Une rencontre inespérée

Elle regarde l'invitation, puis la péniche devant elle. Elle aime se trouver ici, elle y trouve une clientèle plus... agréable de celle du Bagdad. Ce soir tous les habitués sont invités pour une soirée spéciale, une de ces rares occasions pour remplir son carnet de rendez-vous. Elle range son invitation dans son décolleté et tourne le dos à la petite passerelle qui mène au pont du bateau.

Elle avance de quelques pas au bord de l'eau en regardant son reflet, la lune est plutôt avantageuse. Elle s'arrête à quelques mètres de la péniche et ferme les yeux un instant, pour s'imprégné de l'odeur du lieu.

Il est rare de recevoir des invitations, mais j'ai trouvé un petit carton qui annonçe une fête sur une péniche.. Maman et ralph m'en avait parlé petite et expliqué qu'avant 2013 c'était le genre de chose qui se faisait souvent, un long bateau naviguant doucement sur les flots... puis de l'alcool, de la musique.. Une soirée de fête... Pourquoi pas..

Je laisse le carton d'invitation sur une petite table et attrape mon violon.. Je vais peut être pouvoir m'en servir. J'ai un sourire sur le visage, jouer en public.. pourquoi pas.. Je prend mon sac en bandoulière et glisse mon vieux copain dedans... Le carton indiquait Magdelaine Hotel, je prend la carde de la ville pour visionner le chemin, glisse mon Jéricho dans l'arrière de mon jean, on sait jamais, et hop j'suis partie...

- Bon c'était à droite puis à gauche .... ou à gauche puis à droite.. humm

Perdue? nan impossible.. quoi que je sors rarement à la surface... alors tout est possible mais j'entends quelques éclats de voix au bout de la rue, je pense que j'approche, c'est sur j'en suis pas loin, je presse mon pas hors de question de rater le départ...

Je peux apercevoir la péniche, le pont pour y accéder éclairé par quelques lumières, je me presse un peu, la passerelle est à porter je m'apprête a grimper quand mon regard se pose sur une jeune femme tout près, elle regarde l'eau.. Elle a peut être fait tombé quelque chose... Je m'approche, je peu peut être aider..

- Bonsoir, besoin d'un coup de main?

Elle regarde la jeune femme d'abord étonnée.

Non, mais merci.... je prenais juste l'air avant de rejoindre la foule.

Elle jette un oeil rapide sur la péniche en prononçant la dernière phrase. Elle fais quelques pas en direction de la jeune femme pour mieux l'apercevoir.
Elle fait son sourire le plus civilisé, une futur cliente?

Alors qu'elle allait se présenter une sensation étrange la stop

Sam....... ia

Elle plisse légèrement les yeux, un drôle de sentiment de déjà vu l'envahit. Au bagdad peut être, non, elle n'oublie jamais un visage, elle n'aurait jamais pu oublié le sien. Mais pourtant....

Elle relève la tête et me regarde surprise, comme si elle ne s'attendait pas a se que quelqu'un vienne l'interroger.

Non, mais merci.... je prenais juste l'air avant de rejoindre la foule.

Je regarde la passerelle, et effectivement le pont se rempli, on entends déjà le brouhaha des conversations. Puis je la regarde à nouveau lorsqu'elle se présente Samia... J'ai une méchante impression de déjà-vu, comme il en arrive que très rarement...

C'est comme ci, je connaissais ce visage ou du moins il me rappel quelqu'un... Mes souvenirs sont flou et je m'avance d'un pas en tendant la main..

- Excusez moi mais... On se connait?

Les yeux plissés j'essaie de me rappeler mais si je l'ai rencontré ca ne date pas d'hier, je m'en souviendrais sinon...

- Moi, c'est Kaÿla

Kaÿla... Elle a déjà entendu ce nom... Des souvenirs remontent à la surface lentement La petite fille aux longs cheveux bruns lui dit en souriant, moi, c'est Kaÿla Non ce n'est pas possible, pas après toutes ces années, elle... Vient Samia court maintenant, on doit se cacher avant qu'il ait fini de compter, elles rient Elle n'aurait pas pu survivre tout ce temps, entre les NOD et les maladies. Ce n'est pas elle. Et dès que le bois est bien noirci par la flamme tu peux dessiner.... Kaÿla...

Elle tend une main légèrement tremblante, on se connaît, non on ne peut pas se connaître, ce n'est pas elle.

Je... je ne crois pas....

Elle ferme les yeux quelques secondes pour remettre ses souvenirs au fin fond de sa mémoire. Je reviendrais Kaÿla promis. Ces souvenirs et cette promesse, promesse qu'elle n'avait jamais pu tenir.

Vous êtes ici pour la fête également?

Ce n'est pas récent, ca remontre à une quinzaine d'années, un peu plus surement mais son nom, ses yeux je les ai vu j'en suis presque sur... Petite il arrivait que maman m'autorise à jouer en dehors avec les copains...

Je... je ne crois pas....

Je le sens bien qu'elle est pas sure d'elle, tantôt elle me fixe, tantôt ses yeux partent dans le vague comme pour se souvenir... Je me rappelle quelques brides, une petite fille un jour était venu jouer avec nous, je n'arrive plus a me souvenir de son nom mais elle avait les mêmes yeux...

Vous êtes ici pour la fête également?

Je lui souris, glisse les mains dans les poches arrière de mon jean et jette un œil vers la péniche...

- Bien oui, on a rarement l'occasion de s'amuser et j'en vois la une bonne...

Je réfléchis un instant puis me rapproche et murmure

- Vous n'êtes jamais venu dans les bas fond ?

Las bas-fond, pourquoi elle parle des bas-fond, serais-ce donc possible. Le destin les auraient mit à nouveau sur le même chemin.

Pas vraiment, c'était il y a si longtemps.

Il y a si longtemps, mais le temps n'a pas effacé la réaction de sa mère, ni l'endroit où ils l'ont emmenée et encore moins ce qu'elle y a subi. Ils lui ont bien fait regretter son escapade, mais elle y puise encore ce sentiment de bonheur avec les autres enfants quand elle doit le transmettre à ses clients.

Et vous, d'où venez vous?

Elle pose sa question sur le ton de la politesse, et si ce n'est pas elle. Garder à l'esprit que ce n'est plus une enfant, que risquerait-elle aujourd'hui de côtoyer des insurgés, des ennemis de la nation, probablement la mort.

C'était il y a longtemps, effectivement si elle est bien celle que je pense, ca remonte à quelques années et on a bien grandit maintenant... J'esquisse un sourire, léger et tourne la tête de nouveau vers la péniche...

Et vous, d'où venez vous?

Humm j'hésite car même si Samia est la gamine avec qui j'ai joué petite, elle a grandit, peut être NOD. Automatiquement mon regard se porte sur son poignet, bon je ne discerne pas de tatouage, mais faut pas baisser sa garde... Je me souviens que la petite fille m'avait offert une petite breloque à accrocher a un bracelet.

Doucement je remonte mon bras vers mon visage comme pour passer la main dans mes cheveux, juste pour qu'elle le voit, ainsi elle saura et sinon aucun danger...

- D'ici ou la, je connais un peu toutes ses rues pavées, j'habite dans les quartiers populaires...

Je mens mais si elle aperçois le bijoux elle le saura, et me le fera savoir. J'ai bien envie de me mélanger à la foule sur la péniche, mais elle qu'en pense t elle?

- On y va?

Elle retient son souffle, fixant l'objet autour de son poignet. Elle sourit, mais un vrai sourire, sincère. Oui c'est elle, cette fois plus aucun doute possible, elle peut le reconnaître entre mille.

Que doit-elle faire dans ces cas là, la vie ne lui a pas apprit à retrouver une vieille amie et encore moins une amie dont-elle ne doit se vanter.

Les quartiers populaires

Elle dit cette phrase très sérieusement mais les yeux rieurs. La tête qui se remplit de souvenir sur ces quelques heures passées en sa compagnie. Elle approche une main timide en direction du bracelet, mais se ravise.

Oui on y va...

Passer cette soirée en sa compagnie, voilà qui était inespéré.
Elle lui attrape la main et l'entraîne en direction du pont

Un étincelle dans son regard, je l'ai vu. J'ai vu ses yeux s'illuminer, j'ai sentie le son de sa voix plus joyeux. C'est elle, j'en suis à présent sur, j'aurais tout le temps de répondre à ses questions et elle aux miennes plus tard. Pour le moment, profitons d'une soirée agréable entre fille.

Oui on y va...

Elle m'attrape la main, je me souviens la dernière fois qu'elle avait fait ca. J'avais trébuché dans le terrain vague, elle s'était alors accroupie prés de moi et m'avais rassurée, regardant ma plaie et la protégeant d'un petit mouchoir de papier. Je souris en me rappelant tout ca, c'était il y a tant d'années.. Est elle tout aussi contente de me retrouver?

Nous nous dirigeons vers la passerelle, il est grand temps de prendre par à la fête. On commençait à entendre un peu de musique mais pas la grande folie, moins bien entrainante que certains morceau que je jouais au violon. Tout le pont était rempli d'invités, des notables de la ville, quelques valkyries facilement reconnaissable..

Des serveurs passant entre tout ce beau monde pour distribuer quelques petits four. Une chose est sur j'étais loin d'avoir l'habitude de se genre de soirée, tout ce luxe ne me ressemblait vraiment pas et je faisais un peu tache quand on arriva sur le pont.

Je lui serrais la main, et vint lui murmurer..

- Il vont me repérer je devrais peut être partir...

Je savais que si j'avais bien interprété son regard tout à l'heure, elle comprendrait...

- Je voudrais pas t'attirer des ennuis, samia...

Des ennuis?

Elle sert un peu plus sa main dans la sienne, ne voulant pas la lacher, pas la laisser partir, pas déjà.

Elle s'arrête et regarde un instant son amie, elle doit bien l'avouer, sa tenue ne se prête pas au circonstance.

Tu as confiance en moi?

La même question, mais à l'époque c'est elle qui lui avait fait confiance.

Elle l'entraine entre les invités donnant des "pardons" et des "excuser nous" à tout bout de champs pour avoir la place de passer. Une fois le pont traversé, elles entrèrent dans la cabine. Là où sont les canapés, pour ceux qui sont fatigués de danser ou pour être simplement plus tranquille. En face, une grande table décorée d'un buffet pour tout les gouts. Viandes, poissons, crustacés, ainsi que divers accompagnement, froid ou chaud selon ses envies. Elle entraine Kayla entre les canapés et le buffet pour la faire descendre à l'étage inférieur.

Plusieurs cabines s'alignent devant elles, en attente de leurs locataires.

Si ma mémoire est bonne, c'est la troisième.... la clé....

Elle passe une main à l'aveugle en dessus de la porte et en ressort une petite clé avec un léger sourire de fierté. En l'ouvrant elle lui explique.

Voici notre antre, vu que nous sommes souvent invitées ici, on s'est légèrement installées pour éviter de tout déplacer quand nous en avons besoins.

La porte ouverte, Samia s'écarte pour la laisser passer. Elle peut voir dans la petite cabine, des dizaines de robes, de différentes couleurs et de différentes formes, tape à l'oeil ou plus classique. Au fond de la pièce, une coiffeuse avec divers produits de maquillages et des parfums.

Choisis ce qui te fais plaisir, je te l'offre.

Elle s'installe sur la petite blanquette, près du hublot et la regarde, souriante. Tant de questions se pressent dans sa tête, tant de chose qu'elle aimerait savoir sur ces années loin d'elle. Chaque chose en son temps.

Après nous irons manger un morceau, tu dois avoir faim?

Elle serre un peu plus ma main, elle me regarde jusqu'à se que son regard s'illumine, elle a une idée.

Tu as confiance en moi?

J'ai même pas le temps de lui répondre, un peu comme quand la situation inversée petite je lui avait dit la même chose. Elle me trimbale entre les invités, je manque même de renverser un serveur, et surtout je me répète inlassablement dans ma tête... Kaÿla ne rit pas, ne rit pas...

Pas facile devant l'empressement de Samia et ma démarche maladroite juste derrière, je suis même étonnée qu'un des notables présent ne m'a pas déjà fait arrêté.

Elle semble toute excitée, se qui confirme qu'elle n'a pas changé depuis petite, elle parle de la troisième quelque chose. Elle ne s'adresse pas vraiment à moi, elle se parle à elle même. ;Puis on stoppent notre courses devant une porte, elle semble connaitre, se hisse sur la pointe des pieds et attrape une petite clé.
Visiblement elle est déjà venu, et c'est surement sa cabine.

Voici notre antre, vu que nous sommes souvent invitées ici, on s'est légèrement installées pour éviter de tout déplacer quand nous en avons besoins.
Bah voila ca confirme, elle m'invite à y entrer et referme le tout puis s'installe dans le canapé.
Un dressing géant cette chambre des robes de toutes sortes partout, dans tout les coins et de toute les couleurs. Une coiffeuse avec brosse et maquillage, je passe par réflexe une main dans mes cheveux qui effectivement aurait bien besoin d'être rangé...

Choisis ce qui te fais plaisir, je te l'offre.

Avant tout je m'approche d'elle, et réflexe de petite qui n'a pas vu son amie depuis longtemps je la serre dans mes bras.

- Merci Samia, si j'avais si que tu étais ...

Je m'interrompt je dois me vêtir autrement, je fais courir mes doigts sur les cintres et mon choix s'arrête sur une robe séduisante, sombre et courte avec un décolleté juste se qu'il faut, j'examine au sol et hop les chaussures...
Je passe derrière le paravent et enlève mes vêtements, mon sac et accroche le tout. Puis je passe la robe le tissu est doux, elle s'arrête juste au dessus de mes genoux elle semble bien m'aller... Je passe la tête sur le coté pour l'apercevoir en enfilant encore mes talons, puis marche un peu maladroitement jusqu'à elle..

- T'en penses quoi? tu m'aides?

Je me tourne j'aurais besoin d'un coup de main pour la fermeture éclair, puis je compte bien lui demander un coup de main pour le maquillage car ca, je crois bien que j'y ai jamais touché...

Après nous irons manger un morceau, tu dois avoir faim?

Mon ventre gargouille, et je pose mes mains dessus.

- Volontiers, tu pourras aussi m'aider pour le maquillage?

Elle reste sans bouger tandis que son amie l'enlace, ne sachant comment réagir. Ce n'est pas une cliente, c'est son amie, on ne lui a jamais appris à réagir dans une telle situation, on ne lui a même jamais appris à avoir une amie.

Elle la regarde choisir sa robe, ravie de la voir si... Contente?... Comblée?...

Elle se lève pour remonter sa fermeture éclair tout en lui disant.

On dirait qu'elle a été faite pour toi

Elle se recule un peu pour mieux la voir. Mais remarque surtout sa réaction quand elle lui propose de manger, elles ne doivent pas traîner pour que Kaÿla puisse en profiter.
Elle s'approche de la coiffeuse, lui faisant signe de s'asseoir.

Bien sur que je vais t'aider

Elle prend une boite allongée et l'ouvre. A l'intérieur, différentes poudres de différentes couleurs.

On va commencer par le teint.

Elle prend un pinceau large et se place face à elle. Kaÿla peut sentir la douceur des poils lui effleurer certaines parties du visage

Et je veux tout savoir, tout ce que tu as fais durant toutes ces années.

Elle me complimente, j'ai donc bien choisi ma robe, c'est que j'ai pas l'habitude moi, mise à part mes jeans délavé, troué, voir en miette et mes chemise ou t-shirt tiré à droite ou à gauche chez les Orthodoxe, j'ai rien d'autre... Je lui sourit gênée...

Mon ventre gargouille encore, mais la vache j'ai mangé quand la dernière fois... hier soir me semble... Faut dire que pendant qu'elle me ramenait ici on en a croisé des serveurs avec des plateaux remplis de trucs a manger que j'ai sans doute jamais gouté...

Arrête de penser à manger...

Je comprend pas trop se qui se passe, surement trop obnubilé par mon estomac quand je me retrouve assise frissonnante...

- Ça chatouille...

Je tente de ne pas bouger, faudrait pas qu'elle dérape sur l'œil on sait jamais, ca ferait négligée un œil en moins en remontant sur le pont... Je fronce tout de même le bout du nez lorsqu'elle passe dessus...

Et je veux tout savoir, tout ce que tu as fais durant toutes ces années.

Il y aurait tellement de chose à lui raconter, quelques joies, des peines... Par où commencer..

- Bien, j'ai fini par quitter le "caveau"

Quand j'y pense vivre sous le cimetière quelle idée ils avaient eut maman et ralph...Bon c'est vrai que c'était pratique pour entrer et sortir mais bon y a plus gaie qu'un cimetière pour des gosses...

- Je sais jouer maintenant du violon, il est dans mon sac la bas...

Je pointe du doigt le paravent, et souris.

- Ils ont enlevé maman...

Mes yeux reste clos, et je tente de garder mon calme... Je ne sais quoi ajouter d'autre puisque ma vie se résume parfaitement à ses quelques phrases... Comme ci de rien était, d'une voix légèrement tremblante tout de même au dernier souvenir évoqué, je murmure..

- Et toi? Valkyrie?

J'ouvre un oeil pour sondé son visage en attendant sa réponse...

Elle l'écoute tout en poudrant son visage, elle sourit pendant que Kaÿla trémousse son nez.

Elle prend un autre poudrier, plus colorés et en applique sur ses joues. Du violon peut être qu'elle pourra l'entendre jouer, et pourquoi pas même ce soir.
Elle la regarde un instant, ne sachant trop quoi dire pour sa maman. que veut dire "enlevé" morte? Elle n'ose pas lui demander. Et la question qui suit lui fait quitter cette pensée.

Elle pose le poudrier et le pinceau. Sa main se dirige lentement vers un grand boitier, elle le caresse pendant que le silence s'installe, les yeux baisser.

Oui

Elle regarde Kaÿla en prenant la boite et ajoute avec un sourire légèrement forcé.

J'ai ca dans le sang non?
Et ce n'est pas si mal tu sais, ca m'assure une certaine liberté et un bon train de vie.

Elle ouvre la boîte pour faire apparaitre toute une palette de couleur, prend un pinceau plus petit. Que dire d'autre sur son métier et sa vie qui se résume à ca, sa solitude malgré les clients. Changer de sujet, oublier son rôle pour une nuit et ne s'occuper que d'elle

Je vais déjà éclaircir ton regard, ferme les yeux.

Elle commence à appliquer doucement un blanc lumineux sur ses paupières.

Tu peux jouer un morceaux après manger? Je n'ai pas souvent l'occasion d'entendre cet instrument magnifique.

Puis un beige clair au ras des cils, en bas et en haut, ce qui illumine déjà son regard.

Toute ses coups de pinceau, ses doigts sur mon visage me font frissonner. j'ai pas trop l'habitude qu'on s'occupe de moi, en plus je n'avais jamais revu Samia et voila qu'elle m'offre une robe magnifique, les chaussures assorties, elle passe du temps pour me maquiller et parle même d'un bon repas...

Depuis quand j'ai pas mangé un repas correct... Et mon ventre qui se remet à gargouiller, je pose les mains dessus espérant atténuer le bruit et continue d'écouter... En entrouvrant légèrement mes yeux, je peux apercevoir son visage lorsqu'elle mentionne sa condition de Valkyrie, ca n'a pas l'air de lui plaire autant qu'elle veut le laisser penser... Je ne dis rien la laissant passer d'un sujet à l'autre, j'esquisse même un petit sourire lorsqu'elle parle de violon...

- C'est avec plaisir que je ferais raisonner le son de mon violon pour toi... il est dans mon sac... Mais je doute que jouer sur le pont soit bien vu... dans ta cabine peut être?

Je repense à son regard triste lorsqu'elle à évoqué son métier, j'aimerais l'aider, tenter au moins pour la soirée de lui redonner son regard d'enfant, ce sourire joyeux et vrai...
Je pousse ses mains délicatement, me regarde rapidement dans le miroir, elle est vraiment douée, elle a su trouver les bonnes couleurs...
Je me presse toute excitée vers mon sac en sort mon violon et compte bien faire naitre une petite lueur dans le regard de mon amie... Je viens de la retrouver, elle m'offre tant de choses sans rien réclamer je peux au moins faire ceci...

- Écoute ceci hihi

Je glisse le violon sous mon menton, cale ce dernier sur la mentonnière et attrape mon archet et commence à jouer une musique douce et enjouée...

Elle écoute l'air que lui joue Kaÿla, c'est beau. Elle trouve ça encore plus beau que d'habitude, peut être parce que ca fait longtemps, ou peut être parce que c'est Kaÿla.
Elle ferme les yeux lentement et sourit, elle sait qu'elle aura encore l'occasion de l'entendre, même là-haut. Ils dépensent tellement d'argent pour goûter au plaisir interdit, ce n'est pas eux qui vont se plaindre, ils ne poseront même pas de question, ils n'en posent jamais.

Elle ouvre les yeux pour regarder à nouveau Kaÿla, elle, elle en pose des questions, elle s'intéresse à elle, seulement elle et pas son don pour la sensualité.

C'est magnifique, j'espère pouvoir t'entendre à nouveau

Elle applaudit en prononçant cette phrase et s'approche d'elle pour la serrer dans ses bras, comme Kaÿla l'avait fait plutôt, elle avait aimé ce sentiment alors Kaÿla va sûrement aimé. Elle lui fait une bise sur la joue en ajoutant.

Merci

Elle se sent bien, elle est émue, mais elle ne sais pas trop pourquoi. Elle se tourne vers la porte.

On devrait y aller avant que le buffet soit vide.

Elle lui prend la main pour l'entraîner dans l'escalier et remonter à l'étage. Durant le chemin elle lui explique que si un "client" s'approche d'elle, elle a juste à lui dire qu'elle ne s'occupe que de l'art, ils ne chercheront pas plus loin. Peut être juste lui demander de jouer un morceaux.

Je vois bien que ma musique la rend heureuse, enfin si c'est possible, je ne sais même pas si elle a fini par être implantée ou non... Lorsqu'elle me serre dans ses bras j'ai l'impression de retournée une dizaine d'années en arrière lorsque j'avais trouvée une nouvelle copine dans mon paradis perdu, qu'étais ce foutu terrain vague...

On se calme Kaÿ tu vas pas te la jouer émotive ca n'aurait rien de bon, et voila que j'me met à me parler à moi même...

Je secoue la tête pour me remettre mes idées en place, il est apparemment l'heure de monter rejoindre la foule et la j'suis pas spécialement rassurée malgré les conseils que Samia me prodiguent...

- Je ne m'occupe que de l'art... ok pigé... enfin j'crois..

J'attrape mon sac et glisse mon violon dedans pour l'avoir avec moi au cas ou... Lorsque Samia évoque le buffet mon ventre gargouille de nouveau se qui me fait éclater de rire, je me contrôle pas et je suis quasi sur que ca va amuser mon amie également...

- Bon j'espère qu'il ne sera pas vide, j'meurs de faim moi...

Je baisse la tête un instant puis je regarde Sam...

- Tu restes avec moi hein...

Elles montent les escaliers, rapidement. Quand Samia s'arrête...

Tu reste avec moi hein...

Elle la regarde un instant, droit dans les yeux. Sa main se sert un peu plus autour de la sienne.

On ne se quitte pas!

Elle inspire lentement et entre dans le grand salon. Des couples se sont déjà formés sur les canapés, discutant et riant autour d'un verre.
Le banquet a déjà été visité mais il y reste bien assez de choix pour deux jeunes femmes comme elles. Imaginant les désirs de son amie, Samia la tire directement vers les tables dressées de victuailles. Elle prend deux assiettes vident et en donne une à Kaÿla.

Sert toi, tu prend ce que tu veux.

Au fur et à mesure qu'elles avancent le long des tables, Samia lui explique les plats et lui en conseil quelques uns. Viandes, volailles, poisson, crudité, spécialités anciennes et presque disparues. Les dessers, fruits, crème, biscuits, toutes les saveurs et les odeurs du monde se trouve juste devant elles. Tout le plaisir du goût et du palais qui peut se tenir sur une si petite assiette. Devant les dessers, Samia se penche près de l'oreille de son amie et lui chuchote sur un ton de complot.

Et on pourra même se servir plusieurs fois, personne ne verra rien.

[Kaÿla m'a justement fait remarqué que je ne la connaissais pas encore puisqu'il s'agissait du passé. J'avais pensé à tous les détails question temps, sauf que j'ai en cours de route occulté ce méga gros... Merci à elle. De mon côté j'ai essayé de rafistoler mais du coup on a un peu l'impression qu'Éric à des dons supramachin-sensoriels. Ca me dérangeait un peu donc je voulais le signaler, histoire de pas passer pour un tout permis...]

Il fait déjà sombre quand Éric pointe le nez hors de l'usine.
Un autre jour de palpitante platitude... L'ennui avec la vie de faux implanté, c'est que l'on a conscience de la vie merdique que l'on mène. Et c'est encore une chose difficile à dissimuler...
Paraître standarement épanoui.

Tout en se faisant les mêmes réflexions, il tapait du pied dans une conserve. Mais c'était aussi un réflexe d'ennui, et il percuta rapidement qu'il fallait arrêter. Il tourna la tête furtivement à gauche et à droite pour vérifier qu'une patrouille ou un quelconque vendu ne l'ait pas déjà flairé.
Il empruntait le chemin habituel à travers les harbours. Longeant la grise Hofsá, qui imageait très bien le flot de ses pensées...

Spoiler:

Ses yeux captèrent un halo sur le fleuve. Il leva un peu le menton.

Un bateau...

Beaucoup de lumière. Beaucoup de bruits.
Une tâche sur la nappe grise.
Mais bon, ils avaient sûrement le droit de tâcher ce décor merdique.

Spoiler:
Petit insecte attiré par la lumière meurtrière, Éric s'approche dangereusement de la péniche.
Trop.
Le comité d'accueil freine ses ardeurs... Impossible de continuer sans risquer de se compromettre.
Pourtant il ne rebrousse pas chemin. C'est trop tard, le mal est fait. Le vide a été instantanément comblé, un appel d'air dans cette étouffante caverne. Le son d'humains trépignants... D'automates trépignants. Ses petites pulsions habituelles refont surface.
Comme il doit être intéressant de les voir évoluer ceux-là... Et c'est tellement rare. Cela vaut de l'or une occasion pareille !

Alors il patiente...
Espérant une relâche de la garde.
Mais c'est trop long. Il tremble, trépigne. Il faut presser la cadence...

Il y aurait bien l'arrière du bateau d'accessible... À coup de triple saut.
Mais c'était risqué aussi. Et du coup encore plus tentant.

Il sauta.

Amorti tant qu'il put sa chute. S'immobilisa, recroquevillé, espérant n'avoir alerté personne...
Ce n'était plus vraiment de son âge tout ça...

Une bonne minute passa. Tout avait l'air calme. Enfin mis à part les festivités.
Il se releva, défroissa machinalement son pantalon. Et fit face à la seule porte qui se présentait à lui. Regarda à travers le hublot.

On s'affairait dans les couloirs.

Il patienta à nouveau, guettant une accalmie puis s'infiltra dans la péniche...

Il fallut rester sur ses deux jambes lorsque les odeurs des cuisines arrivèrent à ses narines.
De la gastronomie digne de ce nom. Le parfum de mets délicats, qu'on ne sentait plus depuis bien des années.
La jambe de Éric s'agitait. L'excitation gagnait du terrain. Il était méconnaissable, presque en transe, les yeux perçants. Un vilain petit sourire sur ses lèvres.

Il arriva jusqu'aux cuisines, passa la tête au travers de l'ouverture. On fourmillait ici, s'affairait avec minutie, dextérité, proportionnellement à la sueur qui perlait sur le front. On scandait aussi. Des ordres, des noms de plats, des injures par moment.
Perdu dans ce tumulte, Éric ne perçut pas qu'une de ces interjections lui était destinée...

Dans tout ce fourbi, il ne fut pas trop insurmontable de se faire passer pour un serveur un peu tête en l'air. On lui trouva une tenue pour remplacer celle qu'il avait oublié. Certes on le pressa un peu, on l'engueula même, c'est le terme. Mais il était bien trop survolté pour en tenir compte.
Et puis il vivait.

Plateau de cocktails en main, on le botta jusqu'au pont.

Il ne put réprimer un nouveau sourire malsain.
Le renard avait pénétré le poulailler.

Il y avait toute sorte de poules. Des classes, des grasses, des hautaines, des belles...
Tous riaient, croquaient à belles dents. Ils étaient bien là hein !
Comment masquer son sourire, un mélange de joie et de haine bien trop fort à réprimer...
Éric fit malgré tout le boulot pour lequel il n'était pas payé, alla vers les petits groupes, proposant les cocktails avec discrétion.
En fin gourmet qu'il est, il entreprit d'aller servir les personnes les plus proches du buffet, pour admirer ce dernier.

Spoiler:

Canapés, charcuteries, volailles, poissons crus et fumés, salades diverses et variés, plats des quatre coins du monde trônaient fièrement sur la très longue table blanche.
Éric était tout ébaubi, bavant.

Un main sous le plateau, l'autre dérobait ces petites merveilles qu'il avalait tout rond derrière ses verres.

Tout allait pour le mieux, il se remplissait la panse, la tête et comblait ses pulsions en épiant les discussions, les rictus, les réactions des convives.

Il éructait de délice.

Il l'aperçut... L'autre souris téméraire au banquet des chats.

Timidement penchée sur les victuailles.
Elle était accompagnée.

Il était soudain beaucoup moins détendu, sa fougue s'était évaporée.

Il n'était plus en sécurité...

Spoiler:

Éric tenta de passer hors de leur champ de vision, le temps de reprendre ses esprits.

Pourtant déjà son corps se remettait à trembler, le sourire tirait à nouveau sur les commissures.
Il aimait ça...

Jouer.

Il retourna non loin des deux belles jeunes femmes, arriva dans leur dos.
Toussota discrètement et introduit la partie de sa plus belle voix...

_ Mesdemoiselles, une coupe de champagne ?

Sa tête était en grande partie tournée vers le reste de l'assemblée, comme s'il cherchait déjà les prochains à servir, surchargé par la demande.

De sorte qu'il était difficile pour ses deux cibles de discerner son visage...

Samia a bien compris que j'avais faim et me fait déjà miroiter tout les mets que je pourrais gouter, et re-gouter apparemment j'aurais même le droit de me servir encore...

Comment peut il avoir tant de nourriture en abondance alors que nous en bas.. on crève de faim.. J'ai envie de tout gouter et je commence machinalement à remplir mon assiette, mais pas trop j'aimerais pouvoir en rapporter...

Je regarde autour de moi; luxe, volupté, des hommes bien habillés propre ... séduisant pour certains, cruel contraste avec là où je vis en fait...

- Sam.. *se frotte la nuque*... Merci..

J'allais enchainer et peu etre ajouter quelque chose lorsqu'une voix masculine nous interpelle.

_ Mesdemoiselles, une coupe de champagne ?

Je ne vois pas bien l'homme, et j'ose même pas répondre je bafouille légèrement et si c'était un des "futur client" que Samia m'a parlé... Je suis pas très à l'aise et je cherche de l'aide dans le regarde de mon amie.
Et puis c'est quoi du champagne.. je regarde mon assiette et prend une bouchée pour ne pas avoir à répondre, d'ailleurs pas mauvais ce truc froid... J'vais faire celle qui n'a pas bien entendu ce qu'il proposait...

- hummm? Pardon?

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