Aelis

(hrp: mon premier rp sur SWy, histoire de me présenter à vous...)

Si vous vous baladez sur Kedrok, vous avez peut être déjà rencontré Aelis, cette jeune humaine excentrique, qui, une nuit sans lune, a reçu une mission. Une étoile lui a demandé de parcourir les Terres de Sarwyen, et d’offrir à ceux qui sont entourés par les Ténèbres de revenir dans la Lumière, afin de trouver bonheur et sérénité.
L’Etoile lui précisa que cette mission ne serait pas facile, car nombreuses de ses personnes avaient choisi de rejoindre l’Obscurité, et qu’elles ne souhaitaient pas y échapper. Elle quitta donc le cocon familial, et prit la route de cette contrée nommée Kedrok. Si cette tâche la forçait à rester solitaire, elle n'était pas seule. Même si elle n'entrait dans aucun clan, elle n'hésitait pas à entamer des discussions avec les habitants des différents village, et agrandissait tous les jours son cercle d'ami.
Aelis pouvait, lorsqu’elle était attaquée, voir à travers le regard de ses assaillants, s’il restait une part d’humanité en eux. Quand cela arrivait, elle s’adressait à ses bourreaux d’une voix douce, dénuée de toute rancune. La petite voleuse (il lui fallait bien un moyen de se nourrir…), du haut de ses 16ans, leur demandait de lui ouvrir leur cœur. Elle propageait sur Kedrok la parole de son Etoile, essayant de montrer le chemin à ceux qui voulaient s’apaiser. Elle appelait sa protection pour les prêtres et les serviteurs du Bien et de la paix, et demandait le salut des âmes damnées.
Après plusieurs Lune en solitaire, Aelis rencontra Wise Dawn, chef des Amazones. L'elfe proposa à rejoindre ses rangs, afin de ne plus être seule.
La jeune fille lui expliqua que du fait de sa mission, elle avait peur d'être un poids pour un clan. Mais Wise, en guise de réponse à ses doutes, lui offrit un sourire presque maternel.
"Ne t'en fais pas, chère enfant! Si tu deviens une Amazone, tu pourras toujours mener ta quête. Nous serons là pour te soutenir et t'encourager. Et sache que ta présence sera notre récompense, plus que les gopis que tu rapporteras à notre Cité!"
Aelis avait du mal à bien comprendre ce que l'elfe lui offrait. Elle lui proposait une famille, sans rien attendre d'elle hormis sa présence. La petite voleuse demanda quelques jours de réflexions, mais dès que Wise s'en était allée, elle avait pris le chemin du repaire des Amazones.
Un toit, des amis, un soutient sans limite... Et tout ça sans condition... Voici ce que m'offre la Chef des Amazones...
Elle se demandait où pouvait bien se trouver le piège... Mais lorsqu'elle arriva à la Cité, elle fut accueillie chaleureusement pas les membres du clan. Elle se sentit à l'aise immédiatement, et n'hésita pas à déposer sa candidature.
C'était la fin de l'errance solitaire d'Aelis, mais pas celle de sa mission céleste.

Aelis, petite fille... Encore adolescente, elle devient de plus en plus responsable, jour après jour. Etre à la tête d’un clan, me direz vous, ça vous change un homme. Imaginez donc pour une jeune femme! Je vais vous conter son changement, radical, après une ballade au clair de lune.

Aelis, petite voleuse, de bourses et de cœur. A en voler autant, elle en perd le sien. Les hommes, oh oui, elle les aime. Elle aime se voir courtisée, admirée, flattée… Elle ne promet rien, mais laisse espérer. Ce qui est peut être pire. Mais voilà, à se retrouver si proches d’eux, elle ne peut rester indifférente. Entre amitié infinie, attirance purement physique et amourette, elle ne fait guère la différence. On pourrait croire qu’elle se joue des hommes, mais il n’en est rien. Elle se torture, dans son for intérieur, de les savoir souffrir à cause d’elle.

Aelis, petite Amazone. Ces « Mâles », comme elle aime à appeler les hommes, elle les aime. Mais elle les fuit, aussi. Incapable d’aller plus loin qu’un tendre baiser sur la joue ou sur le front. Trop jeune, la fougueuse? Certainement, et plus encore dans sa tête que dans son corps. Il arrive toujours un moment où les hommes attendent un signe, une réponse. Comment pourrait-elle les satisfaire, alors qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut?

Aelis, petite chef de clan. Heureusement, son rôle de chef de file des Amazones, et ses devoirs diplomatiques l’obligent à une certaine réserve. Ainsi, elle prévient. Elle prévient ses courtisans qu’ils ne doivent pas espérer un quelconque partage de leurs sentiments. Pourtant, elle les partage bien souvent. Mais comment avouer que l’on aime un jour l’un, et le lendemain l’autre?

Aelis, petite fleur à éclore. C’est lors d’une ballade, où elle doit faire face à deux de ses prétendants en même temps, qu’elle se force à méditer. Son amie Wise lui a maintes fois vouer les vertus de la méditation intérieure. Ce soir, elle s’y pliera. Seule, dans ses appartements où se mêlent jouets puérils et sages grimoires, elle pénètre en elle. Elle cherche, questionne, débat. Elle oppose ses sentiments, sa passion et sa raison.

Aelis, petite plante carnivore. Le soleil lâche ses premiers rayons sur la vallée. Le bouton a éclos. La petite fleur fragile que l’on pouvait attendre n’existe pas. Elle sait, et maintenant, assume. Elle continuera à aimer, sans crainte, ces mâles qui lui donnent tant. Mais ouvertement. Elle sera croqueuse d’hommes, si telle est le regard que les autres voudront porter sur elle. Un jour l’un, un jour l’autre, et ainsi de suite. Elle convoitera, séduira, aimera, oubliera. On lui pardonnera certainement, du fait de son jeune âge…

La vieille avait raison. Les démons m’ont hanté pendant des lustres. J’ai cru que si le Faucheur devenait mon père, sa puissance les ferait s’enfuir. Mais j’avais tord. La délivrance était ailleurs. Et aujourd’hui, j’ai compris.

Ils sont revenus bien souvent alors que je pensais les avoir vaincu, chargeant sur leurs montures démoniaques, glaive de feu à la main, prêts à m’arracher l’âme et le cœur. Ils ne voulaient pas ma vie terrestre, comme certains bandits qui arpentent les chemins de Barla. Non, ils voulaient plus. Ils me voulaient moi, ce que j’aspirais à être. J’ai essayé de les combattre, eux que je voyais à travers les prunelles éteintes de malheureux. J’ai frappé, j’ai volé, j’ai détruit, cherchant inlassablement à m’acquitter de cette dette certainement accumulée dans une autre vie. Mais rien n’y faisait. Quand je pensais en détruire un, je le voyais quitter en riant le corps du pauvre bougre qui gisait au sol. Et peu à peu, ils arrivaient à leur fin, m’entraînant un peu plus dans cette folie dont on ne revient pas indemne.

Puis j’ai ouvert les yeux. Plus précisément, j’ai ouvert mon cœur. Je les ai laissé entrer, eux. Pas les démons, eux. Ceux à qui on peut donner bien des noms, mais dont aucun n’est assez fort. Les mots ont longtemps été mes compagnons, d’infortune ou de joie, mais ils se montrent si insignifiants face à eux. Je ne les ai pas trouvés, mes anti-démons. Ils sont venus à moi. Naturellement. Comme l’abeille va à la fleur. Pourtant, la fleur est épineuse. Et elle n’a guère de pollen à offrir. Et ils m’ont offert un magnifique jardin, un éden fourmillant de tout ce dont je pouvais avoir besoin. J’y suis tellement bien, dans mon cocon.

Mon âme était comme une toile vierge. Les démons qui hantaient mon esprit étant libre d’y dessiner un sombre destin. Mais ils y ont posé leurs pinceaux, mélangeant devant mes yeux des couleurs dont j’ignorais l’existence. Puis ils y ont ajouté des mots. Un véritable feu d’artifice se propageait dans tout mon être. Et les démons n’aiment pas les feux d’artifice. Alors ils se sont enfuis, ne pouvant contrer ce bonheur qui m’envahissait à leur place.

De temps en temps, je les croise encore, dans les ruelles sombres. Ils attendent, espèrent, mais ils n’auront plus jamais leur place dans mon monde. Ce sont eux qui l’habitent maintenant. Et à tout jamais. Je ne peux vous dire qui ils sont, vous essayeriez de me les voler. J’ai besoin d’eux. Ils ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Ils ne m’ont pas apporté que la rédemption. Non, c’est bien plus que ça.

Et depuis, pour les remercier, je n’ai trouvé qu’une chose à leur offrir. Un sourire. Intarissable.