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 Un refuge

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Sacha

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MessageSujet: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeMer 6 Oct 2010 - 4:38

Refuge

La porte s'ouvre sur un grand appartement au cinquième et dernier étage d'un immeuble.
Il n'y a qu'une seule pièce, le sol est recouvert de parquet, dans un coin le niveau est plus bas de quelques marches. Les marches, par endroit recouvertes de coussin sont les banquettes d'un immense canapé en U.
A l'opposé, et trois marches plus haut, un lit.
Des baies vitrées remplacent trois des quatre murs et sont entourée d'une terrasse multicolores.


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Jude
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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeDim 10 Oct 2010 - 9:46


Ce que ne dit pas Sacha, c’est que Jude en chemin s’est arrêté. Brusquement toujours égal à lui-même, il s’est arrêté pour la regarder et l’observer. Et puis, il a repris sa marche marchant devant elle à reculons. Il a penché son visage pour la sentir mais pas maladroitement, pas grossièrement, pas comme un chien le ferait, non avec humour et humeur, un sourire souligné dans le regard, pour respirer son parfum qu’il aime décidément. Puis, il a croisé ses mains derrière son dos, un rien solennel, un rien pitre, et toujours souriant, il s’est mis de biais pour ne pas la quitter des yeux, du regard, hypnotisé, envouté par sa grâce et aussi ses yeux qu’il trouve parfaitement à son gout, pétillants comme des bulles de champagne, émouvants comme la course d’un cheval sauvage.

Quand ils sont passés à coté de cette grande statue de femme, une femme bâtie sous le sceau des dirigeants, une statue représentant la femme parfaite et épanouie dans un système parfait selon eux, Jude a escaladé son socle pour aller se lover sous le bras tendue de la femme statue. Il a bien essayé de s’entortiller avec ce bras de fer mais sans succès, le bras est resté tendu, érigé droit devant sans faille et sans chaleur. Il a essayé de la prendre dans ses bras, de passer son bras autour de ses épaules, la femme parfaite, mais elle est restée froide et sans saveur, de marbre et inintéressante. Fade et froide, c’est ce que Sacha aurait pu lire sur son visage surpris. Celui de Jude.
Vaincu par le marbre femme parfaite, Jude a posé pour Sacha, tout sourire sur son socle, pour la faire rire. Il a fait celui qui aime la statue, il a joué comme il sait le faire, s’accrochant aux bras, aux jambes, prenant des poses amusantes et originales, improvisant une séance photo de star illuminée.

Las, il a rejoint Sacha, et s’est lové sous son bras à elle, chaud et doux, réconfortant et sécurisant. Tout le contraire de la statue. Jude venait de comprendre que l’amour c’est pas comme les statues.

[…]

Quand la porte s’est ouverte sur l’immense appartement, Jude est resté sans voix, mais tout sourire. Plus encore qu’il y a un instant, il est devenu ce qu’il aime être, ce qui fait sans doute son charme, puéril, naïf et romantique. Pour cette raison, il l’a prise dans ses bras pour la porter habilement, avec force et légèreté, comme un nouveau mari porte sa mariée et traverse la voute qui scelle leur union. A l’intérieur, il a oublié son précieux fardeau, s’extasiant sur… tout. Comme toujours.

Il va et vient, d’allé et venu et d’allé et retour, il visite, Sacha dans les bras, et tourne, vire, montre tout ce qu’il trouve beau du bout de la main après son bras prisonnier, presque tremblant, fébrile d’impatience de tout découvrir comme un enfant, il coure presque, tout fou, exalté, heureux… c’est devant la baie vitrée qu’il le devient, en regardant à travers les murs de verre qui ne cachent rien du monde entier, dehors, dans la nuit, sous la lune, la ville qui dort. Et eux, Sacha et Jude qui a oublié qu’il la porte, eux qui ne dorment pas, qui se désignent dans le reflet du verre comme libres. Libre, comme le vent derrière le mur de verre, une évidence.

Jude se souvient d’elle, qu’il la tient dans ses bras. Il la regarde ému de la trouver si belle et dans ses bras, et la laisse doucement glisser vers le sol, jusqu’à ce que ses pieds s’y appuient. Il ne la laisse pas partir pour autant, il l’a, il la garde, c’est ce qu’il se dit en esquissant les contours de son visage sur le reflet, sur la vitre, devant la ville enfermée et ses prisonniers qui dorment. Pour finir, il dessine un sourire sur le reflet au trait exagéré, et deux grandes oreilles de lapin.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 0:09






Elle aurait pu servir de modèle pour cette statue. C'est ce qu'elle se dit en la voyant, du métal et du marbre mélangés c'est a peu prés a ça qu'elle ressemble quand il n'y a pas un Jude fou pour venir s'enrouler autour d'elle.

Mais il lui fait très bien oublier le froid et le dur. Il a les mains chaudes et les bras chaleureux. D'ailleurs il fait vraiment chaud dans cet appart non?

Elle tire la langue a son reflet qui lui répond, le malpoli et dessine des oreilles de chat sur la tête du reflet de Jude. Sauf qu'il est froid son reflet, comme du verre. Alors elle prend sa main, celle qui est vraie, et embrasse sa paume, … il a frissonné la? Elle regarde leurs reflets dans la vitre, les yeux du reflet de Jude sont trop loin, flous, et son sourire double vitrage est tout déformé. Y a pas a dire elle préfère le vrai. Elle se retourne vers lui, oublie le reflet qui copie tout ses gestes. Il y a ses mains qui s'invitent sous la veste de Jude, la ou c'est un peu plus chaud. Il y a son souffle dans son cou, l'odeur de son écharpe et celle de Jude qui se mélangent, ça sens bon. Il y a son sourire de poupée de porcelaine qui répond au sourire d'enfant de Jude.

C'est bien comme ça, elle pourrait rester juste comme ça, avec les yeux de Jude qui la regardent qui lui disent qu'elle est belle, avec ses yeux a elle qui le dévore comme si elle l'avait cherché longtemps et qu'une fois trouvé elle avait encore du mal a réaliser qu'il est effectivement la.

Est ce qu'elle lui a dit qu'elle était heureuse la maintenant ? Il lui semble que ses lèvres l'ont murmuré sans qu'elle le fasse exprès. C'est pas des choses qu'on dit normalement, interdit, ça comme le reste. Mais ce soir ils ont laissé l'interdit a la porte de l'immeuble. qu'il se gèle les règles double décimètre tout seul le système, dehors, et que, pour une fois il foute la paix a la liberté qu'a rien demandé elle.

Jude. Il est un peu comme un rêve dont on ne sait plus trop si il est réel ou pas, il est la, elle le sens, le touche, le regarde et pourtant ne peut pas faire partir l'impression qu'il suffirait d'un coup de vent, d'un bruit un peu trop fort pour qu'il disparaisse. Mais maintenant qu'il est chez elle il y a déjà moins de risques de le voir s'envoler comme une plume dans la brise.

Accrochés comme il sont la elle fait un pas de coté, entrainant Jude, puis un autre, de l'autre coté, lentement elle entame avec lui une valse improvisée, lente et décousue, au rythme des battements de deux cœurs un peu affolés. Elle lui marche sur le pied et éclate de rire, demande pardon avec son sourire et continue, un pas, puis l'autre, doucement, allez quoi, ils ont toute la vie devant eux alors on s'en fiche d'aller doucement non ?

Maintenant qu'il n'y a plus qu'a tendre le bras pour atteindre cette fichue pastèque elle n'a pas vraiment envie que ça se finisse juste comme ça.

Elle aura meilleur goût si on attend encore un peu.

C'est ce qu'elle se dit
Mais peut être que lui n'a plus envie d'attendre, alors elle lui montre un coin de l'appart dans lequel un mur de placards multicolores abrite un frigo qui ronronne doucement et qu'on entend a peine. Devant il y a un bar avec un plan de travail un peu plus bas et de haut tabourets. Elle lui dit aussi que dans le frigo il y a une grosse pastèque juste pour eux, et que maintenant c'est lui qui décide.

Un pas, puis un autre, dans le silence. Juste le bruit du tissu qui bruisse quand ils bougent, juste leurs respirations et parfois un murmure.
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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 23:20

Spoiler:

Parce que j’ai dessiné son reflet, parce qu’elle l’a retouché sur le verre, avant dehors, là où il fait froid, là où tout est gris, là où tout est la laideur.
Parce qu’elle a touché ma peau de verre sans la froisser, joyeusement pour lui faire dire sourire.
Parce qu’elle est allée au bout de là où personne ne va jamais, dans les recoins retournés que l’on plie et replie.
Parce que je sais qu’elle fait les sourires pour ne pas les défaire, ma faiseuse de sourire.
Je décide devant mon reflet aux oreilles de chat, de ne plus être idiot. Ou alors un tout petit peu. Il ne faut pas grandir trop vite, je pourrais me bruler une aile et voler de travers. Je décide de ranger mes crayons de couleur et mon porte-plume en culottes courtes dans la poche de ma trousse. J’y ai déjà mis mon cartable d’écolier, ma trousse est pleine.

J’ai grandi si vite. Je marche un peu titubant, de travers, chaotique et maladroit, l’habileté un peu haletante. C’est dans la tête, là où j’ai caché mon esprit de grand pour enfourcher celui de petit, enfant dans l’âme, naïf et contournant le réel. Il est insupportable. Mais, je l’accepte pour elle et toutes les raisons que je trouve dans ses yeux et les sourires qu’elle a mis dans ma tête, toutes ces flammes qui se sont allumées en même temps, ces battements d’étincelles qu’elle a dans tous les yeux. Verts ? Noirs ? Je les vois dans toutes les couleurs, c’est ainsi parce que ça aussi, je le décide.
Ces volutes étincelantes qu’elle a mis dans sa danse, dans ces pas d’une danse que je ne connaissais pas, même avant, même pourtant, même quand j’étais petit, quand j’étais enfant petit et naïf. Quand j’ai décidé de ne plus l’être.

J’ai grandi d’un pas. Elle marche sur mon pied en riant, je l’invite à s’y installer. Pieds sur pieds, de mains à mains, la pastèque approche à petite danse, un jeu de piano à quatre mains sans cordes ni trompette, la musique est dans la tête. Dans les regards qui ne pourraient se séparer qu’en se faisant mal. Les quatre en même temps tous ensembles, deux à deux, l’un pour l’autre, les yeux se regardent, se cherchent, se quittent à l’ombre d’un écart de seconde, un hoquet du temps juste parfait pour qu’ils se retrouvent impatients et se replongent les uns dans les autres, entremêlés sans rien voir que l’autre, et l’autre, et l’autre, et l’autre.

J’ai terminé d’être un enfant. J’arrête le temps parce que je le décide. Sur l’horloge dans ma tête, dans la sienne, je pose un doigt sur le cadran, à coté des douze coups, j’intime au temps de se taire, de fermer son coucou, d’oublier ses poids et mesures. Je referme le cadran, le temps se tait. Sa raison d’être n’a plus cours. Il le sait. Je l’ai décidé.

Comme le cadran, je ferme ses yeux pour les voir s’ouvrir sur celui qui a grandi. Jude, moi, un peu plus grand que tout à l’heure quand le reflet sur le verre ne souriait pas encore, pas tout à fait, avant que maintenant, que le temps se soit incliné.
Avant qu’elle ne les ouvre, je trace sur son nez des chatouilles pour défaire ce trait d’inquiétude que je vois là, entre ses sourcils disciplinés, si obéissants que je décide de les froisser, de les rendre fous en les chiffonnant avec ce doigt finalement assez grand pour elle. J’ai grandi, je l’ai dit. Et mon doigt ne touche plus pour rire, mais pour sentir et faire ressentir.
Je fouille son front dédouané, pour y mettre un désordre amusant, avant d’y poser les lèvres. Juste un peu, juxtaposé, se toucher sans s’effrayer.

Je souris contre sa joue. Mes lèvres, elles, sont ailleurs déjà, perdues pendues à son oreille sans lui murmurer d’idiotie, des justes mots sensés de grands, comme une pastèque qui attendra dans le fond du frigo au fond d’un placard. Deux mots et sept lettres, ça remplace une pastèque dans le pole sud d’un frigo.
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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeVen 15 Oct 2010 - 2:48

Il y'a quelque chose de changé dans sa voix, comme un ton plus grave, moins enfantin, plus assuré …

Il y avait ce quelque chose la dans ses gestes avant, mais c'est encore plus vif quand il parle …

Elle n'a pas ouvert les yeux, pas encore, pas tant qu'il ne le dit pas, et puis elle n'a pas envie de toute façon, elle veut se fermer en entier sur ces deux mots au moins pendant quelque secondes, les absorber, les imprimer quelque part tout au fond d'elle pour ne plus jamais les oublier.

Elle arrête de respirer sans vraiment s'en rendre compte.

Est ce que c'est le moment ou il disparaît ?

Est ce qu'il sera toujours la quand elle réouvrira les yeux ?


Dit le encore une fois, avant de t'envoler. Juste encore une fois …

Ou alors je t'attache pour que tu ne disparaisse pas ?

C'est incongru, ça la fait sourire.

Mais quand même, y a de l'idée. Perchée sur ses pieds, les bras autour de son cou, et un baiser au bout des lèvres elle se dit qu'il pourra pas disparaître comme ça.

Un baiser et même plusieurs qu'elle dépose a coté de son oreille, a l'angle de sa mâchoire, sur sa joue, sa pommette, son œil, son front, son nez.

Un baiser, un « moi aussi ».


Doucement Sacha, c'était encore un enfant il y a deux minutes, calme toi, ce n'est pas par ce qu'il te murmure a l'oreille ce que tu as envie d'entendre que d'un coup tout va changer.

Faudrait voir a pas l'effrayer l'oisillon tombé de son nuage.

Oui mais elle peut pas ouvrir les yeux, il a pas dit « quand ». Si elle peut pas voir ses yeux comment elle fait pour savoir ce qui va ou pas ?

Comment savoir si elle l'effraie ou si ça lui plait, et comment faire pour voir son sourire, ses yeux, son visage … surtout ses yeux.

Elle passe le bout de ses doigts sur le visage de Jude doucement, une caresse de plume sur ses lèvres, ses yeux pour essayer de deviner.

Elle veut jouer le jeu jusqu'au bout, et il lui a pas dit qu'elle pouvait regarder.

Mais même en faisant attention elle peut pas « voir » dans les yeux de Jude, il faut d'autres yeux pour ça.

Alors elle essaie d'ouvrir juste un œil, un petit peu, ça doit faire une drôle de grimace sur son visage de poupée trop parfaite. Juste pour voir son visage un peu.

Mais comme ça c'est flou, pas pratique du tout.


Je peux ouvrir dit ?

C'est un peu comme si, par un effet de vases communicants étrange, en décidant de grandir Jude avait fait rajeunir Sacha. Mais juste un peu, juste pour qu'ils aient le même âge...
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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeMar 19 Oct 2010 - 23:03


Vous pouvez,
Si vous voulez.

Je bascule la tête à droite et à gauche, pour la voir de biais et de biais, mais un peu seulement, j’ai grandi depuis tout à l’heure, je ne la vois plus pareil. Elle est toujours aussi belle, mais différente. Peut-être est-ce parce que je la vois maintenant avec mes yeux de grand. En tout cas, je n’ai plus peur, mon cœur s’affole toujours, mais c’est autre chose, comme cette autre chose qui me pousse sans arrêt vers elle, toujours et nulle par ailleurs. J’ai bien regardé derrière moi avant de grandir, mais il n’y avait personne, pourtant, on me pousse vers elle, tout contre elle.

J’ai grandi, je le sais qu’on me pousse pas. C’est juste que c’est compliqué de grandir si vite, on sent des choses étranges dans tout le corps, même à des endroits qu’on pensait servir à pas grand-chose.
Ce qui était agréable avant devient indispensable, comme la regarder. Avant, c’était pour rire, maintenant, je souris sans quitter mon air idiot, sauf qu’il est moins idiot. Sa peau, j’avais envie de la chatouiller et qu’elle se torde dans tous les sens en riant. Maintenant, si je la touche, j’ai plus envie d’arrêter. J’ai envie de la caresser, de la toucher pour qu’elle frissonne, qu’elle frémisse et qu’elle se couvre de ces petits grains de poule. Je les sens sous ma main sur son bras, je veux tous les connaître, tous les découvrir, même aux endroits qu’elle cache sous ses vêtements. Mais ça, j’ose pas encore. Peut-être quand j’aurai encore grandi.

Pour l’instant, je vais juste la regarder partout et la prendre contre moi, pas pour avoir chaud, parce qu’il fait pas froid dans son appartement. Non, moi je veux faire un seul avec elle, et comprendre tout ce qu’elle cache en dessous, là, sous ses habits. J’ai plus le temps d’attendre, je grandis si vite.
Y a trop de tissu. Je lui dis ? Je me demande ce qu’elle dira si je dégrafe sa chemise.
Je le fais, j’ai pas le choix, je dois découvrir tous ces grains de poule.

Un à un, je défais les boutons de son corsage. C’est une chemise ? Je sais plus, je vois pas, seulement elle, ses jours rosies, son visage qui dit plus jamais non, et ses cheveux qui ont envie de jouer. Tout a l’heure, je jouerai à les défaire eux aussi, à les mélanger et à les coiffer. Tout à l’heure…
Les boutons sont défaits. J’ai fait comme j’ai pu, pas très adroitement. C’est la première fois que je suis grand, c’est une bonne excuse.

Devant elle, contre elle, je laisse la place à ma main, juste ce qu’il faut pour aller sur sa peau, sous le tissu de son corsage.
Elle est douce et chaude. Je bouge plus, j’ai plus envie. Je veux mourir sur sa peau. Je veux plus bouger la main non plus, c’est trop tard, elle ne saurait plus aimer toucher autre chose. Tout doit être fade, maintenant que je sais.
Sous mon pouce, je sens le haut de son sein. C’est un peu bombé, mais J’ose toujours pas bouger. Là, je crois que j’ai envie d’être petit à nouveau. Mais, l’idée s’envole aussitôt, sans intérêt, désuète.
Par contre, je deviens bavard sans pouvoir sortir un mot. C’est tout à l’intérieur, tout en ébullition, tout en langage feutré, des tas de mots qui veulent rien dire pour tout le monde, mais si je lui dis, je crois qu’elle va sourire et me dire qu’elle aussi.

Sans enlever ma main, j’enlace son visage avec l’autre qui se sentait un peu à l’écart, et puis, imperceptiblement, peu à peu un peu moins, c’est plus mon visage qui bascule à droite et à gauche, mais mon poids sur mes pieds, de l’un à l’autre, les siens sur les miens, comme un air qui culbute dans ma tête… un air à deux mots en sept lettres...


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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeVen 22 Oct 2010 - 0:42

Elle a ouvert les yeux sur un autre visage.

Non c'est le même visage mais en différent, un visage qui sourit pas pareil, ses yeux non plus ne regardent plus pareil, elle ne se sens plus regardée, elle se sens déshabillée. Rien que ça, son regard, ça la fait frissonner.

Il n'a plus peur dit ce regard, enfin presque plus, si elle pouvait sourire encore plus elle le ferait, mais c'est pas possible.

Elle caresse sa joue, ses lèvres avec son pouce. Peut être qu'il est encore un peu jeune, la mais il grandit vite, maintenant il défait les boutons du haut de sa robe, il ne regarde même pas ce qu'il fait.

Il est gauche, touchant.

D'un mouvement d'épaules elle écarte un peu plus le tissu sous lequel il passe la main.

La main de Jude sur sa peau.

La peau de Jude contre la sienne.

Ça brulerais presque.

Elle ferme les yeux une seconde, pour absorber la brulure, lui laisser le temps de se rependre de partout. Elle sent la chaleur qui se déverse par vagues dans son corps en partant de la main de Jude posée sur sa poitrine.

Mais il est peu figé, l'air de plus oser bouger.

Elle le suit dans son lent mouvement de balancier, c'est encore une danse nouvelle qu'ils inventent au fur et a mesure. Une valse a deux temps, deux mots, un air qu'on ne peut que réinventer, déjà tellement chanté, jamais usé.

Elle déroule lentement l'écharpe qu'il porte encore, sans le quitter des yeux, sans arrêter de sourire.

Elle pourrait lui dire que tout va bien, qu'il n'y a pas a avoir peur, que tout ce qu'il ressent c'est normal, mais finalement les mots seraient de trop, alors elle laisse tomber l'écharpe et défait les premiers boutons de sa chemise.

Mais que les premiers, pour commencer, sinon elle va pas pouvoir résister a son envie de le manger tout cru, elle le sait, elle a trop envie de lui, elle a peut être rajeuni un peu, mais si il y a bien une chose qui n'a pas changé c'est ça, le désir qui lui fait des nœuds dans le ventre.

Elle glisse sa main dans le col, caresse son cou et s'arrête sur sa nuque, joue avec la pointe de ses cheveux, de l'autre elle prend celle de Jude, celle qui s'est invitée sous ses vêtements, et la guide lentement, sans brusquerie, sans a coups, un peu plus bas.

Ça la fait frissonner, elle voudrait … mais pas encore.

Pour l'instant il faut juste lui montrer qu'il va pas se brûler les doigts en caressant doucement son sein, en le prenant dans le creux de sa paume, il peut même continuer, descendre, il y a toujours de la peau en dessous, et toujours plus de frissons.

Ses côtes, son ventre qui ondule sous la caresse, l'arrondi de ses hanches, le creux de son dos. Il va falloir enlever des vêtements pour continuer l'exploration, mais pas encore.

Les yeux de Jude disent un peu d'inquiétude, mais son visage sourit.
Il faut qu'il grandisse encore un peu, juste un peu et tout ira bien. Et puis même si elle rajeuni elle sera toujours la pour prendre sa main et le guider.

Pour l'instant elle laisse la main de Jude jouer a faire des frissons et prend celle qu'il a posé sur a joue, elle embrasse le bout de ses doigts, les mordille l'un après l'autre, doucement, en commençant par le plus petit.

Comme ça elle aussi elle peut jouer a faire des frissons.

Un deuxième doigt qu'elle prend entre ses lèvres, qu'elle touche avec sa langue et caresse avec ses dents.

Pareil pour le suivant, peut être un peu plus longtemps, elle ne fait pas attention, elle sens juste les frissons de Jude, ses cheveux qui se hérissent sur sa nuque.

Tout les doigts et un baiser dans le creux de sa paume. A l'intérieur de son poignet.

Zut, elle n'a plus envie d'attendre, il faut qu'elle sache.
Quel gout peuvent-elles avoir?
Ses lèvres ...
Elle les effleure avec les siennes, comme pour demander la permission, juste un baiser du bout des lèvres pour l'inviter a venir explorer par la aussi.
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Jude
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MessageSujet: Re: Un refuge   Un refuge Icon_minitimeVen 29 Oct 2010 - 16:21

Plus petit, il aurait imaginé dans sa tête perchée trop haut dans les étoiles que c’était sale, pas propre, pas comme il faut, ce qu’elle fait avec ses doigts, les siens à lui qu’elle mordille et avale entre ses lèvres. Il se serait offusqué en penchant la tête avec un air grondeur ou amusé, qui sait, qui le sait, qui peut dire ce qu’un enfant va faire.
Mais voila, il a grandi. Surement trop quand il sent grandir le désir sur son ventre. Un mot qu’il croyait connaître par cœur, mais pas celui là, pas comme ça, pas… pas tout court.

C’est sa faute, ça oui, ou bien c’est grâce, il se le dit, à elle, sa faute à elle qui fait valser sa tête et ses idées, son corps qui a trop chaud, trop chaud qu’il est mieux sans son écharpe. Pourtant, elle lui manque. Il a peur sans elle, il n’est plus protégé du monde des grands. Il se sent nu et effrayé, mais ça passe, vite, si vite quand il sent ses lèvres s’envoler avec les siennes.
Ça aussi, ça l’aurait, non pas dégouté, non bien sur que non, mais, mais… elle a bon gout.

Vous êtes tout entière de ce gout ?

Il recule même pas. Il est grand maintenant, un homme. Non, presque seulement, juste presque un peu.
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