Un appartement de rêve. 600 m², architecture post néo-classique, quartier très calme, vue imprenable... et tout cela pour un raison simple : l'immeuble ou devrais-je dire le quartier entier est désaffecté depuis bientôt 60 ans.

C'est un ancien quartier automate, progressivement abandonné pas ses occupants à mesure que les ghettos Orthodoxes avoisinants s'agrandissaient. L'expansion des faubourgs défavorisés fut telle que ce quartier finit par devenir une enclave peu viable et rapidement abandonnée. Il ne reste à présent que cette masse de tours grises, une forêt de béton de quelques 350 édifices dépassant facilement les 800 mètres, maintenant érigée au milieu des arrondissements populaires qu'elle domine tel un hommage à l'échec économique de la nation.

Bien au-dessus des moyens de la population locale, trop cher à entretenir ou même à démanteler, l'option de la démolition fut également abandonnée pour des raisons de sécurité relatives à la proximité immédiate des habitations orthodoxes. Aussi parce que le gouvernement s'en fout royalement.

Squattés un temps par le peuple ravi de ce "cadeau" du gouvernement, les bâtiments non entretenus se délabrèrent très rapidement et ces logements providentiels devinrent vite moins accueillants : effondrements, fuites de gaz, infiltrations, ... sans compter l'absence d'eau, d'électricité et donc d'ascenseur dans des bâtiments de plus de 160 étages !

Le quartier fut donc déserté une seconde fois et il ne connut pas de nouvel hôte depuis lors excepté quelques squatteurs qui ne s'aventurent généralement pas au delà du 3ème étage. De plus l'accès y est interdit, enfin en théorie car le NOD ne perd pas son temps à débusquer quelques racailles occupant un coin dont plus personne ne veut.

Enfin presque personne... je recherchais un endroit où je pourrais dormir tranquille sans me demander si j'allais me réveiller ou pas avec une balle dans le corps. Cet endroit s'est révélé parfait. Tranquille au 7ème étage d'une tour sans nom, sans adresse et qui ressemble à toutes les autres, je ne croise que des rats et des pigeons. Quelques pièges bricolés en guise d'assurance, une pile à fusion que j'ai faite importer pour m'alimenter et me voilà comme un roi.

L'intérieur.

L'appartement fait angle. Les ouvertures donnent sur les autres tours sauf la grande fenêtre du salon qui offre une vue exceptionnelle sur les quartiers crasseux et fumants du ghetto orthodoxe. L'intérieur est très spacieux et particulièrement lumineux, d'immenses baies vitrées sales (pour celles qui ne sont pas cassées) filtrent le jour. Un matelas est posé dans une des pièces, un réchaud et un frigidaire dans une autre, le strict minimum. Seule une pièce a été plus soignée que les autres, sommairement déblayée des gravas et autres saloperies qui s'y étaient accumulées : mon bureau. Une sorte d'établi en bois, une chaise et une lampe de bureau, quelques cartons dans un coin, c'est là que je "bosse". Dans le couloir un petit générateur qui enferme une pile à fusion et dont de nombreux câbles s'échappent distribuant tout l'étage. Enfin dans un petit débarras une cinquantaine de bouteilles d'eau sont soigneusement empilées à côté de quelques armes... le strict minimum pour la survie de l'Homme.

Mon chez-moi, avec la superbe vue sur Novlangue lors d'un couché de soleil bleuté (à cause du dôme).