Quelques années auparavant, centre de conditionnement...
Il était un enfant qui, au cours de sa courte vie, n'avait jamais souris, pleuré, exprimé quoi que ce soit concernant ses sentiments. Les entrainements physiques semblaient ne pas l'éreinter, les séances de visionnage et d'apprentissage théorique des tortures et autres supplices le laissaient indifférent, comme si les liaisons entre son corps et son esprit défaillaient. Il suscitait le dégoût des gardiens et du corps "enseignant" du centre, qui ne manquaient pas de lui rappeler que son absence d'émotivité était totalement écœurante, pour quelqu'un n'ayant pas encore subi de lavage de cerveau.
Il était un enfant qui, alors qu'il n'avait pas encore atteint le point dur de la formation, le bourrage de crâne, était pourtant conditionné sur un fait : il était écœurant. Il en était arrivé à cette terrible conclusion au vue de l'unanimité dans les propos, voire insultes, du personnel du centre. Si tous ceux qu'il côtoyait le trouvaient infect, c'est qu'il devait l'être. Le raisonnement était imparable dans l'esprit du garçon. Mais ce n'était pas pour autant qu'il laissait exprimer une quelconque émotion en réponse à cette terrible vérité.
Il était un enfant qui, malgré son apparente insensibilité à ce qu'il entourait, était rongé de l'intérieur. Un peu plus chaque jour. Plus le temps passait, et plus il se dégoûtait lui-même. Il aurait souhaité pleurer, hurler, rager contre le monde extérieur, et contre lui-même, mais son visage restait impassible.
Une nuit quelconque du mois de Septembre, la même année...
- Putain de m... J'AI BESOIN D'UNE ÉQUIPE MÉDICALE ! J'ai un gamin qui s'est mutilé la face ! ÇA URGE !
Quelques heures plus tard...
- On vient de me prévenir. Lequel est-ce ?
- Son numéro de dossier est le 13-VED016.
- Ah... C'est donc lui. C'est ma foi bien fâcheux qu'il en soit arrivé là. Où est-il, actuellement ?
- En chirurgie. Il s'est mutilé le visage, allant même jusqu'à s'arracher des lambeaux de peau. L'opération doit durer encore plusieurs heures. Il gardera de lourdes séquelles.
- Je vois... Il va être nécessaire d'accélérer sa formation. Il faut lui vider le crâne de tout ce dégoût qu'il éprouve envers lui-même.
- Certains parlaient de s'en débarass...
- Non. En aucun cas.
To be continued...
[NOD]