Nuit pluvieuse dans une rue entre le Murphy et l'Opéra

*est descendue des toits luxuriants de verdures, son sniper en bandoulière dans son dos. Son corps parfaitement imperméable glissant sous la pluie, erre dans les rues à la recherche d'un abris. Au coin d'une rue croise une demoiselle d'apparence jeune, seule et qui n'a pas fière allure, fait alors demi-tour pour la suivre, ne sachant pas trop comment l'aborder, elle se dit qu'au moins elle jouera les escortes discrètes*

Et voilà qu'elle pleurniche.

Ça n'en vaut pas la peine.

C'est juste un grand con qui se la joue poète-philosophe et qui est plus macho que...

Ses sens surboostés par le stress la préviennent : on la suit. Elle s'arrête.

- Écoutez, j'ai eu une journée de merde, alors venez pas me chercher des...

Elle se retourne, bloque un peu.

- Oh. Pardon. Vous êtes pas l'un de ces...

... ramassis de résidus d'égout ? ... Ahem.

- ... gens.

Elle sourit. Elle a l'air si jeune.

- Excusez-moi...

... Vous avez besoin d'aide ?

La dernière personne à l'avoir aidée à fini par tenter de lui apprendre la vie à coups de gang-bang. Vraiment, est ce raisonnable ?
Ceci dit elle a les jambes qui tremblent.

- Oui. Je voudrais.. Rentrer chez moi. Si vous pouviez m'indiquer le chemin ce serait.. Gentil.

Et innovant, aussi.

*s'approche doucement, vêtue d'un simple Marcel noir et d'un jean gris, on voit nettement ses circuits sur ses épaules, ou du moins des traces étranges et régulières, comme des cicatrices, mais bizarre. Trempée*

- Je peux faire ça. Où allez-vous ?

- ... A la ruche. ... Si vous avez pas envie de vous tirer jusque là... Mettez moi juste sur le chemin ce sera... Suffisant.

Une larme anxieuse court sur sa joue, se mêle à celles du ciel, invisible.

- Vous voulez bien ?

Par pitié, juste un peu de gentillesse dans ce monde de psychopathes notoires !

*Une larme. Tu peux pleurer toi Nyriss ? La peine est tellement quelque chose de nouveau que t'y as même pas pensé.
Rapidement, consulte ses données pour trouver le chemin vers la ruche.*

- C'est par là, venez.

*lui emboite le pas en prenant une rue à droite*

Elle suit, anesthésiée, la mince jeune femme. Quelle journée, mais qu'elle journée..

- Vous vous appelez comment ? Moi, c'est K-Cendre. Ça vient de celui d'une nana qui n'a que des emmerdes après avoir rencontré un type.

Rire nerveux.

- Tout comme moi quoi.

Il pleut. Ça glisse sur elle, elle s'en rend même pas compte, jusqu'à ce que ça perle au bout de ses doigts.

- Je m'appelle Nyriss.

J'étouffe un bruit bizarre, comme si j'avais éternué par la bouche. Chut.

- Un type vous a fait du mal ?

Rire nerveux.

- Deux. Un parce que c'est son job. Un parce que... parce que j'en sais rien. Connard.

Elle observe la fille trempée devant elle, resserre ses bras sur son corps, dans le pull mouillé de Guinea.

- Si vous me raccompagnez, vous pourrez faire sécher vos sapes avant de repartir. Et je vous filerai un parapluie, au cas où. ... C'est gentil, ce que vous faites.

*se retourne pour la regarder, et l'attend pour marcher à son niveau*

- Merci, on m'avait jamais dit que j'étais gentille. J'ai pas besoin de faire sécher mes habits mais... Vous, vous avez froid ?
J'ai rien pour vous réchauffer ceci dit.

Je sais que refroidir, refroidir des personnes. Vous voulez me parler de ces deux types ?

Allons bon. Encore une personne bizarre. Qu'est ce que ça peut voulir dire "je sais que refroidir des personnes" ? ... Elle jette un œil sur ce que Nyriss a sur le dos, et frissonne à nouveau -et pas de froid.

- Le premier, c'est un mentaliste. Un beau gars avec une balafre. Il a un genre de pouvoir qui te fait éclater le cerveau. Mais le pire... C'est que ça lui plait. Ça l'a fait triquer, de me faire mal. ... Le second...

Elle joue avec le bas de son pull.

- Le second, il m'a sauvée du premier. Il m'a portée sur son dos sur des kilomètres. ... Et arrivés ici, il m'a livrée à ses copains en disant que j'étais une Valkyrie.

Elle déglutit.

- Et il m'a dit que de toutes façons, j’allais tout révéler de lui à la hiérarchie, et que je pouvais rien faire d'autre parce que je suis une pute du gouvernement. ... J'extrapole un peu, quand même. Mais ça voulait dire ça. ... Jamais il s'est dit que j'avais une marge de manœuvre, un libre arbitre. Il s'est contenté de me mettre en danger en me méprisant.

Sa voix tremble de colère.

Elle enregistre leur signalement. Ce qu'elle en fera, elle sait pas bien. Elle ne sait pas bien grand chose, et pourtant tellement. C'est pas facile de faire le tri. Elle a tué le connard qui a fait d'elle un objet. Mais maintenant quoi ?

- Tu ne devrais pas laisser qui que ce soit te traiter de pute. Et encore moins faire de toi une pute.

Soudain, elle comprend un truc et croise les bras, tremblotant un peu. Il fait froid, c'est pas humain si je ne tremble pas.

- Tu sais où je peux les trouver ?

Mais pourquoi faire, je ne sais pas. Je ne suis pas une sauveuse, ni une vengeresse, encore moi une héroïne. J'ai pas envie de faire le ménage, j'ai assez fait ça, le ménage.

Elle plisse les yeux.

- Heu... Le Mentaliste sans doute du côté du Temple. Il avait une drôle de dégaine ceci dit : il doit pouvoir trainer aussi dans des endroits pas nets. L'autre, c'est pas compliqué, il doit être au Murphy's. C'est un type buriné avec un œil en moins. ... Mais vous avez pas un profil de victime potentielle, vous, ils vous feraient rien.

Haussement d'épaules.

- Oui, je sais. J'ai rouspété, il a rien écouté. Il est tellement buté ! Alors il valait mieux que je me barre, ça aurait mal fini... pour moi, sans nul doute.

Elle capte le tremblement.

- Oh, vous allez attraper froid ! ... venez chez moi, je vous fais un truc chaud à manger ou à boire, vous séchez et je vous fiche la paix.

Quelques pas, puis...

- Vous avez pas entendu un bruit par là ?

Elle se dirige vers le son ténu.

Enregistré.

- Non, merci, c'est gentil, mais je vous ramène et je file.

Même si ça pourrait être bien, d'avoir un coin pour la nuit. Même si elle a l'air fiable. C'est une Valkyrie, et toi, tu viens de tuer un mec important. C'est pas le moment de traîner dans les quartiers huppés.

- Un bruit ? Oui, j'ai entendu.

*la suit*

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