Quand elle me pique je ne moufte pas, même pas un clignement de cils, juste ma main qui enlace celle d'Amadeus, quand elle repique, ma main resserre son étreinte, mes ongles s'enfoncent dans la peau d'Ama, mais je ne fait aucun bruit, je ferme juste les yeux et mordille un peu ma lèvre.

Salope !!!!!

Son petit manège terminé elle se rassoit avec Ollie a ses cotès. Moi je me lève d'un bon, j'attrape un verre de champagne et ho ! zut alors, je vacille et le contenue du verre éclabousse joyeusement le costard plus tellement blanc de Lucky. Juste histoire de le réveiller un peu, enfin d'habitude le costard c'est sacré, maintenant il a peut-être complétement perdue la boule et il ne va rien faire, il devient mou en ce moment et c'est triste. D'habitude il me faut beaucoup moins que ça pour lui faire perdre les nerfs, mais la .... il se fait peut-être vieux, papy gâteau....ah non hein !

Du regard je rattrape les yeux de Lucky, si, si tu me regardes...

Oh, dessolée, une crampe au mollet, et puis cette morsure, surement un sale rat...

Dis-je tout en indiquant d'un regard le rat en question sous l'apparence de Loka.

La salle se remplis, d'autre visages connus nous rejoigne, cette table commence franchement a me jouer sur les nerfs.

Toujours debout, je regarde Amadeus

On devrait peut-être changer de table,

Lucky

che odora di profumo a buon mercato

Non je ne suis pas italienne, et je ne le parle pas plus que ça, juste quelques mots qu'il m'a appris par ci par là...
Juste de quoi lui faire comprendre certaines choses sans pour autant tomber dans le vulgaire...

Amadeus

A moins que tu veuilles vraiment rester, et puis il me faudrait une serviette, ou un pansement si je ne veux pas tacher tout le tapis

Capitaine pour vous servir !

Mesdames, messieurs, je tenais à vous présenter mes excuses au nom de tout l'équipage.
Ce que nous avons traversés est quelque chose d'effroyable et je vous remercie de votre aide et de votre courage.

On va passer le blabla sur les innombrables morts, tout le monde s'en fout.
On va passer sur le ton étrange qu'il emploie et son insolite sérieux.
On passera sur sa braguette ouverte aussi.
Ne riez pas...

Son discours est interrompu par les sanglots du bateau, le sang qui se met à couler, les murs ridés qui sanguinolent, et puis l'énorme secousse du bateau.
Ça secoue là dedans, le capitaine change de figure et n'a pas le temps de remonter sa braguette.
Il est projeté sur une des tables, celle du trio des belles demoiselles, et du bellâtre.
Il s'effondre au beau milieu de la table, couvert de sang et se relève paniqué comme une furie, l’air de mourir dans le regard, du verre enfoncé dans la carotide.
Il se relève titubant en se tenant la gorge...
Mais, le sang jaillit, un jet ininterrompu et fatal
Le capitaine se vide de son sang et s’écroule dans les bras de Carrie.

Mort le capitaine.
Qui sera le suivant ?

La main toujours posée sur le pied du verre, elle n'a pas bougé d'un centimètre après avoir bu sa coupe et malgré qu'ils soient sur un bateau tout tangue un peu trop autour d'elle.
Elle se demande si c'est le champagne qui lui fait cette effet là, ou peut être la peur, l'incompréhension, elle est soudain prise d'un rire nerveux qu'elle contient comme elle peut ce qui lui fait faire d'étrange grimace.

Un homme arrive dans la salle et se met à parler, vu son accoutrement ce doit être le capitaine de bateau, elle pense à lui demander ce qu'elle fait là il devrait le savoir lui, mais elle reste toujours tétanisée les yeux rivés sur lui sans pouvoir ouvrir sa bouche comme si ses muscles refuse de lui obéir.
Elle écoute ce qu'il dit sans comprendre le moindre mot, il parle une autre langue ou c'est elle qui se trouve dans un autre monde au sien.

Quand elle entend d'abords les plaintes qui semblent provenir de partout à la fois, elle se demande si ce n'est pas son esprit qui lui joue des tours, mais quand elle voit les autres réagir autour d'elle elle sait que non. Puis c'est le sang qui se met à couler de partout, maintenant elle saisit mieux ce dont lui avait parlé Nath dans la cuisine. Elle n'essaye même plus d'écouter le capitaine, elle ne le regarde même plus, trop occupée à voir ce sang couler de partout.
Mais elle n'a pas le temps de réagir, de se demander où elle va aller se cacher ni d'être dégoutée par le sang qu'elle reçoit sur elle, que le capitaine s'effondre devant elle sur la table ce qui a l'effet d'un électrochoc sur Carrie. Elle se lève d'un bond, imitée par le capitaine qui, contrairement à elle, se met à tituber en s'approchant d'elle avant de finir par s'écrouler dans ses bras, sous son poids Carrie se retrouve le cul par terre (encore...) le capitaine se vidant de son sang dans ses bras.

Ses yeux se posent sur le bout de verre planté dans sa carotide, elle n'a même pas besoins de vérifier son pouls elle sait déjà qu'il est mort.

Ces évènements, ce corps dans ses bras qui se refroidit lentement, agissent comme un déclic dans son cerveau et elle se réveille enfin. Elle ferme doucement les yeux du capitaine et se relève, après avoir repoussé difficilement son corps, du sang dans les cheveux et sur elle. Elle lance un rapide coup d’œil dans la salle qui n'est plus aussi rutilante qu'à son arrivée et repère le couple qu'elle a rencontré dans la cuisine. Rapidement elle se dirige vers eux, les non-psychopates.

Il faut qu'on bouge d'ici....

Malgré qu'elle tente de paraître calme en apparence, le ton de sa voix trahis sa peur.

Ma che profumo a buon mercato?

Hé, je suis Italien et ce qu’elle dit, ça me vexe. J’ai grandi dans les quartiers pauvres et ça sentait la friture là aussi, non, et alors ? Je devrais avoir honte de ça ? Honte de mes racines, de mia madre, de mio padre ?
Toi, Vicky, je pourrai te briser les reins quand tu dis des choses comme ça.

Regarde-moi, regarde comme je me laisse faire par cette fille qui a pas plus de sous que mon père et ma mère, mia madre, mio padre.
Regarde comme elle pose ses lèvres sur ma joue.
Regarde comme elle serre ma main.

Ça te fait mal, pas vraiment, Vicky… je le sais, je le vois dans ton regard qui veut me bruler la peau et tes lèvres qui me crachent du vitriole.

Je lui fais le regard froncé. J’ai pas l’air comme ça, mais quand on touche à la familia, ça me retourne le ventre.

ma cosa?

Je me lève à la première goutte de sang. Putana, mon costume merda !

C’est quoi ce bordel !!!

Je recule et marche sur ma chaise que j’ai foutue par terre en me redressant.
Je panique pas, ok ? Je veux pas salir le costume c’est tout.
Mais, putana, y en a partout et ça c’est pas normal !

Je recule encore et je vois tout ce qui coule des murs, et soudain ce qui tombe sur plafond sur la table…

C’est du sang merda !

J’ai buté personne… c’est peut-être Walter qui est caché dans le lustre ? Je sais, c’est con, mais ça m’est venu comme ça. Le métier surement…
Et Walter c’est tout le bateau…

Je me casse, je reste pas ici.

Venez !!

Je prends Loka par la main, facile elle était pas loin sa main.
Et je recule, je tire sur sa main pour qu’elle vienne et qu’on s’en aille de là…

Et puis, il y a le bruit, le bateau qui tangue et qui fait du bruit comme si on lui a ouvert la gueule.
J’ai vu le capitaine pisser du sang et aller crever sur la table.
Promis, je l’ai pas tué non plus.
Je sais, oh ! Mais c’est le bordel et je pense comme ça vient et si ça vient dans le désordre, j’y peux rien !

Vicky, Vieni!

On s’en va, sur le pont ! On prend un canot et on se casse d’ici !!!

più veloce!

Vicky parlait de tâcher le tapis
ce que je n'ai pas bien compris
J'ai pas compris non plus ce qui lui a pris de me planter ses ongles de sorcière dans la main.
J'ai pas compris pourquoi il s'est mis à pleuvoir du sang ni pourquoi le capitaine est mort
Mais j'ai bien flippé, alors j'ai filé.

Je reviens. Je regrette aussitôt parce que c'est l'enfer là d'dans. Ce sang partout, c'est dégueulasse.
Une deuxième douche d'hémoglobine pour revenir chercher cette cinglée qui m'prend pour sa chose juste utile à se venger de son ex le mafieux.

-VICKY !
Viens on sort de là !

J'l'attrape par les épaules et l'entraine à l'extérieur.

Il y a aussi Oli qui est toujours là. Lui je l'aime pas, mais dehors, il y a Loka. Elle, elle l'aime bien alors je vais pas l'laisser là.

-Oli, par là, magne !

Je l'attrape par la manche en passant et les entraine vers le ponts presque aussi vite qu'à ma première fuite.

J'ai hurlé ?
Oui j'ai dû hurler.
Surtout j'ai mis mes mains sur mes yeux pour ne plus assister à tout ce débordement d'hémoglobine autour et sur nous. Le bateau vomi une rage incompréhensible et il tangue comme une coquille de noix coincée dans une immense vague haute de plusieurs mètres.

On va tous claquer !

J'ai sorti cette phrase d'un coup d'un seul.
A ce moment là j'ai osé écarter mes doigts de mes yeux.
Mais toujours tout se sang ! Et surtout tous les convives qui se font la malle.

J'ai entendu Carrie proposer de se barrer.
Très bonne idée !!!
Mais pourquoi elle reste figée comme ça ? Elle a l'air paisible mais la trouille lui déborde des yeux.
Alors je ne cherche pas plus loin que de suivre son propre conseil : je lui attrape la main et part en courant et en l'entrainant à la suite d'Arya et Nathanael.

Viens ...
On se bouge !
Y a des canots dehors.

Y a toujours des canots de sauvetage sur un navire.
Normalement oui ...

Direction Le Pont Inférieur