La Foire aux monstres !!!!!

[venant de la piste de danse]
Et comme d'habitude, Lester s'était tout bonnement fait écarter. Le voilà qui était à nouveau seul, livré à lui-même. Mais n'avait-ce pas été l'histoire de sa vie ? Trop bon trop con oui ! Il n'aurait pas dû commencer son petit jeu du « je suis gentil ». De un, ça n'avait servi à rien, et de deux, le mentaliste qu'il était s'était rabaissé. Alors le voilà qui, après un passage éclair au bar avant le discours de Phil, avait pris son quatrième verre de la soirée. En prime, on lui avait mis un bracelet au poignet. Le voilà qui était menotté...

Mais le verre, c'était juste pour la déco, histoire de pas paraître trop paumé. Il commençait à ne plus marcher si droit que ça. Pourtant il avait toujours bien tenu la drogue et l'alcool. Cent ans qu'il avait jeûné, alors forcément. Son corps s'était auto-sevré. N'était-ce pas ce qu'il aurait voulu, dans son ancienne vie ?

Il chemina un moment, se laissant baigner dans cette foule aux odeurs hétéroclites. Son regard s'arrêtait sur les gens enlacés, les groupes de joyeux fêtards. Mais il ne devait pas être triste. Aujourd'hui était sa renaissance.

Alors on entendit les hurlements d'un homme qui haranguait la foule, habillé en compète tenue des années 1880. Lester, puisque plus grand que pas mal de gens, le détailla de loin, bien avant qu'il ne réussisse à comprendre ses paroles. Quand il les comprit, il pâlit.
- Venez mesdames et messieurs les voir, oui, les voir ! Les plus beaux monstres de la science, spécimens ratés. Leurs caryotypes sont tout spécialement modifié pour vous, pour le plus spectaculaire des spectacles ! Venez, venez !
Le sang alcoolisé de Lester ne fit qu'un tour dans ses veines lorsqu'il vit, au bout des chaines que tenaient l'homme, deux personnes qui se regardaient en chien de faïences. Il s'agissait de deux frères jumeaux, et siamois, séparés. Chacun ne disposait que d'une moitié de corps. Et ils vivaient. Artificiellement sans doute, mais leur cerveau était en vie. De leurs yeux humides ils regardaient passer la foule. Les progrès de la technologie permettaient-ils de telles horreur ?

Lester comprit qu'il ne serait pas plus fait pour cette époque que pour celle qu'il avait quitté.

Sans prendre note des conséquences, il se jeta sur l'homme et lui envoya un bon pain dans le menton, tout en laissant libre court à ses ondes mentales. Il aurait aimé le tuer, le foudroyer sur place, lui griller les synapses, mais il ne s'en savait pas capable. Il ne voulait pas devenir un monstre, au sens premier du terme, ni un paria.

- De la part d'un spécimen de labo, un autre raté, petit merdeux !
Et encore, il se contrôlait.

Devant lui, la foule s'était tue et le regardait avec horreur. Lester jeta au sol l'homme qui n'avait pas eu le temps de comprendre, et lui envoya deux coups de pieds (avec les bonnes vieilles rangers de 2040), puis il se paralysa, ne sachant que faire, quelle réaction avoir. Après une seconde de flottement, il jeta son verre d'alcool sur lui, et, l'entendant gémir, afficha un sourire satisfait.

- Enculé de fils de pute ! C'est toi le dégénéré consanguin !
Les mots qui lui venaient étaient légèrement floués par l'alcool.

Et il resta, à côté de sa victime, à jouir du spectacle. Autours de lui, certaines personnes commençaient à faire des paris, d'autres s'insurgeaient. Il ne le savait pas, mais il avait eu de la chance que déjà, plus de la moitié soit aussi enivré que lui-même.

Drew alla où ses pieds l’emmenèrent depuis le bar. Et cet endroit fut la foire au monstre. Mauvais choix. Les monstres n’étaient pas vraiment le grand dada de la jeune femme. Elle regarda autour d’elle et aperçut pas loin un sal type appelant la foule à regarder ces « spécimen raté ». Elle n’aimait pas beaucoup les gens comme lui. D’une part, cette façon de héler la foule, et d’autre part cette histoire de monstre, deux chose qui ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Elle n’avait qu’une envie : étrangler ce type et le donner en pâture aux monstres. Mais elle s’abstint. Elle an avait déjà assez subit ce soir et elle n’avait pas besoins d’ennuis supplémentaires.

Puis, contre toute attente, un type surgit de nulle part et boxa le gardien. Elle voulait tout d’abord le laisser faire, car elle n’avait pas encore reprit le travail, mais finalement elle agit en bonne NOD et s’élança vers les deux hommes.

- Arrêtez immédiatement ! Je suis NOD et je n’hésiterais pas à vous briser le bras si vous faites un geste brusque !

Elle attrapa l’agresseur et lui maintint les bras dans le dos pour l’immobiliser, comme on lui avait apprit. Mais le type était très grand.

Très grand ? Drew se pencha un peu sur le côté afin de voir le visage de l’homme. Lorsqu’elle put le voir, elle lâcha un petit cri de surprise.

- Lester ?

Elle lacha l’homme et le tourna pour lui faire face.

- Oh, Lester ! C’est bien toi ! C’était aussi toi avant ! Tu es là ! J’arrive pas à y croire ! Comme je suis heureuse de te revoir !

Elle le serra dans ses bras. Une joie immense s’était emparée d’elle. En fin de compte elle n’était pas folle, et son premier « amour » (aventure d’un soir en réalité) était bel et bien là, devant elle. Elle s’écarta légèrement et planta son regard dans le sien.

- Lester ! Tu m’as tellement manqué ! Je pensais que t’étais resté en 2040 ! Je… Je… Je…

Elle ne prit pas le temps de finir sa phrase et s’empara de la bouche de Lester. Elle en avait tellement envie depuis leur dernière (et première) rencontre qu’elle ne put s’en empêcher.

Froncements de sourcils.
Incompréhension.
Que veut dire cette histoire d'animaux et d'écailles?
Et la petite fille, elle est enfermée?
Lena aurait du l'aider alors?
Pourquoi la petite fille ne lui a pas dit?
Mais déjà elle part.

Lena se retrouve seule, avec ses chaussures.
Que doit-elle en faire?

Derrière elle, du bruit.
Lena se retourne, regarde.

Des gens qui crient, se tapent dessus.
Violents.
Les gens de la ville sont bêtes et violents, Lena ne doit pas s'en préoccuper.
Mais, il y en a un...
Il est... Gentil?

Lena s'approche.
Ses grands yeux sérieux le fixent.
Elle arrive près de lui et...
Ah. Trop tard.
Une femme de la ville s'est jetée sur lui.
Elle est bizarre.
Elle est violente puis gentille.
Les gens de la ville sont vraiment bizarres...

Tant pis. Lena ne l'aime pas, elle attendra qu'elle parte pour parler à l'étrange monsieur gentil.
En attendant, elle ne le lache pas des yeux.
Quand soudain....

Elle sursaute.
Ses oreilles ont entendu quelque chose.
Colère.
Indignation.
Elle se retourne, et sans réfléchir, jette l'une des chaussures de la petite fille.
Arc de cercle parfait, chute lente et...
Pof.
Pile sur celui qui s'est moqué de sa famille.

Bien fait.

Sourcils froncés, moue boudeuse.
Même si elle se sent un peu bête d'avoir jeter la chaussure de son amie...

Une voix féminine avait bien tenté de l'arrêter, mais sa haine envers cette pourriture qui se prétendait humaine était telle qu'il avait été incapable de l'entendre. Pourtant, peut-être aurait-il reconnu cette voix, ces cheveux rouges, s'il avait eu l'occasion de les voir.
Car il s'agissait simplement de Drew, Drew Connor, la N.O.D, l'hystérique, de cette nuit de tempête.

- Écarte toi ! lui avait-il hurlé tandis qu'il lapidait d'insultes l'homme qui ne pouvait pas se relever, plaqué au sol par toute la furie d'un jeune mentaliste de cent vingt-sept ans.
Puis une main s'était refermée sur son bras. C'était une étreinte chaude et pourtant ferme, pleine de force. Puis deux yeux s'étaient plongés dans les siens, puis il avait vu un visage.

Aussitôt, toute la colère se mua en surprise, puis en une chaleur réconfortante tandis que des lèvres se posaient sur les siennes, sans qu'il n'ait eu le temps d'appréhender. Mais, malgré sa stupéfaction, il se laissa faire de bon gré mal gré, et, conjuguant l'utile à l'agréable, passa ses mains dans son dos, au niveau de ses reins, et l'empoigna fermement par la taille. Une de ses mains avait commencé à descendre en douceur, savourant le contact froid et lisse de sa combinaison en cuir. Cela lui rappela avec joie son ancienne vie, et sa combinaison en vinyle. Ha, le bon vieux temps. Ce bon vieux 2040 !

Ils devaient avoir l'air franchement dingues, à se dévorer sans aucune pudeur, devant une foule horrifiée et un homme gémissant au sol. D'ailleurs, le maître de la foire ne demanda pas son reste et se releva, pantelant, la face rougeaude et le costume maculé de sang. Il s'enfuit, et alla sans doute prévenir de vrais N.O.D compétents, ou un quelconque agent de sécurité. Les ennuis n'allaient pas tarder à leur tomber dessus.

La sensation rassurante d'un autre corps pressé contre le sien le grisait. Drew, sa Drew. Il ne pensait jamais être aussi heureux de retrouver une ancienne compagne d'une nuit, aussi dingue pouvait-elle être. Pourtant ils se ressemblaient, et dans sa situation, il l'était autant qu'elle. Mais ils ne s'en préoccupaient pas, trop calqué sur leurs perceptions sensorielles.

Cent ans sans contact humain, forcément, ça stimule l'appétit. Et l'alcool n'aide pas forcément.

Et une petite fille le regardait, admirative. Il ne pouvait pas la voir. Il n'avait même plus conscience des mouvements de foule autours d'eux. Certains, déjà, s'étaient désintéressés et partaient. D'autres étaient allés prévenir la sécurité.
- Putain, c'est vraiment toi, Drew ? bafouilla-t-il alors.

Drew se laissa avec plaisir étreindre dans les puissant bras de Lester. Cet homme qu’elle attendait depuis si longtemps. Cent putains d’années sans se revoir ! Ca fait monter les envies !

Tous les problèmes, tous les événements de la soirée, tous ceux depuis son arrivé en 2140, puis simplement cette histoire de faille… Tout ça s’effaça d’un coup grâce à ce baisé torride.

De plus, la question de son amant l’amusa. Etait-ce bien elle ?

- Plus que jamais ! fit-elle entre deux baisés.

Et elle s’y remit de plus bel, sans même prêter attention à tous ces gens curieux qui les regardaient faire. Elle en avait strictement rien à foutre de ce qu’ils pouvaient bien penser d’eux. Tout ce qu’elle voulait, c’était savourer ce contacte physique si réconfortant.

Phil arriva en courant dans l'enceinte de la foire, essoufflé par toutes les gesticulations qu'il avait du faire pour arriver à se frayer un chemin dans l'arène remplie à craquer. Encore un problème à la foire, mais qu'est-ce qu'elle avait cette foire pour que tout le monde s'y batte ? Et en y réfléchissant de plus près, Phil remarqua que les meilleures soirées qu'il eut passé furent celle accompagnée d'esclandre ou de bagarre. Un peu de piment ça fait du bien de temps en temps.
Il écarta les gens pour arriver jusqu'à l'endroit où se tenaient les coupables, n'oubliant pas de s'excuser au passage auprès de ses invités, et découvrit les auteurs de cette bagarre.
Il ouvrit grand les yeux et n'en revint pas, une boule lui monta du ventre rapidement et éclata en fou rire. Il était hilare, c'était plus fort que lui, de tous ceux qu'il avait imaginé, Lester n'y figurait aucunement. Il avait prit le mentaliste pour quelqu'un de froid, méthodique mais en aucun cas impulsif.

Ce mec est génial ! pensa-t-il. Il faut qu'on se fasse une virée !

- Lester ! cria-t-il, toujours hilare. Qu'est-ce qui s'est passé ?

La main droite qui cramponnait toujours fermement la croupe de sa jument rousse, Lester paraissait fier. Un sourire vainqueur étirait ses lèvres et sa face était striée d’égratignures dégoulinantes. Négligemment il s’essuya, répandant de longues traînées jusque sur son cou. Il se dit alors que l’action lui avait manqué et qu’il avait adoré faire son compte à cette enflure, que si c’était à refaire il l’aurait refait. Aucune honte, aucun remord ne le tiraillaient. Il avait fait son devoir intime d’homme, de raté de la science.

Alors, toujours en cramponnant Drew, il éclata de rire :
- Il y avait quelqu’un ici qui avait la langue trop bien pendue. Un espèce de bâtard qui pensait avoir cru bon d’étaler devant moi sa connerie et ses produits dont je fais parti.
Fais, faisais ? Il ne le savait plus lui-même, car pour le moment, ni le manque, ni la maladie ne le touchait.
- J’ai pensé que ce serait bon de lui montrer ce que nous, les monstres, pouvions faire. Et c’était sacrément bon ! Bon dieu ! Il faudrait se refaire une tournée, parce que ça vaut le coup ! Ou alors un passage à la Loge, parce que je suis sacrément d’humeur du coup. Ca doit être l’alcool, et le reste. Et puis Drew aussi, qui m’fait de l’effet…
Ben forcément.

Ne lui manquait plus que la petite pastille qui fondait sur la langue.

- Putain, je m’éclate Phil. Je pensais pas que ce serait possible.
Eclat de rire d’un homme un peu trop beurré, puis il fait quelques pas, s’assure qu’il tient encore en équilibre sur ses jambes. Sa trajectoire n’a que légèrement déviée. Un bon score, vraiment.

Phil reçut les information en pleine face, telles des baffes, tout ce que venait de dire Lester était en totale contradiction avec le profil qu'il s'en était fait. Ainsi le mentaliste effacé et timide pouvait être une vraie bombe à retardement, de quoi attiser deux fois plus la curiosité de Mason, trop peu de ses congénères étaient de la sorte, et il désespérait de trouver des gens comme lui, des impulsifs, des personnes se laissant guider par les émotions, ceux qui se foutent de ce que l'on peut penser d'eux. Il applaudit brièvement l'exaltation dont faisait soudainement preuve Lester.

Tu veux t'éclater ? pensa-t-il. Oh, on va s'éclater tous ensemble ! Mais il nous faut tout d'abord un remontant !

- Lester ! appela-t-il, toujours hilare, lui aussi. Puisque je te sens d'attaque, allons donc faire un tour un bar et puisque tu veux aller à la Loge, allons-y ! Il y avait un joli spectacle avant qu'on ne m'appelle pour tout ton foutoir !

Il prit Lester par l'épaule, ce dernier tenant toujours son amie Nod et les emmena vers l'arène.

Sa vue commençait à se faire trouble par moment, il en était désormais à une demi bouteille de scotch et l'alcool lui tapait sérieusement les synapses. Il manquait parfois de tituber, mais il savait tenir droit, depuis le temps qu'il buvait sans retenue devant sa clientèle, il avait apprit à se tenir correctement lorsqu'il le fallait. Les gens pensaient juste qu'il avait bu un verre de trop mais ne se doutait jamais qu'il était en réalité bien plus ivre qu'eux mêmes.

C'était plus fort que lui, l'alcool, la drogue (douce toutefois, même si Phil avait pu gouter tout ce qui se faisait), le sexe, il adorait ce cocktail explosif à travers lequel il voyait le monde d'une manière moins triste que la réalité. Lorsque l'on est dans un tel état, rien ne vous arrête, vous dites tout sans vous soucier de la moindre conséquence, vous osez tout, non, décidément, rien ne vous arrête. Même un poing en plein figure. Vous vous battrez jusqu'à en être K.O. Et c'était cela, que Phil aimait.

Je bois, je fume, je baise avec qui me plait, pensa-t-il. Et je vous emmerde, y a pas mort d'homme, bien au contraire, certains renaissent entre mes mains. Je vous fabrique des mondes dans lesquels vous vous prélassez le temps d'une nuit, avant que je referme ma boîte magique et que je vous laisse dans la morosité de vos vies. C'est pour cela que vous revenez sans cesse.

Alors qu'il finissait de philosopher congratuleusement sur lui même, il se rendit compte qu'il avait justement encore son joint à sa main. Il sortit son briquet tout en marchant avec ses deux nouveaux compagnons de soirée, et l'alluma.
Et tandis qu'ils rejoignaient le bar, il le leur tendit avec un clin d'œil envers Lester.

- Un ticket pour la paradis? demanda-t-i en riant.

Drew fut un peu surprise pas cette arrivé inattendue. Cet homme qui avait rigolé à la vue de Lester. Qui était-il ? Venait-il aussi de 2040 ? La conversation entre les deux hommes avait était si fluide et si amical. Une vieille connaissance de Lester…

Elle fut bien gênée d’être là tout à coup. Elle avait le sentiment d’être de trop. Elle préféra garder le silence face à cet individu, Phil avait dit Lester. Et comme une conne elle se laissa guider par eux. Ne devait-elle pas plutôt les laisser seuls ? Il avait l’air content d’être ensemble, et il y avait une sacrée complicité entre eux qu’elle ne comprenait pas. Elle n’avait pas envie d’être un poids.

- Un ticket pour le paradis ? avait dit l’autre.

Non seulement c’était un peu dur de comprendre de quoi ils parlaient, mais en plus ça devenait assez louche.

Drew se libéra de l’étreinte de Lester et s’écarta un peu.

- Je… Je crois que je devrais vous laisser…

Plus la soirée avançait, plus elle avait envie de rentrer chez elle. En plus, la douleur dans ses doigts sans ongle était de plus en plus insuportable, et elle devait faire un éffort surhumain pour le cacher.

Drew se sentit tout à coup gêné. Il ne fallait pas être une lumière pour sentir cela, et maintenant que Lester ne se pensait plus radioactif, il avait encore moins de raison de l'être. Quoiqu'il en soit, il en fut peiné. D'accord, il avait envie de s'éclater avec Phil, son nouveau « pote », mais Drew incarnait à elle-seule son alter-égo féminin. Une version différente mais du même moule de son mental.

- Attend Drew, part pas sans moi. Tu sais où dormir, tu sais où aller ? Il faut qu'on se serre les coudes ensemble
Il fit deux pas, posa une main sur son épaule, une autre sur son bras, comme s'il allait l'empêcher de partir, amis son étreinte était si légère que la femme, si elle continuait son mouvement, n'aurait même pas été freiné. C'était à elle de choisir, car elle était maître de son destin. Ils n'étaient pas enchaînés l'un à l'autre, après tout. Ce n'était pas parce qu'ils avaient couché ensemble qu'ils étaient la propriété l'un de l'autre. Des idées primitives, surtout dans leur siècle, que l'idée du couple. Un vieux stéréotype rassurant, figure de conte fantaisiste. Rien de plus.

Il n'attendit pas sa réponse : elle choisirait. Point final.
Ensuite, il se retourna à Phil. Il parut perplexe, à l'entente des tickets pour le paradis. Puis son sourire s'illumina ; ses yeux s'étaient plissés, son torse bombé.

- Ha, tu t'en souviens ! J'avais des raison, il y a cent ans. J'étais en manque, j'étais camé comme jamais personne ne pourra l'être. Mais maintenant, je crois que je suis sevré. J'ai toujours plus ou moins voulu m'en défaire. Je ne dois plus y retomber. Je pense être quelqu'un de facilement addictif...
Son novlanguais était assez approximatif, mais qui le remarquerait, alors qu'ils étaient tous pétés ? Ils devaient avoir compris le message principal, le fil conducteur.
- Mais soit ; je me laisse guider. C'est mon anniversaire oui ou merde ? Autant faire ce que jamais je n'ai fais. Pourtant, des excès, j'en ai connu. Renaître pour peut-être crever de plaisir, c'est beau, c'est poétique. Alors allons-y !
Aussitôt dit, il laissa un cri naître du plus profond de ses poumons. Avait-il un jour pensé pouvoir avoir un souffle aussi puissant ? Lui, le chétif mentaliste, l'homme-femme, l'homme-faible ?

*Des tickets pour tous les paradis, tous les ciels. Après tout, n'y en a-t-il pas 7 ?*

[je vous laisse continuer au bar ou où vous voulez
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Drew avait décidé de ne pas suivre les deux hommes. Elle était restée sur place et les avait regardés s’éloigner jusqu’à ce qu’ils disparaissent complètement derrière la foule, comme au début de la soirée. Avaient-ils remarqué qu’elle ne les avait pas suivis ? Sans doute que non. De plus, sont absence serait sans doute regrettée par personne.

Elle n’était qu’une jeune pré-adulte de 120 ans, amante d’un soir pour l’un, parfaite inconnue pour l’autre. Tendis qu’eux deux semblaient être des amis de longue date. Ils n’avaient probablement pas envie de sa compagnie, elle ne serait qu’un fardeau. Lester avait sûrement fait semblant de vouloir qu’elle reste, juste pour être gentil, mais au plus profond de lui il voulait qu’elle s’en aille et qu’elle les laisse ensemble tous les deux.

La jeune femme tremblait de tout son corps. Elle fut soudain prise d’une grande tristesse. Elle se rendait enfin compte qu’elle était seule dans l’immensité de cette ville. Elle n’avait que Lester qui, en réalité, n’en avait sans doute rien à foutre d’elle. Elle n’était qu’un bon – ou mauvais – coup, qu’il oubliera vite fait. Pour le reste, elle n’avait plus de famille, plus d’amis, même plus de chat…

Ensuite, cette tristesse se mua en rage. De quel droit ce Phil était-il venu les interrompre elle et Lester ? Il s’était imposé comme si de rien était pendant ce doux moment qu’elle passait avec son ancien amant.

Elle serra les points si fort qu’un troisième ongle se détacha, mais elle ni prêta pas attention. Elle hésita un moment à aller dévoiler sa pensé à ce voleur. Mais en fin de compte, elle tourna les talons, bousculant quelques gueux en passant et leur renversant le verre.

C’est ainsi que Drew quitta la fête, bien en colère. Elle ne se rendit pas tout de suite compte qu’en fait elle n’avait aucune idée de comment rentrer chez elle. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle s’était retrouvé à cette soirée. Alors elle marcha un long moment la tête pleine de pensés attristantes …

Sujet: Re: La Foire aux monstres !!!!! Ven 4 Mar 2011 - 23:43

Mesdames et Messieurs, le tirage de la Tombola commence !

Pour tous ceux qui veulent y assister pour un dernier gros bordel collectif afin la fermeture de l'event, c'est par là !

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