonio… » Glissa la jeune fille en observant le torturé cracher des globes de sang.
Elle fit un signe de tête au gros homme d’attaché son « client » sur une chaise, pendant ce temps, Titine partit sortir un sac rempli de petit gadget qui fit sonner un jolis cliquetis de verre et de métal. L’attaché commença à avoir des doutes : les instruments, c’est autre chose que des coups de poing et de pied.
« Tu peux nous laisser Tonio. »
Ce dernier acquiesça et sortit après un grognement. Titine déballa ses outils sur une table devant l’homme. Ce dernier fut surpris, ce n’étais pas des instruments de torture mais…un jeu complet de seringue. La jeune fille pianota sur chacun d’eux avant d’en choisir une avec précaution.
« Qui êtes-vous ? Qu’allez-vous me faire ? »
« Hum ? Oh, eh bien…disons que je suis comme toi, une insurgée. Et plus précisément une sorte de…Valkyrie. Même si je n’ai pas de pouvoir particulier. »
L’homme fronça les sourcils en balayant la pièce du regard : ça n’avait rien a voir avec les quartiers des prostituées…Titine le gifla avec qu’il puisse sortir un mot.
« Oui, je sais, tu n’as rien dit, mais ton regard a trahis tes pensées. Non, je ne suis pas une pute. Il y a plusieurs types de plaisirs tu sais… »
L’attaché commença tout doucement à paniquer en voyant la fille en blouse blanche remplir sa seringue d’une substance transparente incolore.
« Cette distillation vas te permettre d’être détendu…tu vois, je n’aime pas faire du mal au gens et encore moins les torturer. Une fois détendu, tu perdras toute volonté de me mentir, avec ça. »
Elle montra du doigt des feuilles de tabacs séchés. L’homme lâcha un hoquet de surprise.
« De …de la drogue ! »
« Eh oui ! S’exclama-t-elle en injectant la distillation directement dans les veines, je suis une scientifique à la recherche de la «Perfect Kill End Vice ». »
Complètement paniqué, l’homme essaya activement de se débattre du mieux qu’il le put, comme si elle lui injectait le pire des poisons, alors que c’était sensé le rendre heureux. Petit à petit, il se calma, jusqu’à avoir du mal à garder les yeux ouverts. Sa respiration se fit plus lente, mais il ne perdit pas conscience. Puis il ne fut plus du tout apeuré, mais réconforté. Il était bien, là…
« La…la «Perfect Kill End Vice » ? »
« Oui…murmura rêveusement Titine en alluma avec un briquet son joint. Tu veux que je te raconte mon histoire ? J’étais, avant, comme tous les autres, une orthodoxe, un robot froid et sans envie. On m’avait éduqué tout ce que j’avais à savoir, et en priorité les sciences de laboratoire tel que la physique, la chimie, l’instrumentalisation et l’électronique. Je fus une implantée…eh oui, je fus et non je suis. »
Elle aida l’attaché à fumer sa drogue, avant d’elle-même se la mettre en bouche.
« On me mit dans une usine de synthétisation de plante en tout genre, pour la médecine et j’en passe. Ainsi j’étais une grosse conne, les cheveux courts, le visage neutre, à gérer la maintenance des machines. Seulement, tu vois, le régulateur d’une des cuves tomba en panne, ce qui fit mettre le système en boucle ouverte, enfin, je veux dire que la température n’étais plus surveiller. Le problème, c’est qu’il y avait un mélange en cours, dedans. Je vis qu’il y avais un problème dans la cuve alors je m’approchai, l’ouvrit pour voir ce qu’il y avais dedans. Laissant une épaisse fumée noirâtre m’asperger. »
L’homme était toujours conscient, mais n’écoutait que d’une oreille. Il se sentait las…très las.
« Je crus que c'étais toxique, je n’arrivais plus à respirer normalement après deux inhalation. Je m’écroulai carrément par terre, les yeux qui piquaient affreusement…avant de perdre conscience. Enfin…pas totalement, j’arrivais encore à voir ce qu’il se passait dehors, mais c’est tout. L’usine avait fait évacuer tout le monde et avait barricadé le secteur, me laissant croupir ici. Je sentis que le tabac que j’avais inhalé montait dans mon cerveau, petit à petit. Quand je repris complètement conscience, j’eu un orgasme. Il avait grillé les implants ! Et tout ça sans me modifier génétiquement. Enfin…je crois. C’était mieux que la saloperie de pistolet électronique grilleur d’implant. Les plantes soignent de tout les maux. Enfin, une fois remis sur pieds, je profitais du fait que l’usine était fermé pour piquer du matos pour m’installer ici. Je n’ai pas encore trouvée la solution qui m’a libérée…mais tôt ou tard je la trouverais. »
Un joli silence s’imposa. Titine fut quelque peu soulagée de se confesser ainsi à un drogué. Ce dernier était un peu euphorique, mais c’était normal.
« Bref, maintenant, je m’occupe du trafic de drogue surtout. J’ai pus découvrir des tas de truc rigolo, j’aimerais bien te montrer mais Tonio veut que tu parle…Bon ! Annonça-t-elle en se levant, je vais aller le chercher pour dire que tu es prêt. »
Elle lui déposa un baiser sur sa joue, ce qui lui provoqua un fou rire non contrôlé.