...

Je ferme les yeux.
j'ouvre les yeux.

Je referme les yeux.
Je rouvre les yeux.

Impossible.
Je rereferme les yeux.
Je respire, oui, oui, JE respire, normalement.
Ok.
Je sens. Ça ne sent pas le brûler.
Il ne fait ni chaud, ni froid. Je ne brûle pas.
Il y avait Eric... qui... qui... voilà. Et puis, une femme aussi, oui j'ai vu une femme. De grands yeux verts expressifs, les cheveux rougeoyant, on aurait dit un membre d'une secte qu'il ne vaut mieux pas connaitre avec son long manteau.
Eric est toujours là, il n'est pas brûlé.
La femme, non.
J'allais mourir, je suis vivante. Chance ou pas ? On verra bien.
Mes mains, sont crispées, mes ongles... dans mes cuisses !

AAAAAaaaaaaaïe !

Abrutie.
Mes ongles, ne sont plus dans mes cuisses.
J'avais très très peur, j'ai toujours peur.
Et je suis où là au juste ?

Je rereouvre les yeux.
Je me lève et fais le tour de la pièce, ce qui ne demande que peu de temps.
Un lit deux places, des tables de chevets, une armoire, une commode. C'est pas coquet mais c'est loin d'être un taudis.
Je regarde Eric, un semblant de panique dans la voix.

Eric, Eric, ça va ? On est où ?
J'aime pas ça...

Il est de rigueur de replanter un nouveau décor sûr ce tas de cendres. Car bien sur il serait inconcevable d'interrompre si brièvement ce périple, aussi insignifiant ce mouton soit-il, parmi tant d'autres...

Du néant nous passons à l'opulence, du ghetto nous abordons le luxe.
Nous sommes dans une chambre, les protagonistes subsistent.
Allongé sur un lit qu'aucun Orthodoxe ou Insurgé ne pourrait concevoir, Éric est encore ailleurs, toujours pris par les affres du Grand Brasier.
Il tourne et se retourne encore et toujours, agité, parcouru de spasmes, hurle occasionnellement.
Les flammes le consument... Sa peau est dévorée par ces femmes animées d'une ardeur chatoyante, mais elles seules jouissent de ce plaisir. Éric, lui, a conscience que ses douleurs connues jusqu'alors ne sont rien.
Les mots étant insuffisants pour décrire cette horreur pour qui ne l'a pas vécue, et Dieu seul sait que peu peuvent en attester, attardons nous sur une des femmes qui se détache des autres.
Une femme de chair et d'os, aux couleurs du décor, médusée...
Ses yeux sont aussi vifs que la clarté dégagée par l'incendie. Cette clarté qui vous empêche de fixer trop longtemps les flammes.
Ses yeux sondent, parcourent les moindres recoins de votre âme, s'emparent de vous, vous paralysent... Vous hantent. Est-ce la Mort ? Je doute que la Mort pleure avant de faucher son blé...

Spoiler:

_ Eric, Eric, ça va ? On est où ?
J'aime pas ça...

Spoiler:

Éric sursaute, il doit réagir vite, vérifier si c'est bien Nina qui est à ses côtés.

_ Nina ! C'est vous ?
Oui... C'est bien vous...

Dites, que s'est-il passé ?
Qu'est-ce que je fais... dans un lit ?
Mais ! Vous êtes toute noire... Racontez-moi ces dernières heures...

Je suis toute noire ? Mais qu'est ce qu'il raconte ? Il voit trouble ?
Bon au moins il a l'air d'aller bien, enfin physiquement, parce que mentalement... Mais bon est-ce que je peux dire que je vais bien moi aussi ? Parce que tout ça, c'est n'importe quoi !
Un feu puis plus rien, une fête, une fête puis plus de fête, un feu qui ne te brûle pas mais te téléporte dans un truc bien trop confortable pour exister... Si ça se trouve c'est juste un vieux rêve pénible et je suis juste dans mon lit à imaginer tout ces trucs tordus ! Ou peut-être que c'est mon implant qui déraille, j'irais le faire réviser dés que je... me réveillerais, voilà. En attendant, y'a juste à jouer le jeu, j'ai qu'à blablater vu que de toute façon c'est pas vrai et que tout disparaitra, que lui non plus n'est pas réel, ça ne changera rien, autant tenter d'améliorer la situation. Et si c'est trop pénible, j'aurais qu'à me boucher les oreilles, crier "gnagnagna" et attendre que ça passe.
En plus c'est décevant, ce Eric là, je trouve que mon imagination aurait pu me coller de la compagnie plus agréable !
Et tout devient plus clair et nettement moins effrayant !

Ah, tu te réveilles enfin ! Je commençais à m'inquiéter.
Et ben en fait, les pompiers sont arrivés juste à temps pour nous tirer de l'immeuble et nous ont ramené à l'hôpital du coin... plutôt confortable oui !
Tiens y'a même une salle de bain _ constatais-je en ouvrant une porte _ ... dans ta chambre. Espèce de chanceux. Si j'avais su je me serais jetée dans les flammes pour avoir une plus belle chambre.
Enfin ça fait une semaine qu'on est là, moi j'ai pas eu grand chose... hum... grâce à toi, et toi, ben tu te réveilles enfin. Ils ont fait des miracles, tu te serais vu après le feu, tu ressemblais à un vieux cornichon roussit.
Je crois qu'il essayent d'étouffer l'affaire en soignant bien les blesser et en leur offrant un super confort. Enfin, là, j'ai rien dit, c'est pas mon problème, je vais bientôt pouvoir rentrer chez moi.
Rien d'anormal tu vois !

Poupoupidou.
Mentir c'est mal disait maman.
Mais tout le monde me ment tout le temps, je peux bien me venger dans un délire de l'inconscient !

[...]

Spoiler:

_ Heu Nina, je crois que les médecins ont oublié de vous débarbouiller... Étrange, non ?
Je vous prête "ma" salle de bain luxueuse si vous voulez. Je passerai derrière vous.
Hahaha !

Bon il faut que je me lève un peu.

Éric s'étire doucement pour ne pas trop faire de mal à son corps atrophié après soit disant une semaine passée au lit.
Hors du lit, il fait le tour de la pièce des yeux. Fenêtres condamnées...
La pièce est vraiment immense, riche. Les yeux d'Éric tombe sur la paperasse habituelle que l'on peut trouver dans un hôtel. Il esquisse un petit sourire et continue son chemin vers la salle de bain.
Bien sûr dans la salle de bain, à l'image de la chambre, il trouve les derniers éléments nécessaire à l'identification du lieu : les échantillons offerts.

_ Eh bien, en voilà une bien belle chambre.

Non, et regardez là, des tenues de soirées pour moi... et vous.

Il n'a peut-être pas cru mon mensonge, mais peu importe.

Me débarbouiller ? Mais de quoi ? Il est vrai que je n'ai pas pensé à me regarder dans une glace mais m'admirer ne fait pas partie de mes passe-temps, j'aurais tout de même pu jeter un œil à mes mains et à mes habits et j'aurais alors pu constater l'ampleur des dégâts. Je suis bel et bien noire, recouverte de cendre, et mon tailleur un peu déchiré. Mais y'a pas que moi, j'avais pas fait gaffe, haha.
Je voudrais pas accuser mon inconscient mais c'est quand même n'importe quoi, un feu où on brûle pour de faux et on ne meurt pas, on se retrouve dans un super hôtel luxueux mais on est quand même recouvert de cendres... C'est débile ! Mais bon, pourquoi pas... Et puis vu la perle qu'on me colle sous le nez, je ne vais pas dire non !

Et heureusement, ce Eric est un galant homme, parce que j'ai très envie de faire pipi avec tout ça, et peut-être même plus, qui sait ?
A moi la salle de bain grand luxe !
Et après nous irons manger et fumer mon cher Eric !
J'ouvre le tiroir de la commode, y attrape quelque chose puis saisis la robe indécemment trop belle pour moi qu'il me tend, je reste un instant béate face au toucher de ce tissu pourpre : doux, soyeux, léger, je n'avais jamais touché quelque chose de semblable auparavant, troublée, je reprend quelque peu mes esprits et atteint la porte de la salle de bain, avant de m'y enfermer je regarde Eric.
Je serais peut-être un peu longue

Clic.
Verrou fermé, voilà un peu de solitude et d'intimité.
J'accroche avec grand respect la robe à un porte-manteau avant de me ruer vers le plus important : les toilettes. Depuis ce trône sur lequel j'ose à peine poser mon fessier qui n'a rien de divin j'observe cette pièce qui bien que petite paraît bien plus grande de part les grands miroirs qui ornent ses murs. J'ai une mine affreuse, en effet. Le style est épuré, sobre mais classe, brillant et propre, des meubles en bois clair et lumineux, en bois ! Du carrelage mural beige et blanc marbré avec une frise sophistiquée. Au sol, du parquet blanc. C'est assez désuet mais véritablement somptueux, pour moi du moins. Des fleurs blanches aux formes curieuses et des petits flacons d'une autre époque finissent d'ornementer la pièce. Même le papier toilette est doux comme de la soie... Si seulement j'avais déjà vu ou touché de la soie... Alors disons, comme le tissu de cette robe.
Savon odeur de jasmin est-il écrit. Cela sent bon. L'eau coule dans un évier en verre si limpide qu'elle semble se poser sur l'air en se moquant de la gravité.
Je fouille un peu les quelques placards pour y découvrir des merveilles : parfums, maquillages, crèmes hors de prix, pour femme et pour homme.

Je me déshabille, libère ma chevelure brune et jette mes sous-vêtements dans la poubelle, cette robe se porte sans soutien-gorge et j'ai heureusement pu trouver une culotte de rechange, hautement plus jolie que la mienne, de la lingerie fine dit-on.

L'eau coule claire et se répand noire sur le fond de la baignoire précédemment immaculée. Le savon a une odeur divine, le shampooing est soyeux, la serviette d'une douceur extrême. Je sèche mes cheveux autant que je peux et les laisse retomber naturellement sur mes épaules.
Enfin le moment tant attendu : celui d'enfiler cette somptueuse robe pourpre légèrement indécente. Le tissu glisse sur ma peau et elle se pose avec perfection sur mes formes. Un long col en V entre deux bretelles qui s'enroulent autour de ma nuque est orné de pierres brillantes que je ne saurais identifié, la robe se resserre juste en dessous de la poitrine laissant ainsi une partie du dos dénudée. Le tissu brillant tombe jusqu'à mes chevilles, l'occasion pour moi de constater qu'il ne me manque que les chaussures. J'enfile aussi ce sous-vêtement en dentelle tout aussi indécent.
Je profite de mes derniers instants pour me mettre un peu de crème, de poudre sur le visage, de noir sur les yeux et de parfum.
Avant d'oublier, j'attrape mon paquet de cigarette de la poche de mon tailleur, il n'en reste que deux. Je les glisse dans mon décolleté et jette le paquet à la poubelle.

Je peux maintenant m'admirer dans l'une de ces grandes glaces... Suis-je belle ? Je n'en ai pas la moindre idée. Est-ce que cela a de l'importance au fond ?
Je crois que finalement, ce délire mentale me plait bien et j'y resterais bien, aussi longtemps que possible.

Soudain l'obscurité prend possession de la pièce, alors que je fais toujours face au miroir, je jette un regard inquiet vers la fenêtre... L'obscurité fuit déjà et le soleil se lève à nouveau, à une vitesse incroyable, puis la luminosité baisse à nouveau et le soleil s'arrête, non loin de se coucher. Je fronce les sourcils et reste interloquée telle l'inverse d'un mauvais magicien qui aurait enfin réussit un sortilège.

Je sors de la pièce en silence.
Trop d'odeur, trop de sensation agréable, trop de choses étranges me laissent sans voix.

Éric est toujours la tête dans la penderie, tellement de choix... Mais c'est dans la penderie pour dames qu'il cherche.
Nina s'est approchée. Elle est juste derrière, contemple elle aussi les tenues.

Spoiler:

Il tire une robe pourpre du lot, pour la voir un peu mieux. Mais il n'a même pas le temps de terminer ses vérifications que Nina la prend.
Petit soucis de communication...

_ Heu... Oui celle-ci me paraît à la hauteur.

Spoiler:

_ Je serais peut-être un peu longue.

_ Prenez tout le temps que vous voulez.

Nina s'est donc enfermée dans la salle de bain.
Éric se rapproche de l'autre penderie. À son tour.
Ce n'est pas vraiment dans ses habitudes mais ce soir il sera en sombre.
Un costume gris foncé et une chemise noir. Il va avoir chaud...

Spoiler:

Éric retourne là où il a trouvé les documents de l'hôtel.
Un bref coup d'oeil dessus et il se dirige maintenant vers la table de nuit.
Il s'empare du téléphone, compose un bref numéro et patiente un instant.

_ Bonsoir.
J'aurais voulu savoir à quel point le service d'étage était à l'écoute de ses clients...
En fait je suis recherche de quoi calmer ma migraine, impossible de mettre la main sur un quelconque médicament.
Pourriez-vous m'en trouver ?
Oui... Oui, bien sûr, je comprend. Je n'ai pas besoin d'une boîte complète je vous rassure, juste de quoi me dépanner.
... Merci, vous êtes bien aimable.

Écoutez, cela m'embête un peu de vous faire monter juste pour m'apporter cela...
Vous pourriez également amener de quoi commencer le dîner, juste une mise en bouche.
... Parfait. Merci, merci beaucoup.

Spoiler:

Éric s'allonge sur son lit en attendant le groom.
Une bonne dizaine de minutes après, on frappe à la porte. Éric réceptionne sa commande. Il cherche machinalement dans sa poche un restant de monnaie pour remercier son "sauveur". Voilà qui fera l'affaire...
Il laisse le petit chariot bien alléchant dans un coin, pour l'instant la seule chose que l'intéresse ce sont les analgésiques qu'on lui a fait parvenir.
Avalés, il retourne s'allonger, le temps que les comprimés fassent effet et que Nina termine.


C'est le bruit du verrou qui fait sortir Éric de sa léthargie. Nina a fini.
Un peu dans le cirage, Éric essaie de se réveiller rapidement, un peu honteux de ne pas se montrer digne de l'arrivée de sa colocataire. Il se lève maladroitement.

Spoiler:

Éric repart dans ses travers. Il a du mal à passer à autre chose.
Il contemple Nina durant de longues secondes, examine les mouvements créés par ce nouvel habit, vogue sur les plages d'ombres et de lumières, se laisse aller par le courant des chutes sur les reliefs.
Oui... C'est sûr, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu de belles choses, et surtout qu'il n'avait pas vu la beauté d'une personne.
Il souriait discrètement, de la manière la plus innocente qu'il soit, comme s'il évoluait en terres inconnues.
Il aurait pu rester ainsi interminablement, mais, dans un éclair de lucidité, il sut qu'il devait arrêter, par respect envers elle.

_ J'aurais du mal à mettre des mots sur ma pensée Nina.
J'espère que ce moment de silence aura valeur de long discours.
Vous êtes ce que j'ai vu de plus beau depuis de très nombreuses années.

Ils restèrent encore un moment face à face.
Mais n'étant pas très à l'aise avec ce genre de situation, Éric reprit le fil de l'histoire.

_ Je me suis permis de faire monter de quoi débuter le repas.
Vous pouvez commencer en m'attendant. Je vous conseille même de commencer.
Vous devez sans doute avoir aussi faim que moi.
Je vais me débarbouiller à mon tour. Je vous retrouve d'ici peu.

Elle entre sans frapper, sans crier garde. Culottée ou transparente ?
Peu importe, elle vous salue, vous sourie et vous invite pour le repas du soir.

Vous n’aviez pas fait attention à l’heure ? C’est ballot.

20 heures dans le Restaurant de l'hôtel, soirée habillée.

Elle repart comme elle est arrivée.

Ah ?
Bon.


Oui, j'ai faim.
Bonne douche.


En attendant je repars à la recherche de chaussures, seule pensée un peu plus constructive que de faire les cents pas dans la pièce ou que d'engloutir les hors d'œuvres, après les tiroirs de la commode je finis dans le bas de l'armoire. Il y a plusieurs boites, une paire pour homme en beau cuir, une paire à talon vertigineux pour femme, une autre, encore une autre, une autre pour homme, noire cette fois, etc. Je crois que j'ai fait toutes les boîtes, que des chaussures à talon haut ouvertes et brillantes, j'ai pas besoin de ça en plus de cette robe, mais vu l'état et la laideur de mes chaussures personnelles, ce serait du gâchis que de les remettre, j'en choisis donc une au hasard et gagne quelques centimètres au passage, ce qui ne met pas beaucoup plus à l'aise.

Soudainement quelqu'un rentre et ressort presque aussitôt, soirée habillée à 20h dans le restaurant de l'hôtel ? D'accord... Bizarre.
Je regarde l'heure sur une horloge de la chambre, ça va on a encore un peu de temps, mais est-elle à l'heure vu l'entourloupe solaire de tout à l'heure ? Au vu de l'altitude de ce dernier nous dirons qu'elle ne doit pas être loin de la vérité, mais ça aussi c'est bizarre.
Je m'assois sur le lit et déguste quelques mets en attendant Eric, et des questions existentielles se bousculent et s'entre-choquent dans mon esprit : Si c'était un rêve, ça passerait plus vite et ça se serait déjà fini non ? Et est-ce que tout serait aussi savoureux et titillant pour les sens si ça n'existait pas pour de vrai ?
D'ailleurs, j'ai toujours cru que si la nourriture avait toujours le même et éternel goût fade c'était à cause de ma puce dans ma tête, mais peut-être que c'est parce que je n'ai pas accès à la bonne nourriture.

Et ça, je peux vous le dire, ça n'a rien de fadasse, bon sang qu'est ce que c'est bon !

Spoiler:

Éric est donc tout propre, à peu près habillé comme il faut.
Il quitte donc la salle de bain et retrouve Nina qui se délecte des mises en bouche montées par le service d'étage.

_ Alors ? La cuisine vaut le coup qu'on s'y attarde un peu plus ?
J'ai entendu depuis la salle de bain qu'il y avait un dîner à vingt heures en bas.
Cela vous tente ?
L'occasion aussi de discuter un peu plus de tout ce qui s'est passé récemment...

Ah ! Juste... Je ne suis pas trop ridicule comme ça ?
Je n'ai pas trop l'habitude...

Il n'attend pas la réponse. Il a repéré la montagne de chaussures déterrées par Nina.
C'est vrai qu'il n'avait pas songé aux chaussures... Il en choisit une paire machinalement.
Coordonnée au reste du costume bien sûr, il connaît au moins cette règle.
Il les dépose à côté de l'entrée et revient devant le plateau de victuailles.

_ Goûtons alors... Celui-là. Foie gras sur pain d'épices vraisemblablement.
... Vraiment pas mal ! Encore une chose agréable à redécouvrir...
Sur lequel avez-vous jeté votre dévolu ?

Je ne sais pas, je ne sais même pas ce que sait, je n'ai pas l'habitude... de... de donner mon avis... et de manger des choses comme ça. Ils sont tous bons, trop bons.

Eric dans son habit gris a l'air bien différent. Ridicule, peut-être pas, mais j'apprécie qu'il n'ait pas attendu ma réponse, je ne saurais pas quoi lui dire.
Je remets d'un coup de main mes cheveux en ordre et me lève. Il est bientôt l'heure et on ne sait même pas où se trouve ce restaurant...
D'ailleurs faut-il vraiment y aller ?

Il va être l'heure.
Faut-il y aller ?
Quoi qu'il en soit, je vous suis.

_ Je ne sais pas, je ne sais même pas ce que sait, je n'ai pas l'habitude... de... de donner mon avis... et de manger des choses comme ça. Ils sont tous bons, trop bons.

_ Excusez-moi... J'aurais du y réfléchir à deux fois avant de dire cela...
Eh bien dans ce cas, gardez bien en mémoire ce que vous goûtez-là, ça vous servira pour comparer de futurs mets de choix.
Enfin, j'espère qu'on aura une autre occasion de pouvoir le faire... J'imagine que j'ai encore parlé trop vite...
Déjà, prenez celui-ci. Un classique du genre, le foie gras.


_ Il va être l'heure.
Faut-il y aller ?
Quoi qu'il en soit, je vous suis.

Spoiler:

_ Écoutez Nina, je ne voulais en aucun cas vous forcer la main...
Il y a sans doute d'autres endroits à visiter dans ce genre d'hôtel.
Il y a souvent des pièces plus cosy. Des petits salons, de quoi prendre un verre, écouter de la musique... Il y sans doute même une piscine.
Le restaurant risque d'être bondé pour l'instant. Si vous n'appréciez pas la foule, cela peut vous rebuter...
Mais le service dure plusieurs heures, il est tout à fait possible de s'y rendre plus tard, si vous changez d'avis.
Vous pouvez aussi tout à fait rester ici vous reposer, et même faire monter le restaurant dans votre chambre.
Le tout est vraiment que vous pussiez vous aussi profiter de l'occasion inestimable qui nous est donnée de faire une parenthèse dans notre quotidien.

Erf, il ne me facilite pas la tâche. C'est quoi qu'il n'a pas compris dans la phrase "je n'ai pas l'habitude de prendre des décisions". J'en ai pas l'habitude et j'en ai pas l'envie. Et me voilà devant un énorme dilemme : on fait quoi ? Ben j'en sais rien moi, je ne sais même pas ce qu'on peut faire dans ce genre d'endroit, avec ce genre de tenu, ces trucs aux pieds, et ce "foi gra ? foagra ? foygrat ?" Bref.
Oui c'est délicieux, enfin je crois, ça fait un truc aux papilles que je ne saurais pas décrire et qui me rend nerveuse, je sens que c'est pas normal, pas légal, trop bon, ça existe ça, trop bon ?
Ça me dérange et s'il ne fallait manger que des trucs comme ça au restaurant, et ben... Je n'aurais jamais d'autres occasions comme celle là dans ma vie, mais y'a un truc qui cloche !
Un gros, un énorme, et ce depuis le début... Mais je ne vois plus désormais comment j'aurais pu imaginer cette sensation que procure cette pâte rose qui me fond sur la langue vu que je n'ai jamais connu ça auparavant. Donc, c'est réel, mais c'est trop irréel.
Voilà que je cède à la panique...

Soyons efficace, prenons des décisions simples et respirons. Dernière fois de ma vie ? Va pour le restaurant alors, et puis j'ai faim.


C'est bon, je suis prête, je meurs de faim, allons-y, mais toi d'abord !

Spoiler:

_ Ha ha ha ! Très bien, allons-y alors.

Vous avez à nouveau bien changé depuis mon réveil... Telle que je vous ai rencontrée dans l'immeuble. Essayez de vous détendre.
Surtout qu'ici on va devoir être à l'aise dans nos bottes si on veut passer pour n'importe qui.
C'est très dur, j'ai suis pas à l'aise non plus dans cet environnement et avec ce genre d'accoutrement.
Essayons simplement de passer une bonne soirée.

Éric esquisse un sourire.

_ Tout ce passera bien.

En route.

[Vers le Restaurant de l'hôtel]