Il rentre et pose son blouson de cuir sur la chaise dans l'entrée.
Sans allumer, il va dans la salle de bains et se passe de l'eau sur le visage.
Dans la glace, à cause de la pénombre, il ne distingue que les contours de son visage, et ses yeux qui brillent un peu.
Retour à son bureau.
Il s'assied, prend son dictaphone.
Clic. "Affaire Stevens contre Stevens. Ai suivi monsieur Stevens cette nuit. Il s'est rendu dans un bar miteux pour s'y mettre minable, puis est rentré. ... Il n'y aurait que ça, j'aurais dit à Madame de ne pas se prendre la tête. Nous cherchons tous l'abrutissement à un moment ou à un autre. Mais ça plus son "léger" problème d'électricité statique, je crains que nous n'ayons un souci de mise en sommeil de la puce, volontaire ou non." Clic.
Il laisse tomber le dictaphone sur son bureau, prend son front entre ses mains.
"Ton taf, c'est prévenir Madame. Mais tu sais ce que c'est, être libre. Pourquoi lui il en aurait pas le droit ? ... Parce qu'il fait le con et que sa femme est sure de son coup. Si ça se trouve, elle a déjà fait venir les NOD. Si tu dis qu'il n'y a pas de souci, c'est TA couverture que tu grilles."
Un temps, long.
Holophone.
"Madame Stevens ? ... Je suis désolé. Voulez vous prévenir les autorités, ou bien préférez vous que je le fasse ? ... Très bien. ... Oui, par virement. Au revoir."
Un temps.
Holophone explosé contre le mur.
Tiroir ouvert.
Sang.
Il laisse couler, assis sur son fauteuil, perdant son regard dans les gouttes qui coulent et agglomèrent en une flaque rouge.
_________________________
Si peu ORTHODOXE dans ses manières...