N.O.D La mort vous va si bien...
| Sujet: Heraklios Toungouska Dim 26 Oct 2014 - 22:00 | |
| La scène se déroule dans le Quartier Automate. Une grande pièce, superbement aménagé. Des statues, un air militaire dans le fond. Au centre, un bureau qui forme un U. Au milieu de ce dernier, un homme est entrain de travailler. L'air sec, froid, décidé. Superbement habillé, avec un imperméable de style militaire. Il porte des gants. Sur le-dit bureau, les dossiers s'accumulent et s'entassent. Une assiette, avec quelques morceaux de viandes. Il mange tout en contre-signant des documents, écrivant dans la marge, en feuilletant d'autre. Une longue balafre lui dessine la joue droite, qui coupe son épaisse moustache noir. Un soldat entre dans la pièce, fait un salut militaire. Quelqu'un est là, pour s'entretenir avec la personne assise au bureau. Il pose son stylo, le refermant avec son capuchon. Fait un signe de la main en remettant son gant en place, pour faire signe que la personne attendue puisse entrer.
Un Automate sans aucun doute. Bien habillé, tiré à quatre épingles, il porte une serviette avec lui. Heraklios, celui qui regarde entrer l'Automate, est un soldat de carrière et un officier de longue date. Il n'aime pas les Automates. Des bons à riens, des phraseurs. Non, il ne les aime vraiment pas et ne les aimera jamais. Ils ne comprennent pas le sens du courage, le sens de la loyauté. Si il en avait l'occasion, il purgerait l'ensemble de l'administration de Novlangue, de personnes qu'il juge inutile et désuète. Cependant, il arbore un sourire, un sourire léger. Il se redresse sur son fauteuil, se frottant le menton, regardant avec insistance l'Automate qui se présentait à lui.
- Bien le bonsoir Higgins. Je vous attendais. Vous êtes là pour faire votre rapport de ces deux dernières semaines je suppose ? Bien, commençons alors, car j'ai encore beaucoup de travail devant moi.
Définitivement, il n'aimait pas ces personnes. Pourtant, il devait collaborer avec lui. Le gouvernement le lui avait conseillé, puis ordonné. Mais rien n'y faisait, il ne pouvait pas leur faire confiance. Soldat il était, NOD par fidélité il resterait. Un peu plus d'estime pour les Mentalistes, personnalités souvent d'esprit, moins terre à terre. Higgins, fit le tour du bureau pour se planter à côté de Toungouska, sans broncher. Dépliant sa serviette, il commença à en sortir plusieurs dossiers et photos. Depuis peu, Heraklios avait été mandaté avec des pouvoirs étendus, pour mettre un frein aux activités des Insurgés et autres terroristes notoires. Des bêtes humaines, des enragés. En un mot : De la merde. Non, ce n'était pas un homme d'appareil, mais c'était un homme d'ordre. Lors d'un procès expéditif d'un groupe d'Insurgés, il leur avait lancé :
- J'étais. Je suis. Je serai. Je resterai le premier boucher de Novlangue ! Le boucher de l'Ordre !
Il aimait à le rappeler souvent. Mais depuis peu, la situation avait dégénérée. Quelques excités pensaient réellement qu'ils allaient pouvoir faire les troublions encore longtemps. Juste une farce, juste un léger contre-temps. Leur laissez croire qu'ils avaient les cartes en mains, pour mieux les anéantir. Il allait jouer avec eux et les tailler en pièce, morceau par morceau. La part du roi lui reviendrait. C'était un homme de sang, ne le cachant aucunement. Participant à des séances de tortures d'Insurgés ou de récalcitrants. Il était prêt à tout, pour que la Justice règne, y compris par la Terreur. Cette Terreur, allait être lui.
Il passa très vite en revue les dossiers, qu'il jugeait peu importants pour le moment. Avant de s'attarder sur deux photos en particulier. La première, lui fit avoir un léger rictus, alors que Higgins commençait à parler derrière lui.
- Oui oui, c'est un ancien NOD. Stražar de son nom. Jugé mentalement instable, pris d'excès de folie et de fureur à certains moments. Nos meilleurs médecins ont tenté de le recadrer, mais rien ne semblait y faire. Il a préféré devenir un ennemi de notre bien-commun à tous. Pauvre de lui. Cela me fait de la peine.
Posant la première photo à côté de lui, il piqua un des morceaux de viande se trouvant dans son assiette. Mastiquant longuement, il s'attarda sur la dernière photo, qu'il parcoura de son index. Il connaissait ce visage, il le connaissait même personnellement. Cette fois, un sourire plus marqué, qui semblait étonner Higgins.
- Cet homme mon cher Higgins, est l'ennemi public numéro un. Chef présumé d'une celulle de combattants Insurgés, responsable de l'attaque sur la prison. Ne le sous-estimez pas, il est d'une valeur et d'une bravoure inestimable. On le surnomme Guinea. Higgins ? Vous vous doutez bien qu'un homme censé, ne se prénomme pas Guinea ! C'est un surnom, un nom de guerre. Il paraît que nous avons un agent NOD entrain d'infiltrer la zone Insurgé pour le trouver ? Très bien, très bien.
Heraklios restait cependant enigmatique et evasif sur le cas du terroriste Guinea. Oui il le connaissait. Oui il avait de l'estime pour lui. Oui ils avaient combattu ensemble fut un temps. Mais... Leurs chemins se sont dispersés à un moment donné. L'un à choisi d'être un serviteur de la Loi, alors que l'autre à préféré la liberté et la médiocrité. Amusé, Heraklios posa la photo sur la précédente, avant de s'attarder sur la dernière. Ce qu'il était entrain de voir, venait de le raidir. Son visage sembla s'assombrir, alors que Higgins parlait d'une voix tremblante, reculant légèrement. Toungouska tapa violemment du poing sur la table, faisant perdre sa serviette à l'Automate, pétrifié.
- VOUS ETES DES INCAPABLES ! DES INCAPABLES ! VOUS SAVEZ CE QUE CE CLICHE SIGNIFIE ? VOUS LE SAVEZ HIGGINS ?!
Se levant de son fauteuil, il alla jusqu'à une énorme baie vitrée, qui donnait sur le quartier Automate, juste derrière lui. Regardant encore la photo avec un air de dégoût, il brouilla cette dernière entre ses doigts gantés de noir. Sur la photo, une Orgienne. Créature du Diable. Succube des enfers. Machine robotique démoniaque. Il entrait dans une colère noir, jetant la photo au sol.
- A CAUSE DE VOTRE INAPTITUDE, LES INSURGES ONT PEUT-ETRE DES DIZAINES D'ORGIENNES A LEURS COTES ! SI CELA SE SAIT QUE CROYEZ-VOUS QU'IL VA SE PRODUIRE ? HEIN HIGGINS ? POURQUOI NE SUIS-JE ENTOURE QUE D'INCAPABLE ET DE BON A RIEN ? RAAAAAAAAAAH !
Excédé, il sortit de son imperméable un pistolet et mis une balle dans la tête à Higgins, qui s'écroula sur le sol, dans une mare de sang. Grognant légèrement, il rangea son arme avant de retourner à son bureau, pour manger les derniers bouts de viande qui trainaient sur son assiette. Deux soldats entrèrent alors dans la pièce, affolé, demandant si tout allait bien et si il n'était rien arrivé au NOD.
- Je vais très bien soldats. Nous en avons fini avec Monsieur Higgins, il souffre d'une atroce migraine qui l'a obligé à écourter notre entretien. Veuillez le faire sortir, j'ai du travail.
Alors que les soldats s'activaient à sortir le corps de la pièce, le NOD attrapa son style et gribouilla quelques mots sur un morceau de papier, qu'il tendit à l'un des soldats.
- Dites à tout les chefs de secteurs qu'il y aura une réunion de services prochainement. Que je compte tous les recevoir. Rompez maintenant.
Accompagnant son ordre d'un geste de la main, Heraklios Toungouska repris le travail qu'il avait interrompu il y a une dizaines de minutes, comme si de rien n'était. |
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