[Venant d'ici...]

Les égouts sont sales, les égouts sont puants. Heuresement, grâce aux innovations technologiques de la robotique, il est maintenant possible d'utiliser une fonction on/off sur les capteurs olfactifs, permettant d'éviter les relents désagréables, comme ceux de l'habit ruiné de la pauvre insurgée qui trônait sur l'épaule d'Oktane. La direction était donnée, il ne manquait plus qu'à avancer. De là, le réseau des égouts était relativement bien indiqué par des plans disposés ça et là. Après un temps passé dans les égouts, elles trouvèrent une sortie donnant sur la Paillade.

Voilà qu'elles débouchait maintenant sur la rue. Avec un corps sur l'épaule, elle avait intérêt à se magner de trouver l'"Atelier" dont elle avait parlé ...

" Et maintenant ? Où est cet Atelier ? A qui appartient-il ? "

Ça y est, on y arrive.
J'hésite encore un instant à lui montrer où j'habite, mais je crois qu'il est trop tard pour faire marche arrière.

-Juste là, on est devant la porte.

Est-ce que je lui dit que c'est le mien ? Ça dépend de ce qu'elle lui veut, au propriétaire... de toute façon, elle finira bien pas le savoir.

Il va peut-être falloir que je descende de son épaule pour ouvrir la porte.
Oh mais... il manque un truc... oh oh...

-merdouille, j'ai pas les clés
elles sont restées dans la poche de mon pantalon

meeeerde, manquait plus que ça.
de savoir qu'elles sont restée au magasin avec plein de NODs qui fouillent tous les coin, ça me plait pas du tout. Encore, s'ils ont que les clés, ça va. Faut juste qu'ils ne trouvent pas la serrure qui va avec. De toute façon, je vais peut-être en changer, de serrure, on n'est jamais trop prudent.

-bon bah on n'a plus qu'à aller chercher un serrurier.

Ça va pas lui plaire, mais étrangement, depuis le temps qu'elle me trimballe sur son épaule, je n'ai même plus peur, ou presque. Ni même l'envie de mater l'arrière de sa combi. Je l'ai assez vu de là où je suis, je suis fatiguée. Je veux juste aller me vautrer sur mon lit.

C'est de se retrouver bêtement coincée dehors comme ça, en ayant paumé ses clés, à une époque où on fait des verrous à reconnaissance oculaire ou avec les empruntes digitales. Mais l'idée qu'il suffise de m'arracher ou de me couper la main pour entrer chez moi et me cambrioler, m'a toujours fait préférer les bonnes vieilles serrures à clé.

Quoi maintenant ? Plus de clés ? Appeler un serrurier ? C'est une blague ?

Comment va-t-on expliquer à un serrurier la présence d'un officier du NOD auprès d'une mutante à trois bras à moitié à poil en pleine rue ? Négatif, ce n'est pas une solution viable, pas de serrurier.

" Rassurez-moi, c'est une blague ? "

Son air n'en donne clairement pas l'air. Bon, on va devoir faire les choses à l'ancienne... Oktane scanne les alentours, apparemment personne. Bien. Elle braque son fusil sur la serrure, tire quelques coups. Les tirs résonnent dans les rues désertes, et transforme le métal de la porte en gruyère, rien d'irréparable. Elle envoie un coup de pied dedans pour la défoncer et rentre prestement, vérifiant que la zone est sûre.

" Ça a l'air dégagé... "

Bon, enfin ce n'est que façon de parler, c'est un véritable foutoir ... A croire que tout les insurgés calquent leur modèle d'habitat sur le même standard ... Un vrai merdier. Elle dépose l'insurgé sur le premier endroit libre qu'elle trouve et observe la zone. Ouais, ça devrait vraiment être légalement répréhensible un tel milieu de vie ...

" Je pense que maintenant, le propriétaire a une véritable bonne raison d'appeler le serrurier ... C'est votre père ? "

En effet, question redondante, elle n'a toujours pas répondu...

ma porte... pffff ! ... bon tant pis, je la réparerais.
Ça fait chier quand même.

Je me lève et m'en vais clopiner vers ma chambre pour prendre ma boite à pharmacie et soigner mon pied.

"Je pense que maintenant, le propriétaire a une véritable bonne raison d'appeler le serrurier ... C'est votre père ?"

-euh... non, c'est moi

Voilà, ça c'est dit.

Je m'arrête en chemin parce qu'il y a Newton qui est là debout au milieu de la pièce, son canon braqué sur la NOD. Il l'a met en garde en l'interpelant de son aboiement métallique et caverneux. Il aurait la parole, il dirais sans doute un truc du genre "plus un geste" ou "les mains en l'air", ou encore "un seul geste et je t'explose la cervelle".
C'est que c'était un NOD lui aussi, avant d'être mon ami à 4 pattes.
Ça fait deux anciens NODs chez moi. Vous croyez que je les collectionne ?
Et humains ou robotiques, ils ont quasiment tous au moins un point commun : un foutu caractère et des penchants violents.

-Du calme Newton ! Elle est avec nous, elle m'a sauvé la vie.
J'avais pas la clé alors elle a du défoncer la porte mais c'est tout. Elle ne nous fera pas de mal, hein ?
J'aimerais bien qu'elle le confirme, qu'elle nous fera pas de mal. Ça me rassurerait, moi aussi.
Allez, soit gentil, baisse ton arme.

Je pose ma main sur son canon, j'appuie un peu, puis un peu plus pour qu'il le baisse, mais il résiste. Il a pas l'air convaincue de ce que je lui dis.
Alors je vais au moins essayer de la convaincre elle de ne pas le provoquer.

-Ne vous inquiétez pas, il est pas méchant. Il me protège c'est tout.
Par contre il aime pas quand on s'énerve, il le sent et ça le rend nerveux. C'est qu'il est plus sensible qu'il en a l'air.

Est-ce que je passe pour une folle en disant que cette machine qui ressemble à un bull-dog croisé bulldozer est sensible ? J'espère que la dame à assez d'ouverture d'esprit et surtout qu'elle ne va pas mal le prendre d'être tenue en joue comme ça.

Oktane continue d'inspecter le terrain en scannant la zone, elle n'aime pas, y'a un truc qui cloche dans tout ce fatras. Elle a vu juste, ça aboie. A terre.

Un chien ? Non, c'est synthétique ... ça le rends presque plus "humain" ... Un compatriote. Elle baisse les yeux. Un canon, une coque de métal, un gros œil rouge.

* Il est trop chooooooou ! ♥ *
* Rapport de situation prioritaire : Selon ton échelle d'appréciation des valeurs humaines, tu es situé au stade " Tarlouze ". *
* 'Scuse-moi, pulsion incontrôlée ... M'enfin il est quand même mignon pour un tas d'boulons à aboyer comme ça ... Ca doit v'nir de ton programme d'entraide à toute ta smala de sœurettes bandantes là, je me mets à adorer tout ce qui a des câblages ... *

-Du calme Newton ! Elle est avec nous, elle m'a sauvé la vie.
J'avais pas la clé alors elle a du défoncer la porte mais c'est tout. Elle ne nous fera pas de mal, hein ?
Allez, soit gentil, baisse ton arme.

Newton ? Recherche dans la base de donnée intérieures. Résultat : 24 patronymes célèbres, 451 Orthodoxes enregistrés à ce nom, 5 autres résultats divers...

* Elle parle d'Isaac Newton j'imagine, ça sert à rien d'analyser la vie de l'autre photographe ... *

Donc ce chien porterait le nom du savant à l'origine de la théorie de la gravité ? Rapport à ses capacités ? Au vu de l'analyse structurelle, très peu de chances, ce n'est qu'un tas de boulot fabriqué avec les moyens du bord. Déjà très élaboré au vu de tout les embargos décrétés sur les pièces détachées électroniques

-Ne vous inquiétez pas, il est pas méchant. Il me protège c'est tout.
Par contre il aime pas quand on s'énerve, il le sent et ça le rend nerveux. C'est qu'il est plus sensible qu'il en a l'air.

" C'est assez compréhensible ... Entre animaux, on devrait se comprendre ... "

Elle en profite pour enlever sa cagoule, poser son arme, et libérer le flot de cheveux emprisonnés dessus, ils laissent voir ses yeux, dont l'apparence n'est plus cachée à l'extérieur par des hologrammes. Deux billes noires, deux petites caméras aux objectifs cerclés de couleurs différentes, l'un bleu, l'autre rouge. Elle toussent encore une fois, crachant encore une fois de ce sang blanc fumant par terre ...

Qu'allais-t-elle faire ? Lui faire croire à une humaine ? En vomissant un liquide fumant ? En l'ayant trimballée sans peine à bout de bras d'un bout à l'autre de la ville ? Non ... Après tout, le NOD employait de plus en plus d'unités cyborgs ... elle n'en était qu'une de plus, voilà tout, il suffirait de jouer le jeu.

" Désolée " lâcha-t-elle avec un air gênée, s'abaissant, tentant de nettoyer le liquide avec sa main. Celui-ci était brûlant, acide même, et attaquait ses tissus extérieurs, on pouvait maintenant voir la fibre bronzée qui lui servait de chair sous la fine pellicule de peau. Mauvais, très mauvais... " Vraiment désolée pour ... ça. Hum ... Dites ... Pour cet expert en robotique ?... "

Emilie a peur de cet personne. C'est plus que flagrant.
Ça nervosité et le ton de sa voix m'indiquent aussi qu'elle ment. Et elle ment mal, à croire qu'elle le fait de façon à ce qu'on sache qu'elle ment... quel intérêt ? La logique humaine reste encore bien mystérieuse pour mon IA.
Cette femme n'a surement pas juste défoncé la porte. Il s'est passé des choses.

Et ma mécanicienne, elle va bien ? Elle s'appuie un peu sur moi et ne pose pas son pied droit au sol. Elle saigne, elle est blessée.
Après avoir regardé son pied, je l'interroge elle du regard. Bien que je n'ai pas une tête très expressive, l'habitude et la gestuelle lui font comprendre.

-je t'expliquerais plus tard

elle me répond à voix basse. Cachoterie devant cet inconnue. C'est mauvais signe. Ça laisse à penser qu'elle n'est pas tout à fait de notre côté.
Pourquoi ma mutante veut-elle laisser penser le contraire ?
Peut-être parce que cette femme est très dangereuse et que je pourrais ne pas parvenir à la neutraliser du premier coup.
Ou peut-être par ce qu'elle est dangereuse, mais qu'elle ne veut quand même pas que je la neutralise. Est-ce qu'elle l'aime bien ?
Ou peut-être pour une autre raison.

Les risques n'étant pas encore bien définis, je préfère ne pas accéder à la requête de ma colocataire. Le jugement humain a une fiabilité en moyenne inférieur à 54%, d'après mes calculs.

L'intruse a un expectoration blanchâtre et apparemment corrosive. C'est une curiosité que je n'avais encore jamais rencontré chez le genre humain.
En observant le sujet plus en détail, je remarque ses yeux vairons non conformes à son espèce... supposée espèce. Et ses vêtements sont ceux d'un NOD. Un cyborg, sans doute. Ça expliquerait la facilité avec laquelle elle a défoncé la porte et sa façon de porter Emilie en entrant.

Presque un congénère, dans des proportions encore inconnues.
Est-ce que l'insurgée compte l'apprivoiser elle aussi ?
C'est pour ça que l'inconnu parle d'animaux ?

Dans ce cas, j'abaisse mon canon.
Je la garde quand même à l’œil, me souvenant de ma propre attitude quand je suis arrivé ici.

-Merci Newt. Reste sage.

C'est donc pour ça qu'Emilie est nerveuse et me demande d'être gentil avec elle ?

"Vraiment désolée pour ... ça. Hum ... Dites ... Pour cet expert en robotique ?... "

-euh... ben vous l'avez devant vous

Son taux de stresse avait baissé quand j'ai arrêté de viser le cyborg. Mais voilà qu'il remonte en flèche. Est-ce seulement de la timidité ?
Il semble me manquer un certain nombres d'éléments cruciaux dans la compréhension des réactions présentes. Ou en jargon plus humain : "il y a quelque chose de louche dans cette histoire".

Ah, de surprise en surprise. Elle, une mécano ? ... Compréhensible au vu de la bête qui trainait par terre, mais surprenant néanmoins ... Enfin, elle chuchotait, et a l'air extrêmement timide, à un point presque maladif.

Si ses capteurs crâniens fonctionnaient encore correctement, elle aurait bien tenté d'analyser les raisons de ce comportement maladif, mais pour le moment, elle expérimentait de plus en plus fortement une sensation désagréable crédité dans les archives de Kane comme un " Mal de crâne ". L'impression d'avoir une bouilloire dans le cerveau, ce qui d'ailleurs était vraiment le cas, l'absence de refroidissement se faisant de plus en plus violemment.

Elle excréta à nouveau par la bouche, s'apparentant plus à un léger vomissement qu'à un simple crachat ... Elle tenta certes de le maintenir autant que possible pour éviter des dégâts au alentours, mais elle dut néanmoins ôter sa main pour éviter de la voir fondre : La couche externe commençait à partir, et l'on voyait en certain points l'endosquelette métallique de la Cyborg.

Elle montra à la mutante sa main rongée.

" Et bien en fait ... C'était pour moi ... J'ai quelque problèmes d'évacuation de chaleur au niveau de la tête, et ... euh, j'ai moyennement envie de crever parce que mon cerveau a bouilli... "

Elle se gratta l'arrière de la tête, ça n'arrangeait pas les choses, mais c'était un tic nerveux de la partie humaine ...

" Ça serait cool si vous pouviez me fixer ça ... J'vous en serait reconnaissante ... Le NOD est pas très ... bon niveau service après-vente si vous voyez ce que je veux dire...

J'paierais, mais j'ai pas d'argent sur moi ... "

Un cyborg... c'est cyborg !
ceci dit, ça explique des choses...

Mais attend... elle veut que je lui répare le cerveau ?! enfin un truc pour le cerveau ne chauffe pas. Euh... c'est un mécano ou un médecin qu'il lui faut ?

En attendant elle vomi des trucs inquiétants.

J'ai bien eu quelques données piratée sur les cyborgs du NOD. J'ai pu potasser, apprendre comment ça marche, au moins dans les grandes lignes. Mais j'en ai jamais bricolé. D'habitude, je ne touche qu'à des machines sans la moindre partie organique.
Quoique, c'est peut-être pas pire que les quelques prothèses que j'ai arranger... sauf que c'était des bras, des jambes, mais pas des crânes.
Bon là encore, c'est peut-être pas plus dangereux que quand on grille la puce d'un orthodoxe.

Bon, j'ai la théorie, j'ai des pratiques qui s'en approche. Je peux peut-être arriver à faire quelque chose.

-euh... je vais vous chercher de la glace pour vous maintenir la tête au frais le temps que je soigne mon pied (avant que ça s'infecte). Ensuite... je vais voir ce que je peux faire.

Pendant que je vais chercher des glaçons dans le congélateur, que je les met dans un sac et que je les lui ramènes, j'en profite pour réfléchir à comment je vais pouvoir m'y prendre et qu'est-ce que je vais avoir besoin de savoir.

-il faudrait que sache quelles... parties sont robotiques et lesquels sont d'origine... le plus précisément possible.
Je vois que vous avez des implants pour les yeux. Vous en avez d'autres dans le cerveau ?
Et ce liquide que vous vomissez... c'est quoi ? Ça circule à quel niveau ? C'est que j'aimerais mieux éviter un accident.

Newton m'a apporté la boite à pharmacie. Ça m'évite de boiter encore pour aller la chercher. Il est mignon avec moi.

-merci Newt

Un sourire tendre, une petite caresse sur la tête avant de m'occuper de mon pied. Il ne doit pas en sentir grand choses avec les capteurs qu'il a, mais il voit au moins le geste. Et puis c'est l'intention qui compte non ?

Ça commençait à s'arranger. C'était pas plus mal, la tête commençait sérieusement à griller ... Bon, Oktane regarde les glaçons, un peu décontenancé, hésitante.

* Mais non, ça se mange pas ! Fait gaffe, tu va bousiller tes circuits ! *
* Tu as causé de lourds dégâts structurels à ma main, je t'avais pourtant prévenu que ça ne ferait rien de bon. *
* Rah, laisse-moi, je te montre ! *

La cyborg remercie son hôte avant d'appliquer le sac derrière son crâne, à l'endroit où avait été endommagés les parties de refroidissements. Le dénommé Newton revint avec la trousse à pharmacie dans le bec. En effet, la définition de "mignon" pouvait s'appliquer à la démarche du petit robot et à son attitude. La partie organique ne manqua d'ailleurs pas d'ajouter qu'il devait être moins énervant qu'un chien étant donné qu'il ne devait pas "pisser ou chier partout", et qu'il devait même pouvoir être optimisé pour s'exprimer et comprendre un langage donné ...

Toutefois, le temps passé en palabre internes de Kane donnait à Oktane le temps d'estimer sa composition, composée pour ainsi dire quasiment uniquement de parties synthétiques. A la question " Quelle pièces sont d'origines ? ", elle aurait parfaitement pu répondre " Tout à l'exception du cerveau. ". Toutefois, c'est encore une fois la personnalité humaine qui prit la parole, pour sa plus grande expertise des relations humaines ...

" Le cerveau est resté d'origine ... Quoiqu'en grande partie pucé et mécanisé ... Doit y'avoir des implants en tout genres qui trainent partout ... "

Il était toutefois clair qu'il n'avait pas une connaissance très pointue de ses parties internes ... Il tapait plus fort et courait plus vite, c'était tout ce qui lui importait ...

" En soi, le corps entier est d'origine. J'ai subi des augmentations mécaniques et nano-robotiques poussées dans le cadre d'un programme expérimental. Sur le squelette d'origine ont été greffés des renforts métalliques et céramiques et tout le système de circulation sanguin et les fibres musculaires ont été conditionnés pour tolérer ce fluide blanc principalement composé de nanomachines à la place du sang. "

La cyborg lève sa main rongée laissant apparaitre à l'air libre des câblages et un squelettes humain cerclés de fines armatures. La couche bronzée inférieure commençait lentement à se recomposer à vue d’œil, puis la peau après elle.

" En temps normal, ces bébêtes sont censées être toutes gentilles en bossant à évacuer la chaleur des implants et à aider les muscles et les organes à bosser ... Mais là, je sais pas ... Je me suis pris un coup récemment, et le module qui devait permettre aux bricoles du cerveau d'évacuer leur chaleur a du morfler ... "

Elle vint mettre sa main en support des glaçons, puis regarda le plancher qui semblait rongé par une colonie de termites particulièrement féroces.

" Apparemment, la surcharge d'énergie les a rendus folles et elles sont en train de bouffer tout ce qui bouge pour se décharger ... "

Elle déglutit encore un coup, lâchant à nouveau de son "sang" par terre.

" Désolé ... enfin, pour votre plancher quoi ... C'est une réaction automatique pour éviter de me faire dissoudre le cerveau ... "

J'ai du grimacer quand elle m'a montré sa main. C'est pas très respectueux, mais c'était plus fort que moi. C'est assez dégueux son truc. Ça lui fait pas mal ? Mais du coup, une fois surmonté mon écœurement, j'aurais moins peur de la trifouiller pour la réparer... on doit dire "réparer" ou "soigner" dans son cas ?

Bon, ça a pas l'air si compliqué que ça. Il suffit de trouver la pièce qui déconne et de l'arranger sans abimer ce qu'il y a de vivant autour.
Le plus tôt sera le mieux, elle vient encore de cracher ses nanomachines qui me bouffent mon sol.
Je prend une vieille bassine rouillée et lui tend.

-Prenez ça. C'est au cas où... ça sortirait encore. Ça craint moins là dedans. Enfin je crois.

Parce que s sa traverse... tant pis

-je vais chercher quelques outils.

Je cherche dans mon bordel organisé, de quoi découper, visser, souder, extraire, tordre... et un petit machin bien pratique quand on veut éviter de tout démonter sans savoir où on va. Un genre de petit scanner portatif avec un écran. Ça siffle un peu et ça grésille quand je le met en marche

-merde, tu vas marcher oui ?!

une taloche dans le bidule pour lui régler ses faux contacts et ça repart, image nette.

Je me ramène près de la cyborg avec tout mon matos et commence à lui scanner l'arrière du crâne, là où ça chauffe le plus. Je trouve sur l'écran une pièce avec une drôle de gueule, genre pas bien à sa place. Pourtant, vu l'épaisseur de la carosserie...

-hum... dites, vous pouvez me rappeler comment vous vous êtes fait ça ?

Soit c'était mal foutu dès le départ, soit elle a du prendre un sacré coup sur la tête. Je pencherais plutôt pour le coup sur la tête vu que c'est un peu cabossé.
En écoutant sa réponse, je branche la scie circulaire et vérifie qu'elle fonctionne bien. J'essaie de masquer au mieux ma nervosité. Pas la peine qu'elle flippe aussi. Avec le scan, je devrais pas avoir de problème du genre découper un truc qu'il fallait pas et avoir plein de nanomachines voraces sur les chaussures, mais quand même, ce genre d'opération, ça fout les boules. Et il y a les cheveux, la peau, la graisse autour... beurk... rien que d'y penser, je lui emprunterais bien la bassine.
Il va falloir être forte.
Allez, c'est juste un robot avec un peu de viande dedans. C'est pas grave si c'est de la viande vivante. En plus elle a pas l'air d'être douillette.

Oktane accepte humblement la bassine. Les nanomachines semblaient manger la rouille. Un bon point.

Une main sur les glaçons, l'autre sur la bassine, elle voit la mécano à trois bras s'éloigner pour la laisser en compagnie du chien mécanique, qui semble l'observer avec attention. Affalée sur la chaise, elle lui parle d'un ton blasé.

" Mon p'tit ... Je ne te souhaites pas d'avoir un corps comme le mien un jour ... "

Si ça se trouve il n'est même pas programmé pour comprendre ... Va savoir. Enfin, c'est vrai que l'on se prends vite au jeu. Ca ne l'empêche toutefois pas de re-vidanger son intérieur un coup. Cette fois, les nanomachines percent la bassine propre ... Dommage. Enfin, au moins cela aura été tenté.

Elle voit l'insurgée revenir avec du matériel de fiabilité douteuse entre les bras. Elle vient se positionner derrière elle, et à cette fin la cyborg retire les glaçons, mais quand elle peine à faire fonctionner son scanner, Il ne cache plus son scepticisme

* On se croirait au Congo ... Le chirurgien qui m'a retiré les cartouches que j'avais dans le bide avait exactement le même problème avec le détecteur de métaux. *
* Oui, et il ne t'avais pas anesthésié. Je le sais puisque j'ai tes souvenirs. *
* T'as pas idée du mal que ça fait toi ! *
* Si, puisque j'ai tes souvenirs. Ça doit être dur d'avoir un corps imparfait à supporter. *
* ... *
* Humour. *

Silence pesant en interne, pendant que l'on s'active au-dehors, avec une scie circulaire ...

" Je me suis pris un coup de gourdin sournoisement par derrière lors d'une intervention ... Dites, c'est vraiment obligatoire la scie circulaire ? Non ... Parce que bon ... C'est ... C'est un peu mon cerveau ... "

* T'es toujours aussi frileux ? On dirait une fille ... *
* C'est un peu ce que tes deux grosses loches qui m'empêchent de voir le vide que j'ai entre les jambes me rappellent en permanence ... *
* ... *
* Humour Skynet, humour... Hé, c'est toi la gonzesse à te déconnecter quand ça va trancher !.. Reviens !*

Elle est inquiète ? C'est normal, moi aussi, mais j'essaie de pas le montrer.

-Ne vous inquiétez pas. La pièce à atteindre se trouve à la périphérie, juste sous l'épaisseur de votre crâne. Je n'aurais même pas à toucher la partie vivante de votre cerveau.

Encore heureux, parce que sinon bonjours les dégâts.

-J'aurais le scanner en main durant toute l'opération pour voir précisément ce que je fais. Comme ça, je suis sûre de ne pas découper trop profond.

On va essayez de pas avoir les mains qui tremblent, ce sera mieux. Tient bah, j'ai qu'à zyeuter un peu sa combinaison pour me détendre. Elle est vraiment chouette, sa combi, ça lui va bien en plus. Enfin il faut quand même que je reste concentrée sur l'opération.

-par contre, désolée pour la coiffure. Je tâcherais de faire quelque chose de discret.

Et si ça saigne ? Parce que le cuire chevelu, ça pisse bien en général. Et avec le sang qu'elle a... putain oui, ça a troué la bassine ! Bon bah, gants renforcés, masque à soudure et tablier. Je trouve deux bouts de taule que j'assemble vite fait et que je lui cale derrière le cou au plus près de la tête. Il va me falloir un ptit coup de main pour pas que ça se barre.

-Tenez-moi ça par devant. C'est pour vous protéger les épaules au cas où... ça saignerait un ptit peu. Gardez-le bien comme ça, près de la tête.

J'allais dire "au cas où ça pisserait le sang, que ça n'en foute pas partout", mais je ne parle pas à une bagnole ou un lave-linge, il faut un peu de tact.
J'ai pris une bassine de flotte que je garde à porté de main au cas où il faudrait rincer son sang blanc de ses cheveux ou de mes outils.

Le scan dans une main, la petite scie dans une autre et une troisième sur sa tête pour la maintenir si elle bouge.
Bon bah, je crois que j'ai tout ce qu'il faut... quand faut y aller...

-vous êtes prête ?

La partie encore humaine, ou la personnalité, c'est selon, était moyennement rassuré par le discours. Partie vivante atteinte ou non, ça pouvait toujours charcler sur quelque chose. Une opinion que ne partageait pas la partie mécanique, qui, calculant froidement, attendait l'impact. Se laissant gentiment faire et tenant la plaque de métal tendue.

Entendant la scie et le scanner mais se faisant toujours maintenir en place par une main, elle ne se faisait toujours pas à l'idée que pourtant, elle était soignée par une insurgée à trois bras. Peut-être n'était-ils si pas tous pourris que ça après tout. Cela, la partie mécanique s'en moquait bien, elle avait une mission à accomplir qu'elle s'était elle-même fixée, et elle l'atteindrait. Et puis la question fatidique tomba.

" Vous êtes prête ? "

" Heu, non moy ... Allez-y. "

Bon et bien c'est parti, hien.
avant qu'elle ne change d'avis ou que j'ai trop de le faire.
C'est parti !

-Surtout ne bougez-pas

Je lui tiens fermement la tête, je met en marche la scie et sans prendre le temps d'écouter le joli bruit stressant de l'appareil, j'entame la découpe.

heurk... c'est dégueulasse... mais faut essayer de pas y penser.
C'est pas pire que de découper un steak dans une assiette en fer... un steak avec une sauce blanche
pouah ! ça gicle !

AÏAÏAÏAÏAÏE !!! j'en ai reçut sur le bras !
oh putain ! putain putain putain !! saloperie ! ça me bouffe ! ça fait danser, putain !
j'ai eu le bon réflexe : arrêter la lame et me rincer le bras avec un torchon trempé. Et j'ai réussi à le faire sans hurler pour pas inquiéter ma cliente.
arg ! même une fois rincé, ça fait mal
mais ça fait rien, on verra ça plus tard

je fini la découpe et je rince ce que je peux avant que ça bouffe tout.

-ok, ça c'est fait.
Ca va ?

Newt, tu peux apporter de la glace ? Vite, s'il te plais.
Et rapproche moi le ventilo si tu peux.

Il va falloir lui maintenir la tête au frais pendant que son système de refroidissement n'est plus dans sa tête.

-Merci Newt.

Il fait un bon assistant.
C'est vrai qu'il connait l'atelier par cœur et me regarde toujours travailler.
Avec des mains, il serait encore plus efficace, parce que là, il en a chié un peu pour m'amener le ventilateur et les glaçon dans sa gueule.
C'est décidé, mon ptit père, si t'es sage, t'auras des bras. Après tout, je pense pas que t'es encore envie de m'étrangler.

Le ventilateur branché, dirigé vers l'arrière du crâne de cyborg et les glaçons sur la tête, le sang continue à couler sur la plaque de taule. Je dois faire vite pour réparer la pièce que j'ai sortie. Heureusement, ya pas de gros dégâts, juste à redresser un peu ça.
J'espère qu'elle va pas être trop mal pendant ce temps. Je fais quoi si elle plaque dans mon atelier ? Mais pour l'instant j'ai autre chose à penser, concentrée à fond sur ce que je fais.

Ça y est, ça m'a l'air bien... oui, impec. Je pourrais difficilement faire mieux.

-Bougez-pas, je vous le remet en place.

Ça s'emboite bien.
Un coup de scan pour voir comment ça s'est goupillé à l'intérieur.
Ben ça a l'air de bien tourner.

Maintenant, il faut refermer, nettoyer et arrêter le saignement.
Je soude la plaque que j'ai découpé. L'avantage de ses sales engins qu'elle a dans le sang, c'est que la peau est bien dégagée, comme ça je la crame pas trop avec le fer à souder.
Bon avec les cheveux longs, remis par dessus, ça devrait pas trop se voir.
Elle est belle ma soudure, je me suis pas mal débrouillé malgré les conditions. Elle sèche vite en plus, avec le ventilo dirigé dessus, c'est cool.
On rince encore une fois et on voit le résultat en croisant les doigts pour que tout se passe bien. Je lui change aussi la plaque de taule qui protégeait ses épaules. la première a un peu viré gruyère.

-Voilà, c'est fini. Mais ça saigne encore un peu.
Normalement, les nanomachines devraient se calmer et vous allez finir de cicatriser. enfin je crois.
Vous vous sentez comment ?

Si elle est un peu vaseuse, qu'elle a mal à la tête ou des trucs comme ça, ce sera normal vu ce qu'elle a subit. J'espère avoir été assez rapide pour limiter les dégâts. En attendant, je laisse le ventilateur branché, le sac de glace sur la tête et je croise les doigts.

* Jépeurjépeurjépeurjépeurveuparemourirveuparemourirveupasveupa ... ARRRRGGHHH ! J'pisse le sang ! jvéclaquerjvéreclaquer ! J'peux plus bouger ! A l'AAAIIIDDDEEE ! J'peux plus rien faire ! Oktane, téou ?! J'VAIS REMOURIR ! *

Ce discours fut tint intérieurement par Kane - Qui d'ailleurs, maintenant qu'il n'étais plus au NOD, devrait peut-être songer à changer de nom ... -, enfermé dans un mutisme et une insensibilité terrifiante : Il ne pouvait plus bouger, plus rien sentir si ce les ondes que propageait la scie dans sa boite crânienne et qui résonnaient jusqu'au cerveau, dans les parties qui n'avaient pas été complétées par des parties cybernétiques. Le début de l'opération et le fait d'avoir ôté une pièce vitale du système avait coupé entièrement l'organisme robotique à l'exception de la des systèmes de survie du cerveau. La place qu'occupait la personnalité humaine dans ce dernier avait tout simplement éteint toute contrepartie robotique. Il était parqué dans son cerveau et son imaginaire, loin de toute présence du monde réel sur sa conscience. L'opération qui n'avait duré que quelque minutes dura pour lui des heures, où il expérimenta divers retours en arrière. Il était ici, sur un banc à l'université. Là, dans le lit de son appart' étudiant avec l'une de ses premières conquêtes. Là-bas, en Afrique, seul contre tous. Plus loin encore, dans la cour de récré de son école primaire. Il ne savait plus où il en était. Etait-on en 2140, 1040, 1940 ? Il n'avait plus de notions du temps. Les heures se muèrent en jour, ou était-ce des secondes ? Il ne sut rien et sut tout, fut mort et vivant, endormi et éveillé...

Le Réveil fut brutal, dès que le bloc fut ré-introduit. Les yeux se rallumèrent d'un coup, mais il sembla enfermé dans un mutisme intérieur. L'émotion ? La douleur ? La peur ? Il ne put le dire.

Toujours est-il qu'Oktane revint d'un coup.

* Analyse des systèmes. Bloc de refroidissement en ligne et opérationnel. Test en cours... 25%, 50%, 75% ... Kane, arrêtes de... *

* Hé sœurette, regardes ! *

Il attrape une mèche de cheveux qui tombait devant ses yeux. Il la regarde fixement, se concentrant apparemment intensément. Celle-ci, brune au départ, vire au pourpre, puis au violet, au rouge, avant de revenir à sa couleur d'origine.

* P'tain, mais c'est ÉNORME ! *

* Anomalie détectée ... *

Elle leva sa main droite vers ses yeux. La peau de celle-ci, régénérée auparavant, commença à se consumer, fumante, avant de s'arrêter. Elle la retourna, quelques secondes immobiles. D'un coup, progressivement, elle changea de teint, bronzant à vue d’œil, avant de revenir à sa couleur d'origine ...

* Analyse terminée : Contrôle accru de la température et des propriétés des nanomachines. *

* Tu crois que ... ? *

* Il restait apparemment des sécurités latentes que je n'avais pas détectées. L'analyse m'indique que ses fonctions n'étaient activables que par un signal bien précis émis par un appareil extérieur qui n'as pourtant jamais été activé... *

* Une zapette pour changer de couleur ? *

* Voilà. *

Retour progressif au monde. C'est ... Fascinant. Elle se lève, lentement, titube, à moins que ça soit Lui ? Ils lâchent les glaçons, cherchant un support, s'appuyant sur un meuble.

" Je me sens ... Parfaite ... Merci à vous ... "

Bien sûr, avec une allure de déterrée pareil, la perfection semblait plutôt inquiétante ...

C'est moi ou elle a changé de couleur ? Peut-être une illusion, à force d'avoir eu les yeux rivés sur l'écran du scanner, les petites étincelles, le fer à soudé... peut-être un peu de fatigue aussi...

ouf, elle parle encore
et elle se lève
bon, elle marche pas très droit, mais elle marche

-vous devriez vous assoir
vous voulez quelque chose ? un verre d'eau ? du paracétamol ? ... un médecin ?
parce que côté robotique, j'ai fais ce qu'il fallait mais pour ce qui est vivant...
je peux vous prêter mon lit si vous voulez vous reposer... vous devriez

Je lui proposerais bien de rester la nuit ici, même. Quelle soit au calme et pas toute seule en cas de pépin, au moins le temps de s'assurer qu'elle récupère bien.

Newton n'arrête pas de la surveiller. Soit il est curieux, soit il est méfiant.
C'est vrai que j'oublie peut-être un peu trop vite qu'elle est dangereuse. M'enfin c'est pas non plus le premier cyborg du NOD avec qui je sympathise. Ils sont pas fondamentalement mauvais... enfin c'est ce que je pense. En tout cas, c'est pas la partie robotique qui les rends plus méchants.

L'expérience avait été courte, mais néanmoins fortement étonnante pour l'humain. La machine elle, était étonnée du récit que lui tenait son colocataire. Quoiqu'il en soit, une chose était sûre : Ce n'était pas vraiment de repos qu'elle avait besoin. Elle ne pouvait pas dormir, et ne trouvait aucune utilité dans le fait de se "reposer" au sens humain du terme. Cela induisait une notion de "fatigue" qui lui était là bien inconnue.

Ces substances médicinales ? Elles lui seraient bien inutiles, incinérées comme les autres.

" Vous êtes très gentille ... A vrai dire, vous êtes d'ailleurs bien la première insurgé que je vois l'être ... Mais je n'ai pas vraiment besoin de repos : Je ne peux pas même dormir ... Je peux rester nettoyer tout ce que j'ai fait par contre ... "

Évidemment, l'air désolé qu'elle arborait était bien peu adapté à la situation. Il faut dire qu'elle ne s'attendait pas du tout à être confrontée à une situation pareille dans sa "vie" ... Aucun programme ne préparait à "l'hospitalité" quand l'on était à la base programmé pour le ménage ...

-nettoyer ?

Elle va bien alors.
Et c'est vrai qu'il y de quoi faire niveau ménage. J'étais tellement concentrée sur elle et sa santé que j'en ai oublié le reste. Le sang blanc un peu partout, la bassine, l'eau de rinçage répendue par terre, les outils qui trainent... et mon bras qui fait quand même bien mal mine de rien.

J'ai les jambes en coton. Besoin de me poser un peu. Je repère un soin de sol à peu près propre et me lance descendre contre le mur en me laissant à moitié tombée sur la fin.
Beaucoup d'émotion en une seule journée. Je suis lessivée. J'en ai le vertige.

Elle est assez en forme et assez bien attentionnée pour le ménage ? Surtout, qu'elle ne s'en prive pas. Sinon, je crois que ça attendra demain.

-euh oui... ce serait bien... merci.

Newton m'apporte la boite à pharmacie. Il a du voir que j'étais blessée. Il est gentil. Alors je suis fatiguée, encore bien secouée, mais je souris.

-merci Newton.

Je commence à sortir le désinfectant de la boite. Je prend mon temps, maintenant qu'il n'y a plus de danger.
C'est marrant, c'est le même bras que celui que Newton m'avais blessé quand je l'ai rencontré. Il y a encore la cicatrice. Il avait une sacré poigne. Mais il faisait juste ce qu'on attendait de lui. Et elle...

-Vous aussi vous êtes gentille en fait

euh... le "en fait" est peut-être de trop. Mais ne me demandez pas de ne pas dire de bêtises en étant fatiguée. J'ai besoin de repos moi, contrairement à elle.

Elle dit que je suis la seule insurgée gentille qu'elle a jamais. En même temps, pourquoi les rebelles seraient sympa avec ceux qui les traquent comme du gibier, d'habitude ? Ça doit faire parti de leur conditionnement aux NODs : on doit leur apprendre que nous sommes très méchants et méritons de mourir. Et en fait, nous autres, on n'en pense pas moins d'eux. Mais c'est pas peut-être pas eux les vrai méchants. Ils ne font qu’obéir à des ordre et des lois créées par des pourris. Du coup je ne regrette pas d'avoir mis une bombe dans le quartier automate. Au moins, je ne me suis pas trompée de cible. Mais dans quelques jours, ils auront déjà tout réparé. Ça ne leur coute pas grand chose comparé à tout ce qu'ils possèdent. Et comme ma bombe a été repérée assez tôt, il n'y a pas du y avoir beaucoup de pertes humaines. Ça me rassure. Je ne suis pas encore une meurtrière, juste une terroriste. Mais ça aurait pu se passer autrement... je ne suis peut-être pas si gentille que ça au fond.