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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

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 Expérimentation personnelle

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Le destin bat les cartes, nous jouons

Lester
Lester

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MessageSujet: Expérimentation personnelle   Expérimentation personnelle Icon_minitimeMar 21 Juin 2011 - 18:47

Comme promis. J'espère vraiment que j'arriverais à la terminer. Pour le moment, c'est bien parti.

Partie 1

Spoiler:

NB : Si ce serait possible d'avoir des avis. Je continue pas si c'est trop pourri ^^". Et puis c'est toujours bien qu'on vous dise si telle ou telle phrase est maladroite, ou si tel ou tel passage devrait être retravaillé. Et désolé pour la mise en page : le passage entre LibreOffice et le forum enlève les tabulations ! Merci.


Pour mes quarante ans, on m'avait offert une de ces nouvelles simulations à la mode dans un institut spécialisé. Je m'étais préparé à un joli coffret plaisir pur biotox avec lifting du visage, gommage, et cetera, mais cette fois, Eurasie m'avait vraiment bluffé. J'avais un peu d’appréhension au départ et rechignai à prendre rendez-vous pour demander plus de renseignements. Pourtant, je n'étais pas réfractaire aux nouvelles expériences, – j'étais même le contraire, un consommateur curieux en mal de sensations. Un soir, ça ne manqua pas ; Eurasie le remit sur le tapis !
― Le bon n'est valable que deux mois chéri.
Je feignis de ne pas comprendre en replongeant dans mon plat tout préparé.
― Hé, tu m'entends quand je te causes ? Je ne vois pas ce qui te gènes. Si ça te plaît pas, on peut toujours en reparler et changer pour quelque chose de plus conventionnel. À moins que tu ne me cèdes gracieusement ton cadeau !
Sur cette dernière boutade, elle se mit à rire et m'expédia joyeusement le sel que je venais de lui demander un peu plus tôt.
Une chic fille Eurasie. C'était d'ailleurs pour ça que nous avions fêté nos deux ans récemment, alors que toutes mes anciennes conquêtes plafonnaient à moins de la moitié. Eurasie, elle était du genre légère, tant de cuisse que de caractère. C'était une femme d'action pour qui la vie se devait d'être un mélange épicé d'aventure et de plaisir. Je n'étais pas quelqu'un de difficile, tant que l'autre supportait mon besoin de changement. Eurasie, elle, faisait bien mieux : elle le comprenait. Il n'y avait donc pas de raison pour que notre relation ne tienne pas !
― C'est que, je ne sais pas, maugréai-je, ça me fait bizarre d'imaginer que... Enfin, ethiquement...
― Mais non, dis-toi que c'est comme si tu te masturbais !
Comme d'habitude, Eurasie me jetait sa répartie à la gueule aussi simplement que si elle mailait sa sœur. D'une phrase, elle balaya dix minutes de réflexions intenses.
Vu comme ça...
― D'accord, ça marche. Promis, je téléphone dans la semaine.
― Tu me raconteras ? demanda-t-elle en un sourire mutin.

Les préparatifs étaient minimes. Une prise de sang avant d'aller travailler, et trois jours plus tard, pendant mon cour de tennis, l'institut me rappela. Ils voulaient confirmation pour entamer le processus, savoir si je viendrais bien le cinq à dix heures tapante. C'était du consommable, autrement dit du non-remboursable. J'acceptai l'offre et priai pour ne pas tomber malade d'ici là. Puis les jours passèrent, et j'en aurais presque oublié la date fatidique, jusqu'à ce qu'Eurasie me le rappelle.
Je me trouvai donc le cinq mai à dix heures devant une charmante blonde qui me faisait patienter en me laissant lorgner sur son haut transparent. Elle regarda à peine mon bon, posa sa main manucurée sur le papier parfumé, et me désigna une porte sur ma droite.
― Vous avez des demandes particulières ; accessoires, mise en scène, ou que sais-je ? Si vous voulez, on a des catalogues là. Une fois tout commandé, on viendra s'occuper de vous et mettre en place la réalité parallèle.
Elle dut se demander si j'étais bouché puisque sa phrase ne souleva aucune réaction de ma part. En fait, j'avais tout sauf planifié ce qui m'attendait, et l'espèce de prise de conscience de l'expérience à venir fut difficile à digérer. Alors, pour ne pas avoir l'air trop bête, je pris les feuilles numériques qu'elle me tendait en faisant semblant d'être un connaisseur en murmurant de vagues excuses.
Je pénétrai dans une petite pièce carrée d'une blancheur éclatante dont le sol et le plafond était indistinct l'un de l'autre. Je m'assis sur le carrelage, en tailleur. Aussitôt, sur le mur, apparut une myriade de caractère sombre qui formèrent des mots puis des phrases. Je pouvais configurer la future simulation dans laquelle j'allais bientôt plonger. Sous mes yeux, quelques décors passèrent. J'ignorai la plage des Caraïbes et la suite d’hôtel luxueuse. Trop commun. Pour avoir l'air d'un aventureux, je donnai à la machine l'ordre « de me surprendre ». En fait, la cause était mon manque d'imagination et d'envie flagrant.
À peine finalisai-je mon dossier qu'un technicien fit son apparition. Le mur avait recouvré son aspect laiteux et uniforme .
― Prêt pour le grand saut ? plaisanta-il.
Sans doute une phrase standard pour détendre le client.
― C'est votre première fois ?
― Oui.
L'homme, – d'apparence jeune, même si on devinait sous ses traits trop lisses un âge plus honorable, – s'était assis. Il avait le même sourire que dans les pubs de dentifrice, vous savez, celui un brin hypocrite. On se sent toujours plus en confiance face à des références connues.
― Alors je vais vous expliquez la procédure.
En disant cela, le technicien sortit d'une de ces poches une puce. Il posa ses doigts sur ma nuque et les déplaça jusqu'à sentir mon port intérieur qui se dilata sous l'infime caresse. Cet homme était un expert ; ses mouvements étaient pétris par l'habitude.
― Je vais connecter la puce à votre PI. Puis les meca-dendrites vont se fixer à vos propres neurones. Peut-être que vous aurez des spasmes ou des fourmillements, rien de grave, rassurez-vous : c'est normal. Plus tard, je lancerais la simulation qui durera une heure et durant laquelle vous aurez les même perceptions que dans la réalité. Faîtes attention, vous êtes toujours responsable de vos corps. S'il y a des figurants dans le décors, ce ne seront que des images 2D de grande qualité, non palpable. Quand je vous le dirait, vous fermerez les yeux et compterez jusqu'à dix, puis vous les rouvrirez. Jusque là, est-ce clair ?
J'acquiesçai gravement. Il me tendit une tablette numérique sur laquelle était inscrit un contrat qui déchargeait l'institut de toutes responsabilités en cas de problèmes. Sans même le lire j'apposai mon pouce droit. L'homme parut satisfait ; il m'offrit à nouveau son sourire Colgate.
― D'autres questions ?
― Il sera comment ? dis-je.
― Eh bien comme vous !
Je levai les yeux au ciel. Les drones-nourrices avaient dû le laisser tomber à la maternité.
― Eh bien, se reprit-il, physiquement il sera comme vous, mais mentalement sans doute un peu différent. Il n'a pas vos souvenirs, ni votre éducation. L'environnement et l'expérience jouent beaucoup sur le caractère. À la place, on leur implante un schéma de pensée type venant de l'expérience accumulée par les autres et de réponses pré-écrites.
― Comme une IA ?
― Non, un humain à part entière. On garde la part de spontanéité. Rassuré ?
― Plutôt oui.
L'homme titilla à nouveau mon port intérieur jusqu'à l'ouvrir entièrement, puis il passa son autre main dans mon dos et mes muscles se crispèrent. Ce ne fut pas douloureux, juste incontrôlé. Petit à petit, ils se détendirent, mais je sentis de curieuses démangeaisons me parcourir longtemps encore après la pose de la puce.
Le technicien me rappela de compter jusqu'à dix avant de s'en aller. Je lui répondis par un grognement énervé. Pour qui me prenait-il ?
Rien, pendant ces dix secondes, ne sembla changer autour de moi. Aucune odeur nouvelle ne chatouilla mes sinus. Sous mes fesses, je sentais encore le carrelage froid et dur.
Pourtant, lorsque je rouvris les yeux, je n'étais plus dans le cube de simulation. J'étais sur un îlot, au milieu d'un lac. L'eau apaisée reflétait le soleil couchant qui l'irisait de reflets pourpres et or. Sous mon dos, l'écorce rugueuse d'un saule pleureur me chatouillait. Ses feuilles se balançaient devant mes yeux en un mouvement lent et régulier de métronome.
Une nature préservée, enchanteresse. Un fantasme classique de gens qui lisent trop de romans de gare.
Soudain, une paume vint se poser sur mon épaule. Je me crispai contre l'arbre pendant qu'un souffle chaud parcourrait ma nuque. Tout mon corps se prit à frissonner. C'était plus fort que moi ! Le moment tant redouté était arrivé !
― Salut.
La même voix que moi. Je tournai la tête sur le côté pour m'éviter sa vue. Je ne savais pas comment mes nerfs réagiraient. Autant attendre quelques secondes que mon cœur se calme. Alors j'oserai le regarder les yeux dans les yeux, comme un homme.
Sa main descendit le long de ma colonne vertébrale tandis que l'autre rampait jusqu'à ma cuisse. Il était un peu trop entreprenant à mon goût. Pourtant, en me mettant à sa place, je réalisai que j'aurais fait de même. Après tout, il ne remplissait que son rôle, ce pour quoi il était là. Déjà, ses mains se déplaçaient avec moins d'assurance, comme s'il captait mon trouble. Je repoussai son bras lorsqu'il effleura mon entrejambe.
Il protesta. J'allais lui rétorquer violemment de me ficher la paix (en termes moins élogieux). La vision de ce visage étrangement similaire me glaça d'horreur, figeant dans ma gorge les jurons qui tentaient d'en sortir. Je les ravalai en même temps qu'une salive épaisse et collante.
Ressemblais-je à _ça_ ? Je me souriais avec un sourire que je qualifierais de bête. Enfin _Moibis_ me souriait (mais appelons-le « Bis » tout court pour plus de commodités). Donc Bis me souriait bêtement. Ce fut à cet instant que je réalisai toutes les interventions qu'il me restait à pratiquer. Un nez trop épaté, un double menton naissant, des paupières bouffies... Bref, j'estimai l’ampleur de la catastrophe.
La perspective de coucher avec lui me souleva l'estomac.
― Ils m'ont à ce point loupé que tu me regardes comme ça ? demanda-t-il.
Moi dans toute ma finesse : c'est-à-dire aucune !
Il haussa les épaules et s'assit dans l'herbe ; ma placidité avortait toute tentative de dialogue. Je remarquai alors sa nudité, et surtout la bouée graisseuse qui ceignait ses reins. Aussitôt, par réflexe, je me penchai au-dessus de moi-même pour constater avec horreur qu'après quarante ans d'excès, j'en payai les conséquences. À moi le rab de sport le samedi matin (douce perspective) !



Dernière édition par Lester le Mer 22 Juin 2011 - 0:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Expérimentation personnelle   Expérimentation personnelle Icon_minitimeMer 22 Juin 2011 - 0:40

Partie 2

Spoiler:

― Maintenant tu te tais, et tu attends que ça passe. Il nous reste moins d'une heure !
Bis étouffa ses rires naissant.
― Mais oui, c'est ça. Je te connais : t'es pire qu'une none en période de Carême !
― Et comment tu pourrais me connaître alors que tu viens de naître, il y a quoi, une heure ?
― Trente minutes pour être précis...
Voyant que je me renfrognai, il s'exclama :
― Tu ressembles à un chinois constipé. Ça te va pas mon mignon. Détends-toi et profite. On va bien s'amuser tous les deux !
Qu'il était insupportable ! Je me demandais si j'étais réellement aussi pénible. Sûrement, Eurasie me le répétait bien assez. Mais il fallait dire qu'elle avait son foutu caractère !
― Mais je t'emmerdes ! J'ai pas envie de baiser avec une tranche de thon comme toi ! Content, ou je dois essayer de te faire chialer ?
― Tu ne serais pas aussi cruel avec toi-même.
Il avait pas tort.
Je me levai, me déchaussai et m'enfonçai dans l'eau jusqu'à mi-mollet. Je ne voulais plus discuter avec Bis qui m’insupportait. Il fallait que je décompresse. Je pataugeai donc dans une fange collante qui s'insinuait jusqu'entre mes orteils. L'impression de mouillé était très réaliste.
Soudain, une gigantesque éclaboussure m'aspergea. Mes cheveux collaient à mon front et l'odeur de vase emplit mes narines. Ma chemise était également tâchée et se plaquait sur ma peau en une succion indécente.
Je levai la tête et tombait nez-à-nez sur un canoë zébré de motifs tribaux. Son seul passager était un homme de petite taille, trapu de stature, avec des cheveux noirs masqués en partie par une coiffe de chef Indien. D'entre le pli de ses rides, il me regarda durement. Je ne sus pourquoi, mais j'avais la certitude qu'il me priait de le rejoindre.
Précautionneusement, je passai un pied par-dessus bord puis me roulai dans le canoë. Bientôt, Bis me rejoignit. Il se plaça derrière moi, collé tout contre mon bassin. Je n'en fus pas irrité outre mesure : le mystère que l'Indien représentait occupait déjà mon esprit tout entier. Je me rappelai que le technicien avait parlé de potentiels figurants. Était-ce un stratagème de la simulation pour tenter de nous rapprocher, Bis et moi ? Lorsque je tendais ma main vers l'Indien, je traversais sa peau sans ressentir la moindre perception. Pourtant son image était de si grande qualité que son corps paraissait avoir autant de relief que le mien. Je sentais jusqu'à l'odeur musquée qui s'élevait de lui, mais son contact m'était proscrit, comme si seule la peau de mon clone importait. À moins que ce ne soit pour des raisons techniques ?
L'homme jouait de sa rame avec rapidité, et notre embarcation prit de la vitesse. Elle fendait la surface de l'eau en laissant derrière elle une longue traînée mousseuse, comme la mariée laisse sur ses talons pendre une étoffe blanche et vaporeuse. Je ne regardais pas en arrière. Devant nous, le lac s'étendait à perte de vue.
― Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait beau brun ?
Bis, encore et toujours. Je me serais ennuyé sans sa compagnie : l'Indien n'était pas très loquace.
― On profite de la promenade je suppose.
― Il y a différentes façons de profiter, me taquina-t-il.
Ses lèvres humides se posèrent alors sur mon cou tandis que ses mains serpentaient jusque sous ma chemise. Je ne le laissai pas me manipuler et me débattis, mais c'était un effort vain car nous étions de force égale. Il abandonna le premier en constatant qu'il se fatiguait pour rien.
― Tu es borné.
Il aurait pu retenter une offensive, et nous aurions continué nos chamailleries. Il préféra me surprendre.
― Dans ce cas, tant pis pour toi.
Et il s'appuya contre la paroi du canoë avec une énergie telle que celui-ci chavira, nous emportant tout deux au fond des eaux.
La sensation d'étouffement me prit à la gorge. Je fermais les yeux, battais des pieds et des mains de manière désordonnée. Petit à petit, mon corps s'enfonça. J’espérai prendre appui sur le sol pour gagner la surface, mais mes pieds ne le rencontrèrent jamais. À la place, j'ouvris grand les yeux et me redressai. Je n'étais plus en train de me noyer. Sous mes fesses, la dureté du carrelage ne me parût que rarement aussi douce. Au-dessus de moi, Bis me souriait.
― Salaud ! hurlai-je.
J'allais lui décrocher une droite, mais avant que je ferme mon poings, il avait déjà anticipé mon geste et enserrait fermement mes poignets.
― Tu peux quitter les lieux avant la fin de notre heure comme tu peux me rejoindre encore quelque temps dans le prochain décors. Une fois là-bas, j'accepterai que tu me frappes, presque jusqu'à la mort si tu le souhaites. Je suis fait pour ça après tout. Choisis.
Un battement de cil suffit pour qu'un nouvel environnement nous happe. Aussitôt, mes sens furent agressés par tout un panel d'épice et d'odeurs : cannelle, paprika, curry, musc. Ma tête bourdonnait, ma plante des pieds était brûlée par le sable du désert dans lequel je m'enfonçais. Des silhouettes drapés me traversèrent sans même remarquer ma présence. Au loin, j'entendis un chameau blatérer.
Bis avait saisi ma main et me guidait entre le dédale des étals du souk. Comment pouvait-il connaître aussi bien ces lieux ? Sans doute était-ce les restes d'une de ses « vies antérieures ». Il me conduit jusqu'à la médina. Là, plusieurs bâtiment de pierre séchée offrait en leurs seins leurs services plus ou moins exclusifs.
Je fus mené dans l'un d'eux. L'enseigne montrait des bulles de savons en suspension avec la mentions « soins corporels ». Je pensais qu'il s'agissait de bains publics, mais je me trompais, je le sus dès le premier pied posé sur le parquet.
Les serveuses déambulaient nues entre les tables. Seins fiers, percés, ourlés de rubis et de saphirs, les corps ondulants saturés d'huile, elles tourbillonnaient entre les clients. Certaines tenaient sur leur tête une jatte d'où dépassaient figues et grenades, mets offerts à qui voulait bien tendre la main. S'affairaient en un rythme lent des danseurs et danseuses sur une estrade baignée par la lumière des lampes à huile. Jamais je n'avais connu atmosphère si propre à la débauche. La sève me montait, la veine de mes tempes battait furieusement.
Au passage d'une de ces merveilleuse créature de l'Orient, j'essayai des la retenir par la hanche. Mes doigts effleurèrent le vide. La vitalité me quitta lorsque je compris que tout ceci n'était que mirage. Et devant moi, Bis se pavanait en exposant à ma vue ses deux fesses, qui, elles, je le savais, m'étais destinées. Des fesses d'hommes à la pâleur maladive, creuses comme les joues d'une cancéreuse. Aucune publicité pour une séance d'UV ne pouvait me convaincre davantage.
Pourtant elles m'attiraient indubitablement.
Ni vraiment rondes, ni vraiment carrés, une forme bâtard ovoïde. Mon fondement reposait sur deux cuisses fermes, terminait un dos bien proportionné. On a que rarement le loisir d'observer son fondement, il faut dire que sa localisation géographique ne l'y prédispose guère. Comment réagirait-il sous ma main, quel serait la texture de sa chair ? J'avais un moyen très simple d'y répondre, mais ce n'était pas celui qui me plaisait.
Bis s'était retourné, pensif. Il acquiesça, comme s'il comprenait ma subite envie.
― Quelle chance de tomber sur ce décor ; je savais qu'il te plairait. On monte ?
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MessageSujet: Re: Expérimentation personnelle   Expérimentation personnelle Icon_minitimeMer 22 Juin 2011 - 20:27

Part 3 : the last. Encore merci à tous de m'avoir motivé.

Je me demandais si je pouvais retourner ma chemise de la sorte, si je m'y autorisais. J'étais le genre de personne à qui il est impossible d'admettre s'être trompé, quitte à mourir à cause de son mauvais choix initial. Mais cela aurait été si bête de ne pas en profiter pour une histoire d’ego !
À contrecœur, je le laissai me mener au second étage. Sa paume était à la taille même de la mienne, et je savais que son corps serait aussi bien proportionné. Tout compte fait, je n'aurais pu choisir meilleur amant.
Il ouvrit la dernière porte au fond du couloir et m'introduit dans une chambre standard, bien trop propre pour pareil établissement. Les bénéfices de la simulation. J'embrassai du regard le style épuré des meubles, savourait l'odeur de pin qui se mêlait à celle de la cire d'abeille.
― Tout ça pour finalement baiser dans une chambre... me plaignis-je.
Bis riait.
― Tu ne veux pas te l'avouer, mais dans le fond, tu es quelqu'un de très classique.
J'allai sortir une insanité avant de me rendre compte que tout haussement de voix signerait mon aveu de culpabilité. Alors je gardai le silence.
― Au moins, cette séance t'auras appris l'humilité. Lit, tapis, contre le mur, ou que sais-je ? Quelle sera ta fantaisie ?
― Choisis ce que tu préfères, au point où j'en suis ! Du moment que je ne vois pas ta tronche...
Bis se coucha sur le lit sans aucune pudeur. La couverture avait la douceur de la soie et, dans sa courte existence, le clone n'avait connu plus moelleux que les édredons avec lesquels il se cala. Son corps s'offrait sous tous les angles. Un instant, je restai paralysé devant une telle confiance. Je n'étais pas sûr que de dans de telles conditions, Eurasie se soit abandonnée à moi si facilement.
Je caressai son dos. La peau était épaisse, élastique, elle se laissait pétrir sans effort. Du bas de ma paume, j'appuyai dans le creux de ses reins et massait en cercle concentriques le bas de son dos, remontant et redescendant. Puis je m'attaquai aux cuisses entrouvertes qui n'attendaient que mes doigts. Par d'infimes caresses, je mettais en émoi ses nerfs. J'aurai pu le prendre sans délicatesse, forcer le passage ou l'obliger. Il avait raison lorsqu'il avait dit que je n'aurais jamais été aussi cruel avec moi-même. J'aurais été incapable de me violer ; je me serais souillé en même temps que je l'aurais souillé.
Lorsque j'en arrivai aux fesses, je le sentis se cambrer. Bis était toujours enfoui dans les oreillers, serein comme le Dalaï-lama. Son dos se soulevait à chacune de ses respirations. Une sensation de vide m'étreignit ; il me manquait quelque chose. Mes orbites roulèrent à travers toute la pièce avant que je ne me tape la paume contre le front. Le lubrifiant, quel con !
Bis, comme d'habitude, interpréta mes actions avant que je n'ai eu le temps de prononcer le moindre mot. Il s'appuya sur son coude et tendit la main vers le tiroir du meuble de chevet.
― Si tu veux, il y a de l'huile de massage, ça devrait faire l'affaire. Vanille ?
D'un coup, je sentis le désir retomber. Avec horreur, je voyais le petit flacon venir vers moi, desservi par ce visage que je contemplais chaque matin au saut du lit. Je pris conscience de la position honteuse dans laquelle j'étais, et surtout, au-dessus de quel corps je me trouvai. Là, entre ces deux omoplates m’apparaissait un grain de beauté qu'une seule personne, dans mon entourage, possédait : moi, et mon père, décédé à cause d'un port intérieur défectueux. J’effleurai mon dos et tombai sur le même petit relief.
― Je peux pas, vraiment désolé.
Je me laissai retomber sur le côté tandis que Bis se retournai. Il posa son menton sur mon ventre chaud et me proposa une fellation. Je déclinai l'offre malgré l'indéniable sens du commerce qui s'en dégageait, conscient que le blocage se déclarerait de la même façon.
Flanc contre flanc, nous restâmes un moment étendus sans échanger de parole. Il devait y avoir quelque chose de beau dans ces deux corps indissociables.
― Faut pas t'en vouloir, me dit-il, ça arrive de temps en temps. Cinq pour-cent des nouveaux clients environ. Les psychiatres répertorient ton angoisse comme un trouble dû à la modernité. Paraît que la technologie effraie l'inconscient. Tu aurais pu y arriver.
― Comment tu arrives, toi ?
Bis leva les yeux au plafond. Il dut réfléchir plusieurs secondes avant de formuler sa réponse.
― C'est mon métier, et puis j'ai jamais accès à un miroir.
― Mais tu sais pourtant que je suis toi. Pour te voir, il te suffit de me regarder.
― Si on te dis qu'aujourd'hui vingt-trois personnes sont mortes dans un accident de bus, qu'est-ce que ça te fera ?
― Je serais triste pour eux.
― Et si tu assistais à l'accident en personne, qu'est-ce que tu ferais si tu voyais les vingt-trois corps broyés par le choc, les lambeaux projetés par l'explosion, les...
Je fermai les yeux, dégoûté.
― Stop, j'ai compris l'idée, merci.
Puis, à nouveau, le silence nous surprit.
― Qu'est-ce que tu vas devenir ? lui demandai-je.
Ma question, – qui relevait du tabou, je le pensais, – ne suscita aucune émotion violente. Il me répondit d'un ton détaché qu'on lui ferait respirer un anesthésiant et qu'il s'endormirait pour ne jamais se réveiller. Puis, aux derniers battements de cœur, ils brancheraient son port intérieur à l'ordinateur de l'institut qui intégrerait ses souvenirs dans sa bibliothèque d'expériences.
― Et ton corps ?
― Recyclé. Tu sais, avec l'inflation des matières premières...
Je hochai la tête d'un air entendu, maussade. En fait, j'avais beaucoup de sympathie pour lui, et savoir qu'il allait être exécuté en toute indifférence me glaça. Je me sentais redevable.
― Si tu veux que je sois là, lorsque... Enfin, tu veux ? bafouillai-je.
Bis me sourit. Il était touché par ma proposition.
― Je ne souffrirai pas. Ils sont rares à se préoccuper de nous après l'amour, encore plus à vouloir nous accompagner. Merci, mais discutons de choses plus gaies ! Qu'est-ce que tu feras quand tu rentreras ; une femme, un chien, un ordinateur ?
Je lui parlai alors d'Eurasie, de mon travail, de mes futures opérations chirurgicales. Bref, de ce quotidien qui me paraissait banal mais qui ne l'était pas aux yeux de quelqu'un qui ne le vivrait jamais.
― J'ai vraiment apprécié l'expérience, dis-je, c'était très...
― Instructif ?
Je soupesai le mot. Instructif, oui, c'était bien le bon. En l'espace d'une heure, j'en avais appris plus sur moi qu'en un an.
Le contour des meubles commençait à se flouer. Déjà, l'odeur du bois quittait ma narine. Comme si le soleil tapait avec plus d'intensité, une lueur vive m'éblouit. Bientôt, Bis et moi serions couchés sur le carrelage. Puis il se lèverait et partirait. Puis je me lèverais, me rhabillerais et partirais. Ainsi se terminerait une heure de réalité virtuelle avec mon clone.
Mais en attendant, il me restait quelques secondes à savourer comme on savoure le chocolat jusqu'à ce que son goût se soit éteint sur notre langue.
― Tu reviendras ?
Bis me soufflait au creux du cou. Pensif, je me perdis dans la contemplation du mur, qui, sous mes yeux, se transformait.
― Sans doute, et cette fois, tes fesses n’auront qu'à bien se tenir...

Fin
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