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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

Ambiance Blade Runer, The Island, Total Recall, et tant d'autres où les libertés sont étranglées...
Chut! Big Brother... La délation est l'arme des cafards...
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Orthodoxe
Esclave de corps et d'esprit

Blanche
Blanche

Féminin
Age : 37
Fan Club RP : 2

Fichier Edvige ♫ ♪♪
<b>Particularité </b> Particularité :
Un peu d'histoire :

Home Vide
MessageSujet: Home   Home Icon_minitimeDim 3 Avr 2011 - 16:45




C'était un vieux bar, un peu miteux. Les carreaux de part et d'autre de l'entrée étaient tellement sales qu'il était impossible de distinguer quoique ce soit au travers. La porte avait été défoncée, la poignée pendouillait désespérément dans le vide. L'enseigne, patinée par le temps, ne tenait plus que par l'opération du saint-esprit. On distinguait à peine le nom du taudis: L'épave.
Certains endroits portent bien leur nom.

J'arrachai l'affiche de sur la porte, reprit l'étui que j'avais posé par terre et entrai.
A l'intérieur régnait une atmosphère encore plus étouffante qu'au dehors. La fumée masquait la plupart des visages, les chapeaux en feutre, ceux qui restaient. On entendait le tintement des verres derrière le bar, celui des glaçons dans le fond de la salle. Quelques rires gras fusaient parfois, comme sortis de nulle part. Sur la table à ma gauche on jouait aux cartes. L'un des joueurs entassait fièrement les billets devant lui tandis que les autres cherchaient dans leurs poches, une pièce de monnaie miraculée. Un poste de radio dernière génération, qui jurait atrocement avec le reste du décor, déversait un flot de musique bon marché que je n'avais encore jamais entendu. Un néon blafard éclairait le comptoir, mais il était impossible de distinguer le visage du barman. Le reste de la salle était éclairé par d'antiques lampes à abat-jour qui diffusaient une lumière glauque. Ça sentait l'alcool, le tabac, et le trafic de drogue à plein nez. Je me sentais bien.

Sans un coup d'oeil vers le type à ma droite, qui me reluqua des pieds à la tête, je me dirigeais vers le comptoir et posai l'affiche dessus, sans pour autant lâcher l'étui; je ne faisais pas vraiment confiance à ceux qui traînaient ici. J'entendis les pas du type se rapprocher et deux moustaches firent leur apparition en face de moi.

" Qu'est-ce que je vous sers? "
" Rien, je suis venue pour ça. "
Du menton je lui indiquais l'affiche posée sur le comptoir: " Vends ancien atelier. Bon état. Prix à négocier. S'adresser au comptoir. "
J'entendis un vague raclement de chaise dans l'arrière salle. On venait. Le type derrière le comptoir avait disparu, un autre se tenait désormais devant moi. Cette fois-ci je pouvais voir son visage. Ridé, le nez tordu, une oreille à moitié arrachée, mais le regard pétillant et le sourire d'un gamin.

" C'est pas un endroit pour une jeune fille comme vous ça, mad'moiselle. On fait pas dans la dentelle et les rubans ici. Vous devriez aller voir deux rues plus loin, Chez Rosy, elle aura certainement une place pour vous. "
" Je vous demande pas votre avis. J'veux voir, c'est tout... "
Je posai deux billets sur le comptoir.
" Et tant que je paye, vous la fermez, n'est-ce pas? "

J'entendis un grommellement puis le vieux fouilla dans sa poche.
" Tenez, la clef... Au fond du bar à droite, vous ouvrez la porte, y a un escalier. C'est au dernier étage. "
" Y a pas d'autres moyens d'accès? "
" L'escalier de secours dans la ruelle, à gauche, en sortant du bar. "

J'attrapais la clef qu'il me tendait et traversait le bar, l'étui toujours fermement accroché à ma main gauche. La fumée s'infiltrait partout, jusque dans mes yeux, aussi j'avançais à tâtons mais finis par trouver la porte. L'escalier était étroit et tortillait jusqu'au dernier étage. On se serait cru dans un immeuble du dix-neuvième siècle. Le reste était plutôt "moderne", un peu glauque, mais cela découragerait certainement les visiteurs mal intentionné.
Je tournais la clef dans la serrure, et entrait.


Home Windowsbyhquer


Il ne faisait pas froid. Il y avait même une chaleur presque agréable, moins étouffante qu'au dehors. Une légère odeur de fumée planait dans les airs, sans doute les effluves du bar en dessous, mais cela n'était pas pour me déplaire. La lumière du jour filtrait à travers les fenêtres de l'atelier. Le sol était jonché de saletés, le bois des fenêtres s'écaillait. Cet endroit me rappelait les longues heures passées sur les toits des entrepôts dans les harbours d'autrefois, parfois avec Golgoth, parfois avec le chat, parfois seule. Pas grand chose n'avait changé ici: la population était la même, j'avais simplement sauté une génération; les habitudes étaient semblables, les odeurs aussi. Seul les docks plus loin derrière, vibrants d'activité, me rappelaient que l'on n'était plus en 2040.
J'allongeai l'étui sur le sol. Les deux clapet s'ouvrirent, et je caressais du bout des doigts le pavillon doré.
J'avais perdu mes souvenirs passés. Avec le temps, Monique, Gérard, mon géranium et ce qui se trouvait au dessous, tout avait été effacé. Mais il restait ma mémoire, et je n'avais rien oublié.

Alors...
Les notes du piano résonnaient dans mon esprit. Comme s'il avait été là. Je passais la sangle au dessus de mon épaule. Mes lèvres trouvèrent l'anche avec bonheur...

Le son flirtait avec l'espace, se répercutait sur les murs, se coulait par les fenêtres, et berçait les rayons du soleil. Je sentais un frisson léger parcourir mon visage, un frisson que je n'avais plus ressenti depuis longtemps. Avais-je enfin retrouvé cette sensation? Ou s'en irait-elle comme toutes les autres?
Je savourais simplement. Le saxophone semblait distiller la musique au sein de mes veines. Pour la première fois, je me sentais bien, ici, maintenant.

Lorsque les dernières notes s'estompèrent dans mon esprit, je reposais le saxophone dans son étui, et ouvrit la porte.
Comme je m'y attendais le moustachu et le ridé étaient juste derrière. Je les vis s'apprêter à bafouiller quelques mots d'excuses. Sur eux aussi, la musique avait quelques effets notoires...
" Je prends. "
" Pour vous, ça sera deux cent... "
" Deux cent? Deux cent quoi? Deux cent mille?! Vous vous foutez de moi là?! Vous avez vu tout ce qu'il reste à faire là dedans pour rendre ça habitable?! "
" Bah, c'est à prendre ou à laisser. "
" Cent. Et je jouerais dans votre taudis un soir par semaine. Non négociable, vous trouverez personne d'autre pour votre taudis. Bonne soirée. "
Et sans un mot de plus, je leur claquai la porte au nez.




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