Elle se traina encore pendant de long mètres depuis l’hôpital, ne sachant pas vraiment où aller. Il faisait nuit, et elle tremblait de froid et d’effroi. Le sang avait cessé de couler dans sa nuque. Elle ne pouvait s’arrêter de penser à ce qui s’était passé. La faille, l’implant, le carnage… Avait-elle réellement provoqué cette émeute sanglante et meurtrière qui avait coutée la vie de dizaines de personnes ? User ainsi de son pouvoir ne l’aurait-elle pas tué ? Quoi qu’il en soit, pour l’heure elle était encore en vie et elle ne voulait en aucun cas que cela change.

Epuisée, elle entra dans une petite ruelle finie en cul de sac. Elle alla se réfugie derrière une benne à ordure n’aillant pas été vidé depuis bien des jours. L’odeur était intenable, telle celle d’un cadavre en décomposition avancée. Mais Evra n’en teint pas compte. Elle se laissa glisser contre le mur et atterrit par terre sur les fesses. Elle baissa les yeux vers la robe d’hôpital qui lui servait de vêtement. Le peu de tissu bleuâtre dont elle était composée ne lui couvrait que le torse et une partie des cuisses – une robe de chambre qu’on aurait pu qualifier de ras de la touffe. De chaque coté elle était fendu de haut en bas, et des petite lanières permettaient que ça ne fasse pfiout. En fait, pour faire plus simple, la robe n’était qu’en fait un simple rectangle de tissu plié en deux avec un trou pour passer la tête.

Mais en dehors de cette robe affreuse, autre chose attira son attention. Une tache rouge venait entacher le bleu pâle du vêtement : ses sutures s’étaient rouvertes. Elle écarta légèrement la robe pour voir la gravité de la blessure et constata que le sang ne coulait pas abondamment comme le jour de l’impacte. Elle replaça donc soigneusement le tissus sur l’entaille, se coucha sur le côté et ramena ses genoux contre sa poitrine, adoptant ainsi le positon fœtal. A peine avait elle fermer les yeux que des images horribles lui envahirent l’esprit. Elle prit sa tête entre ses mains espérant chasser ses visions mais ça ne servit à rien. Alors elle cria, hurla, appela, et finalement s’endormit.

Ce ne fut pas cette musique lointaine qui la réveilla, mais les rire d'adolescents déchainé juste en face d'elle.

― Elle est morte tu crois?

― T'est con, elle respire encore tu vois!

― Vous avez vu ce qu'elle porte?

― Ouais, c'est moche!

― Mais non! Regarde! C'est une tunique d'hosto! Elle a du s'échaper...

― Mais toi! Directe tu vois une folle échapper de l'asile!

― Et si c'était le cas? Y'a du sang sur ses vêtement!

La bande de jeune débattirent violemment sur le sujet jusqu'à ce que l'un d'eux fit remarquer qu'Evra était réveillée et s'était levée.

― Foutez-moi le camp... articula-t-elle.

Les jeunes se jetèrent des coups d’œil amusé, et finalement, éclatèrent de rire.

- Nan mais la salope ! Comment elle nous parle !

Nouveau rire collectif. Pendant ce temps, Evra tenta de partir, mais l’un des types la plaqua contre le mur.

- Tu compte aller où comme ça, ma jolie ? Tu partiras pas avant qu’on se soit un peu amusé avec toi.

- Tu crois ?

Un gokyo rapide et le voilà à terre. Les autre, surpris, mirent un certain temps à réagir, ce qui lui permis de les mettre KO plus facilement.

Lorsqu’ils furent tous assommé, elle choisit de leur emprunter sans retour des vêtements. Elle chercha le plus petit et le plus maigre du groupe, et le déshabilla rapidement. Elle enfila le jeans – un peu trop grand, d’où l’utilité de la ceinture – et le T-shirt noir tout les deux, mais hésita pour la veste en jeans gris clair. Elle jeta un coup d’œil sur les autres et opta pour une veste en cuire noir. Puis elle piocha chaines, montre et bracelet chez chacun.

*Tant qu’à faire…*

Une fois satisfaite de son look, elle se dirigea vers les véhicules des jeunes. Elle fouilla les poches de « sa » veste et y trouva une clé – si nous pouvions encore appeler cela ainsi.

*Bon, lequel machin ça enclenche ?*

Elle appuya sur un des boutons de a clé et les lumières de l’une des motos clignotèrent.

- Ben suffit de demander !

Elle grimpa sur l’engin [c’est pas fait exprès] et démarra tant bien que mal. La moto s’éleva doucement, déséquilibrant la jeune femme. Elle mit un certain temps à trouver comment conduire la machine – ce qu’elle ne maitrisa pas vraiment et elle manqua plusieurs fois de se tuer.

Ainsi, à toute allure – et maladroitement –, elle vola en direction de la musique…