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 Un paradis perdu [Tous les ressacs]

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Les Ressacs
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Meriel
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MessageSujet: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeMer 26 Nov 2014 - 22:34

[Je reviens d'une excursion aux portes de la ville, après avoir assisté au carnage d'innocents]

J'entends des cris, les entends à nouveau. J'entends des pas, des pas qui s'approchent ou qui sont déjà sur moi. Je deviens folle, folie passagère qui me ramène à mon passé.

Un laboratoire et des gens autour de moi, une vie qui s'étiole et des voix qui me cernent. Ils cherchent à me tuer, je ne leur sers plus à rien. Je les ai entendus classer ma vie en deux mots bien distincts. "Au rebut" disaient-il, au rebut j'ai compris juste avant d'être emportée, juste avant de n'être plus rien. J'ai peur ! J'ai peur que ce soit eux, qui reviennent, qui me retrouvent. J'ai peur qu'ils ne m'aient vue. Où étaient-ils quand je les ai surpris, étaient-ils tout près ou bien fort éloignés ?

Mon coeur bat à se rompre, je ne sais plus penser.

Seules mes jambes continuent à me porter plus loin, seules mes mains savent encore reconnaître un chemin que je trace d'instinct. La forêt me protège, les arbres au tronc si large me dissimulent et leur tendent des pièges. Les herbes s'enroulent sous mes pas, sur le sol foulé la végétation reprend ses droits.

Elle me trace la voie.

Et puis je l'entends la source qui m'appelle, comme la mère cherche un enfant qui se serait trop éloigné. Mes mains ne me servent plus à rien, seul mon instinct suffit pour me guider. L'herbe mouillée annonce le renouveau, les arbres se font fins comme pour monter plus haut, oui je suis bien sur le chemin.

Je ne peux plus attendre, l'appel est impérieux, mes mains dénouent l'étole qui recouvre mon corps, ce suaire donné avant de me jeter. Qu'attendais je de plus...

Derrière moi je le laisse, il glisse sur le sol. Une peau que je tombe, ma mue a commencé. Je me présente nue. Je l'imagine étale, aucun souffle de vent pour l'agiter. Le lac est devant moi, il me veut dans ses bras.

Mon désir est immense, ma hâte se comprend. Je tarde trop à retrouver ma génitrice, celle qui m'a portée, bercée et caressée. L'eau vient lécher mes pieds, elle part et puis revient. L'appel est explicite, je ne me dérobe pas.

J'avance. Un pas. Deux pas. Mes orteils s'enfoncent dans le sable, derrière moi mes pas sont déjà recouverts. L'eau se referme sur moi, je me complais en elle. Elle m'attire, je viens, j'arrive.

Je plonge, mon corps entier s'immerge. Je nage, coule, touche le fond, reviens à la surface. Je danse un ballet aquatique, nous ne faisons plus qu'un. Je tourbillonne, m'ébroue, saute de joie. Le temps s'est arrêté, oui c'est bien ici chez moi.


Dernière édition par Meriel le Ven 12 Déc 2014 - 21:21, édité 2 fois
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Jack Black
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeVen 28 Nov 2014 - 15:40

Jack a marché, traversé la nuit la nuit les ombres, sont domaine
C’est là qu’il retourne
D’où il vient
Où vont les oiseaux de mauvais augures
Il va
Il quitte cette ville pourrissante
Il laisse la place aux morts vivants
Mais, il reviendra quand l’air sera sain, quand ça lui prendra
Comme l’envie est capricieuse
Jack est partie
Il suit les pistes et dresse le nez pour humer le gibier, une proie
Quelque chose à se mettre sous la dent
Quelque chose qui frétille
Quelque chose qui s’agite dans l’eau
Là, à quelques pas de lui
Qui semble aimer l’eau comme lui aime les ombres
Et les petits oiseaux qu’il joue à écraser dans le creux de sa main
Son péché mignon
Crack

Il observe sa proie dans l’ombre
Caché ? Non, jack ne se cache jamais
Pourquoi le ferait-il ?
Il faudrait avoir peur
Et Jack n’a jamais peur

Sa proie ?
C’est pas sûr, elle lui ressemble mais il ne la connait pas
Pas encore
Alors, il sort de l’ombre
Avance un pas, deux et cetera
Et puis s’arrête au bord de l’eau et reste droit planté sur ses jambes.

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Meriel
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeVen 28 Nov 2014 - 22:24

J'aurais aimé le voir, ce lac qui m'a guéri. J'aurais aimé lui dire combien je l'aime, tout ce que je lui dois. J'oublie qu'il ne s'agit que de nature morte, que de pensées il n'a pas. Pour moi il revêt toutes les fonctions vitales. Il est mon coeur, il est le sang qui coule dans mes veines, il est ma peau qu'il couvre de douceur, les poumons qui m'aident à respirer. Sans lui je serais à jamais perdue.

Je lui dois tout, même la vie. Je lui dois mon envie de vivre. Je lui dois mes nuits calines, mes rêves et mes envies. Je lui dois plus que tout, je lui dois mes plus grands plaisirs.

Sans cette eau salvatrice, que serais je maintenant. Un corps flottant dans des canaux pourris, aux portes d'une ville qui ne m'a pas aimée. Sous un pont je serais, ou bien coincée dans les égouts, si l'eau ne m'avait pas portée, pas amenée vers lui.

Ses mains sont allés me cueillir jusque dans l'antre aux loups. Lentement, inexorablement, j'ai glissé sur son dos, de canaux en ruisseaux, jusqu'à me déverser dans son eau cristalline.

Je me nourris de peu, de fruits et de racines, et surtout de son eau. Je fusionne en elle, elle est moi et je suis elle.

Je me sers d'elle comme d'un lit, j'y dors, j'y rêve, et sur ce rocher je me sèche par la seule présence du soleil levant. C'est ma maison. Mon lieu de vie, mon antre, et personne jamais ne vient ici.

J'ai cessé de nager, je me contente de glisser sur le dos savourant ces moments de grâce. Je n'y prend pas garde jusqu'à ce que le froid s'imprègne dans mon corps, jusqu'à ce que je perde le fil de mes pensées. Il ne s' agit pas de l'hiver.

Un nuage passe t-il au dessus de ma tête, est ce cela qui fige l'eau ? Pourquoi alors ce mal être qui m'assaille ? Non la pluie est source de bonheur, cette eau nous vient directement des cieux, elle n'est pas cause du malaise.

Je me sens piégée moi qui n'y voit rien, quel est ce danger qui m'entoure. D'où vient-il, qui est-il. Dois je faire face ou bien m'enfuir ?

Les questions défilent l'une après l'autre, aucune réponse ne survient. Je ne peux pourtant rester éternellement à grelotter ainsi. Je sors de l'eau. Sur mon île je me refugie, sur ce rocher où je m'installe je me décide à lancer un appel qui j'espère sera sans réponse.

- y a t-il quelqu'un !

Aussitôt ma phrase prononcée je ravale les mots, en m'apercevant que dehors il fait encore plus froid. Ce n'est pas un homme qui est là, non c'est la mort qui vient. Je cherche à percer la nuit autour. C'est la source qui la première m'alerte. De petites vagues viennent battre mes jambes, elle se rétracte. Elle aussi fuit. Elle m'ordonne de rester sur mon perchoir, d'attendre et de prier...

Je ne me rends pas compte combien je m'offre ainsi vêtue, et quelle proie facile je suis. Je ne me rends pas compte que sur mon rocher, je fais figure de monstre mythique, d'une sirène ayant perdue sa queue.

Je ne me rend pas compte que le rocher est à quelques pas seulement du bord....
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeVen 12 Déc 2014 - 14:19

La piste l'avait mené jusqu'à... une vaste étendue d'eau qui mouille le poil. Felisque s'arrêta en feulant, et avança prudemment. Les astres nocturnes éclairaient faiblement son pelage noir zébré d'or. Il huma de nouveau l'air, perplexe : il n'était pas seul en ces lieux.
Plus loin sur le côté, il aperçut une silhouette debout : un bipède. Et sur une pierre émergeant de l'eau, une autre bipède. Aucun des deux ne semblait l'avoir aperçu ; le félanthrope s'approcha à pas lents et mesurés, se tapissant dans l'herbe autant qu'il le pouvait. Las ! Tout entier à fixer l'une et l'autre silhouette, Feilsque ne se rendit pas compte de la présence de la branche sèche. Pas avant que sa main droite ne l'écrase dans un craquement sec.
*Crac !*

- Mraaaôôôw !
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeSam 13 Déc 2014 - 16:34

Le silence... Tout autour de moi le silence et rien pour me rassurer. Mon appel reste sans réponse et pourtant je n'ai pas rêvée. Il y a bien quelque chose qui me fait face et me contemple, se délectant de mon désarroi, attendant une proie trop facile à cueillir.

Ce quelque chose me fait frémir car il ne porte pas de nom. Entre un animal sauvage qui m'aurait choisie pour festoyer et quelqu'un du village qui aurait aussi peur que moi, le pannel est large et le champ des possibles trop effrayant à explorer. Est ce seulement vivant...

Je prie pour que cet être qui glace l'air respire tout comme moi, avec un coeur qui bat pour faire croire à un semblant d'humanité. Je lui cache mon angoisse et la laisse s'infiltrer dans tout mon corps, qu'elle se dissolve dans mes veines, se noie dans mon sang. Mais la panique me submerge, mon coeur s'affole sans réchauffer et je grelotte.

Ma peau perd sa douceur, elle devient rêche, elle se craquelle. Mes mains, mes pieds, mon ventre et mes seins, même mon dos me brûle, je dois me décider. Je me force à ne pas enserrer mon corps avec mes bras, à ne pas montrer à celui qui me regarde que je suis piégée sur cette ile et que j'ai peur...

Soudain mon attention se porte sur le côté. Je sursaute, tourne la tête, réflexe idiot puisque je ne vois pas. Mais à côté, à quelques mètres, l'intrus est là ! Mon coeur s'emballe, je ne retiens plus rien.

II y a ce feulement qui vrille l'air, il y a cette odeur de sang séché. Alors je plonge, désespérée je plonge. Mon corps se transforme en glaçon car l'eau me cingle, elle me rejette. Je ne comprends pas j'insiste. Je la coupe, je la lacère, l'oblige à m'accepter, elle gémit et je pleure avec elle.

Mes yeux, mes yeux qui ne me servent à rien, se noient les premiers de douleur, nous mélangeons nos peines. L'eau emporte les larmes qui m'étouffe, moi je l'avale jusque dans mes poumons. Jusqu'à suffoquer, jusqu'à vouloir crier, jusqu'à tout refuser.

Le lac n'est plus mon berceau, il ne me connaît plus, j'explose tout m'est égal et je le laisse m'emporter sur ses rivages. Un bois mort qui ne respire plus. Un poisson qui s'est retourné et qui s'échoue sur le sable car la mer m'a rejetée..

L'eau s'écoule de ma bouche dans une longue agonie, je me relève je ne veux pas mourir. Toute l'eau je rejette, d'elle je me sépare, et je m'extirpe de ses fonds. Je veux vivre encore vivre, malgré elle, malgré tout.

Des bottes de cuir sous mes doigts... Dans le sable, à même l'eau, des bottes barrent le passage. Je retire ma main aussitôt et me recroqueville. Assise devant cet être j'accepte ma défaite. Mes bras ne cherchent plus à le cacher, que je suis désemparée. Ils s'enroulent autour de moi, faibles barrages à la cruauté du monde. Je baisse la tête et me souviens du jour où je me suis réveillée ici. A ce même endroit je me tenais et la vie me souriait..
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 10:44

- Mrrrou ?
Felisque est perplexe... Les bipèdes sont étranges. Pourquoi se jeter dans toute cette eau qui mouille ? Et puis, pourquoi l'ignorer, comme s'il n'était pas visible, lui, Felisque ? Certes, il sait se faire discret, furtif, quand il le faut. Mais depuis que cette branche a craqué sous ses pas, à quoi cela sert-il de se cacher ? Ce bipède n'a pas pu ne pas le voir !
Ah ! Le bipède émerge. À le voir gigoter en tout sens, on dirait un poisson hors de sa rivière. Va-t-il s'étouffer ? Felisque se rapproche lentement, à quatre pattes, intrigué. Deux silhouettes de bipèdes : une debout, au pied de laquelle la seconde vient de se ramasser sur elle-même. Sans avoir l'air prête à bondir pour autant.
Lentement, le félanthrope se retrouve près des bipèdes. Il regarde tour à tour chaque silhouette, les sentant prudemment. Leurs phéromones parlent pour elles : celle qui se tient debout est un mâle, comme lui ; celle qui est à terre est une femelle. Felisque ressent sa nervosité, sa peur ; il pourrait presque la toucher des griffes. La femelle a tout d'une proie, et pourtant...
Quelque chose, dans son esprit, résonne. Des sons de voix, des images de visages... Il se souvient avoir été naguère aussi perdu et terrorisé que cette bipède. Il se souvient que d'autres bipèdes, des femelles, l'avait aidé. Mû par son instinct, Felisque fait ce que tout chat ferait en voyant un chaton trempé et terrorisé : il commence à lui faire sa toilette en lui léchant le bras. De forts ronronnements, faits pour rassurer la jeune minette, se font bientôt entendre sur le rivage lacustre.
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeMer 17 Déc 2014 - 22:42

Pas un geste, pas un mot, aucune indication bonne ou mauvaise que le lent cheminement de mes pensées pour essayer de comprendre ce qui s'est mis en travers de ma lente agonie. A tel point qu'il me vient à douter d'avoir senti du cuir sous mes doigts, d'avoir humé un air différent. Mon cerveau travaille plus que de raison, cherchant milles hypothèses, les détruisant aussitôt échafaudées. Mon corps reste recroquevillé dans l'attente d'une réaction qui ne vient pas.

Lentement je cherche à me dénouer, effrayée mais consciente que ce répit donné peut être ma chance de fuir vers un ailleurs que je ne conçois pas. Je suis perdue, désespérée, et telle la feuille tombée de l'arbre je reste posée dans une position figée, n'ayant d'autres volontés que de rester ici.

J'entends l'eau dans mon dos qui vrombit de colère, qui me parle à nouveau, me demande de partir, de quitter ces lieux où je ne suis plus invitée. Et je ne peux que pleurer les dernières larmes de mon corps, l'insolence de mon ignorance, les derniers vestiges de mon innocence.

Enfin je me décide à déplier les bras, à m'ouvrir à nouveau au monde autour de moi. Je découvre des sons, des bruits de pas qui s'approchent, un pas lourd, hésitant. Mon attention me bloque dans toute autre sensation. Je perçois toutefois un mouvement contre moi, ni brutal, ni sauvage, un simple vide comblé, quelqu'un qui se penche sur moi.

Je ne fuis pas, non, je ne fuis plus. Mes pas seraient trop petits, ma course trop lente, que ferais je d'autre que de gagner du temps, que de souffrir plus longtemps. Alors je le laisse finir son approche. Je le sens qui s'interroge, m'examine, je me reconnais à nouveau cobaye, une étude de cas. Suis je donc si différente du reste du monde. Les êtres autour n'ont-ils pas comme moi une bouche pour parler, des mains pour sentir. Ne sont-ils que des machines programmées sans pensée, sans envie.

Suis je la seule en ce monde à ressentir le vent sur ma peau, à aimer goûter la pluie sur mes lèvres, à rêver toute éveillée. Suis je la seule de mon espèce, y a t-il d'autres êtres que ces robots recouverts de chaire, qui tuent pour jouer, qui font souffrir par plaisir, qui jamais ne se lassent de traquer la proie qu'ils ont repérée.

Sur mon bras un capteur humide, quelque chose de vivant. Cette chose me sonde, goûte ma peau, je ne fais aucun geste. je ne veux rien montrer, ni peur, ni rejet, ni même une pensée. Moi aussi je m'interroge sur lui.

Et il y a ce ronronnement. J'ai presque envie d'étendre ma main, de le toucher lui aussi, de pouvoir sous mes doigts redessiner son visage, sentir un bras, de la peau, quelque chose de vivant, oui juste savoir que ce quelque chose est vivant.

Il me sèche... et il me chatouille. Mon bras fourmille de milles sensations, c'est une langue qui m'explore... je sens son souffle sur ma peau, celui d'un animal. Un chat, un énorme chat, c'était donc lui qui se terrait dans la forêt.

Cette fois ci je n'y tiens plus, ma main gauche cherche son pelage et rencontre des poils en effet, une énorme tête penchée sur moi. Je ris, d'un rire nerveux, d'un rire heureux, c'est d'un chat dont j'ai eu peur, un simple chat un peu plus gros qu'à l'ordinaire, un simple matou qui me dit dans son langage que je n'ai rien à craindre de lui.

Est ce son maître qui me barre le passage ? Si oui alors j'ai été bien bête, un ami des bêtes ne peut me vouloir du mal, oui j'ai été bien bête d'avoir eu si peur.

Ce réconfort inattendu, cette joie que j'éprouve de ne courrir aucun danger, se mue en satisfaction. Mes mains se noient dans sa fourrure, petite chose un peu trop grande, aussi rejetée que moi car n'ayant pas sa place dans un monde stérile, normé et sans joie.

Mais soudain à nouveau tout change. L'air se vrille d'ondes négatives, j'entends des pas précipités, une meute qui va tout dévaster. Je sens le sol trembler, ils sont nombreux, se déplacent de façon désordonnée, ils vont nous ensevelir, nous broyer sous leurs pas.

Mon nouvel ami lui aussi a redressé la tête, lui aussi ressens, lui voit sûrement déjà ce que je ne fais que prévoir. Il faut fuir, quoi que ce soit il faut fuir, fuir n'importe où, fuir devant, maintenant.

L'urgence je la ressens dans mon corps, une urgence absolue, un instinct primaire de survie, une force qui oblige à courir. Je me relève sans y penser, obnubilée par une seule volonté, s'échapper tant qu'il est temps.

Ils me suivent, je les précéde, on se court après les uns derrière les autres. Je guide mes pas sur les leurs, me faufile où ils ne peuvent aller, droit devant nous chargeons, sur la cité ils nous conduisent ceux qui derrière nous se déploient dans la forêt. Eux aussi fuient, j'en ai la certitude, tous autant que nous sommes nous fuyons. Et notre seul refuge est cette ville sans vie qui se profile à l'horizon..
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MessageSujet: Re: Un paradis perdu [Tous les ressacs]   Un paradis perdu [Tous les ressacs] Icon_minitimeJeu 18 Déc 2014 - 9:29

La bipède semble se détendre. Les battements de son cœur redeviennent réguliers. Et puis ce son... comme surgi du passé, presque oublié : un rire ! Et ce contact : une patte de bipède qui passe et repasse dans son pelage ras, dans sa crinière. Une douce caresse sous la lueur des étoiles et dans le calme nocturne. Felisque ronronne de contentement.

Soudain, son instinct l'alerte. Des bruits de course se rapprochent, précédés d'une odeur de... de peur ! Toujours à quatre pattes, le félanthrope relève la tête, ses oreilles mobiles s'orientant vers la clameur pour mieux diriger son regard. Et bientôt, ses pupilles dilatées pour mieux laisser entrer la lumière nocturne, il les voit ! Un troupeau de bipèdes, qui charge dans leur direction. Il ne voit pas ce qui cause leur fuite, mais s'il ne bouge pas, il se fera piétiner à coup sûr.

Près de lui, la bipède s'est relevée et élancée en avant. Sans trop savoir pourquoi, Felisque la suit, courant à quatre pattes et à toute vitesse. Les bois se rapprochent ; là-bas, il sera en sécurité. Il saute lestement dans le premier arbre venu, puis progresse de branche en branche, d'arbre en arbre, suivant toujours la bipède. Il ne sait pas pourquoi il agit ainsi ; après tout, les félins vivent seuls. Bien vite, trop vite, la forêt vient à son terme. Au loin, droit devant, il reconnaît le lieu plein de lueurs près duquel des bipèdes morts s'entassent, sur des flaques de sang. Un coup d'œil vers la bipède : elle court droit vers ce lieu maudit.

Son instinct lui dit de rester où il est, mais quelque chose d'autre en lui se débat. Avec un miaulement de dépit, il saute à bas de l'arbre, se réceptionnant sans mal. Il se lance à la poursuite de la bipède, mais elle le distance. Surtout, le troupeau le rattrape. Est-ce l'instinct ? Est-ce la conscience ? Felisque se redresse alors de toute sa hauteur, et passe à une course bipède. Ses foulées sont amples, son pas léger. À son tour de distancer le troupeau ; à son tour de rattraper la bipède.

Les lueurs se rapprochent, et déjà l'air est saturé d'une odeur de charogne. Il prend soin d'éviter les corps entassés et les flaques de fluides qui s'en déversent, retenant sa respiration autant que faire se peut. Il est désormais à hauteur de la bipède, et bientôt il peut distinguer ce qui se tapit au milieu des lueurs : des masses sombres, hautes comme plusieurs arbres, presque comme des montagnes. Un écho résonne puissamment du fond de sa mémoire. Les lieux lui semblent inconnus, et pourtant il lui sont familiers. Il est né en ce lieu... Il a fui ce lieu... Et maintenant, il lui faudrait y rentrer ?

Près de lui, la bipède avance toujours. Derrière eux, le troupeau charge sans s'arrêter. Felisque feule, gronde... Il ne veut pas retourner là-bas. Mais tout autour de lui, il voit la mort qui est là, qui rode et qui attend. L'instinct de survie est le plus fort. Que le troupeau se débrouille ! Felisque prend la main de la bipède et la guide d'un pas... réticent. Au bout de plusieurs minutes, il trouve ce qu'il cherche : la faille est toujours là.


-Mrreeôôôw !
Un dernier grondement, et il franchit la faille. Pour mieux se tapir à quatre pattes une fois de l'autre côté du Dôme. Pourquoi a-t-il fait ça ? Tête inclinée sur le côté, il regarde la bipède avec curiosité. Pour elle ? Il l'a suivie sans trop réfléchir, mais pourquoi ? Au fond de lui, toujours ces échos du passé qui résonnent dans son esprit. À sa grande surprise, il s'entend prononcer la réponse :
- Amie.

HRP : La suite dans les Bas-Fonds, à votre convenance.
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