Soudain...

...ses yeux s'ouvrent. Il prend une gorgée d'air, comme s'il sortait de l'eau. Il cherche du regard des indices quand à sa localisation. Une plaine ? Avec une rivière ?
Aucun souvenir récent.

Il se relève...non il est déjà debout. Ses vêtements sont bruns et noirs. Ses mains gantées sauf au bout des doigts.
Le Voyageur. Il doit être derrière tout ça. Il me teste. Je ne suis pas fou, non non...

et non !

Ces derniers mots lui avaient échappés. Heureusement personne n'avait pu entendre. La faim se rappelait à lui. Il commença à marcher un peu au hasard, puis chercha des traces de fumée dans le ciel.

Ressac. Oui c'est cela, un rebut de la société. Mais un rebut libre, sans implant.

Il avait trouvé des campements, des gens normaux. Mais rien qui ne le retienne. Le Voyageur n'était sûrement pas parmi eux. Trop de silence, trop de bruit. Trop de regards en coin. Ils chuchotaient tous sur son passage.

Le balafré était reparti. Le grésillement du dôme l'appelait. Il lui fallait trouver un moyen d'entrer. Certains Ressacs connaissaient ce secret.

Celui qui détenait ce secret avait été avare d'informations. Trop avare.

Avec quelques lambeaux de peaux en moins, il avait trouvé en lui des montagnes d'éloquence. Trop d'éloquence.

Une fois son secret dévoilé, il s'était tu à jamais.

Le balafré avait repris sa route, oubliant rapidement l'homme, sa fin mais pas son secret.

Ce secret était un cadeau du Voyageur. Il lui était apparu alors qu'il errait en chemin vers le dôme.
Il savait maintenant où et comment rentrer. Le Voyageur le guidait

Le chemin fut long mais le Voyageur veillait sur lui. Mettant sur son passage des vivres, des vêtements. Les Ressacs du coin étaient hostiles s'il en croyait tous les cadavres qu'il rencontrait. Sauvagement tués mais heuresement leurs possessions étaient toujours là.

Le dôme l'appelait. Nuit et jour il entendait son grésillement dans sa tête.

Au bout de plusieurs jours il fut près du passage. Il se déshabilla et se purifia par l'eau et par le feu, ajoutant une cicatrice sur son torse.

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