Je suis donc un fantôme en armure. Voilà la conclusion que je tirais chaque matin lorsque je me levais et enfilai ma bonne vieille armure. D'abord le corps, puis le visage était recouvert de cette protection froide et métallique qui m'enlevait ce qui me restai d'humanité. Je vérifiais ensuite mon arme, une antiquité selon certains, mais elle était symbolique pour moi, chargée et prête a faire feu je n'allais nulle part sans mon fusil d'assaut c'était comme un organe pour moi, la seule chose qui me permet de me défendre en cas de coup dur ou tout simplement par routine. Ici tout n'étais pas rose, et même si je posais d'abord les questions avant de tirer, parfois il fallait d'aborder tirer et se contenter d'aucune réponse. Mais après tout j'avais choisi cette vie. Vivre au milieu d'Insurgés et d'autres personnes moins fréquentables au quotidien. Je n'avais pas d'amis, quasiment pas de connaissance, j'avais même oublié comment je m'étais retrouvé ici. Ma vie ne rimait pas a grand chose, se lever, pisser contre un mur, bouffer quelques merdes puis enfiler mon armure et aller rechercher quelque chose dans cette immense cité. Rechercher quoi ? J'en savais foutrement rien, une raison de vivre ? Des gens avec qui discuter à propos de la philosophie naturelle ? Je devais être beaucoup trop perché pour tout ça. Dire qu'au début de ma vie j'ai été formaté pour tuer, tuer, tuer et rien faire d'autre, comment je suis arrivé au point de réfléchir sur le sens de la vie et d'un réel but ? Ça non plus j'en savais rien, je me contentais de vivre du jour au lendemain sans aucune motivation.

Ce jour-là j'avais osé. Oser faire une folie diras t-on. Je suis sortis armé des zones contrôlés par les Insurgés dans cette grande masse de la ville afin de m'y promener, observer ou tout simplement me faire descendre par le NOD. Je me fondais presque dans la masse, croisant un grand nombre d'implantés partout ou j'allais. Mon apparence laissait t-elle a croire que je faisais partis de ceux dont ils ont peur ? Peut-être bien, il faut bien dire qu'autrefois... Je fis un rapide mouvement de tête afin d'oublier cette époque et poursuivit mon chemin, arme sur le dos. J'évitais les zones peu fréquentés et j’essayais de ne pas vraiment passer devant la sécurité de cette ville. De temps en temps j’accélérais la marche afin de traverser quelques endroits dangereux pour moi, sans pour autant me mettre a courir afin de ne pas trop attirer l'attention. Mais très bientôt j'allais débarquer dans un quartier ou je n'avais initialement pas prévu d'y aller, perdu dans mes réflexions avant de revenir à la réalité je devais à présent faire bien gaffe.
Pour le moment j’avançais plutôt tranquillement sans pression en essayent d’être aussi discret que possible, et puis mon allure ne laissait pas croire à un véritable insurgé pour le moment, alors autant en profiter pour faire le tour d'ici et me tirer en vitesse, car je n'allais pas rebrousser chemin en plein milieu, cela pourrait paraître suspect.

Tranquillement j’avançais en observant autour de moi avant de rentrer dans une personne qui se trouvait devant moi sans même la voir. Niveau discrétion c'était raté...
Revenant rapidement à moi j'observai la personne en face de moi à travers mon casque sans rien lui dire. J'ignore ce que je dois dire, pardon ? Non ma couverture partirai immédiatement en morceau, dois-je la tuer ? Non ça aussi ça me condamnerai immédiatement. Je me contentais simplement de rester planté devant elle sans rien dire de longues minutes attendant une réponse de sa part

J'entendais un pardon. Je devrais dire cela également, mais pour le moment j'étais bien trop occupé a observer autour de moi pour voir si une ou plusieurs personnes me regardaient. Quelques personnes passaient non loin de nous, mais personne ne s'approchait, tant mieux.
Je me tournais vers la personne avec qui j'étais rentré en collision pour voir en détail a qui j'avais à faire. Ça tête ne me disait rien, donc j'écartais l'hypothèse d'une ancienne NOD que j'aurais pu connaitre, c'était une Automate ? J'en doute fort elle ne serait pas excusée. Sans doute une Valkyrie ou un truc du genre.
A mon tour je prenais la parole sous mon casque, avec la voix qui résonnait comme un écho robotique.

- C'est a moi de présenter mes excuses.

Poliment après les formalités je cherchais surtout un endroit pour m'abriter contre la pluie qui commençait sérieusement a me les briser... Cherchant désespérément un endroit ou m'abriter je fini par trouver une petite entrée qui semblait être condamné non loin de nous, condamné certes, mais un petit toit protégé l'entrée. Me retournant vers la personne que je venais de pousser, je parlai alors.

- La pluie ne fait que de s'intensifier, il me semble la bas que nous pourrions nous abriter.

Sans même attendre d'un pas rapide je me dirigeais vers cet abri de fortune en attendant que la pluie passe ou se calme un peu...

Regardant a nouveau la personne qui se trouvait non loin de moi à présent, sa question me fit réfléchir un long moment avant que je ne puis vraiment répondre. Qui j'étais ? En réalité je ne le savais pas moi-même. Je dois dire quoi ? Je suis une enflure un traître, un ancien NOD devenu insurgé car il en avait marre du système ? Tuer c'était un sacré passe temps, maintenant je pisse contre un mur ça m'occupe aussi, certes c'est moins fun, mais c'est aussi rigolo.
Non je devais faire preuve de prudence, je n'allais certainement pas révéler que j'étais un Insurgé. Je suis encore un NOD et je le vis bien.

- Je suis un NOD. Et toi ? Automate ? Valkyrie ?

J’appréhendais sa réponse, si c'était une NOD il fallait que je fasse quelque chose pour m'en sortir, surtout si elle est au courant de mon cas, bien que peu de personnes semblent l'être pour le moment. J'attendais la suite patiemment sous le petit abri de fortune et regardant les gouttes de pluies.
Des que le mauvais temps va passer je partirai le plus loin d'ici en évitant soigneusement d'y remettre les pieds.

Oz ? C'est quoi ? Un nom de code ? Le magicien d'Oz ? Avec mon armure, je ressemblais au vieux tas de ferraille de cette vieille oeuvre. Et en plus de ca, elle ajouta que mon aura est particulière ? Quoi je pue c'est ça ? Je comprends pas... Enfin si, ok d'accord je pouvais comprendre que je puais un peu la mort, mais comment elle faisait pour me sentir d'aussi loin c'était un robot ou quoi ? Autant de questions qui resteront sans doute sans réponse...

Mais je voulais quand même savoir ! J'allais donc lui demander.

- Mon aura ? Elle a quoi ? Je sens aussi mauvais que ça ?

HRP: