Tel que file le vent, un NOD traversait les couloirs à vive allure. Il y avait de quoi, un non implanté qu'on avait soigneusement gardé en salle de refroidissement et réchauffé une toute dernière fois venait d'avouer une information d'une certaine ampleur.
Il passait couloir après couloir, montait les étages, et finalement arriva, à bout de souffle, devant mon bureau. Espérant se voir la porte ouverte rapidement pour pouvoir transmettre ces nouvelles informations, il toqua énergiquement à l'imposante porte de métal qui se dressait devant lui.

La réponse à sa demande ne se fit pas attendre. En effet, je l'exhortait promptement à entrer, et comme s'il avait été programmé pour, il m'enseigna ce qu'il avait appris :

" Colonel, excusez moi de vous déranger de si bon matin, mais nous venons de recevoir les aveux de l'insurgé que nous avions capturé quelque mois plus tôt. Selon lui, les réseaux souterrains de rébellions et de terrorisme se fournirais auprès d'un réseaux de trafiquants organisé, ayant leur base au sein du chantier de construction abandonné.

- Qu'a-t-il dit d'autre ? Lui répondais-je, vivement intéressée.

-Malheureusement rien Colonel, après ce dernier interrogatoire, il est tombé dans un coma qu'on pourrait définir de définitif."

Aie, c'était mauvais pour nous ça. Ainsi nous n'avions pas plus d'informations concernant cet aveu, ni sur son l'actualité , ni sur totale véracité. Il aurait pu avouer n'importe quoi après des mois de torture pour que nous arrêtions de le faire souffrir. Et même si cette information se révélait juste, qui nous disait que la bande n'avait pas bougé. Il était courant chez eux de ne pas se fixer à un même endroit. Dans ce cas que faire ? Fallait-il envoyer une escouade pour vérifier ses dires quitte à ne rien trouver ou restions nous sur place à regarder nos cheveux pousser ?

Pour moi la solution était choisie d'avance, on y allait, on ratissait le tout, et même si nous ne trouvions rien sur le dit réseaux, faire une descente et ratisser un quartier était toujours une bonne chose. Les magouilles étaient choses courantes dans ces quartiers. Néanmoins, il restait un facteur de risque concernant le fait de trouver une embuscade qui nous attende dans le quartier. Qui sais ? cela était toujours envisageable.

Je demandais sur un ton ôtant tout espoir de refus au NOD se trouvant en face de moi de convoquer le ban et l'arrière ban de toute la marmaille qui restait dans le département, de leur briefer la situation, et de les envoyer sur le terrain. Je m'y rendait moi même, me dégourdir un peu les jambes. Tâter du terrain ne me fera pas de mal.




Je sortait de mon bureau en trombe, j'avais pris quelques vivres essentielles à la missions comme mon téléphone, mon pistolet, mes munitions, mes cigarettes et mon uniforme que je boutonnais en quatrième vitesse sur le trajet. Je me dirigeait vers la salle de briefing, tout ce qu'on avait de disponible au sein de l'immeuble était là.
Ils avaient déjà terminé, voilà ce que j'appelle de l'efficacité. Je prenait la tête du cortège, leur expliquant que si dans cinq minutes ils n'étaient pas rassemblé dans la salle des véhicules, ça allait tonner comme l'éclair divin.
Je me dirigeais moi même vers les véhicules puis informa les chauffeurs ne notre destination, on devait partir vite, passer comme des ombres au sein de la ville, sans que personne ne nous remarquer, sans qu'on sache que nous arrivions, et pour cela rien de mieux que l'effet de surprise procuré par la vitesse.

Je montait dans l'un des camions blindé, rejoignant mes "collègues" déjà présent, et moins d'une minutes plus tard, nous partîmes en direction du chantier...

Quelques minutes pour arriver, nous n'avions pas enclenché de sirènes, trop risqué, mais les routes étaient calmes ce matin, ce qui nous fit gagner un temps considérable.
Nous étions ainsi largué dans un environnement classé hostile, avec comme seul bouclier le flingue qu'on portait à la ceinture. Il fallait travailler avec méthode, précision, et patience, on finira bien par trouver.
Trouver, oui, mais quoi ?

Alors que les NOD s'affairaient à avancer le plus discrètement possible, prêts à tomber sur n'importe quoi, l'un deux se démarquait du groupe.
Quatorze, n'ayant pas été programmé pour l'infiltration, avançait droit comme un I à allure normale si bien qu'il ne tarderait plus à dépasser les NOD en première ligne. Mais son mode de déplacement n'avait pas été sa seule erreur. Toute personne située à moins de 5 mètres de lui put donc entendre distinctement la voix qu'il émettait à chaque fois qu'un nouveau texte s'affichait sur son terminal:


"-Quatooooooorze!," lui cria l'ingénieur qui supervisait son fonctionnement depuis le QG grâce à des caméras et micros incorporés, "passe la lecture du terminal en muet! Et baisse le volume de sortie de tes cordes vocales. Interdiction de rétablir les paramètres par défaut avant qu'un combat éclate.
-Bien compris. Avez vous d'autres directives?
-Oui. Reste derrière les soldats qui sont en première ligne et ne les dépasse que si une confrontation armée éclate ton rôle sera alors de les protéger. Ah et dernière chose: vise pour blesser en priorité. Terminé
-Bien compris. Passage en mode de protection active. Terminé"

Quatorze s'immobilisa une dizaine de secondes, le temps de se reprogrammer, avant de reprendre sa marche, plus lentement.

Quoi que puissent trouver les NOD, le S.O.C. était prêt à protéger ses alliés, dusse-t-il finir à la casse.

Justin, puisqu'il avait donné ce nom a pas mal de personnes depuis quelques temps, n'était pas au courant des mouvements insurgés. Que ce chantier de construction abrite ou non un noyau de la résistance, cela ne changeait rien pour lui. Enfin, il le pensait, avant que qu'un blindé ne décharge des NOD surarmés (enfin des NOD normaux quoi). Pourquoi étaient-ils là ? Aucune idée, mais surement pas pour lui, il ne souvenait pas d'avoir quelque chose de si mal, si on omettait sa naissance et son End-Vice absent.

Voila ce qu'il avait dans la tête, plus ou moins. Pour sa décharge, s'il n'avait pas grand chose dans la tête, c'est en partie parce qu'il n'avait pas grand chose dans le ventre, et ce depuis quelques jours. Mais bon... Il avait bien dormi, dans un endroit confortable (un tas de vieux tapis rongés, dans un vieux bâtiment, vachement bien isolé mine de rien), et sa peau ne l'avait pas dérangé depuis un bout de temps.

.....

Il se réveilla avec l'arrivée du camion. Un peu normal, sa tanière de tapis était située a peu près 10 mètres du camion, sur la gauche, et a l'écart du chantier.

Sa première réaction fut de choper ses affaires (un vieux sac et un Casull avec 11 balles) et de se planquer dans les tapis, en laissant juste une ouverture pour respirer et voir, le plus discrètement possible. Ne tentons pas le diable, comme dirait l'autre.

Visiblement, les NOD en avaient après le chantier. Il pourra passer inaperçu. Il sortit le Casull et se casa dans une vague position de tir avec les replis des tapis.

La poussière, ça fait éternuer. Il éternua fort bruyamment.

"A mes souhaits. Oh, merde.

Il arrêta de respirer un instant, et ne bougea plus.

Aujourd'hui c'est jour de chasse.
Je vérifie une dernière fois mon matériel pendant le trajet, assise entre deux molosses et en face de ce grand type aussi expressif qu'une machine à café. Je penche discrètement la tête pour regarder sous son nez... ouais, il a vraiment un regard de tracteur, immobile, comme une machine.
Je ferais bien de me redresser, et de me tenir tranquille, ça fait pas sérieux comme attitude. Alors j'attends qu'on arrive, droite comme un I entourée de deux menhirs et un réfrigérateur, dans une camionnette blindée... froide. Tellement en contraste avec mon état. Je bouillonne intérieurement. Quand c'est qu'on arrive ?

Ils sont grands mes collègues... j'ai l'air d'une gamine à côté d'eux. Je suis pourtant pas si petite. C'est un peu agaçant.
Forcément, ya pas beaucoup de femme là dedans. Mais c'est pas tout d'avoir des muscles.
Je vais pouvoir faire tout bien comme j'ai appris, et sur des vrais rebelles. Encore mieux que les entrainements. Ça fait combien de temps qu'on n'a pas fait une descente comme celle-là ?

Quelle heure il est ? On est bientôt arrivé ?
Elle roule vite, la camionnette, mais jamais assez. Le temps qu'on arrive, ils auront peut-être déjà tous filé... s'il y a bien eu des insurgés un jour, là où on va. Si ça se trouve y aura rien du tout.

Enfin elle s'arrête. On ouvre les portes arrières, tout le monde descend. Mais où il va celui-là ? On ne devait pas rester groupés ? C'est pas une course, ralenti !
Il marche bizarrement... c'est quoi qu'il a sur lui et qui cause ? Il a une radio dans sa veste ? Bravo pour la discrétion ! Ça doit être un débutant, peut-être même ça première sortie.

Zut ! Je me laisse distraire et me voilà à la traine.
Mais... qu'est-ce que j'ai entendu ? Un éternuement ? Ça venait de l'autre direction, vers ce vieux bâtiment abandonné. Peut-être un de ces rats qui se cache, ou peut-être juste un SDF. Si c'est un rat il ne faudrait pas louper ça. Je fais signe aux autres que je vais voir.

Approchant à pas de loup, arme en main, je tend l'oreille et la bonne vers ce qui m'a semblé être la source du bruit.
Où te cache-tu, petite vermine ? Il n'y a pas grand chose dans cette pièce, à part un tas de vieux tapis. Les yeux braqués sur ce dernier, j'observe, les sens en alerte. Est-ce que ça tremble ? Est-ce que ça respire, là dessous ? Je devrais peut-être donner un coup dedans ou tiré une balle pour lever le gibier. Ou y mettre le feu, tient ! Quelqu'un a un briquet ? Des allumettes ?

Tout le monde à débarqué, nous avançons prudemment dans le quartier.
Par contre, une certaine personne n'a pas compris le but d'une descente discrète !
C'est-à-dire, faire le moins de bruit possible ! Viens ici que je te chope, tu vas en voir de tout les couleurs.

Je m'approchait de lui, mais remarqua bien rapidement, à sa voix grésillante, sa façon de marcher et ses faciès,
que c'était le cyborg de l'opération. On m'avais prévenu à l'avance au département qu'un nouveau prototype d'agent
allait être testé sur le terrain. Mais pourquoi avoir choisi une descente de cet ordre !
Je crois que c'est le département technologique qui va en voir de toute les couleurs quand je vais rentrer ...
Néanmoins, il ne m'a pas l'air bien au point !

Quelque seconde de pause, et il reprend un marche plus lente, et passe les commandes vocale en mode off, c'est déjà ça !.
On reprenait la marche. Tout le monde était sous le qui-vive, les nerfs au bord de l'explosion, l'adrénaline montant
dans l'organisme. Il fallait se calmer, il ne faut pas que je me précipite, je ne dois surtout pas faire d'erreur !
Nos muscles, étirés par l'attente et l'effort que demandait de telles situations, étaient tendus à s'en déchirer,
les sens en ébullitions.

Soudain, un éternuement. Ce fut bref, étouffé et presque inaudible, mais suffisant pour nous indiquer une position.
L'un de nos membre se dirigea vers la source du bruit, je prenais le robot avec moi une poignée d'autres hommes
et nous y allions avec elle. J'ordonnais au autres de fouiller et sécuriser sur léger périmètre autour de ce secteur.
On allait commencer par là !

Arrivée dans la salle, je ne remarqua rien de spécial, juste un amas de tapis oubliés ici depuis des années.
Rongés par l'humidité et souillé par la poussière, leur couleurs avaient viré au gris, et le teint ternis
ne rehaussait pas l'ambiance de fin du monde que procurait l'endroit dans son ensemble.
Tout à sa dernière place, sous la dernière poussière ...

Soudain, une idée me traversa l'esprit, et si au lieu de fouiller de font en comble la pièce,
on faisait faire quelques exercices à notre nouveau gadget ? Tant qu'il est là, autant l'utiliser !
Et quand on peut se faciliter la tâche, on ne vas pas refuser, non ?

-Hum, toi le cyborg, j'ai oublié ton nom. Ha voilà, Quatorze, fait une analyse des signes de vie présent dans cette pièce.

Si tout fonctionnait bien, le lapin qui se terrait ici n'allait pas tarder à sortir de son terrier !

-Hum, toi le cyborg, j'ai oublié ton nom. Ha voilà, Quatorze, fait une analyse des signes de vie présent dans cette pièce.

Obéissant comme un toutou, le cyborg passe donc la pièce au crible. Pas de mouvement à part ceux des NOD, et les respirations audibles sont toutes calmes. Le seul endroit potentiellement suspect est ce tas de tapis.
Le moyen le plus rapide de savoir s'il y a des insurgés, c'est d'aller voir. Mais les risques d'un piège sont grand. Le S.O.C. dégaine donc son arme et s'apprête à tirer.


Le chantier à disparu. Il a mal et sa vue est trouble. Il entend une voix à l'accent hispanique exagéré:
-Aïe aïe aïe, on est mal en point mon bon monsieur. Hey! Ma, il est conscient!
-Vous vouliez un NOD vivant pour vos expériences. Vous en avez un.
-Raaah, yé vous avais démandé oune mort cérébrale. Là il pourrait sé réveiller!
-Ca fait quoi s'il se réveille?
-Vous sériez content vous si vous vous réveilliez avec des bouts de métal partout dans votre corps, et avec oune bistoukette en plastique?
-Roh merde! Pour une fois qu'on a un type blessé à la tête qui est encore vivant, vous allez pas vous plaindre. Vous avez 48 heures pour en faire une machine à tuer. Et soignez moi son visage, on dirait un clodo.
-Okéééé. Mais s'il vient vous en coller oune entre les deux yeux, fodra pas vous plaindre.

Le cyborg titube. Le coup est parti tout seul et la balle a déjà atterri dans le tas de matelas.
Il a mal à la tête et se sent lourd. En plus, il voir vert. Hein, c'est quoi cette merde? Et puis c'était quoi ce flash? De quoi il parle l'autre, bout de métal et bistouk...
"-OH PUTAIN!"
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il a baissé son pantalon. Ouf! Tout est là tout bien comme avant. Mais c'est quoi ces trous qui ressemblent à des ports USB? Et ces trucs en métal qui dépassent? Et pourquoi il voit vert, bordel?

Alors qu'il est en plein questionnement, il entend un mouvement à côté de lui. Deux femmes, plutôt jolies bien qu'un peu jeunes peut être, et quelques mecs. Tous des NOD, donc des potes. Il se rhabille, s'éclaire la gorge et dit:
-Euuuuh. Bonjour. J'ai l'impression d'avoir dormi longtemps. Ici, Sam, de la brigade des forces armées de répression, de la police des pensées. Spécialisé dans les interrogatoires et les expéditions punitives.

Bon, les présentations sont faites. Reste qu'il ne sait ni où il est ni ce qu'il fout avec une vision verte et des visses entre les deux jambes.

Hein ? Que quoi comment qu'est-ce qui se passe, la de suite ? D'où le type un peu raide il est déjà beaucoup moins raide ? Et...

Coup de feu dans la poussière, trou béant dans le tas de tapis, c'est pas passé loin.

Si Justin avait un tantinet soit peu de nerfs en vie, il se serait pissé dessus. La balle n'était pas vraiment passée loin ! Un peu plus, et... a pu Justin ! Il réprima un cri, serra plus fort le Casull dans sa main...

-Euuuuh. Bonjour. J'ai l'impression d'avoir dormi longtemps. Ici, Sam, de la brigade des forces armées de répression, de la police des pensées. Spécialisé dans les interrogatoires et les expéditions punitives.

Gniii... V'la le super-flic qui perd la boule.

Il baisse son froc... Oui, c'est bon, on est tous témoins, tes bijoux de famille sont en... bon état, c'est le moindre des commentaires...

Bon, ben si il peut oublier le pourquoi de sa visite, on va pas se plaindre, hein ? Cause toujours, Don Juan, y'as une charogne qui tient a sa peau dans les parages, laisse tomber la chasse, c'est pas bon pour ton karma.

Elle a bien dit "cyborg" ?

Mais qu'est-ce qu'il fait le débile ?
ah... ah d'accord... mais... mais... c'est interdit !

Les yeux exorbités, je regarde son... et merde ! Oui, je regarde en plus !
Bon en même temps, on voit pas ça tous les jours, cette espèce de boudin fripé qui pendouille au milieu des poils. On dirait une espèce de... une espèce en voix de disparition !!
Normalement, quand quelqu'un déballe ce genre d'animal il faut tiré à vu. Alors j'ai braqué mon arme dans la direction du ptit serpent et de ses œufs. Mais... on ne tire pas sur un collègue. C'est mal. Faut pas le faire.
Mais... mais... qu'est-ce que je fais alors ? Il a pas le droit, faut pas laisser faire ça.

Je jette un regard embêté à notre supérieur, attendant une réaction de sa part.
Colonelle, vous avez vu ce qu'il a fait ? Il mérite au moins... je sais pas mais il mérite ! Mais faites quelque chose !!
C'est ce que j'aimerais lui dire, mais au lieu de ça, je reste bouche bée, silencieuse sous mon masque. Et puis pas besoin de cafter, elle a vu quand même ! hein ?

Ca ne tiendrait qu'à moi, il n'aurait même pas eu le temps de remonter son froc. Il serait déjà à terre à pleurer sur feu ses bijoux de famille.
Au lieu de ça, je reste plantée là à attendre... je ne sais pas quoi d'ailleurs. Putain, il m'a déconcentré avec ces conneries ! Qu'est-ce que je dois faire ? Ah oui, j'avais repéré quelque chose et ça se cache peut-être là, sous les tapis. Et lui, il était sensé s'en occuper. Mais au lieu de ça, il jacasse. Mais qu'est-ce qu'il peut bien avoir à raconter comme conneries ?!
Il a l'air paumé. Qu'est-ce qu'il a ? Il a oublié de prendre ses médicaments ? Qu'est-ce qu'il lui prend à ce demeuré de nous réciter son pedigree ?! C'est pas le moment !