Après une nuit bien arrosée (RP "Carré d'As"), Benny J avait suivi les indications du barman et il avait fini par tomber dans un cul de sac, face à une porte en blindée, un peu rustique et rouillée, mais encore efficace pour l'arrêter.

Il avait hésité un instant. S'était écrasé le pied droit avec le gauche... Puis il avait frappé.
Le plus délicatement qu'il pouvait... rien....
Alors il avait insisté ... un peu plus fort !

BLANG ! BLANG ! BLANG !

Mais putain, qui est le con qui vient la réveiller en plein milieu de la n... Ah non, c'est le matin. Enfin, c'est le réveil sur la table de nuit qui le dit. L'horloge biologique de Kim lui dit juste que c'est l'heure du dodo.

BLANG ! BLANG ! BLANG !

Rha...

Ouais j'arriveuh !

La rebelle s'extirpe de son lit et va jusqu'à la porte, où un vieux réflexe l'arrête.

C'est qui ?

Mraôw ! ajoute Django, un très bon chat de garde.

C'est qui ?
La quête pour la choral de l'école ! Je vends du nougat et des chocolats ! Répondit Benny J d'un ton assuré, tout en espérant ne pas s'être trompé d'adresse...

Mraôw !
"Graou aussi" pensa l'ours mal léché. Il détestait tout ce qui avait mois d'un mètre vingt et qui se permettait de l'ouvrir quand même.

Bon tu l'ouvres cette porte...? C'est Cyclope !

La quête pour la choral de l'école ! Je vends du nougat et des chocolats !

Haha, impayable, ce Cyclope. Keskifout là au fait ? Ah ouais, le job.

Bon tu l'ouvres cette porte...? C'est Cyclope !

Deux secondes, quoi.
Kim tire la chevillette, la bobinette se casse la gueule et la porte d'acier rouillé s'ouvre sur une métisse chauve qui frotte ses nyeunyeux, vêtue en tout en pour tout d'un microshort et d'un débardeur, le tout en coton blanc.

Salut... Entre, j'vais faire du café.

Elle referme le battant derrière son visiteur et se dirige vers une bouilloire flanquée d'un pot de café soluble. On n'est pas chez une adepte des arômes raffinés de l'arabica fraîchement torréfié, faut croire.

Un truc fait "blam", un autre "tchack tchack tagadak"et un dernier crisse horriblement.
Presque avant que Benny J. s'impatiente, la porte finit par s'ouvrir, sur une Kim mal réveillée et courtement vêtu. Un peu comme un boxeur qui se relevait d'un KO.

Sexxxssy !... Benny fit un pas en avant, et regarda autour de lui. ... un peu comme ton appart !
Comme ça ne la fit pas vraiment rire et que ça lui pesait un peu lourd sur la patate, le colosse cru bon de faire un petit méaculpa.
Tu sais... pour ce que j'ai dit hier... moi aussi j'ai vécu dans l'égout...
Il cherchait pas à ce qu'elle l'excuse... de toute façon elle n'était pas partie pour... Devant son silence il donna trois pich'nettes au punching ball, un peu mal à l'aise pendant qu'elle préparait le café.

La bouilloire commençait à fumer et Benny a penser que ça serait pas mal de mélanger un peu la caféine avec le sang qu'il lui restait dans l'alcool. Son regard fut attiré par une boule de poil noir qui se grattait les côte sur le clavier d'un vieil ordinateur. Benny n'était pas très familier des technologies. Tant que son flingue roulait, que sa bécane tombait pas en rade... sorti du mécanique, sous terre il avait pas trop appris...Et depuis, il avait eu mieux à faire et pas les moyens.

Tu donnes dans l'informatique alors ? C'est ça ton gagne pain? Où c'est le tigre qui est un pirate international?
Sur la dernier phrase il se dit qu'il allait peut etre un peu loin... En mauvaise compagnie, ce genre de mot de travers aurait pu lui couter la taule...

Sexxxssy !... un peu comme ton appart !

Gnagnagna.
Il est vraiment trop tôt pour se mettre en rogne. Ça attendra bien le deuxième café et le premier cigarillo.

Tu sais... pour ce que j'ai dit hier... moi aussi j'ai vécu dans l'égout...

Mais c'est que ça ressemblerait presque à des excuses, ça ! Le genre d'excuses qu'elle arriverait, elle, à s'arracher de la gueule.

Ah ouais ? Y a longtemps ?

La bouilloire chuinte, elle dégote une deuxième tasse au fond d'un tiroir et sert le café.

J'espère que tu l'bois pas sucré, parce que j'ai pas de sucre...

Tu donnes dans l'informatique alors ? C'est ça ton gagne pain? Où c'est le tigre qui est un pirate international?

Kim rigole en imaginant Django en hacker.

Non, c'est un à-côté, y en a de biens plus doués qu'moi dans ces tunnels. Pourquoi, tu sais hacker ? Ça m'intéresse aussi.

Elle se pose sur son lit et désigne la chaise du bureau à son hôte.

Tu sais... pour ce que j'ai dit hier... moi aussi j'ai vécu dans l'égout...
Ah ouais ? Y a longtemps ?
Assez pour pas qu'on épilogue sur la question...

Benny n'avait pas envie de parler de son passé d'orphelin. Ils étaient bien trop dans le même cas pour faire pleurer dans les chaumières. Et depuis qu'il était "apparu" à la surface, il n'avait jamais su retrouver la cache de son Père adoptif (normal, il n'en était jamais sorti... Découvrir qu'il y avait un monde extérieur était presque une nouvelle)... Et comme il n'avait pas envie de passer pour un con... Il s'arrêta à cette information, comme une excuse qui ne coute pas cher, sans vouloir payer plus les pots qu'il a cassé.

Tu donnes dans l'informatique alors ? C'est ça ton gagne pain? Où c'est le tigre qui est un pirate international?

Kim se mit à rire.
Il aimait bien quand elle riait, ça lui faisait un peu perdre sa carapace. Elle en devenait presque attachante.

Non, c'est un à-côté, y en a de biens plus doués qu'moi dans ces tunnels. Pourquoi, tu sais hacker ? Ça m'intéresse aussi.
Comme il voulait éviter "Non, je suis une grosse truffe", il préféra :

Hacker? On t'as jamais dit que c'était interdit ? Tu m'as pas l'air très réglo toi au fond comme nana....
Et il décocha son plus beau sourire. Tapotant sur une touche ou deux en évitant de justesse la patte du miaou prêt à l'estropier, il présenta à Kim son paquet de clopes (il avait refait le plein en rentrant chez lui la veille) et secoua son briquet dans l'espoir qu'il reste de quoi allumer deux clopes.

Le chat, en roulant, quitta le clavier, roula encore, et disparu du petit bureau pour finir droit sur ses pattes au sol.
Et à côté de tes à-côté... laisse moi deviner.... Scrutant à nouveau l'appart... tu fais du tricot ?

Hacker? On t'as jamais dit que c'était interdit ? Tu m'as pas l'air très réglo toi au fond comme nana....

Elle ricane pour toute réponse, tranquillement assise en tailleur sur son plumard.

Et à côté de tes à-côté... laisse moi deviner.... tu fais du tricot ?

Elle a son grand sourire plein de dents, à la fois chaleureux et inquiétant.

Presque ! Du point de croix.

Elle avale une gorgée de café brûlant, refuse d'un signe de main les clopes offertes et va pêcher ses cigarillos dans le tiroir de sa table de nuit. Pendant ce temps, le greffier emprunte sa sortie habituelle : le trou d'une gaine de ventilation dont la grille a disparu depuis longtemps.

T'as quelque chose contre l'idée d'expliquer un peu la vie aux gens à coups d'poing ? sonde-t-elle en décapitant son niña.

T'as quelque chose contre l'idée d'expliquer un peu la vie aux gens à coups d'poing ?
Tu sais poupée, y a un mec vachement intelligent qui a dit un jour "L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat"....
Devant la mine déconfite de Kim, Benny alluma sa clope, de justesse... "Hé merde, adieu briquet !" .... Il tira une latte, inspira fortement puis expira la fumée du coin gauche de la bouche. Ça lui donnait l'air d'un doberman prêt à mordre.
... moi je rajouterais "et de savoir foutre une mandale à ceux qui entravent pas dans les temps"!
Il n'était pas peu fier de son effet : voir la tête d'ahurie qu'avait fait Kim sur sa première réponse était plutôt jouissif !
Rah poulette... Si t'avais vu ta tête....
Il explosa de rire. Un rire bien gras et sonore, comme il n'avait pas l'habitude d'en faire résonner souvent. Benny J. ne riait pas, généralement, c'était le rire qui venait à Benny J. !
Il finit par se calmer quand, bras croisés, elle le fixa pendant de longues secondes.
Hum... heu... bon... alors on disait... je tape sur qui ? quand? et pour combien ?

Rah poulette... Si t'avais vu ta tête....

Kim en est encore toute ébaubie.

Ah ouais, effectivement, j'en reviens pas que tu connaisses Lao Tseu !

Et sans prévenir, elle éclate elle aussi de son rire sur trois notes.

Hum... heu... bon... alors on disait... je tape sur qui ? quand? et pour combien ?

Elle garde les bras croisés, nettement moins hilare.

Mauvaises questions, chéri, on n'est pas au NOD. Devine celle qui manque, et tu as le job !

Ah ouais, effectivement, j'en reviens pas que tu connaisses Lao Tseu !

Et sans prévenir, elle éclate elle aussi de son rire sur trois notes.
Sun Tzu
Elle s'arrête de rire. Et comme elle parait s'apprêter à lui dire "A tes souhaits" il rajoute :
Sun Tzu.... pas Lao Tseu, "l'Art de la Guerre".
Blanc.

Vu qu'il sent qu'il la laissé pantoise encore une fois...
Tu sais, y a plein de chose dont tu reviendras pas si on apprenais à se connaitre. Mais la vie en laisse pas toujours le temps...
Il sort son flingue. Regarde par le canon. Vérifie que rien ne risque de s'enrayer. Check. L'arme est OK.

Hum... heu... bon... alors on disait... je tape sur qui ? quand? et pour combien ?
Mauvaises questions, chéri, on n'est pas au NOD. Devine celle qui manque, et tu as le job !
Wahou, Kim était bandante en sphinx de Thèbes, et encore plus quand elle crachait sur le NOD.

Après s'être cassé la tête une bonne minute...
Un jour un vieil ami m'a posé cette question... "Qu'est ce qui marche à 4 pattes le matin, à deux pattes le midi, et à 3 pattes le soir".... Je lui ai tiré dans les deux jambes... J'aime pas les énigmes !

Elle hausse les épaules avec un sourire de blonde.

T'façons, c'est du chinois pour moi.

La lueur d'amusement dans sa pupille disparaît au profit d'un éclat d'iceberg quand il sort son flingue.
Néanmoins, parce qu'elle a quand même une réputation à tenir, elle avale tranquillement une gorgée de café et allume son cigarillo d'une main qui tremble même pas. Sans compter qu'elle a un briquet qui marche. La classe internationale.


Un jour un vieil ami m'a posé cette question... "Qu'est ce qui marche à 4 pattes le matin, à deux pattes le midi, et à 3 pattes le soir".... Je lui ai tiré dans les deux jambes... J'aime pas les énigmes !

C'est con, moi j'aime pas les tueurs à gages. T'as un problème avec la taille de ta bite, Cyclope, que tu t'crois obligé d'me montrer ton gros calibre ?

Voyant qu'il avait contribué a rendre l'atmosphère tendue...Il range son arme dans sa veste. Et avale son café.
Faut que tu te calmes poussin, je faisais juste le ménage, j'ai pas l'occasion de le sortir souvent en ce moment, je vérifiais juste qu'il était toujours en état. dit-il ironiquement en tapotant son calibre avec un faux sourire pervers :super: Faut avouer aussi qu'il aimait pas trop quand une femme lui parlait de sa bite...

Allez, respire... Mais maintenant va falloir que tu m'expliques... T'as changé salement de couleur quand j'ai sorti mon flingue... Tu s'rais pas un peu parano ?

EDIT Hors RP: Ce message se voit attribuer le... :boulet2: tintintin !

Dès que le flingue disparaît dans la veste, Kim reprend son teint chocolat habituel, son sourire tranquille et une bouffée de nicotine.

Juste un peu, alors. Après tout, on n'a que les Mentalistes et le NOD au cul, ici. Et trois bouts de ficelle pour résister.

Bon, pour faire court, normalement t'auras pas besoin de ton flingue. C'est un boutiquier de la Paillade qui nous pue au nez depuis un moment. On l'impressionne, on fait rouler nos biceps, et si on le sent pas, on lui démolit un peu le portrait. Sans ça, il va se mettre à balancer.

Maintenant, tu gagnes quoi dans l'histoire ? Ce qu'il y aura dans sa caisse et dans ses poches. Il trafique assez pour avoir du fric, mais ça reste un p'tit poisson, alors on n'aura pas de gorilles à gérer. T'en es ?

Ca y est !
Elle lui avait tout déballé ! Enfin !

Il se sent mieux. Une Insurgée... une vraie. Il avait beau être récalcitrant à suivre la droite ligne de l'Etat, il avait pas vraiment eu le temps de faire connaissance avec le mouvement.... Le seul qu'il avait croisé était celui qui l'avait dépucé ( c'est comme ça qu'on dit ) avant de l'abandonner un soir, seul dans une ruelle sombre, sans souvenirs. Peut-être qu'enfin il pourrait le retrouver, grâce à Kim et comprendre les raisons de tout ces trucs illogiques qui lui étaient arrivés dans son passé.

Malgré la sur-excitation intérieur qui l'animait, il se força a rester de marbre et à résonner froidement. Benny sentait bien que ce coup là, côté blé, encore une fois, il a plus à perde qu'à gagner : une chance sur cent qu'il récupère de quoi ne pas finir décapité, et cinq jour pour rembourser.... Mais côté proposition alternative il avait pas beaucoup de solution subsidiaires de toute façon.
Par la raison et par le cœur, tout le poussait à accepter ce truc fou que lui proposait une inconnue ivrogne qu'il avait rencontrer la veille.
Et puis bizarrement, il avait confiance en Kim, elle était au moins aussi grande gueule que lui et elle avait l'âme d'une guerrière.

OK... je marche...

OK... je marche...

Nickel. Pour les opérations intimidation, un gros mastard, c'est toujours utile. Je sais pas pourquoi, mais la plupart du temps, quand je leur dis que je vais leur casser la gueule, ils se marrent ! Jusqu'à ce que je leur casse la gueule, évidemment.

Elle s'étire.

Bon, ça te dérange pas de m'attendre cinq minutes dans le couloir ? Le temps d'enfiler un jean et de me brosser les dents.

C'est sûr, elle a pas l'air du genre à passer une heure dans sa salle de bain, la minette.

Bon, ça te dérange pas de m'attendre cinq minutes dans le couloir ? Le temps d'enfiler un jean et de me brosser les dents.

Hé hop... Sitôt embauché, si tôt foutu à la porte. Il supposait que le "ça te dérange pas" était plutôt de l'ordre de la question rhétorique et il supposait bien. Et il sentait aussi qu'une remarque sur son short,... et elle dedans, aurait été de trop....
Alors il prit simplement la porte. Un peu silencieux pour changer.

Avant qu'elle referme derrière lui, il retint la porte de sa grosse grole...
Heu... juste... C'était quoi celle qui manque ? Je veux dire... J'ai dit "sur qui ? quand? et pour combien ?"...

Spoiler:

Heu... juste... C'était quoi celle qui manque ? Je veux dire... J'ai dit "sur qui ? quand? et pour combien ?"...

Kim se retient de rire. Mais ça se voit.

C'était "Pourquoi". J'te laisse réfléchir là-dessus ?

Et blang, elle referme la porte pour pouvoir enlever son pyjama sans attenter à la pudeur de personne.
Cinq minutes plus tard, elle la rouvre, vêtue, pour changer un peu, d'un jean, d'un tee-shirt blanc, d'une veste de cuir et d'une paire de rangers.

Tu r'veux un café ou on y va direct ?

Tu r'veux un café ou on y va direct ?

Ecoute, j'reprends un café, on se boit quelques bières pour égaliser les niveaux et tu m'apprends comment t'as appris l'crochet... moi en échange je t'apprend le cricket ....ensuite on y va.
...Classe ton blouson !

Avec un sourire un tout petit peu las, elle commente, tout en refermant le verrou :

Ha, ha, ha. T'es un marrant toi, je sens que je vais passer une journée désopilante.

Merci, le tien est pas mal non plus... Bon, j'espère qu'une petite marche matinale te fait pas peur ? C'est pas exactement à côté. Et j'ai pas de bagnole.

Gaffe l'échelle, ça glisse un peu.

L'échelle en question conduit droit à une bouche d'égout, qui a l'extrême obligeance d'ouvrir au fond d'une impasse peu fréquentée.

Si t'arrives pas à passer les épaules, tu m'le dis, Maciste, on prendra un autre chemin ! lance-t-elle, déjà dehors.

[HRP : la suite à la Paillade, non ? ]

J'aime pas user mes groles pour rien... Je vais te présenter Tornado, le ch'val de fer.... Bon là tout de suite on dirait plutôt un veil âne en fin de carrière mais je suis en train de le retaper !

"Gaffe l'échelle"...Sans déconner? Merci m'man !

Ils montent sur le bolide. Après les mésaventures de la veille Benny n'avait pas eu les moyen de faire le plein, mais il restait toujours un fond d'huile de friture au restau chinois sous son appart, et il aimait rouler écolo.

Tu sais ce qu'il te dit Maciste ?!? ....Que tu vas apprendre rapidement du combien il chausse !

[Et maintenant effectivement on peut quitter la zone ]

Cool, un petit tour en bécane !

Elle déchante un peu devant Rossinante, mais ne fait aucun commentaire : le chevalier a l'air encore plus bilieux qu'elle. Autant qu'il use sa salive, sa mauvaise humeur et sa semelle sur leur cible du jour plutôt que sur elle...

Elle s'installe à l'arrière et profite du voyage, le vent de la course jouant dans son absence de chevelure.

[Et c'est parti pour la Paillade !]