"tréglocumox tripholphéne"

Sujet: "tréglocumox tripholphéne" Ven 28 Jan 2011 - 22:23

La ville se dresse désormais comme un colosse d'acier et de verre, imposante, immuable, et à travers ses veines circulent d'étranges véhicules qui n'hésitent plus à emprunter la voie des airs...
Tout a tant changé...
Cette technologie volante, ces rues à l'aspect étranges, ces passerelles au dessus d'un vide d'une centaine de mètre reliant des étages à d'autres entre immeubles.... J'en ai le vertige rien qu'à pencher ma tête pour observer en l'air et manque de basculer en arrière. C'est... Complétement démesuré ! Jamais je n'aurais pu imaginer ni même rêver tel changement...

Cents années, c'est brutal.

Je me demande si d'autres sont passés dans cet étrange phénomène temporel.
Mais bon, ce n'est pas comme si mon réseau de connaissance dans le vieux Novlangue, aussi riche soit il, m'offrirait la possibilité de trouver un de mes... "Amis" ici... Cent ans, c'est une distance dont bien peu de gens peuvent s'offrir le voyage. Je suis donc encore davantage seul qu'avant.
Ma monnaie a elle encore cours, ici ? Les médicaments que je prend sont ils encore utilisés et vendus ? Où vais-je vivre, dormir et manger ?

Il me faut toutes ces informations. Mais d'abord, il me faut de l'argent.

La banque possède un aspect étrange. J'ai attendu une trentaine de minute avant que quelqu'un se décide à me prendre en charge. On m'annonça poliment que mon compte avait été vidé il y a une cinquantaine d'année par quelqu'un dont on ignorait le nom, et que la banque s'en foutait probablement parce que j'étais judiciairement mort. C'est fâcheux.
J'ai gueulé, tempêté et finalement je fus jeté dehors par deux gorilles qui prirent le soin de me tirer dessus à l'aide d'un étrange appareil avant d'user de leurs bras. Je sentis des fourmillement électriques dans mes extrémités durant des heures...
La bonne nouvelle, c'est que mon argent marche encore ! La mauvaise, c'est qu'il me reste de l'argent en poche. Suffisamment pour vivre un petit mois.
Il va falloir que je bosse... Et que je prouve au gouvernement que je ne suis pas mort pour retrouver des papiers : les anciens sont dans mon appartement, à cents ans de distance, dans la poche d'un de mes pantalon que j'avais mis à sécher. Il doit être sec, maintenant j'imagine.

Le plus urgent ? Les médicaments...

Les gens de la pharmacie ont refusés de me vendre la substance. Déclarée illégal il y a une vingtaine d'année, c'est bien ma chance... Il ne reste donc plus que le marché noir comme option.

Si la logique Novlanguienne existe encore, et il y a peu de chance que quelque chose d'aussi ancré dans les mentalités disparaisse, même en cents ans, les rebelles sont toujours en bas, et les petits princes sont en haut. Ça peut paraitre réducteur, mais c'est logique en y réfléchissant. Les égouts, donc.

J'ai mis un paquet de temps à trouver une bouche d'égout. J'ai fait levier avec mes bras et je l'ai déplacé dans un atroce bruit de raclement avant de m'y engouffrer. Vu le bruit, la moitié du voisinage est au courant qu'un de leurs concitoyen gambade sous leurs pieds.
Je m'y suis baladé pendant des heures. Pas une pilule ni un renseignement valable à se mettre sous la dent. Une âme charitable m'a indiqué les bas-fond.

Les bas-fond, qui n'ont presque pas changés de place depuis il y a cent ans.
Pour un peu, je pourrais m'y retrouver.

Le marché noir. C'est ce qui me fallait. J'arpente les stands et je questionnes les vendeur.
« Vous auriez du tréglocumox tripholphéne ? C'est un médicament illégal contre les problémes nerveux. »
Le vieillard questionné secoua la tête, et répondit entre ses dents :
« Gladic. »
J'ai cligné des yeux, incrédule et pas sûr d'avoir saisi sa réponse.
« Pardon ?
- Monsieur Gladic. Il aura peut être ce trégulo...Ce truc que vous cherchez.
- Je ne le... Connais pas... Mais merci, je vais essayer de le trouver. »

Et voila, il faut encore que je me balade en espérant trouver cette personne. Si j'effectue le bilan de ma journée, il n'y figure que de la marche et des échecs...... J'espère y ajouter au moins un succès en fin de liste.

Bordel, faites qu'il ait ces foutus médicaments... C'est impossible qu'ils ne soient plus produits !

Après qu'un passant m'ait indiqué la demeure de ce... Gladic, j'ai vite déchanté. C'est un gros ponte, apparemment. Peu de chances que j'obtienne quoi que ce soit de lui, mais tentons quand même.

Je me suis approché des gorilles, et j'ai poliment sollicité une "audience". De toute manière, qu'est ce qui pourrait m'arriver de pire que faire un bond dans le futur et perdre mon argent et mes papiers d'identité ?

Et tout en attendant... J'ai l'impression d'être le pigeon de service. Encore une fois.

Sujet: Re: "tréglocumox tripholphéne" Ven 28 Jan 2011 - 23:22

Zoltan bailla bruyamment derrière son bureau de bois verni maquillé de somptueuses dorrures que tous présumaient véritables mais qui n'était que contrefaçon. Un tel bureau, un tel chef d'oeuvre aurait désormais eu toute sa place au fin fond d'un coffre fort. S'il avait était véritable, jamais il n'aurait osé l'installer dans les locaux des Entrepots "Fields and Sons" qui servait de couverture à ses activités depuis un peu moins d'une dizaine d'années.

La première fois qu'il était arrivé, il avait pensé que cette ancienne manufacture aurait pû être un endroit où se poser pour un temps mais au final, c'était devenu son petit chez soi, fief de ses activités illicites, où à l'abri des regards, ils octroyait le plaisir à ceux dont le compte en banque le permettait, bien entendu ...

Il y avait de tout parmi ses clients mais en général, on trouvait au cours des soirées orgiaques qu'il organisait les Fils et Filles de bonne famille qui venaient passer un moment dans les bas fonds ... Cela semblait très à la mode ... et cela était une bénédiction pour le chiffre d'affaire de Zoltan qui avait pû continuer à investir en secret sur des projets d'avenir ... notamment dans l'armement...

Ce jour là, il venait de passer en revue les différentes affaires courantes, une esclave entre ses cuisses qui s'occupait de sa virilité naissante quand un homme au look étrange se présenta devant les portes de son "institution". Il l'observa grâce à son réseau de caméra et l'étudia un bon moment avant de taper sur l'interphone pour entrer en communication avec ses hommes de main :

"Sergei, Miroslav ... Laissez entrez ce Monsieur ... et ... escortez le jusqu'à mon bureau"

Il vit alors les deux colosses ouvrir la porte, laissant à l'homme, un client hypothétique peut être, entrer à l'intérieur des entrepôts ...

Sujet: Re: "tréglocumox tripholphéne" Lun 31 Jan 2011 - 21:11

Les gorilles me fixent, et j'attend en ruminant.
C'est curieux, il semblerait que le voyage temporel m'ait affecté : je ne parviens pas à former des pensées tenant la route... Comme... Si mes pensées mourraient avant même de finir leurs croissances. J'espère que c'est temporaire.

J'ai attendu quelques minutes avant qu'enfin, un des gorilles porte ses doigts à son écouteur. Il hochait ostensiblement la tête...
Les portes se sont ouvertes, par la grande main calleuse d'un des géants qui la gardait. Et moi, j'avance.

J'imagine que ce petit frisson qui remonte le long de mon échine est un fœtus de peur. Ou peut être d'excitation ?...

C'est luxueux à l'intérieur. Un luxe que bien peu de gens peuvent se vanter d'avoir aperçu, ne serait-ce qu'une fois dans leurs vies. Le genre de luxe qui pourrit l'intérieur des gens...
Et, finalement, un bureau avec un gars au physique de jeune premier assis derrière. Pas le genre de type à se lancer dans ce genre de... D'activités lucrative ?

« Je ne vais pas rester longtemps.... »

J'ai tiré une chaise, et me suis assis en face de lui...

« J'irais droit au but, j'ai besoin d'un médicament qui n'est plus vendu. Du tréglocumox tripholphéne. »

Mes doigts tapotérent sur la table...
« Si je ne me trompe pas, vous vendez certaines choses qui ne sont pas en libre circulation, et j'espérais que, peut être...... »

Zoltan, prêt à se vider dans la bouche de son esclave se mit à exploser de rire alors que l'individu à l'air hagard ... visiblement un autre de ces junkie vint lui demander l'une de ces drogues ...

"Du tréglocumox tripholphéne !! HA HA HA !! Où as tu passé les 20 dernières années, mon petit gars ? Dans une grotte ou quoi ?"

D'un revers de la main, il repoussa l'esclave avant de se rajuster et ouvrir le tirroir de son bureau. Il en sortit une malette de cuir qu'il ouvrit devant les yeux de l'homme avant de la retourner pour lui laisser découvrir son contenu. Dans cette malette, Zoltan conservait ses échantillons, rangés par ordre alphabétique à raison d'une pillule par emplacement. Sur deux dizaines de centimètres étaient inventoriées des centaines de pillules, des jaunes, des bleues, certaines enrobées, d'autres à dissoudre. Certaines semblaient renfermer un liquide incolore sous l'enrobage de plastique fin.
Prenant l'une des pillules, il lui proposa :

"J'ai du Zexopran 4000 ! Ca, mon pote, c'est du relaxant de champion, réservé aux Automates ! Du pûr !" reposant la pillule avant d'en prendre une autre, une petite pillule ronde, jaune à pois rouge :

"Ca, c'est du Meridol V-4 ... Un comprimé et te voila au pays de Mickey pendant trois à quatre jours ! Un bon retour sur Investissement, crois moi !"

Enfin, il attrapa entre ses doigts une petite fiole de produit rouge sang :

"Du Jet Steam ... Ca ! C'est super pour aider au rejet de certains implants ... Sinon, paraît que ça peut te griller le cerveau, enfin, moi ce que j'en dis ... c'est qu'il vaut mieux carrément ne pas en avoir !"

Il fit retomber la fiole dans la malette avant de lui glisser :

"Du tréglocumox tripholphéne, compte pas en trouver ... mais je te propose ce stock là ! Qu'en dis tu ?"

Je sais ce qu'il se passe sous le bureau, mais à vrai dire, je n'en ai rien à carrer. Juste là pour ce médicament...

« Dans une grotte ? Non. En fait, pour être franc, j'ai fait un petit voyage... D'une petite dizaine de décennie. Pas de quoi paniquer, donc. »

Il me jauge et me juge, avant de déployer l'artillerie chimique lourde. Des pilules. Des tas et des tas de pilule. Mais pas le médicament. J'ai avancé ma chaise et tendu le cou pour regarder ce stock qui, bien qu'impressionnant, ne semblait pas contenir ce que je cherchais.
Une des drogues retient tout de même mon attention.

« Le jet. Je connais... Cela s'inhale, je crois... Ça vous rend dépendant et le seul moyen de s'en débarrasser est d'utiliser un médicament qui fait cesser toute production d'endorphine. Un peu comme ces implants... Parce que c'est comme ca qu'ils fonctionnent, ces foutus implants, pas vrai ? C'est surement pour ca que le Jet aide au rejet des implants... Mais comme toute drogue, c'est à double tranchant. »

Aucun intérêt. Il ne possède pas ce que je cherche et ne compte pas s'en procurer. Autant dire que je suis venu pour rien...

« Je suis déçu. Si vous êtes aussi bon que les gens le prétendent, alors c'est que ce médicament n'existe réellement plus du tout, et que je vais devoir.... »

Ma phrase meurt prématurément dans ma gorge, s'enroulant sur elle même dans un spasme d'agonie. Je vais devoir vivre sans. Sans ce médicament...
Autant dire que je vais souffrir un max.

« ... »

Je me contient, moi et toutes mes émotions qui me noient. Depuis mon voyage, il semble que toute trace de mon implant soit effacée. J'ai désormais toutes mes sensations, toutes mes émotions... C'est difficile à vivre, mais ca ne me tuera pas. Non. C'est probablement cette maladie qui me tuera avant de toute manière.

« Je... Je vous remercie. Je vous remercie de m'avoir accordé du temps. Je ne compte pas me droguer et vous ne possédez pas ce que je recherche. Aucune importance finalement... »

Zoltan, toujours confortablement installé dans son fauteuil, se met à tiquer à la phrase :

« Dans une grotte ? Non. En fait, pour être franc, j'ai fait un petit voyage... D'une petite dizaine de décennie. Pas de quoi paniquer, donc. »

Il comprit aussitôt pourquoi ce gars là souhaitait acquérir un de ces drogues "old school". A vrai dire, ses clients habituels ne connaissaient en règle générale pas ce genre de médicaments. Pour tout avouer, la moitié de sa clientèle ne se souvenait même pas de leur nom ... Ces foutus cachets leur grillaient le cerveau petit à petit. S'ils savaient que lui même, n'en avait jamais consommé la moindre dose ...
Alors que ce dernier se lançait dans son petit speach, Zoltan le considéra de haut en bas et alors qu'il état prêt à partir, le traffiquant l'appela :

"J'ai dit que tu ne devais pas songer à te procurer du tréglocumox tripholphéne ... Cependant, il y en existe encore ..."

Il fit une pause avant de reprendre :

"S'en octroyer est juste un petit peut plus difficile que la majorité des doses que je procure à ma clientèle ..."

Sans lui avouer que lui aussi avait été aspiré par une faille l'ayant envoyé dans le futur, il y a une dizaine d'années, il lui lança :

"Je ne dispose pas de ce que tu recherche mais je connais quelqu'un qui pourrait en avoir. Laisse moi une heure ou deux. Tu peux profiter du complexe si tu le désires ... Je t'invite ... Après tout, il faut bien que quelqu'un te souhaite la bienvenue en ce "nouveau monde" !"

Il claqua des doigts et deux ravissantes jeunes femmes, l'une blonde, l'autre brune firent leur entrée dans la large pièce. L'une arborait une robe échancrée, l'autre un décolté plongeant. Il attrapa la brune au passage alors qu'il indiquait à la blonde de rejoindre Krebs.

"Profites donc, l'ami ... Sue va te faire la visite du palace pendant que je compile les informations !"

Il en possède. Ça arrange mes affaires, je dois bien l'avouer. Vivre sans est quelque chose que j'ai du mal à appréhender. Par contre, un autre soucis se pose. Le paiement se fera avec ce qui me reste. Pour me nourrir et me loger, je vais probablement avoir un peu de mal. Peu importe, cela passe après ce médicament.

Une heure ou deux ?

Je vais devoir refuser, malgré que cette proposition soit tentante. J'ai encore des choses à mettre en ordre dans ma vie, et je n'ai pas deux heures devant moi.

C'est faux, mais je me sens mal à l'aise ici. Ça sent beaucoup trop l'argent pour quelqu'un comme moi... Et rien que la nouvelle que ce médicament soit encore trouvable me remet un peu d'aplomb.

Je vous laisse bien plus de temps pour faire ce que vous souhaitez faire. Je vous laisse une journée complète; Nous pourrions nous retrouver dans les rues de Novlangue demain et conclure le deal. Vous pouvez même amener autant de gorille que vous le voulez si cela vous chante, c'est juste que... Ce lieu me met un peu mal à l'aise.

Voila, j'avoue. Je confesse !

Que diriez vous du centre de loisir, demain à 14h ? S'il existe encore, bien entendu. Il faut encore que je retrouve mes repères dans cette nouvelle ville, mais il semblerait que beaucoup de choses soient restés dans l'état...

Je me suis levé et dirigé vers la sortie, sobrement.

En tout cas, il semble que la population de Novlangue ait raison. Vous êtes efficace.

Je me suis approché de la porte, et je suis sorti, mains dans les poches.

A demain.

« Monsieur Zoltan Gladic

Tout d'abord, j'aimerais m'excuser du "lapin" que je vous ai malencontreusement posé. En effet, il s'est avéré que mon saut dans le temps m'empêche tout retrait bancaire et donc, l'impossibilité de régler l'éventuelle facture relatives aux médicaments.

Je vais donc vivre sans en attendant de nouveaux versements futurs, qui, je l'espère, me permettront de reprendre une vie normale ( ce qui, pour vous, équivaut à de l'argent car j'ai l'intention de vous acheter de ce médicament dés que je posséderais les fonds nécessaires )

En prévision de futurs échanges, aussi bien commercial qu'éventuellement politique, je vous transmet si-jointe mon adresse et le numéro de portable qui l'accompagne.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations etc etc etc... »

-Krebs.

**Contenu sponsorisé**