https://www.youtube.com/watch?v=S3fTw_D3l10
Quelque chose d'étrange s'est produit dans le soleil bleu, à la fois levant et couchant, en permanence.
Il était son nord, un point de repère fiable et sûr, immuable.
Visible en tout point de son territoire, sous son propre dôme invisible et immatériel.
Son bocal.
Sa coquille.
Il l'éclairait et guidait ses rêves.
Et puis il a disparu.
Elle a regardé, les yeux écarquillés, ronds comme deux lunes éteintes. Coi.
Elle a poussé un cri suraiguë dans sa langue bâtarde que personne d'autre qu'elle ne et son petit monde ne pouvaient comprendre. De toute façon, il n'y avait personne pour l'entendre.
Et elle a pleuré. Pleuré son soleil qui venait de s'éteindre, comme si c'était la fin du monde.
Ensuite, il y eu du gris, du rouge, beaucoup de choses qu'elle ne comprenait pas.
Tout ce qu'elle voyait c'était du changement, une perturbation inattendue et insupportable.
Dans son monde, tout devait rester immuable.
Elle ne tolérait que les saisons et la mort des plantes.
Bientôt les clochettes qui signalaient les intrusions résonnèrent de partout. Elle en avait vu arrivé quelques uns de loin, elle n'en avait jamais vu autant. Elle avait eu peur.
Certains ne faisaient que passer, la plupart et c'était déjà trop.
Mais d'autres s'étaient assis ou allongés, s'étaient même fait un camp.
Elle, elle avait grimpé sur son arbre préféré dés que la menace s'était montrée trop importante. Roulé en boule sur elle, bien à l'abri des regards dans la nuit noire. Elle a mis ses mains sur ses oreilles et elle a continué de crier son mal-être, à coup d'ultrason hautement désagréable.
Les étrangers étaient intolérables.
Elle aurait dû s'en débarrasser, elle avait déjà fait. Une fois la nuit tombée...
Mais ils étaient trop nombreux.
Elle était paralysée.