J'ai mal au crane.
Je suis paumée.
Et puis les cris autour de moi n'aident pas.
Les gens parlent. Certains chuchotent, d'autres pleurent.
Moi j'attends.
Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé. De rien.
Je me suis juste retrouvée dans ce long couloir à suivre la file de gens devant moi. Comme il est long ce couloir. Et comme il est glauque. Au fond je devine une porte. Ouverte. Et qui laisse entrer les gens au compte goutte. Chacun son tour. On attend.
Des NOD armés nous surveillent. Enfin on dirait qu'ils nous surveillent parce qu'ils demeurent tout de même impassibles sous leurs casques. On y voie pas beaucoup leur visage.
Alors j'attends.
Je sens les odeurs des gens. C'est étrange d'ordinaire je ne fais pas attention à ça. Mais là je sens la peur chez certains. Moi j'ai pas peur. De quoi aurai-je peur d'ailleurs ? Je n'ai jamais eu peur. Je suis comme les petits soldats de plomb avec lesquels jouent les petits enfants. J'obéis. Que pourrai-je faire d'autre ?
Les gens avancent. Je les suis.
Et si ...
Je jette un œil derrière moi. La foule est toujours aussi importante. Mais au fond, une porte à double battant. Close. Pourquoi je les suivrai finalement ? C'est vrai ça ! Je commence à reconnecter. Reconnecter mes sens. Ça circule dans ma tête, de plus en vite. Finalement je panique un peu. Un peu plus de minute en minute alors qu'on avance pas à pas.
La porte se rapproche et c'est bientôt mon tour.
JE me retourne une nouvelle fois. Ça me tente bien. Mais le NOD à proximité m'en défend d'un tour de tête en ma direction.
Encore un peu de personnes et c'est à moi. Je suis presque arrivée au bout. Et ceux qui sont entrés ? Ils sortent où ? Et on leur a fait quoi ? Et ? Et ?
Et je n'ai pas le temps de me poser plus de questions que je suis emmenée dans la grande pièce derrière la porte. Il y a des appareils partout qui clignotent et qui bippent. On m'installe sur un lit et on me met un appareil devant les yeux. Je suis pétrifiée de peur. Ils savent que je ne vais pas me sauver.
Je ferme les yeux et, le temps d'un flash rapide, je suis dans un lit, seule, endormie.
[De nouveau implantée par le Gouvernement. Prête à travailler pour l'Etat.]
Sujet: Le long couloir ... 
Ven 28 Jan 2011 - 15:14