Arrivée au salon orchestra Amadeus m'a serré contre lui, geste se voulant assureur surement, profitant un max , je ne me gène plus, je fais le poulpe...

Mes jambes on entourées sa taille, mais bras on fait pareil avec son cou, et c'est dans cette position oh combien confortable, pour moi en tout cas parce que lui j'en doute un peu mais passons ! On arrive donc au restaurant, apparemment le capitaine nous invite a manger, me demande si les appétits son vraiment de la partie...

La princesse des bananes nous suit avec Lucky, je l'ai juste entendu parler de pâtes, le reste je m'en fou un peu la tout de suite a vrai dire, ma poulpe attitude me suffit amplement, je ne veux rien d'autre !

… je le bute ?

C’est là que j’ai posé la main sur mon flingue.
Là que je me suis vu dégainer et tirer sur tous les deux. Je fais pas dans la dentelle, je suis pas une vieille fille avec les doigts plein d’aiguilles et de fils.

Je vise même pas, c’est dans le sang, mes racines qui gueulent qu’on lui a pris quelque chose de chère.
Je tire. La première balle dans la main d’Amadeus. Ça, c’est pour lui dire qu’il faut pas toucher ce qui lui appartient pas.
L’autre balle, elle va se loger dans l’épaule. Celle-là, c’est pour lui dire qu’on touche pas ce qui M’appartient ! Merda !!!
Et la dernière en plein dans la tête. Dans le front. PAN t’es mort. C’est pour qu’il crève parce qu’il fallait pas toucher MA Vicky !!

Et puis, il y a tout ce sang qui gicle, et aussi le liquide céphalo-rachidien. Ouais, c’est dégueulasse et je m’en fous !
Vicky, elle en plein la figure du sang et des cellules grises, et puis sur son bras, son corps, tous ses habits en sont recouverts.
Elle, je la garde en vie jusqu’au bout, pour qu’elle sache qu’on me trompe pas, merda !!!
Qu’elle voit son type s’écrouler comme une chiffe molle.

Elle, je vise le ventre, là où elle aurait du porter mon fils…
Je tire. La balle lui perfore l’estomac. Sous le choc, elle se plie en deux et puis elle relève la tète et elle me regarde avec ses yeux qui comprennent rien et moi… merda, je suis trahi non ? Alors, je vais vers elle, et je plaque le canon de mon flingue sur son front.
Je tire.
Elle tombe par terre, morte.

Sauf que je l’ai pas fait. Hé, la faute à Loka et sa bouche qu’elle colle sur mon oreille.
Ça me plait ! Je vais pas aller contre la nature, non ?
Regarde mon bras, j’ai plein de frissons dessus !
Et comme ça, il y a sa main qui effleure ma joue… Je résiste pas !

Et puis, j’ai pas eu envie de salir la moquette, alors je me suis laissé entrainer jusqu’à la table.
Je l'ai même pas regardé Vicky. C'est quelque chose qui a du l'énerver...

Maintenant, je suis assis à coté de Loka, et j’ai presque chaud. Je sais pas pourquoi, mais…

Il fait chaud non ?

Ouais, il fait chaud. C’est elle, Loka avec ses lèvres et sa bouche pulpeuse. Je vais la bouffer si elle continue…

Alors, je réponds à ses chuchotements, par d’autres chuchotements inaudibles pour les autres, et je ris.
Si je le fais exprès ? Hé, peut-être, peut-être pas…
Elle rit aussi, parce que je lui ai dit que je mangerais rien que j’aurais pas d’abord fait gouter à Amadeus… et l’air de rien, je pose ma main sur sa cuisse. Comme ça, sans que personne voit rien du tout.
Vicky, peut-être elle a vu. Elle a des yeux partout cette fille.
Je m’en fous, elle a son Amadeus non ? Qu’elle aille au diable !
Elle a de la chance, ma main pense à autre chose qu’à mon flingue.

Je regarde Loka en coin… non, c’est pas mon genre. Moi, je la regarde en face, sans détour, et je lui fais un sourire… ma foi… celui a qui personne résiste. Un sourire italiano, avec tout ce qu’il veut dire comme sous-entendus.

Je vous offre à boire ?

Ptite Vicky, elle est bien mignonne, mais elle pèse son poids.
Mais je dis rien. La pauvre, elle a besoin d'être rassurée. Elle est toute traumatisée avec tout s'qui s'passe sur ce bateau. Alors si elle veut se coller à moi, j'vais quand même pas la repousser. J'voudrais pas lui faire d'la peine... Je vais avoir l'dos en compote, mais c'pas grave ça, j'prend sur moi (c'est l'cas d'le dire), j'lui montre comme j'suis grand, fort et rassurant et je la porte jusqu'au restaurant.

C'bizarre, j'me sent observé. L'impression qu'on pourrait en avoir après moi.
Pourtant il dit rien Lucky, c'est qu'ça doit pas trop l'déranger.
Et j'fais toujours rien d'mal.
Ma mains sur sa fesse ? c'est pour pas qu'elle tombe.

A mon avis, elle en profite un peu, voir beaucoup. J'suis pas complètement con quand même. J'sais aussi qu'c'est pas une façon d'se t'nir... surtout devant son mec qu'a pas l'air commode. Elle se sert sur'ment d'moi pour l'rendre jaloux.
Tout ça n'est absolument pas raisonnable. Mais je marche quand même... vite... elle est louuurde !

Bon maint'nant qu'on y est au restau, elle pourrait peut-être descendre... mais non. J'ai une autre idée.

-On s'assoit ?

Je tire une chaise et je pose mon cul en la gardant accrochée à moi comme une tique. Ou une puce. C'est plus mignon d'appeler quelqu'un "ma puce" plutôt que "ma tique". Pourtant les deux bestioles sont aussi vilaines l'une que l'autre. Ce qui n'est pas son cas. Je crois qu'on ne fait pas de plus charmants parasites.
Un instant, il me vient à l'esprit que la posture est assez indécente. Mais juste un instant, parce qu'après, de l'avoir là comme ça, sur moi, je n'ai plus eu envie de penser à ce qui se fait ou ne se fait pas. J'ai préféré être con. Je régresse, j'oublie les bonnes manières et la bienséance, et dans pas longtemps, j'vais la croquer. Avant la fin du repas, j'vais me la taper là, sur la table entre le fromage et l'dessert. Mais non, parce que je sais encore presque bien m'tenir. Je ne suis pas un animal, il me reste quelques notions d'pudeur...

Et puis eux, on ne les dérange pas. Ça ne les gène pas de se caresser en se murmurant des ptits mots sensuellement à l'oreille, tout ça tout ça. S'ils croient qu'on ne voit pas leur ptit manège... J'parie que dans peu d'temps ils se tripotent sous la table, si c'est pas déjà l'cas.

Et Vicky, ça la dérange ? Dans ce cas, elle lèvera son charmant ptit cul d'là. Je la r'tient pas. Je ne fais que me plier à ses désirs. Elle a voulu se cramponner à moi, j'la laisse décider du moment où elle ne l'voudra plus... ya rien qui presse...

-On s'assoit ?

Ben euh...oui ? enfin tu t'assoie je te suis ! Il joue le jeu et ça je lui en suis bien reconnaissante au vue de ce qui ce passe a la table de Lucky ! Le con ! Genre elle voit rien mais je sais qu'elle voit, pffff minable va ! Et l'autre là, non mais ça va aller ? j'vous dérange peut-être ?

Bon le prince charmant et définitivement descendu au stade de "plus si charmant que ça" et même "plus charmant du tout" ! Alors quoi ? je tape du pied et je me met a chialer et gueuler ? tout en lui balafrant le visage de mes ongles ? a qui ? ben j'ai pas encore décidée la tout de suite, de toute manière j'ai deux mains je peux balafrer les deux en même temps, ça le ferait !

Toujours agrippée à Amadeus je me tortille, indécise, devant son nez, oui je sais ça risque de l’exciter eh bien tant mieux, d'une pierre deux coups !

RAAAAAAAAAAA je vais la bouffer si elle continue ! quelle pouffe n’empêche ! ou alors elle fait exprès et alors c'est rien qu'une mauvaise ou alors elle a vraiment un coup de mou pour MON Lucky et alors là c'est une pouffe ! Non mais tu t'es vu ? tu crois vraiment que tu n'as ne serait-ce qu'une chance face à moi ? franchement...arrête de te faire du mal voyons...

Bon ! c'est pas que, mais faudrait ce décider, et là, comme un signe du destin lui même, l'un des pieds de la chaise craque, surement à cause d'Amadeus non parce que moi je suis loin d’être grosse. Et donc on se retrouve l'un sur l'autre affalée a terre, joue contre joue ? non, non le destin fait pas les choses à moitié et moi encore moins, donc on se retrouve lèvres contre lèvres...

Une looooongue seconde passe et je me décolle enfin, toute effarée, rouge pivoine, genre ah ben zut alors, c'était pas prévue ça, c'est bête hein !
Un regard qui tue vers Lucky, et un regard plein de pardon vers Amadeus, enfin pardon, pardon, moi je ne regrette rien a vrai dire...

Finalement, c'tait peut-être pas une si bonne idée de nous mettre à deux sur la même chaise. Cette fois, c'est sûr, j'me suis bien nické l'dos, et la tête alhouette.
Et Vicky qui profite que j'm'assomme par terre pour m'embrasser. Elle est fourbe !

Ouais ouais, tu peux faire ta sainte Nitouche, toute gênée genre pas fait exprès. Si ça se trouve, c'est toi qui a piéger la chaise rien que pour m'tomber d'ssus. C'est pour ça que tu t'tortillais autant, pour être sûre de péter la chaise.
Peut-être pas... mais j'me suis cogné la tête en tombant et j'ai parfois un peu trop d'imagination. Il serait plus raisonnable de dire qu'c'est simplement d'la merde, ces chaises. Mais au final, je n'm'en plains pas.

Un sourire satisfait pour la mignonne
ben oui, j'vais pas faire semblant d'être embarrassé, moi. Au bout d'un moment, faut assumer ce qu'on aime.
J'aime assez son culot, sa façon de m'utiliser et d'me j'ter par terre pour m'embrasser sauvagement l'air de rien et devant tout le monde
y compris l'italien... oh merde, l'italien !

Penser à son ptit air de roquet hargneux m'a filé un coup d'adrénaline. J'me relève en vitesse avant qu'il trouve ça louche. J'le sent vraiment pas, c'mec. Il m'a l'air du genre violent, qui pourrait se fâcher assez facilement.
Prenons l'air de rien. J'le r'garde pas. J'm'occupe plutôt d'Vicky.
En toute amitié, bien sûr.

-Ç'va ? T't'es pas fait mal ?

En fait, je suis un peu dépassé par les évenements... Moi mon crédo d'habitude, c'est me faire tout petit, rester dans l'ombre et jouer au scrabble.
Me faire tout petit, c'est assez facile. Il me suffit de ne rien dire, de me contenter de suivre et l'agitation ambiante fait le reste.
Mais maintenant, je commence à avoir de serieux remords : Si je continue de ne rien faire, s'il arrive quelque chose de grave je l'aurai sur la conscience.

Je peux essayer de faire un effort et de parler plus, d'agir plus, mais quand je le fait... Les gens me regardent de travers...
Pile ou face ?
J'ai un peu de monnaie dans ma poche, voyons ca...

Une piéce d'un suffira. Une pichenette, et le bout de métal s'envole dans les airs.

Pile j'agis. Face je continue de faire la carpe.

Tourne, et tourne.
Et retombe. Et roule.
Roule, roule, roule....

Ah, non ! Reviens !! Reviens ici !!!!


J'ai couru connement aprés la piéce. Et je me suis pris les pieds dans... Dans quoi exactement ?
Aucune idée... Mais ce qui est sûr, c'est que j'ai fait valdingué dans mes jambes du petit groupe : Ama et co.

J'ai retrouvé la piéce sous le pied droit de Loka :

Aïe. Oh, pile !

C'est un peu essoufflée que nous arrivons au restaurant du bateau... déjà la lumière rien que ca, bah moi ca me réchauffe car l'ambiance des cuisines... voilà quoi..

J'ai pas ménagé Nath et j'prie pour pas qu'il soit fâché après moi, je me retourne vers lui et effleure rapidement ses lèvres pour me faire pardonner.... Ça suffira peut être, ou peut être qu'il en redemandera, dans les deux cas moi ca me convient donc... Je souris, j'avoue que j'ai pas très faim mais rien qu'a apercevoir d'autre personne j'me sens rassurée...en quelque sorte..

J'ai pas fait attention si les filles nous suivait, j'suis parti vite, j'espère qu'elles ne tarderont pas...J'aime pas laisser des gens derrière moi...

J'avance un pas plus calme vers la table déjà bien rempli, et m'installe avec Nath à la table centrale...Je tourne la tête vers nos voisins de tablé et les salue.
Je lui relâche enfin la main, en espérant qu'il ne se sauve pas en courant...

-Excuse moi...

Qu’est-ce que vous feriez à ma place, vous les butez tous !!!!

Hé, moi non. Je les bute pas, je les ignore, je m’en fous !!! Et si elle veut se faire tripoter par cet Amadeus de merda, je m’en fous !!!! C’est une puttana !!!!
Merda, je vais pas m’énerver pour elle !!

Plus tard.
On verra plus tard… je m’occuperai de leur cas à tous les deux.

En attendant, je fais rien, je les regarde même pas.
Je la regarde elle, Loka.
Hé, elle est belle non ?
Moi, c’est ses lèvres que je préfère, pas vous ? Et puis, ses cuisses aussi... Elle a la peau douce... et tiède...
Et sa voix, elle me plait, elle me calme…

Non, je vais pas les tuer, je suis pas comme ça.
Moi, je suis un tendre, j’aime pas la violence.

Plus tard, on réglera les comptes.

C’est quoi ça ? Une pièce qui roule sous la table ?
Ils se sont tous dits qu’ils allaient nous emmerder ce soir ?
Je sors le flingue et je les allonge tous…
Sa main vient se poser sur la mienne, nos deux mains sous la table. Je me calme, je sors pas le flingue, je souris connement… C’est un signe non ?
Hé, je lui plais !
Tant pis pour l’autre… tacchino !
Qu’elle reste avec son guignol.

Ollie, qu’est-ce que tu veux ?
Assis-toi en face, que je te vois et tu mets les mains sur la table, que je les vois…

Je suis méfiant ? Et alors, c’est le métier.
Y a des risques qu’on prend pas, et celui-là, je veux voir ses mains. Il est bizarre.

Hé, voila encore du monde. C’est bien, on va pouvoir manger et boire…

Y a pas un serveur ici ? On a soif merda !!
Et puis, on fait pas attendre les dames… Et Loka, elle attend pas !

Ouais, je le dis en pensant à Vicky, elle doit être furieuse, mais je la regarde même pas.

Ensuite, on a des questions à poser… Parce qu’on n’est pas les seuls à trouver qu’il y a rien de normal sur ce bateau ?!!!

Je me penche vers Loka pour l'embrasser dans le cou...

J'ai erré dans les couloirs depuis la cabine où j'étais empêtrée avec le toubib, le gars au chapeau, le mort sans tête et la nénette muette.
J'ai monté à l'étage supérieur par les escaliers de fonction. Puis j'ai suivi les petits panneaux disséminés un peu partout le long de mon chemin.

Tout en marchant j'ai resserré mes bras sur ma poitrine tant la température ambiante venait de chuter. De toute façon ça n'est pas difficile, je suis fri ! go ! ri ! fiée !
En plus ma tenue ne fait rien pour aider les choses.

Au bout de quelques pas, je me retrouve face à une grande porte à double battants sertie de brillants avec un mot on ne peut plus clair au dessus : le Restaurant.
Je pousse la porte et ...

Whaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!
La grande claaaaaasse !!!

Tout autour ça brille, les tables sont tirées à quatre épingles, le service de cristal illumine l'immense pièce.
Ca c'est mon univers !
Aussitôt mon coeur se réchauffe et ma fierté remonte en moi comme un torrent jaillissant de toutes ses forces !
Je bombe à nouveau le torse (sous la blouse du toubib que j'aurai dû changer d'ailleurs tsssssss), pleine de finesse et de raffinement, et me prend à rêver au luxe que j'aime côtoyer.

C'est tout naturellement que je prend la pose en haut des marches, attendant patiemment que quelqu'un du personnel me remarque et me dirige à ma table en tenant délicatement la main.

-Ç'va ? T't'es pas fait mal ?

Toujours rouge pivoine, l’œil brillant je me relève temps bien que mal et dépoussiére ma tenue, ça m’évite de devoir le regarder, hé c'est que ben....non rien....

Non, non ça va.....et toi ? pas trop secouée ? je suis navrée, je ne me doutais pas que le mobilier de ce bateau (regard vers Loka) puisse être d'une si mauvaise facture...

Il ne nous reste plus qu'a nous trouver une table avec des chaises plus solides cette fois ! Ha ben celle-ci par exemple ils y sont déjà a deux et toutes les chaises tiennent encore debout !

Dans le genre connerie pathétique je te décerne la palme ma mignonne, enfin tu sais aussi bien que moi qu'il n'est pas dupe de ton petit manège, mais d'un autre coté il n'a pas l'air de s'en plaindre alors autant en profiter !

J’attrape doucement son bras et je nous guide, d'un pas assuré, vers la table des deux "L", hé oui leur prénoms commencent tous les deux par L et moi ben ça me fait une boule au ventre....

Pouvons-nous vous rejoindre ?

Pas la peine de répondre, moi pour ma part je suis déjà assise, là bien en face de Lucky...
Une petite tape sur la chaise a coté histoire d'inviter Amadeus a me rejoindre, et je peux commencer a mettre mon plan en marche....
Pret ?

Tu veux boire quelque chose.......chèri ?

Et pendant ce temps sous la table c'est une toute autre histoire...
Au moment ou mes lèvres s'ouvrent mon pied se déchausse et commence sa recherche frénétique, au passage je frôle Ollie toujours sous la table avec sa pièce et enfin je m’arrête juste là ou il faut, au pied de Lucky, et je remonte le long de mollet doucement, centimètre après centimètre, le genoux, le haut de la cuisse, l’intérieure, le bord de la chaise et....stop !
Je prend appuie sur le bord de la chaise et j'attend...

Un sourire conquérant aux lèvres, je plonge mon regard dans celui au costard blanc, et maintenant je fais quoi hmmm ?

Vous m'expliquez pourquoi j'la'suis ?
Parce qu'elle le fait vraiment exprès ! Elle veut ma mort. Elle va continuer jusqu'à ce qu'il me tue après quoi il baiseront sauvagement sur mon cadavre.
Pourquoi elle laisse pas tomber ? Elle voit bien qu'il s'en fout d'elle, non ? Il est passé à autre chose.
Mais non, elle s'acharne à vouloir l'rendre jaloux. Elle s'assoit bien d'vant lui et moi j'continue à marcher dans son ptit jeu tout pourri. Je dois être suicidaire.
J'le sent pas ce mec, j'suis sûr qu'il veut ma peau.

Mais pourquoi j'la suis, nom d'dieux !
Qu'est-ce que j'fout là ? Pourquoi j'prends des risques ? Pour elle ? Mais j'm'en fout d'elle et c'est réciproque. Elle ne fais que se servir d'moi, j'suis son outil, son jouet, son chien. J'en ai rien à foutre d'sa ptite vengeance mesquine. Pourquoi elle lui dit pas simplement qu'elle est morte de jalousie ? Ou alors qu'elle se fasse une raison !

Allez j'suis parano. Il se donne des airs, mais si ça s'trouve il ferait pas d'mal à une mouche.
C'est pas parce que Loka saignait tout à l'heure que c'est forcément d'ça faute à lui. Elle a du se faire ça toute seule. Il vaudrait mieux pour lui parc'que sinon... sinon ce serait inadmissible !

C'est qui qu'elle a appelé "chéri" ? C'est lui ou c'est moi ? C'est pas moi qu'elle dévore des yeux.

-je prendrais un whisky. Et toi, poussin ?

Ouais, j'passe aux ptits noms affectueux. Juste pour voir la tronche qu'ils vont faire.
J'vais les tester un peu pour voir.

-Loka, ça va mieux ton cou ? Ou ton oreille ? t'avais bien un truc par là ?

Mes mains ? Tu veux pas voir mes pieds aussi ? J'ai un très joli orteil gauche.

Loka me tend la piéce... Je la prend et reste penaud pendant quelques secondes.

Mais... On s'en fout de la piéce ! C'était juste pour... Oui, bon, on s'en fout !!

Ca y est, je péte les plombs. Bon, au moins je réagis maintenant ! Bon, on va pas rester là comme des couillons à attendre de comprendre ce qui se passe, faut partir !
J'ai balancé mon bras, attrapé celui de loka et d'un mouvement sec je l'ai levée de sa chaise.

Je l'ai levée de sa chaise, oui, mais maintenant on fait quoi ?

Euh....

J'ai l'air idiot, à avoir fait ca. Vraiment idiot. Je voulais faire quelque chose à la base, en la levant, mais quoi ?...

Euh... On ne devrait pas rester ici, aux tables, comme si tout ceci était normal... Je... Euh....

Ok, j'ai vraiment l'air idiot...
J'espére que le mafieux ne va pas me buter, mais il a l'air dans son jour de bonté.

Après être restée facilement cinq minutes entières à attendre que quelqu'un du petit personnel daigne m'accompagner à ma table, je me résous à le faire moi-même.
Décidément ce rafiot n'a rien de la luxure et du raffinement promis par père.

Tant pis !

Lentement je cible à quelle table je vais m'installer. Parce que, bien sûr, je vais squatter. Hors de question de rester toute seule à une table. En plus autant choisir la plus belle table car avec un peu de chance le Capitaine viendra nous rejoindre. Et ça, c'est le comble du luxe sur un bateau !

Table ciblée !
C'est avec une certaine prestance que je descends les quelques marches et que je rejoins la table d'un homme entouré de deux jolies jeunes femmes.

Je m'installe sur l'une des chaises tout en sachant que personne ne viendra me la retirer ni me l'avancer une fois mes petites fesses dessus.
J'interromps leur conversation éventuelle et me présente.

Bonsoir !
Moi c'est Claudia !
Ravie de vous rencontrer.


[je m'installe à la table d'Arya, Nath et Carrie]

C'est manu militari qu'Arya l'a trainé jusqu'ici. Bon sang! Quelle force, quelle volonté dans ce petit bout de femme! Bien sûr qu'il ne lui en veut pas. L’apparition dans la fumée a bien faillit le faire tomber dans les pommes tant il s'est retenu pour ne pas hurler de terreur. Il repense à ces voix... non! Elles sont encore là! Sortez de ma tête saloperies! Il se prend la tête entre ses deux mains et la secoue violemment.

Non! Non! Dégagez! Arrrrhhh!

Ca ne dure que quelques secondes mais quand il reprend une attitude à peu près normale, il constate qu'Arya le regarde bizarrement. Il lui prend la main.

Ce n'est rien. Je repensais à ces voix qu'on a entendu dans la cuisine... Comme si elles m'avaient accompagné ici. C'était vraiment étrange et très angoissant mais ça va maintenant. Et tu as bien fait de nous faire sortir, tu n'as pas à t'excuser. Je nous mettais tous en danger à vouloir rester là-bas. Ah, tiens? Regarde qui arrive...

Nath regarde la femme qui était avec eux dans les cuisines s'installer à leur table. Elle est livide, elle tremble. La peur s'est emparée d'elle et la contrôle des cheveux jusqu'aux pieds. Elle semble désorientée, perdue.

Mademoiselle? Carrie, c'est bien ça?

Il lui tend sa deuxième main qui est restée libre.

Mademoiselle, rassurez-vous. Nous sommes de nouveau tous ensemble. On va s'en sortir.

Le barman passe à côté de leur table, un plateau chargé de coupes de champagne au bout du bras. Nath n'en revient pas. Mais qu'est-ce qui se passe ici? Il n'est pas loin de se mettre à trembler lui aussi. Dans cette salle, il n'y probablement plus que les survivants du massacre de la nuit dernière (autant dire pas grand-monde) et tout ce que trouve à faire le capitaine c'est ce rassemblement curieux et la distribution de champagne. Nath a l'impression que l’équipage a complètement perdu les pédales. Que leur est-il arrivé?
Ne voulant pas se montrer impoli, il lâche la main d'Arya et fait signe au barman pour qu'il dépose les verres mais une fois qu'il s'est éloigné, Nath murmure.

Je n'ai pas confiance. Il règne une ambiance malsaine dans le coin. Personnellement, je ne boirais pas une goutte de ce machin.

Il a repris la main d'Arya pour se redonner du courage. Son autre main est toujours tendue vers la jeune femme en signe de solidarité. Ils vont en avoir besoin. Mais voici que surgit une autre personne, beaucoup plus ... joyeuse. La nouvelle venue semble fraîche et pimpante comme la rosée du matin. Au moins une qui est optimiste pour la suite.

Enchanté, Je m'appelle Nathanaël et voici Arya et Carrie. Vous venez de quel coin du bateau?

Hé, je crois que je suis fou d'elle...
Et Vicky ? je m'en fous !!! Elle m’énerve avec son bellâtre.... j'ai le flingue qui me démange.... Je vais le buter merda !!!!
Et puis, je me calme, je la regarde même plus. Je m'en fous d'elle, trop gâtée cette gamine. Elle ne pense qu'à elle.
C'est une putana de fille à papa !!
Je la fous à l'eau tout à l'heure et lui avec...

Amour naissant... mon cul !

Mais, je fais rien maintenant. Je me contente de poser ma main sur celle de Loka.
Avec le sourire, un sourire qui dit un tas d'insultes à celle d'en face.
Remballe ton pied, la place est prise, ou je le coupe merda !!!
Je la foudroie du regard, je tue trois mouches qui passaient...
Hé, je suis comme ça, faut pas me la faire.

Et puis, y a la fille classe qui passe... elle ondule comme une gazelle... Et s'assoit comme une reine.
La classe, pas comme cette garce la !!!
Je les bute !!!!
Non, je me calme.
Je respire un grand coup, et j'avale mon verre de champagne.
Pas degueu, mais un peu court sur le palais.

Toi en face, je t'oublie, je te regarde plus, tu n'existe plus.
Et après, je te bute.

Je me penche vers Loka et je lui réponds à l'oreille, je lui parle du bateau et de l'air de s'en foutre qu'ils ont tous.
Je lui dis aussi que son parfum est d'enfer et que j'irais bien faire un tour avec elle derrière le comptoir...
Non, je déconne, je lui dis pas, mais mes yeux... ils mentent pas.
Hé, ils brillent ! Et alors ?

Comme ça, je garde sa main sous la mienne et je glisse mes doigts entre les siens.
Et je lui dis au creux de l'oreille, doucement comme un gentleman "pardon, pour vous avoir mordu..."

C'est classe non ?