à la pêche aux bombeubombeubombes ! [Lewis]

Et il trouve ça drôle, l'aut'! Y'a rien de drôle! Cette situation va me marquer à vie! Je crois que c'est encore plus traumatisant que l'épisode avec chez les insurgés.

- Arrête de rire, c'est pas marrant...

Puis...

- Et! Oh! Mais qu...

Lester me plaque contre le mur et me roule une seconde pelle. C'est encore plus dégueu que la première! Il me prends pour qui, là? Je le repousse violemment Et lui colle joliment mon poing dans sa face. Je m'essuie la bouche et crahce par terre. Berk!

- Non mais qu'est-ce que tu t'imagines?! Une fois parce qu'on se croyait condamné, ok. Mais là y'a aucune raison! ... Putain, je suis hétéro!!!

- T'as encore jamais osé essayer, c'est pour ça mon mignon. Tout est dans la tête. Moi avant, moi maintenant, c'est pareil. Et puis des fesses c'est des fesses. Je te jure, j'ai des fesses de filles ! Un petit cul bien serré comme il faut avec des fesses presque rondes. On m'a toujours dit que j'avais un dos très féminin, jusqu'aux omoplates. Je comprends que forcément t'ai pas trop envie d'essayer tout ça, mais c'est cool. Si tu veux, tu me laisses tout faire ! T'auras juste à savourer !
Alors Lester se retourne pour lui montrer son magnifique fondement moulé dans le vinyle blanc, qui épouse parfaitement la rotondité de son anatomie.
La peau de Lester, déjà, se colore d'une marque rouge. Ça lui pique délicieusement.
- En plus tu m'as fait mal.
Il lèche une goutte de sang qui perle de sa lèvre, la fait jouer sur sa langue jusqu'à ce que le goût salé s'éteigne. Ses paupières sont à demie-close, et il est plongé dans un sourire extatique.
- Si tu pouvais encore me faire plus mal la prochaine fois... J'aime quand on me résiste. Je suis sûr tu fais toujours comme ça...

Lester, second assaut. Voilà qu'il s'est collé à lui et effleure l'entrejambe de son nouveau et futur partenaire.

Mais qu'est-ce qu'il me chante? J'en veut pas de son cul! Qu'il se le garde! Il oublie une chose: il a peut être des fesses de gonzesse mais une gonzesse n'a pas de truc qui pend entre ses jambes. En plus je ne suis pas et ne serai jamais gay!

Mais merde! En plus il est maso! 'Tain, ce con va finir par me faire vraiment peur s'il continue sur sa lancé.

Zut! Voilà qu'il revient à la charge! Eh! Mais... Mais nan! C'est à moi ça! Pas touche à cette partie de mon anatomie! Je saisit Lester au épaule et lui gueule:

- Et ça? Ca te plait?

Je lui envoie un beau coup de genoux en plein dans l'estomac suivi d'un monumentale coup de coude sur le dos pour mettre à terre.

- Connard!!!

Et le je fais demi tour et commence à marcher en direction de la sortie.

Lester est étendu dans la cambouis qui colle agréablement à sa peau, tout comme il sent le vinyle qui l'enserre douloureusement. C'est si doux, si agréablement sensible. Il se sent irrité, et excité par le fait d'être rejeté et battu. Il se sent vivant comme jamais. Lewis le fait marcher, il le sent. Et il aime diablement ça !
- Tu serais un bon bourreau.
Lester est étendu et heureux, comblé. Pourtant, il entend les pas de Lewis qui s'éloignent. Il lève la tête et voit ses deux fesses disparaître. Non, pas possible.

Le clochard les étudie avec minutie, plutôt perplexe.

- Attends Lewis, je...
Je, je quoi ? Lester hésiterais presque.
- frappe-moi encore ! Je veux que tu me fasses mal !
Il le rejoint.

Un bon bourreau... J'veux bien mais pas avec un mec. Bon, je fais comme si j'ai rien entendu et continue de marcher.

- Attends Lewis, je...

Je quoi? Je m'excuse? Tu crois que tes excuses vont servir à quelque chose? ... Ben alors? Tu termines pas ta phrase? Ah si, il termine. Mais pas forcément de la manière la plus souhaitable. Voilà qu'il demande à ce que je le frappe encore. Mais il est vraiment fou! Et après ça? Il va peut être me demander un fellation, qui sait! J'en ai marre de ses demandes douteuses! En plus je l'entend, il reviens vers moi! Qu'est-ce qu'il veut encore me faire? Ce type est totalement barge! Alors, avant même qu'il arrive à ma hauteur, je me retourne et lui mets un coup de pied au milieu de son torse, l'éjectant à nouveau au sol.

Je m'approche alors de lui pour lui expliquer bien clairement et de façon à ce qu'il comprenne que je ne veux pas de lui.

- Arrête de me suivre comme ça! J'en ai marre! Tu comprends pas que je suis hétéro? Essaye plus de m'attoucher ou je te fous KO une bonne fois pour toutes, compris? M'oblige pas à te mettre une balle entre les deux yeux!

- Tu le feras pas, parce que t'es mon pote, et qu'on fait pas ça à son pote, et que si tu le fais, je risque de t'éjecter en pleine gueule assez de radiation pour te cramer le cerveau. Fail mon ami.
C'est vrai que ce serait sacrément con. Et puis Lewis l'aime bien ? Lester, lui, il aime bien Lewis. C'est pour ça qu'il lui sourie. Mais oui c'est ça, fait pas semblant mec, j'ai bien compris. Dans ton pantalon t'en meure grave d'envie, mais c'est juste ta tête qui suis pas. Fait sauter ta morale de merde, ta censure, et ce sera bon mon mignon !

Bon, faut utiliser une technique plus musclée. Dans ce cas, Lester, d'un coup, roule et fait tomber Lewis au sol. Puis, tant qu'il est encore pantelant, il se met à califourchon sur lui, juste sur son ventre, les jambes de part et d'autres des hanches, fermement campées. Là, Lewis ne pourra plus lui échapper. De ses mains, il maintien sa nuque. Peu importe pour ses bras qui sans doute le grifferont. Il attend avec impatience de ressentir la douleur.

Un ami? Si on était vraiment des amis, il n'essayerait pas de me violer. Purée, arrête de me sourire! J'ai juste envie de te fracasser la gueule à coup de pied!

Ah! Mais...

- AAAAH!!!

Badaboum! Et me voilà à terre, Lester assis sur mon ventre. Mais pourquoi il me fait tout ça? Il est si con que ça? Arg... Il me tient la gorge.. Merde, mais c'est qu'il est fort! J'arrive quasi plus à bouger.

- Lâche-moi! Tu m'étouffes! T'as envie que je crève? Et c'est ça ce que t'appelles être amis?

Je me débat, lui donne des coup, le griffe, tente de le pousser, de le faire basculer de côté, hésite à lui enfoncer ses yeux dans leur orbite... Mais rien n'y fait, il est bien cramponné. C'est fini... Il va m'enlever le peu de dignité qu'il me reste.

- Mais putain, qu'est-ce que tu veux?!

Question conne dont je connais la réponse mais je veux l'entendre de sa bouche. Ca ne m'avancera pas à grand chose mais bon.

- Mais bien sûr qu'on est amis ! La bonne blague. Et des amis, c'est fait pour tout partager !
Pourquoi lui en fait? Lester ne savait pas lui-même. Il avait été réceptif à son caleçon fluo, à ses fesses pleines peut-être. A moins qu'il n'y tout bonnement pas de raison et que la situation ait un peu détraqué son cerveau à cause de toutes les émotions ressenties. Quoiqu'il en soit, Lewis ne semblait pas éprouver le même enthousiasme.
- Ben c'est simple, je te veux toi...
L'autre tirait une tronche comme si Lester allait le violer, mais il ne comptait pas prendre son plaisir seul, ah ça non, c'était pas dans sa manière d'être. Dans quelques minutes, Lewis le supplierait de continuer.

Lester se colla avec vigueur tout contre le corps chaud de Lewis qui se débattait comme une anguille. Quand tout à coup, alors qu'on ne l'attendait plus.

BOUM

Une déflagration du tonnerre, bien plus à l'est. Une bombe venait d'exploser, une vraie cette fois-ci. Le souffle les plongea dans un semi-évanouissement. A cinq cent mètres, le parking s'effondra. Les vitres furent soufflées. Les éclats dardèrent vers eux.

Lester couvrait Lewis. Son dos fut le plus atteint. Il ressentit alors une douleur, comme si mille épingles s'enfonçaient dans son corps. Des éclats striaient sa peau et déjà, du sang se mettait à couler. La force du choc faisait trembler ses muscles. Il ahanait. Des spasmes nerveux animaient sa mâchoire.

Moi? Il me veux, moi? Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal pour mériter ça?! Je lui ai dit que je ne voulais pas de lui! Purée, faut qu'il comprenne! Alors qu'il se couche sur moi et s'apprête à faire des choses auxquelles je n'ai pas envie de penser, et alors que je tente encore de le repousser, un BOUM assourdissant viens perturbé ce moment terrible.

Oh merde... Je suis à moitié sonné. J'ai mal... Ce sifflement... C'est... Insupportable. Et... J'ai des débris de l'explosion qui se sont fiché dans mes jambes... Bon sang! Faut que ça s'arrête! Ce bruit va me rendre dingue! Et j'entends tout de l'intérieur! Stop! STOP!!!

Dans un dernier effort je pousse Lester, tout aussi sonné que moi, voir plus, sur le côté et me redresse, difficilement mais je me redresse. Je plaque mes main sur mes oreilles et hurle aussi fort que je le peux mais rien n'y fait. Je me tape le front, je hurle encore. Rien. Je le sens je vacille de gauche à droite, je vois trouble... Cette explosion était puissante... Je met mes mains sur ma tête quand j'aperçois, entre mes jambe, juste au bon niveau et juste bien placé un avant bras sans le corps qui va avec. Le clodo...

- AAAH! Putain! Lester!

Je me traine en arrière et regarde mon collègue à côté de moi. Il a encore ses deux bras mais son dos n'est pas dans le meilleur des états possibles. Et c'est le même spectacle pour mes jambes. Lester m'a servi de bouclier pour le reste de mon corps...

- Oh merde...

Je vois, bien droit, bien fiché, dans mon pied gauche, un gros éclat de bombe. Après une brève hésitation, je rassemble tout mon courage et d'une main tremblante je le retire, m'arrachant un cri de douleur. Je me précipite alors vers Lester.

- Eh! Mec! Ca va? Tu m'entends? Lester?! ... T'es dans un état...

Lester relève la tête, cligne difficilement des yeux. Il voit trouble. Il trouve ça drôle, alors il rit.
- Ah Lewis, t'es là aussi ? On est mort ? T'as vu, elle a enfin explosé !
L'homme est tout tremblant. Il ne se relève pas, encore trop sonné. Petit à petit, il reprend conscience. Une étrange odeur de poudre le soulève, mêlée à celle du sang.
- Ca pue... Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est bien le paradis ? Où sont les anges, dieu ?
C'est vrai ça ? Et pourquoi il patauge encore dans la cambouis ? Par contre, Lewis est gentil comme un coeur. Oui, alors ils doivent être morts, pas de doute.

Ah! Il est vivant! Il est pas mort! Il rigole juste alors que c'est pas drôle, mais c'est pas grave. Au moins il est pas mort.

- Ah Lewis, t'es là aussi ? On est mort ? T'as vu, elle a enfin explosé !

- Ben oui que je suis là! J'étais déjà là avant! Tu te souviens pas que t'as essayé de me violer?! ... On s'est bien fait surprendre...

- Ca pue... Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est bien le paradis ? Où sont les anges, dieu ?

- Mais qu'est-ce que tu me chante? On est pas au paradis! En plus après ce que t'as essayé de faire, c'est pas là-bas que tu irais! On est encore en vie, mais plus pour longtemps si on reste ici. Faut qu'on bouge. Lève-toi si t'y arrive!

Lester le regarde, outré.
- Quoi, moi, te violer ! Non mais tu déconnes ! T'étais d'accord en plus ! Tu crois que j'ai pas vu la manière dont tu roulais tes bosses devant moi ? Han, et c'est moi le pervers après. C'vraiment le temple qui se met à la charité moi j'dis...
Comme quoi, il a pas l'air si mal en point puisqu'il trouve le temps de blablater.

Lester s'est maintenant relevé sans trop de problème. Il n'a pas encore l'air d'avoir mal. Pourtant, c'est à la vue de ses bras mutilés qu'il comprend l'horreur de la situation. Puis il voit les restes du clochard.
Alors, il cri d'effroi. Il est devenu aussi blanc que les premières neiges de l'hiver.
- Oh mon Dieu, non ! Ah (Il a l'air soulagé. Il a posé ses deux mains sur ses fesses, et les caresse, pensif) Putain j'ai rien, j'ai encore mes fesses ! T'imagines, j'ai rien aux fesses !
Et il jubile que la chance ait voulu qu'il garde son précieux sésame intact. Par contre, pour ce qui est du reste. Il ne s'est pas encore rendu compte qu'il saigne par tous les pores.

- Moi j'te provoquais en dandinant mon derrière? Mais ça va pas?! C'est toi qui te faisait des films!!!

Lester aperçois enfin ce qu'il y a de plus visible: les morceaux de clodo un peu partout. Alors il gueule comme une gonzesse - bon, je me tais, j'ai pas fait mieux à l'instant.

Hein? Pourquoi il est soulagé en se caressant les fesses? Il est heureux qu'elles soit entière?! Mais il est trop con! Il viens de froler la mort et tout ce à quoi il pense c'est à son cul!

- Mais tu te fous de moi?! T'as vu dans quel état tu es? Quelque égratignures au derrière auraient été mieux qu'un dos totalement lacéré! Lève-toi maintenant! On part d'ici!

Il le regarde, l'air intrigué.
- Ca ? Non, c'rien. Je vais m'en remettre. Je m'en suis toujours remis. Par contre, j'ai les jambes qui flanchent...
Et il rit à nouveau tout en essayant de marcher. Mais à la place, il tombe et se retient à l'épaule de Lewis.
- De toute façon, t'allais aimer. Faudra qu'on s'le fasse la prochaine fois !
Ben ouais, autant prendre les devants. Mieux qu'une carte de visite.

Bon, résumé de la situation : une vraie bombe venait d'exploser, et eux, ils ressemblaient à des loques après s'être fait avoir par un clochard et une vieille boule disco.
- On fait quoi maintenant ? On part à la chasse à l'insurgé ?
Dans leur état ? Moyen moyen. Mais il en faut plus pour arrêter la furie qu'est Lester.

Non mais c'est pas possible! Il s'accroche à son idée! Je ne veux pas de lui! Il me fait chier!

- On fait quoi maintenant ? On part à la chasse à l'insurgé ?

- Toi je sais pas, mais moi...

Je pousse Lester sur le côté pour qu'il me lâche puis me lève péniblement. Mon pied gauche me fait terriblement souffrir mais c'est pas grave...

- Je fous le camp d'ici! ... Et je verrai en sortant ce que je vais faire.

Et je me mets à boitillé comme un clodo vers ce qui pourrait être une sortie potentielle.

Lester prend alors un air de chien battu.
- Quoi, tu vas me laisser moi tout seul dans ce putain de centre commercial ? Primo : ya p'tetre encore une bombe. Secondo : J'arrive plus à marcher. Et tertio : je suis ton meilleur pote, l'oublie pas !
Vraiment, les gens de nos jours, de beaux salauds.
- Un beau salaud
Voilà, c'est dit.

Lester serre ses poings fermement. Il tangue. Il ne reste plus très droit, mais il n'a pas envie de hurler à Lewis de revenir, fierté de mâle oblige. Il essaye de faire un pas, il y arrive avec douleur, puis un second, il y arrive également. Mais quand vient le troisième, sa jambe flanche et il s'étale douloureusement au sol, comme un pantin désarticulé. Ses muscles se raidissent de douleurs, et sa respiration s'est coupée. Il est devenu pivoine tandis que le sang coule autour de lui, comme la cambouis de la boule disco auparavant.
- Je t'ai sauvé la vie en me sacrifiant, et voilà comment on me remercie !

Je m'arrête net et tourne vers Lester un visage peiné.

- Mon meilleur pote? Tu perles...

Et je continue de marcher jusqu'à ce que j'entends Lester tomber derrière moi. En quelques pas instables je suis à ses côté. Je peux pas le laisser comme ça dans la merde. Je vais pas le laisser crever.

- Je t'ai sauvé la vie en me sacrifiant, et voilà comment on me remercie !

- Raconte pas de conneries! Lève-toi! Je vais t'aider... Viens!

Je le saisit sous les aisselles et tentes de le relever.

- Putain t'es lourd, connard!

- Moi lourd ? Avec mes soixante kilos tout mouillés après une barmitzva pour un mètre quatre vingt-sept ?
Pour un peu, il aurait continué en mettant en valeur ses mensurations intimes, mais puisque Lewis n'était pas très réceptif, mieux valait éviter. Lester commençait à le comprendre.
- J'ai pas envie de rentrer au Temple. Ils vont nous bombarder de question, nous faire chier. Ca te dis qu'on fasse semblant d'être morts ici ? Ouais, et à la place on va se faire une super soirée dans un bordel, avec champagne etout etout. T'es partant mon pote ? On oublie tout, et on *aille* s'étale dans une nuit de débauche !
Bon, moyen moyen quand même, surtout quand il faut être à deux pour avancer.
- Mais avant, j'vais m'shooter à la morphine. Merde, j'en ai pas sur moi. Viens, on va au Mirail, je connais de bons vendeurs !

- Quand on a mal partout, on trouve que n'importe quoi est lourd!

Voilà qu'il me sert un petit discours pour ne pas rentrer au Temple. Mais il se fout vraiment de moi! Il est tout déchiqueté et risque de mourir d'exsanguination s'il ne se fait pas soigner et il veut encore aller se shooter et se bourrer la gueule! Mais c'est pas comme ça que ses blessures vont se soigner!

- Hors de question qu'on aille dans ce nid à insurgés! On se fait prendre dans cet état par ces fous et on est morts! Je t'emmène à l'hosto, même s'il faut que je te traine par terre pour ça!

C'est ainsi que nos deux démineurs de chocs réussirent, non sans mal, à se traîner jusqu'à l’hôpital. La pouffiasse aux ongles manucurés de la réception ne leur accorda qu'un vague intérêt, même si Lewis traînait plus Lester qu'il ne le soutenait. L'homme perdait encore son sang, et offrit à la blondasse un sourire extatique.
- j'aimerais une chambre s'vouplait
- On est pas à l’hôtel monsieur.
Lester trouve qu'elle commence à grave le faire chier, alors il tâtonne sur sa hanche et retira sa matraque qu'il lève à sa vue. Son regard parsemé de rouge s'est durci et ses yeux se plongent dans ceux de la femme. Sa lèvre se met à trembloter, légèrement, laissant entrapercevoir des gencives rosées.
- Écoute connasse, si tu persiste, j'vais pas me répéter. La prochaine fois, je te fais couler ton CONNARD de cerveau par le nez !
Du coup, elle fait moins la maligne. Elle pianote furieusement sur son téléphone tout en jetant parfois un oeil sur Lester qui continue de la fixer. Alors elle baisse en vitesse le regard.

Tant bien que mal, Lester et moi avons réussi à nous trainer à l'hosto. Et bien sûr, comme rien ne peut aller comme on le souhaite, on tombe sur une pouffiasse qui ne capte pas que mon collègue est en sang et qu'on est tout les deux à bout de force, et du coup elle veut pas tout de suite appeler quelqu'un pour nous aider. Ca m'énerve.

Et je vois que je ne suis pas le seul. Lester sort sa matraque et menace la nana pour qu'elle nous cède une chambre. Y'a juste un truc qui va pas...

- T'iras pas très loin avec une matraque, je chuchote à Lester, si elle appelle du renfort.

Alors je veux lui venir en aide et saisis mon flingue, le sors, et... le laisse tomber par terre. Par la même occasion, je lâche Lester parce que je veux rattraper mon arme. Fail...

Lester s’écrase donc au sol, se prenant l’épaule en plein dans le comptoir. Evidemment, il a lâché sa matraque qui roule un instant sur le plastique avant, elle aussi, de le rejoindre, pile sur le sommet du crâne. Il ne manquait plus à Lester, pour terminer le tableau en beauté, de se prendre le flingue juste sur la nuque. Heureusement, aucune balle de sort et ne lui emplafonne le cerveau.

Tant mieux.
- Aïe.
Ben oui, ça ne fait pas que du bien.
La réceptionniste est sortie en courant et appelle de l’aide. Elle gueule la blonde peroxydée. Et gnagnan de l’aide, et gnagnan service psychiatrique (prononcez le ch comme tel). Bref, joyeux bordel.

Et Lester qui gémit lamentablement sur le lino qui a déjà vu le pire dont l’espère humaine est capable.
- Lewis m’a tuer…

Et bing boum badaboum fait Lester. Je l'observe impuissant s'écraser comme un con sur le sol et se prendre la matraque et le flingue. Une partie de moi a follement envie de rire mais j'arrive plus ou moins à retenir mon sourire.

La blondasse s'est barrée en criant au loup. Elle m'énerve cette nana. Je prends le premier truc qui me tombe sous la main - un stylo - et le lance dans sa direction mais son trajet ne fait pas trois mètre. J'accompagne le geste d'un "Ta gueule..." faible et las.

Ensuite je me penche vers Lester.

- Ca va?

- Lewis m'a tuer...

- Ben voyons! Hop! Relève-toi! Je vais t... Merde! Mon flingue!

Je me jète sur l'arme et laisse Lester dans sa merde. Ce flingue m'a couté une fortune, j'espère qu'il n'est pas rayé ou autre chose.

- C'est ça les amis ? J'tavais dit que c'était une mauvais idée PUTAIN. ON M'ECOUTE JAMAIS, MOI, LE RESIDU DE BECHER ! J'VOUS EMMERDE TOOOUS !
Ça, c'était dit.

Au fait, Lester était toujours poisseux de sang, il avait envie de vomir, et...
Trop tard, il avait vomi, pile sur le carrelage de la clinique. Il avait fait honneur au bâtiment, l'avait baptisé d'un de ses fluides, qui, comme un éjaculât anonyme, s'incrustait jusque dans les joints.

Espérons que la bombe et les chocs n'aient pas provoqué quoi que ce soit au cerveau. En tout cas, il paraissait vraiment en train de péter les plombs.

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