Jeu de pouvoir, jeu de manipulation, jeu de dupes!
Mais jeu tout de même.
Alors distraction assuré et après et bien, au lit, et retour à la ruche avec ses chers petits.
Il y a des limites à ne pas dépasser et des désirs qu'un homme ne peut assurément pas combler.
En tout cas pas pour KEIKO.
Mais en attendant le rôle est tenu.
Et tout est ordonné.
Il est là dans ce fauteuil pourpre, le petit homme grisonnant qui se croit séduisant.
Trop vieux pour elle, mais la fortune a l'avantage de fermer les yeux aux plus clairvoyants.
Alors ce soir Keiko ferme les yeux, légèrement, à le contempler entre ses longs ciles épaix.
Elle calcule, essaye de voir ce qu'il pourrait lui apporter.
Ce qu'il lui demandera.
Elle essaye de cacher la pointe de mépris qu'elle ressent, fait en sorte qu'il ne l'entende pas dans sa voix rauque, dans son rire. Que les mouvements de son corps ne trahissent pas l'aversion.
Parfaite maitrise, rideau de fumé en place.
Art de la prestidigitation.
Keiko se place sur le fauteuil à côté de lui, jambe croisée, penché en avant, attentive aux paroles qu'il pourra prononcer. Une attitude d'écoute dévouée.
Mais ce qui se fait entendre est une annonce du gouvernement relayée partout, un virus... une quarantaine?
Keiko regarde Armand, aucune inquiétude, ce n'est pas dans le quartier des Valkyries.
Laissons le gouvernement régler ça à sa manière. Tant que c'est loin, cela n'existe pas.