Little Red Riding Hood

Sujet: Little Red Riding Hood Mer 23 Sep 2015 - 20:29

Elle était d'abord partie en direction des bois, titubant comme si elle n'avait pas utilisé ses jambes depuis de nombreuses années. Son esprit devenait peu à peu un champs de batailles, où Les Voix réclamaient sans cesse le Rituel d'apaisement, se superposant à des Flash dont Quarante-Deux n'avait aucun souvenir. Elle essayait pourtant, du plus fort qu'elle pouvait, à mesure que la Lumière décroissait.

**Sanguinaire... Nous avons faim, faim, faim de sang... Sangre...**

Elle s'arrêta. Elle espéra l'espace de quelques secondes, croiser ne serait-ce qu'un petit animal, afin d'apaiser Les Voix et de s'offrir un peu de répit.

"Pas par là"

D'instinct elle se retourna, à nouveau certaine que quelqu'un ou quelque chose se tiendrai derrière elle. Mais rien, si ce n'est les ombres mouvantes du crépuscule.

"MERDE hurla-t-elle, JE VEUX BIEN MOI LE FAIRE CE PUTAIN DE SACRIFICE! MAIS OU??? JE NE SAIS MÊME PAS QUI VOUS ÊTES! JE... NE.... SAIS MÊME PAS QUI JE SUIS!!"
Une boule de colère explosa en elle, la frustration et le désespoir noua sa voix.

"Sors des bois, tu DOIS passer sous le Dôme.
-Et pourquoi, pourquoi je vous écouterai?
-Parce qu'à moins d'accomplir le Rituel, il ne sera même plus pour toi question de te souvenir de qui tu es... Car tu ne seras plus."

Si elle avait des doutes sur la marche à suivre, maintenant tout cela était clair. Elle devait tuer, ou être tuée, car, cette voix avait été sans appel. Elle fit demi-tour, avançant d'un pas sûr et rapide. Elle sortit des bois, en moins de temps qu'il lui avait fallut pour y entrer.
Elle passa devant l'endroit où elle s'était éveillée, voulant forcer sa mémoire à un effort de souvenir. Ce qui en résultat fut une migraine fulgurante qui lui donna la nausée. A en juger parce qui sortit de sa bouche, elle n'avait rien du manger depuis un petit moment... Mais elle n'avait pas faim.

Elle longea le Dôme, sentant la vie derrière cette choses, sentant la ville et la vie vibrer derrière cette translucide parois.
Elle courrait presque, au moins le mouvement lui permettait elle de penser à autre chose qu'à ses voix. Plus elle s'approchait, plus, elle se sentait devenir insignifiante de par sa taille. Ce qui s'élevait devant elle était un mur énorme, immense, infranchissable. Elle s'arrêta, moins sûre de vouloir quitter le réconfort des bois

« Laisse moi te guider »

**Quoi ?**

Elle n'eut pas le temps de donner son avis, de toute les façon, la voix qui cette fois s'était adressée à l'air ne lui avait sans doute pas demander son avis. Le changement fut infime. Un petit coup de jus, tout juste un frisson dans la nuque, mais son corps se mit à se mouvoir alors qu'elle ne l'avait pas demandé.

« Comprends que tu es à Nous, une des Notre, et que tu ne vis que pour nous. Même ton enveloppe charnelle est notre, petit Pantin. »

Ces mots lui firent mal, et elle fut certaine d'avoir entendu la voix rire alors qu'elle ressentait une douleurs intérieur. Être privée de son corps fut une des pires sensations qu'elles connue.

« Tu devras t'y habituer »

Elle ne dit rien, apparemment, cela était inutile. Elle ne pensa rien non plus. Comment pouvait-on cacher des pensées à quelqu'un qui était à l'intérieur de votre tête ?

Un bruit de chute d'eau se faisait entendre, un bruit sourd, un bruit qui signifiait la vie. Comment ne l'avait elle pas entendu plus tôt?

Elle se retrouva face à une incommensurable étendue d'eau. Des cascades jaillissaient d'entre des murs de pierre, le spectacle était d'une froide beauté. Derrière ses murs vibrait la vie. Elle entreprise de trouver l'endroit le plus accessible, et avant que la nuit ne soit totalement là, elle plongea dans. C'était froid, cela sentait mauvais, mais c'était le début du chemin qui la libérerait des voix.
Au pieds du mur, elle mesura l'étendu de l'effort qu'elle allait devoir fournir. Elle resta là, l'abysse sous ses pieds, agitant bras et jambes pour se maintenir. Le bruit était puissant, sourd... Mais pas assez pour couvrir les voix.

Elle se hissa hors de l'eau, et commença son ascension. Nombre de fois, ses pieds glissèrent, les prises se dérobaient sous ses mains, mais elle continua. Le leight motiv des voix et de leurs sacrifices rythmant ses effort. Il lui paraissait même que la fatigue l'empêchait d'entendre clairement l'appel des voix.
Enfin, elle posa sa main sur le haut du mur; ses bras et ses jambes n'était que douleurs, des morceaux de mousse était collés à elle, des égratignures apparaissaient sur son visage, et sur les parties découvertes de son corps.
Sans lavoir décidé vraiment, son corps se mit en mouvement: une marche rapide, puis soudainement elle courru, droit devant elle. Elle courait, depuis quelques minutes maintenant, son souffle court. Elle avait de plus en plus de mal à respirer, sa poitrine se serrait, ses cheveux volaient au vent. Les Voix dans sa tête avaient peu à peu diminuées, comme si même elles avaient compris que sa survie était primordiale. Et, enfin, presque contre sa volonté, sa course fut stoppée nette. Devant elle un cul de sac à ses pieds, comme placé ici par une main providentielle, un objet attira son attention: elle baissa les yeux, et ceux ci se posèrent sur un couteau papillon au manche gravé d'une tête de Loup. Comment cela pouvait-il être possible ? Elle le ramassa, regarda autours d'elle, vérifiant que personne ne se jouait d'elle. Rien. Elle allait rebrousser chemin, retourner dans les bois, lorsqu'elle entendit un petit cri offusqué: dans sa marche précipitée, elle venait de piétiner un rat. Enfin une partie de ce rat. Elle leva précipitamment le pied, et regarda le rat s'enfuir en direction du mur. Et enfin... Elle nota ce qui aurait du lui sauter aux yeux. Des Rats. Partout.Tout débordait de cette vermine. Et tous à un moment où à un autre se dirigeaient vers le mur. Et, y disparaissait.

**Tu vois? A l'instar de ses rongeurs, Passe dans le...
-FERMEZ LA! J'AI PAS BESOIN DE VOUS!"

A son grand étonnement, la Voix se tût. Elle avança, et soudain sa main droite, celle qui tenait encore le couteau, se dressa, et s'abattit sur sa joue gauche, ouvrant une balafre profonde. Elle hurla, de surprise comme de douleur.

"Ne Me PARLE PLUS JAMAIS AINSI SANGUINAIRE! TU N' EXISTE QUE POUR NOUS SERVIR. ET SI TU DEVAIT ENCORE NOUS DÉSOBÉIR, C'EST TA VIE QUE NOUS PRENDRIONS."

Leçon courte, mais leçon efficace. Elle s'avança vert le mur, sentant de nouveau cette présence en elle. Par vague. Et plus elle s'approchait, plus elle distinguait la faille dans laquelle s'engouffrait les rats.
En face d'elle, confondue avec le mur, une porte en métal, avec une serrure de sécurité, mais quelqu'un l'avait laissé entre ouverte. Avec un panneau qui un jour avait du être lumineux au dessus du chambranle qui affichait le mot "Exit". Elle avança et se faufila dans l'embrasure à la suite des rats.