Ça commence à devenir craignos dans la coin avec la Mimisicu de service. Elle a l'air bien sympa mais bon, trop sauvageonne. Trop c'est trop... Pourquoi je dis ça d'ailleurs ? C'est évident que trop c'est trop ... Merde, pourquoi elles sont toutes chiantes, camées ou connes les jolies filles ?

Et puis il y a l'autre qui se poudre la gueule à répétition là-bas. Il ne savoure pas, c'est révoltant ! Il mériterait deux claques dans la gueule pour gaspiller de la poudre comme ça... Tiens, d'ailleurs il se casse. C'est pas plus mal...

Je me retourne vers cet "Isaac", comme le dit si bien Mimisicu, et je lui dit, l'air avenant, classe, sourire chic sans exhiber ma dentition.

Bon, et bien mon brave, vous semblez avoir une touche ! Merci pour tout et voilà pour vos frais !

Je lui laisse un billet de 20. C'est ça la classe, toujours être aimable, avenant, serviable, généreux... J'en profite pour faire une petite claque dans le dos de la fille comme pour la poser vers lui. Sur ce, je me dirige vers Claudia pour lui apporter son "Heaven" ... Franchement, vu la tronche que tire la demoiselle au chapeau avec son Mojito, j'ose espérer que celui-là va assommer la bavarde, que je puisse voguer vers des horizons moins ... triviaux.

Je lève la tête vers le pont supérieur. Mauvais plan. Y'a certes une bombe atomique là-bas aussi, mais ils ont laissé échapper Moun-dir, Toutankhamon et une culturiste ... Vite, une bouffée de cigare. Se concentrer sur la fumée pour oublier ces ... choses ?... Je me tourne quand même vers Claudia en lui apportant son cocktail.

Et voilà, un Heaven : Le même que celui de la demoiselle là-bas. M'est avis qu'il est même meilleur, car celui-ci n'est pas coupé avec l'eau de la piscine.

Allez, hop, nouveau sourire... C'est dingue ce que je suis bon comédien quand même, j'aurais dû faire acteur...

Je peux plus... Ce monde... Cette foule... Ces gens heureux... Personne n'a le droit d'être heureux si je ne le suis pas... C'est inadmissible... Ce n'est pas mon monde... Dans mon monde, tout le monde tourne à mon rythme... Personne ne rit si je ne ris pas... Personne ne s'amuse si je ne m'amuse pas...

Qu'est ce que je fais dans ce monde... Pourquoi j'ai atterri dans ce monde...

Il s'en va... Je les vois pas sous mon chapeau mais je l'entend son flock-flock... Un de moins... Et si il croit vraiment que j'irais le rejoindre au "brunch" comme il dit, c'est qu'il a trop sniffé le chlore de la piscine...

Miss Tarzane s'éloigne aussi on dirait... Reste plus que deux personnes au bar si j'ai bien compté. C'est deux personnes de trop déjà...

Il faut que je bouge, que je prenne l'air... Loin des gens... Loin de ce monde qui ne me correspond pas...

Seule...

Ce qu'il est long !
Ce qu'il est long !
Ce qu'il est long !
Installée sur mon transat j’attends Barett. Et mon cocktail. Surtout le cocktail dira-t-on. Bien que la compagnie du jeune homme se révèle de plus en plus agréable. Il est pas contrariant. Ne me coupe pas le parole (encore faut-il y arriver) et est même disposé à répondre à toutes mes attentes.
Sauf que là mon attente et bien, comment vous dire, elle attend quand même beaucoup.

Je dandine du pied. Tapote nonchalamment les doigts sur l'accoudoir du transat et continue à m'éventer à l'aide de mon chapeau avec l'autre main.
Pffffffffffffffff.
S'il est aussi lent au lit ça ne m'étonnerai même pas !
Je lève les yeux au ciel et souris à ma petite réflexion toute personnelle.

Bon ! Va encore falloir que je prenne les choses en main parce que là je crève la soif et en plus, avec cette chaleur, j'attrape mal au crâne. Je vais encore frôler l'insolation à cause de sa lenteur.

J'étais prête à ma lever et aller voir moi même ce qui se passe au stand 'boissons' quand Barett revient nos verres à la main.

Enfin !
Je n'en peux plus !
Il faut ABSOLUMENT que je boive parce que la chaleur me vrille les tempes.

Ni une ni deux je me descend le cocktail. Quasiment cul sec !
Whaaaa !!! Ca arrache leur truc !!!
LA bouche en cul de poule à cause du feu à l'intérieur de ma bouche je m'évente encore plus fort avec mon chapeau.

Veuillez ... m' ... m' ... m'excusez.
Je ... je ...
Bordel j'vais clamser avec ce truc !
Je dois ...
Quoi tu dois quoi ? Tu va lui dire quoi au type ? Que t'es à deux doigts de t'asphyxier parce que t'as bu le machin cul sec ? Ridicule !
... me repoudrer le nez !!!

Et de tourner les talons et me barrer, dignement bien sûr, talons claquants vers l'intérieur du bateau. Faut que je trouve les suites !!!

Oh putain ... YES !... Ce barman est franchement béni des dieux ... En plus, le Vodka-Martini est pas si mal que ça ... Pas franchement folichonne, mais pas mal.

Il observe la mer, son verre dans une main et son cigare dans l'autre. Il savoure ces arômes délicieuses des îles et pense déjà à Cuba.

Ouais, je sais, j'aime beaucoup passer en mode narration à la troisième personne quand c'est l'extase ... Ça vous prends pas vous, des fois ? Vous avez tort, c'est assez salvateur.

Il se perds donc dans ses pensées, enfin seul, jusqu'à que qu'un choc vienne le sortir de sa fantastique torpeur...

Attends. Putain, mais c'est quoi ce foutoir ? Je suis cool là ! Je regarde la mer, je suis calme... C'est quoi ce foutoir ? Je te jure que si je chope le salaud, je te le passe par-dessus bord !

Euh ... Pardon

Quoi, "Pardon" ? Mais je m'en vais t'éclater les rotules, espèce de merdeux ! Je le cherche des yeux ... P'tain, il est invisible ou quoi ? ... Je les baissent, des fois que ...

Bon, c'est un petit. Ça se fait pas de taper les gosses, c'est mal ... Cool, zen, self-control ... Je prends une bouffée du cigare, je savoure. Sourire chic, aimable :

Il n'y pas de mal petit !

Toujours être sympa avec les mômes. Les mères elles aiment quand on est sympa avec leurs gosses, et des fois les mères sont bonnes. CQFD.

Je baisse les yeux, j'analyse, toujours souriant ... P'tain, c'est quoi cet accoutrement ? On dirait un cosplayer campagnard qui a découpé ses rideaux !.. J'espère que je suis pas tombé sur un consanguin...

Tu es perdu, tu as besoin de quelque chose ?

Bon, évidemment, ça serait cool qu'il me lâche les basques vite fait le gnome là, parce que bon, y'a d'la gonzesse à aller draguer là...

Gaëtan est soulagé. Le monsieur qui n’a pas l’air commode n’est pas si pas commode que ça. Il réagit calmement à la collision. Alors le gosse essaye de faire un sourire mais tellement il est nerveux ça mute en mixe sourire-grimace. Bon, c’est déjà ça…

Gaëtan ferme sa 3DS mais ne l’éteint pas, faut pas croire, il va pas quitter sa partie comme ça. Il s’apprête à s’éloigner bien loin et à se poser dans un coin pour pouvoir jouer tranquillement à la console mais le type lui pose une question.

« Tu es perdu, tu as besoin de quelque chose ? »

Gaëtan ne s’était pas préparer à ça. Il n’a pas l’habitude qu’on enclenche une conversation avec lui. Il ne sait donc pas quoi dire et panique. Et comme toujours quand il est paniqué, il débite tout un tas de trucs incohérent :

« Euh… Je suis pas perdu, ma mère n’est pas loin, elle est dans le hall parce que, vous savez, y’a des trucs encore à remplir et tout, mais mon père il est pas avec à cause du travail mais je sais qu’en fait il avait pas envie de faire une croisière mais ma mère elle s’en fiche parce qu’elle a dit que comme ça elle serait tranquille pendant longtemps et elle n’entendrait plus mon père se plaindre de son travail tout le temps parce que c’est collègues l’embête, mais je le comprends parce que j’ai déjà vu ses collègues et ils sont trop bizarre, mais mon père il les aime bien quand même, faut dire que mon père est aussi bizarre, et je disais que ma mère pensait être tranquille aussi parce que mon père m’a acheté un nouveau jeu, mais je l’ai presque fini. Je… Euh… Je parle trop... »

Gaëtan rit nerveusement et rougit.

Nancy arrive d'un pas pressé, il ne faut pas qu'elle traîne. Elle a cru commencer à sentir du mouvement quand elle étant dans les cuisines, il faut qu'elle se dépêche de "le" retrouver et de l'emmener loin d'ici, là où "il" ne pourra faire de mal à personne.

Mais il n'est pas ici, ou alors il se cache. Parmi la foule elle ne distingue que des femmes élégantes, de bien belles femmes qui la relèguent au rang de lot de consolation ou de plante verte. C'est vrai qu'elle ne peut pas tenir la comparaison dans ses habits presque crasseux et avec un visage marqué par les nombreuses nuits blanches qu'elle a du traverser.

Las ! Elle est condamnée à tenter de réparer sa terrible erreur, dusse-t-elle en mourir. Cela fait douze ans qu'elle n'a plus eu droit au plaisir, "qu'il" lui pourrit le moindre moment de loisir. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'il tente de s'attaquer à d'autres personnes. Mais elle ne le laissera pas faire, il payera ! Et ensuite elle s'enverra en l'air parce que ça fait drôlement longtemps.

Un jeune homme à lunette discute avec un homme aux allures de truands, une sauvage quitte l'endroit suivie de près par deux magnifiques créatures, pour le reste il ne se passe pas grand chose. Ce qui fait de Nancy la seule femme sur le pont, plus personne à jalouser et DOUX JÉSUS

Elle écarquille les yeux comme si elle avait vu un... Non...
Si...
Un nègre !
Il sert les boissons et n'est même pas attaché ! Alors qu'il a visiblement volé les vêtements d'un client ! Et personne ne fait rien ?
Mais où va-t-on ? C'est horrible, il faut faire quelque chose ! Nancy a beau être effarée, elle ne peut rien faire face à ce barbare, d'autant plus qu'elle n'a pas le temps pour ça. Il faut absolument qu'elle "le" neutralise avant que le bateau ne quitte le port. Elle ira le visiter ce port, pour se détendre et alpaguer un marin ou deux. Elle devrait bien en trouver dans ce port, fort joli vu de la mer, qui s'éloigne vers l'horizon...

SAINTE MARIE MÈRE DE DIEU ! Le bateau a déjà quitté le port ?
Non, ce n'est pas possible ! Oh son Dieu oh son Dieu ! Ils sont condamnés ! L'effarement s'en va pour être remplacé par la terreur et l’abattement.

Désespérée et épuisée par son exercice facial, Nancy tombe à genoux et se met à sangloter.

Bon, ok. Ce môme est un nerd, il se crispe. Apparemment, dans sa vie, il a pas grand chose. Il parle, il parle. Ça aurait pu être pire que Claudia, mais au moins, lui semble avoir quelque chose à dire.

Pourquoi je dis ça ? Pourquoi je me mets à en avoir quelque chose à tapiner ? Après tout, je m'en tape, mais je sais pas pourquoi, d'un coup, j'ai le cafard... Je sais pas. J'aime pas. Je tire une autre bouffée, je le regarde. Je regarde ses mains. Je me perds dans mes pensées. Ce gosse ... Enfin, faut que je pense à autre chose, et la pleureuse à côté qui a pétée un plomb en voyant Isaac me rassure pas plus.

Ah, mais c'est que ça m'a l'air sympa mon gars. C'est quoi comme jeu ?

Ouais, je l'avoue, moi-même, je joue ... Bon, moi que dans mes jeunes années, mais quand même. J'ai toujours aimé ces bidules electroniques... D'ailleurs, l'espace d'un instant, je réfléchis en me demandant bien comment, d'un petit pavillon de banlieue comme les autres, j'ai pu en arriver là. Fumer un Havane sur le pont d'un paquebot en parlant à un gosse habillé comme un hobbit. J'ai du mal à me figurer si cela est la chose la plus ridicule ou la plus sensée qu'il m'ait été donné de voir depuis que j'ai embarqué ...

Tu sais, moi-même je joue avec ces bidules électroniques de temps en temps, c'est bien sympa ... Tu bois quelque chose ?

Ouais. Je sais pas si je suis fêlé, si j'ai pété un câble. Je sais pas. J'ai plus la volonté d'aller draguer de la gonzesse pour l'instant. J'ai eu un gros coup de cafard d'un coup. D'ailleurs, ça doit se ressentir dans mon expression qui doit tirer vers la neutralité. Je vérifie le contenu de ma veste...

Ouais, je l'ai toujours. Elle ne m'a jamais quittée celle-là.

Passer l'enregistrement ne fut pas difficile au final, en même temps, ce n'est qu'une croisière, on ne détourne jamais les croisières. N'est-ce pas ?
Après un petit détour par ma cabine, qui en passant n'est pas mal du tout, de chouettes draps, une douche suffisamment grande pour y tenir à trois et une déco chic sans tomber dans le baroque ; me voila en tenue de combat au bar-piscine d'un certain Isaac.

Short de bain enfilé et chapeau sur la tête, me voila prêt pour gouter chaque cocktail de la création.

Et je ne suis pas seul ! Des gens, des gens partout, plein de gens à rencontrer et à pourrir facultativement.

Because this who I am. Vous me rencontrez moi, ou un de mes nombreux personnages, et je vous parasite jusqu'à la dernière miette. Mais tout en riant, il faut s'amuser dans la vie. Et ça, ça m'amuse beaucoup.

Voila que je rigole tout seul maintenant, bon alors, qu'avons-nous ?

Pétasse à frange, golden boy, mamie Floridienne, papy riche, rapace, flambeur, tout le monde est là. On a même une souillon de service, on dirait Cosette quand elle pleure comme ça. Un gros bras qui tire la gueule, probablement à cause de ce gosse déguisé en Harry Potter.

Allez, c'est l'heure de s'abreuver vulgairement. Je joue des coudes pour atteindre le comptoir et arrive enfin à choper le barman.

Bon sang ! Qu'il est marrant avec sa coupe afro des années 70. Ridicule mais tellement drôle. Et qu'est ce qu'il a l'air con ! Je le taquinerai plus tard.

- Un blue lagoon, demandais-je en fixant malgré moi ses cheveux.

Vraiment pittoresque. Bon alors, je fais quoi après ? Toutes les bouées sont pleines, à moins que je renverse quelqu'un. Non, on ne va pas se faire remarquer tout de suite.

Je vais me contenter de me pochtronner en voyant ce qu'il se passe. J'ai tout le temps.

Ah tiens, Zelda. Mouais, déjà entendu parlé, déjà vu probablement ... Après tout, j'm'en tapes. Je me demandes ce que je fous là. Le voilà qu'il se barre. Il a trouvé une excuse bidon ... C'est peut-être mieux.

J'en profite pour retirer un coup de cigare, finir ma Vodka-Martini ... Attends, ce mec au bar. Qu'est-ce qu'il fous là ? Je m'approche ... Non, vraiment, ça serait ... non...

Mais si ! Je m'approche, ça doit bien faire 5 ou 6 ans !

Mohammed ! Ah ben tiens, qu'est-ce que tu fais là ? T'as fait fortune en revendant tes chèvres ou quoi ? Ahlala, si on m'avait dit que je te retrouverait ici ! ... Et tes femmes et tes 12 enfants ? Toujours à Kandahar ?

Ah ben ça, sacré Mohammed. Jamais j'oublie une tête, mais alors là, si on m'avait dit que je retrouverais mon guide de haute-montagne afghan qui peignait ses chèvres sur une croisière de luxe à plusieurs milliers de kilomètres de son domicile ! ...

Ou alors il vient me buter parce que je l'ai laissé sur le carreau après lui avoir promis l'affaire du siècle avec le pavot de la région ... Ouais ...

Dis comme ça, finalement, ça serait peut-être même mieux que ça soit pas Mohammed ...

Ouais, sauf que là je suis déjà à côté de lui, comme si j'étais un vieux pote... C'te loose...

Quelle bande d'ingrats, quelle troupe d'ignorants, si ils savaient...
Ils ne laisseraient pas Nancy seule en train de pleurer, ils l'aideraient et la consoleraient, ils lui redonneraient le courage nécessaire pour avancer.
Des raclures, des machos infâmes délaissant cette faible femme, sans doute n'est elle pas assez belle que pour réveiller leur libido et que pour susciter le moindre de leur intérêt. C'est la dure loi de ce monde, soit t'as un 95 D que tu exhibes à tous les mâles, soit tu es laissée sur le carreau et abandonnée.

Nancy le sait, elle l'a vécu et lu dans les livres. Car Nancy est cultivée, elle connait toutes les répliques de Twilight par cœur et sait mieux que personne qu'aucun de ces imbéciles pervers ne vaut le bel Edward. Edward lui est fort, romantique, dommage qu'il véhicule des valeurs dépassées telle que l'abstinence avant le mariage. Et il est tout aussi regrettable qu'un vampire n'ayant pas de sang il ne puisse pas mettre au garde à vous.

Le désespoir de Nancy a disparu et a fait place à d'autres sentiments bien plus sombres et agressifs. Nancy est indignation, Nancy est colère. Elle se lève et se dirige vers le cowboy en short qui a osé lui passer à côté sans même lui adresser le moindre mot. Un pas décidé, une moue emplie de haine, un regard noir et l'index dressé vers le nez de cet individu, il va morfler ! Elle se plonge au plus profond des yeux de cet inconnu et...

Vous êtes célibataire ?

Sourire angélique, balancement lui donnant un air légèrement gêné, battement des paupières et l'index est allé jouer avec une mèche rebelle.

Moi oui, je m'appelle Nancy. Je cherche un cavalier pour le bal et je me demandais...

Elle détourne le regard vers le bas comme si elle était gênée et se mord la lèvre.

Je me ferai belle je vous le promets, vous ne serez pas déçu ! Allez, s'ils vous plaaaait !

Wow ! Wow ! Wow !

Mais c'est quoi ce foutu bordel ? Je ne suis pas installé depuis cinq minutes que déjà les bêtes de foire m'assaillent !
Mais qui ce Mohammed ? J'ai jamais été un Mohammed ! Pourquoi il me parle de chèvres ?
À moins qu'un de mes personnages se soit fait la malle et que je ne me souvienne de rien ? Non, pas possible que je sois aller à Kandahar sans que je m'en rende compte, c'est une trop longue période.

Oh et voila que la ramoneuse me demande d'aller au bal avec elle ! Et voila qu'elle supplie. Elle doit être sacrément désespérée ! Bon allez je vais lui faire une fleure à cette pauvre fille.

Le grand bonhomme s'en va, mais de quelle seconde femme il me parle ? Je verrai cela plus tard si je le croise.

Mais pour le moment, Time to shine. On va emmener Cosette dans le monde fabuleux de l'aristocratie.
Il est temps pour Roger de s'effacer et de laisser sa place.

On se penche légèrement vers l'avant, presque une révérence mais non. Pas pour elle. Un petit sourire, un moulinet de la main et on y va :

- Et bien, ma foi ! Pourquoi pas, je me présente, je suis le baron Bertrand de la Phistinière. Mais avant que nous allions au salon il faudrait que je me change.

Soudainement, les vagues se déchainèrent, le navire fut balloté, emporté dans les airs puis le noir. Et ces bruits de pas étrange.

C'est ça, va t'en manant! Laisse moi donc avec mon prince... Qui s'avère être... Un noble! Oh Nancy, c'est ta chance!

- Oh mon dieu, vous êtes noble! Je suis confuse... Je vous promet de vous faire honneur!

Allez, on enchaine avec une petite révérence, car j'ai une éducation moi aussi! Et quelques battements de cil, aucun homme ne résiste à ça...

Se changer, oui oui oui... Si le dressing est à disposition, je n'aurais aucun mal à me transformer en authentique princesse! Finie Cendrillon! Une belle robe pourra faire oublier n'importe quel bonnet inférieur à D!

J'en étais là de mes réflexions, quand j'ai décollé du sol. Je l'ai vite rejoint malheureusement, assez lourdement. Et quelque chose m'a rejoint aussi, à la tête, je ne sais pas ce que c'était.

Ca a été comme dans les livres! j'ai vu des petites étoiles noires envahir mes yeux, et j'ai perdu connaissance.

Mon dieu, j'espère qu'il n'en profitera pas pour abuser de moi le coquin, je veux être consciente pour ça... Et mes dessous ne sont vraiment pas seyants...

Je me relève tant bien que mal de cette affreuse secousse. Ventre-saint-gris ! Mais que diable s'est-il donc passé ? Avons-nous heurté quelque chose ?

Et où est passé la roturière ? On n'y voit goutte ! Je tâtonne comme je peux, me voila à quatre pattes ; tiens cela me rappelle certaines soirées, oh oui la belle Cassandre qui me donne des ordres ! Ah la voila ! Elle gît, inconsciente la bougresse. Est-ce donc le moment de s'évanouir ? Un peu de tenue voyons !

Bien, il ne me reste plus qu'à la transporter jusqu'à mes appartements. Moi ! Quelle tâche indigne, mais je n'ai qu'une parole. J'ai dit que je m'en occuperai, je le ferai. C'est un peu comme avoir un sujet au final. Mais je me dois d'abord de trouver de la lumière. Je n'arriverai à rien dans le noir. Voyons, est-ce que j'ai eu la présence d'esprit de prendre mon téléphone ? Oui ! Parfait, il me fera office de torche.

Il ne me reste plus qu'à la porter, comment donc vais-je m'y prendre ? Essayons sur mon dos. Je la relève, si seulement elle pouvait avoir la décence de se réveiller !

Oh parbleu quelle est lourde ! Me voila qui la porte tel un fardeau, moi ! Un baron ! Si mère me voyait !

Bon, maintenant il faut que je gagne ma cabine, je braque mon téléphone tant bien que mal pour m'éclairer et je la charrie.

Allons-y ! *


* dit avec l'accent anglais bien entendu ^^