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Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)

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 Cellule N°24

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MessageSujet: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeVen 18 Fév 2011 - 11:09

Cellule N°24


Encore une nuit sans rêves. Encore une journée sans but. L'attente, la pensée, des phrases dans le vent, façon de parler. Je ne sais plus vraiment ce qu'est le vent. Un courant d'air sur la peau ? Parfois j'essaie de retrouver, je souffle sur le dos de ma main, pour voir ce que ça fait, j'essaie d'imaginer des arbres, mais tout ce qui me vient n'a pas vraiment de réalité. Une sorte de tube brun, une boule verte sur le dessus, c'est le mieux que je puisse faire. J'aimerais voir le dehors.

Un jour, peut-être...

Lumière rouge clignotante au dessus de la porte. Bizarre, c'est pour la chaise, pourtant je n'ai pas plus d'un centimètre de barbe. Mais qu'est-ce que ça change ? Je ne me souviens plus ce que je risque, tout ce que je sais, c'est que, c'est que j'ai tout intérêt à m'assoir.

Le système immobilise mes poignets, puis me chevilles. Un bandeau froid m'entourre le crâne, passe sur mes yeux. Noir.

Un bourdonnement, la porte s'ouvre.


- Non-mour, numého unt atre.

Je rêve. Je dois rêver. Impossible autrement. Une parole. Ca fait tellement longtemps que je n'ai entendu personne que je n'arrive plus à distinguer les mots.

- Quoi ?

- Bonjour, numéro 24.

Numéro 24. J'ai un nom alors. Un numéro plutôt. Pourquoi un numéro ? Il me semble que j'avais un nom, avant. Mais la satisfaction l'emporte sur la frustration, je suis quelqu'un, un peu.

Mais je ne réponds pas. Si je rêve, aucun intérêt. Et si je ne rêve pas...aucun intérêt non plus. Que peuvent-ils bien me vouloir ?

- Nous aimerions vous poser quelques questions, numéro 24.

- Quel intérêt ?

- Le votre, numéro 24.

- Arrêtez.

- Pardon, numéro 24 ?

- Arrêtez de m'appeler comme ça.

- N'êtes-vous pas satisfait d'avoir une identité ?

Il le sait. Ordure. Je ne peux pas lui faire ce plaisir.

- Et ma main dans ta gueule, ça ferait office d'emprunte ?

- Je doute que vous ayez cette possibilité, numéro 24. Et dans votre intérêt, je vous suggère de rester calme.

L'homme fait quelques pas devant moi. Un froissement. Il a du s'assoir sur le lit.

- Déclinez nom, âge et provenance.

Connard, il me teste.

- Pourquoi tu passes pas aux questions pertinentes, tu sais que je peux pas répondre à celle-ci.

Déchirure. Un son atroce me vrille le crâne, l'espace d'une seconde.

- Je vous suggère de rester polit et de me vouvoyer, comme je le fais avec vous, numéro 24.

- Comme vous voudrez.

- Bien. Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

- Non.

Un léger son aigue.

- Bien. Savez-vous depuis quand vous êtes ici ?

- Un peu plus de deux ans.

Un son grâve. Une décharge au milieu du crâne.

- Ne mentez pas, 24.

- Allez vous faire foutre.

- Je ne pense pas, 24. L'entretien est terminé.

Une nouvelle décharge dans le crâne. Plus longue. Je ne lui ferai pas le plaisir de crier ma douleur. La porte se referme dans un léger claquement. La chaise me libère.

Je reste assis. Choqué. J'ai découvert deux choses aujourd'hui. La parole, et la douleur. L'espoir subsiste.
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeVen 18 Fév 2011 - 11:38

L'homme sort de la cellule, sourire aux lèvres. Il fait quelques pas et s'arrête devant un ordinateur, fixé au mur.

Citation :






RAPPORT DE CONTROLE DETENU SOUS CONDITIONNEMENT PSYCHOLOGIQUE






NUMERO DE RAPPORT : 2140AA




MATRICULE : 24





ETAT PHYSIQUE : L'état physique du détenu est anormalement bon. Le détenu semble s'entretenir malgré le conditionnement.



ETAT PSYCHOLOGIQUE : Anormalement bon. Malgré une certaine agressivité, le détenu est capable de raisonner et de dialoguer. A noter toutefois que le conditionnement semblait commencer à prendre effet sur sa compréhension.



REMARQUES : Le détenu semble encore capable de prendre soin de lui. Mentalement et physiquement. La discussion, trop courte, ne permet pas de se prononcer de façon certaine, mais au delà de la mémoire, le conditionnement ne semble pas prendre effet sur lui. Plus inquiétant, le conditionnement n'a aucun effet du point de vu physique.



PROGRESSION CONDITIONNEMENT /=====____________________/20%



CONCLUSIONS : Les effets du conditionnement ne sont pas assez forts.
- Demande autorisation d'augmenter les rythmes de privation de sommeil.
- Demande autorisation de diminuer les rations de nourriture.
- Si refusée, demande autorisation d'empoisonner l'eau pour diminuer la condition physique.
- Demande autorisation d'augmenter la période de privation au contact humain.
- Si refusée, demande autorisation de nouvel entretien pour définir la capacité de raisonnement.











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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeJeu 31 Mar 2011 - 23:56

Citation :
REPONSES AU RAPPORT NUMERO : 2140AA


- Demande autorisation d'augmenter les rythmes de privation de sommeil.
ACCORDEE
- Demande autorisation de diminuer les rations de nourriture.
ACCORDEE
- Si refusée, demande autorisation d'empoisonner l'eau pour diminuer la condition physique.
SANS OBJET
- Demande autorisation d'augmenter la période de privation au contact humain.
REFUSEE
- Si refusée, demande autorisation de nouvel entretien pour définir la capacité de raisonnement
REFUSEE

Commentaires : La clause suivante devra être considérée comme partie intégrante du règlement :
- Il ne sera porté aucune atteinte physique durable au détenu numéro 24 (Vingt-quatre), que ce soit par la torture, l’empoisonnement, la ligature ou tout autre moyen. ACTIF IMMEDIATEMENT

Nous vous rappelons que l’étude concernant le sujet 24 (Vingt-quatre) vise à connaitre les chances de succès de déconditionnement d’un sujet stable pour éventuelle réhabilitation.
Il serait par conséquent fâcheux de devoir en mesurer le succès sur un individu physiquement amoindri. Nous sommes sûrs que vous comprendrez l’importance que nous attachons à cette étude.

Nous vous communiquerons l’autorisation d’entretien avec le sujet 24 (Vingt-quatre)
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeVen 8 Avr 2011 - 17:41

Lumière. Encore. Trop vite. Trop souvent. Je crois qu'ils ont changé les rythmes. Je ne vois que ça. Avant j'étais en forme. Je commence à décliner. En plus ils me nourrissent moins. J'en crève à petit feu.Mais je continue à m'entretenir. Au prix de vertiges, limite à tomber dans les choux, mais tant pis. Je peux pas les laisser faire.

Mais sommeil, si sommeil. Et pourtant je ne peux pas me rendormir.

- Debout.

Je trésailli. Je ne l'ai pas entendu entrer. Je me retourne, et vois un type tout maigre, visage taillé à la hache, posé sur la lunette rabattue de mon trône. Il a pas de blouse, lui. Il a gardé sa veste. Une longue veste noire. Et sa tête me dit quelque chose, mais j'arrive pas à le remettre. Putain, j'ai sommeil. Peut-être que c'est un de ceux qui m'a coffré.

- J'ai dis debout, tu te sors les doigts ?

- Vous êtes qui ?

- Haha. Tu connais, sois pas con.

- Je ne vous connais pas, et puis, comment vous êtes entré ? La porte est supposé être vérouillée quand je suis pas sur la chaise.

- Ha. Toujours aussi con, à ce que je vois ?

Je me retourne, face au mur, inutile, si je m'énerve, je vais encore douiller, j'ai pas la force, j'ai sommeil.

- J'ai dis : de-bout.

Je me retourne, me redresse et le fixe :

- Sinon quoi ?

Il se relève, j'ai même pas eu le temps de comprendre. En un courant d'air, il est sur moi, me plaquant contre le mur de sa main serrée sur ma gorge.

- Regarde toi, tu ferais quoi dans ton état ?

J'ai du mal à respirer, du mal à parler.

- Vous...pas l'air b... mieux.....moi.

- Mais je sais encore me battre, et j'ai encore la haine, moi.

Il me relâche, l'air frais glisse dans ma gorge. Je n'ai jamais été aussi heureux de respirer. Heureux. Ca ne veut plus rien dire.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Pauvre merde. Quelques mois d'enfermement et t'oublis tout ? T'aurais mieux fais d'jamais naître. T'aurais fais des heureux.

Il se ravance vers moi et approche son visage du miens, me fixe dans les yeux. J'y aperçois vaguement mon reflet dedans.

- J'ai une bonne technique pour rendre la mémoire. Tu vas voir, tu vas aimer, je suis sûr.

Et d'un coup, sa main est sur mon front, enserre mon crâne et le tire vers l'avant, puis le frappe contre le mur. Et le tire vers l'avant, puis le frappe contre le mur. Et encore, et encore, et encore.

......

......

Noir. Tout est noir. Tout est dedans. Dans ma tête, dans mon corps. Une porte claque, au loin. Je me retourne, mais elle ne laisse filtrer aucune lumière. Tout est noir, partout.
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeVen 29 Avr 2011 - 23:47

Y’a des réveils qui vous collent en rogne. La gueule pâteuse, le goût du sang, les tripes en vrac et une vieille douleur dans la mâchoire. Putain j’aimerai qu’il revienne, l’autre chien, pour lui faire bouffer les siennes de tripes, qu’il raque ses dents au fond de l’évier en fer. De quoi lui refaire les plombages.

Et j’ai quoi à rager comme ça moi ? Elle est où ma sérénité ? Mon putain de crédo. Envolé. Ils m’auront pas. Que dalle. Ils m’ont eu.



Me faut du frais. Me faut de l’air. Mais pour ça faudra repasser. Désolé monsieur, on n’a plus ça en stock, monsieur l’tôlier à pris la dernière, repassez demain, je vous en mets de côté. Connerie.

J’arrive tant bien que mal au chiotte, rabat la cuvette, et m’pose dessus comme un clodo sur une bouche de métro. De l’eau. Fraîche. Dégueux. Doit y avoir toute la ville, tout l’pays qu’à pissé dedans. Pas grave, ça me fera un blend, depuis que je suis là, il a pris de l’âge.

Puis pourquoi j’suis là ? Elles sont où mes fringues ? Juste ce vieux pantalon de tanche. Ca va chier. Mais en attendant…



Enfin rafraichi. Je n’aurais pas cru qu’un peu d’eau me fasse tant de bien. Et pourtant… Mais ça va mieux. Drôle de sensation, quand même.

Je pense qu’ils sont en train de m’avoir. Je ne fais plus de séries de musculation complètes, je me relève avec le vertige bien avant la fin. Je maigri. Je crois. Je vais vérifier.

Un peu d’eau au fond du chiotte. Je regarde. J’ai le visage creusé. Taillé à la hache. J’ai les yeux…froids. Je pense. Durs. J’ai…un chapeau ?

Je tente de l’attraper, mais rien. Je jette à nouveau un œil au fond du chiotte, mais il n’y a rien, je n’y vois pas mon reflet. Ils sont en train de m’avoir.

J’ai faim. Tellement faim.

*BOMMMMMMMMMMMMMMMP*

J’ai sursauté. Presque. Pourtant c’était flippant. Une nouvelle trouvaille pour me pourrir le peu de vie qu’il me reste dans ce trou. Ecoutez ce son 24, c’est la voix de votre juge qui vous dit de ne pas dormir.

Un trou blanc, si blanc. Pur et parfait, sans issue, sauf cette porte. Et ma lèvre qui m’élance à nouveau. Mes pensées s’envolent. Je n’y arrive plus. Ils gagnent. Ils gagneront. De toute façon, qu’est-ce que je peux faire d’autre ? Autant me laisser aller. Je ne sais même plus parler. Je murmure. Si je veux parler plus fort, il ne sort qu’un son rauque, un aboiement, cri de vieil aigri.



Et si estropié et disgracieux que les chiens aboient après moi quand je passe auprès d’eux.



Je perds mes pensées. Ils gagnent.

Lumière rouge. Clignotante. On connait la chanson. Je vais m’assoir. Mais alors que je suis près de la chaise, un énorme bruit de métal coupé au couteau rugit dans le trône. Je me retourne, et fais face à mon agresseur…

Sans réfléchir, je lève le point pour lui poser sur le coin de la gueule. Mais en esquissant le même mouvement que moi, il attrape mon poignet et me regarde en souriant :

- Tu lâche prise et tu crois que tu peux me frapper ? Je vais te rappeler comment ça marche gamin.

- La chaise…

- Oui la chaise. Je sais. Laisse-moi faire.

Et il m’éjecte. Je heurte le lit et m’affale comme une merde, frappe la tête contre le mur, et l’observe, halluciné, s’assoir.

Il place ses poignets sur l’accoudoir, le clac retenti. Mais ses bras ne sont pas accrochés. Le clac pour les jambes retenti, mais il est déjà debout. Il ne m’aurait pas poussé, je croirais que je rêve. Il me regarde :

- C’est ça que tu dois faire du con, tu l’a fait…..
Mais déjà une alarme retenti. Tout l’éclairage vire au rouge. La porte s’ouvre d’un coup, rebondit avec fracas contre le mur blanc et parfait. Deux gorilles entrent, littéralement des gorilles, en fait. Des mecs aussi larges que hauts, tout en noir, et une matraque qui me parait aussi grosse que mon bras.

Le premier me cherche, me voit sur le bord du lit, se rue vers moi et lève sa matraque. Je me redresse, fais mine de m’appuyer sur mon bras droit, le gauche en protection. La matraque descend, mais mon bras est déjà partit.

*CRAK*


Deux côtes. Mon bras gauche, plié, se tend, poing fermé.

*PLONK*

Le tarin. J’aligne le second et je suis libre. Debout. Une jambe en avant, plié, et…


*GZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ*

Et jambes tendus, bras tendus, à tapoter la gueule par terre au rythme des impulsions électriques. Arme de pédale ça, gorille mon cul ! La matraque tombe, et retombe, mais moi je m’barre. Je lui montre, il encaisse. On a toujours marché comme ça.

Tu vois gamin, tu sais faire. Quand t’apprends la danse, tu commence par suivre les pas du prof.
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeSam 7 Mai 2011 - 10:47

C’est moi…le chef. Le parrain, le daron, le padre, le maître, le guide. L’as. C’est moi qui dirige. Ce corps…est désormais le miens. Je reprends ce qui m’appartient. Et gamin pourra toujours chialer tant qu’il voudra, les états d’âme, c’est bon pour ceux qu’on une conscience. Moi, si j’en avais une, elle serait tranquille, la bonne femme. Je l’ai laissé essayer, s’amuser, tergiverser, glander, et abandonner. Je l’ai aidé à retrouver sa voie, alors que le bonhomme à déjà rien à foutre ici, tout ça pour qu’il se résigne et se laisse attacher, la queue basse, par ses maîtres. Ce merdeux avait rien à foutre ici, et j’ai rien à me reprocher, parce que j’aurais déjà du le jarter depuis belle lurette.

Putain c’est glauque là dedans quand tu regarde le monde à travers deux vasistas, sans pouvoir rien foutre. Pas de poudre, pas de foutre. Pas de fix, pas de sexe. Ni stupre ni stup. Et personne à tabasser. La pire prison qu’on m’a trouvée. Juste observer à travers mes propres putains de mirettes les actions de blanche neige, sage comme une image, une image blanche, fringues blanches, dans sa cellule toute blanche.

Mais la vilaine sorcière est revenue. Et je suis prêt à faire un taro de groupe pour l’insertion de la pomme, du miroir et de toutes ces merdes dans un endroit qui m’parait bien propice à tout ça, hein Doctor Conard ?

J’ai hâte qu’ils reviennent. Constater le changement. Qu’on rigole un peu. Je vais me fendre la gueule même. Y’a pas de raison. Ils jouent avec moi, je joue avec eux. Quoiqu’ils pensent encore jouer avec leur petit 24. C’est dommage. Pour eux.

Et gamin qui me disait que j’avais pas l’air bien mieux que lui. Tricard je l’ai mis. Complet. Il a rien vu venir, même pas bité que j’étais dans sa tête, que j’attendais mon heure. Et me voilà. Toujours le même, un peu plus maigre, mais ma rage compensera. Toujours plus forte, ma rage. Ma haine. Cette putain de boule dans l’estomac. Qui me tord les tripes. Ca me rappelle quelque chose. Un autre sentiment. Plus agréable. Aussi fort. Mais je sais plus quoi. Pas grave.

Lumière. Pour la chaise. Parfait, je l’attendais. V'nez les amis. Je m’assois, docile. J’attends.

Il entre. Tout beau. Tout propre. Si con.

- Bonjour 24. Nous ne sommes pas content de vous, et vous savez pourquoi. Qu’est-ce…
- Baratin.
- Je vous demande pardon ?
- Très bien entendu.
- Tiens ? Vous régressez 24, je me rappelle vous avoir connu plus locace.
- Si vous le dites.
- Alors, pourquoi avoir fait cela, 24 ?
- Non.
- Comment ça non ?
- C’est moi qui pose maintenant. Je t’en pose une. Une seule. T’y répond, je répondrai à tes question, clair ? Vendu ?
- Hé bien, nous pouvons essayer.
- Pourquoi je suis ici ?
- Vous êtes ici, 24, parce que vous avez dévié de votre voie, devenant ainsi le sujet parfait pour nos expériences. Vous avez suivi, il y a quelque temps maintenant, un entraînement assez particulier. En fait, votre génome avait été modifié pour aller dans ce sens. Nous avons constaté dans notre dossier, une déviance de votre part, qui a commencé par une lente mais certaine progression de votre addiction pour la drogue. Vous avez été l’exemple même de la réussite de nos expérience, c’est pourquoi nous vous avons choisi pour réaliser des essais sur le déconditionnement. Mais de toute façon, vu votre état, je suppose que vous ne comprenez pas la plus grande partie de ce que je vous dis, 24.


Il dit ça avec un sourire mi-paternel, mi-sadique. Va être déçu le con.
- Golgoth.

Un tressaillement. Un frisson qui lui remonte l’échine. J’ai même l’impression de le voir progresser, du bas du dos jusqu’à la nuque, touche le cerveau, et le déstabilise.
- Je…vous demande pardon ?
- T’as très bien compris.
- Comment connaissez-vous ce nom ?
- Comment je connais mon nom ? Ben tiens. Parce que je l’ai toujours porté ? Maintenant casse toi, c’est finis.
- Nous avons passé un accord je vous rappelle…à moi les questions…
- T’as passé un accord avec ton 24, connard, il est plus là. Alors tu peux te le foutre au cul jusqu’à pouvoir te gratter les molaires avec. Clair ? Et revient pas. Tu peux oublier ta chaise. Le prochain qui met les pieds ici, il aura plus à se soucier d’un tarin pété.

Il se lève. Il est en colère. Quel dommage ! Mais ils m’ont baisé les chiens. Je me rappelle pas comment, ni pourquoi, ni quand, mais ils m’ont baisé, alors je leur rend la monnaie maintenant.
- Très bien, Golgoth, jouons votre jeux, alors.

Et la chaise bourdonne, tandis qu’un éclair me fusille le cerveau. Long. Si long. Il est vraiment en colère. Mais je lâcherai pas un son. Je lui ferai pas ce plaisir. Pense à autre chose, Gol…

…Une nuit. Toujours la nuit de toute façon. Sur le toit. Un toit. Parmi tous, tous les mêmes. Et elle. L’échange. De clopes. De mots. D’un baiser. Il faut que je la retrouve.

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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeDim 19 Juin 2011 - 23:45



Ils voulaient jouer mon jeux. Ils le jouent bien. Stricte minimum à bouffer, spectacle son et lumière souvent. Trop souvent. Je décolle plus trop. Difficilement. Peu d'exercice. Jusqu'aux vertiges, puis je reste à terre, le temps que ça passe. Ils veulent m'avoir. Déjà les souvenirs de leur dernier passage s'estompent. Un homme. Ca j'en suis sûr. Brun ? Blond ? Pas moyen de me rappeler. Ni sa taille. Ils y arrivent. Ils y arriveront.

Je vais finalement crever comme un des rats que je chassais. Arroseur arrosé. Baiseur baisé.

Je vois aucune alternative. Aucune issue. Juste cette morne attente, à bouffer les merdes qu'ils me donnent. J'en viens à espérer. Moi. Espérer.

Espérer qu'ils ne me droguent pas. Espérer qu'ils vont continuer à me nourrir. Espérer qu'il y a une autre issue...

J'ai beau chercher, je ne la vois pas. Aucune trace. Aucune faiblesse sur la porte. Aucun des meubles qui bouge. Aucune putain d'aération visible. Pas même un truc tranchant histoire de saigner la bête une fois pour toute.

Ils veulent que ce soit lent. Ils veulent que je me laisse mourir. Moi. Me laisser crever. Autant demander à une putain de faire la cuisine pour le même tarif.

Non. Toute peine mérite salaire. Et mes tarots sont élevés. S'ils veulent m'avoir, faudra y mettre le prix.

Moi, ça va. Le problème c'est l'autre fiotte qui cohabite. Lui veut se laisser aller. Il veut reprendre le contrôle. Il veut crever. Et m'emmener avec.

Je sais pas comment j'ai pu vriller autant. Comment j'ai pu laisser une petite fiotte sortie de je ne sais où prendre le contrôle. C'était bien quand on était tous les deux dans la pièce, quand je pouvais lui cogner sur la gueule. Mais il a appris. Il est vicieux. Il est dans ma tête maintenant. Dans mon corps. Avec moi.

Et il prend de la place.

Toujours plus de place. Ca a du commencer comme ça. Surement. Ils m'ont poussé à bout. J'ai du craquer. Finalement, le Golgoth vaut pas grand chose.

Preuve, si c'était pas le cas, on m'aurait sortit de là. Mais à jouer au con, on se fait pas d'amis. Pas de relation. Pas de connaissance.

Juste elle. Mais où est-elle maintenant ? Je revois son visage parfois. Même éveillé. Comme un flash. Une lueur d'espoir. Mais est-elle encore en vie ? Et comment saurait-elle que je suis ici ?

Et puis, si ça se trouve, elle m'a complétement oublié. Après tout qu'est-ce que je représente pour elle ? Un drogué de plus à qui taper une clope dans cette ville de merde. Pourquoi prendrait-elle ce risque ? Tout risquer pour une merde sans nom. Celle dont j’ai fait ma vie.

Mes collègues peut-être ? Haha. Tout juste s’ils savaient que j’étais avec eux.

Non. Finalement, ceux qui valent le plus sont ceux qui le montraient le moins. Ceux qui se battaient pour une liberté volée parfois avant même qu’ils la connaissent. Eux avaient des couilles. Pas ce connard caché sous un manteau et un chapeau. Pas même foutu d’assumer sa gueule. Tout juste bon à cogner. Depuis tout petit. Juste un sac à merde. Plein de rage, plein de haine. De dégout. Plein de mort. T’en veux un peu ? J’en ai plein les poches. J’aurai appris ma seule leçon trop tard. C’est con. Je crèverai moins bête.

Finalement, ce cher 24 a peut-être raison. Peut-être que je devrais lâcher prise. M’allonger, et attendre. Attendre la mort. Ou un signe. Et me raccrocher à son souvenir. Mourir con, mais presque heureux.
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N.O.D
La mort vous va si bien...

Clark Seer
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeMar 21 Juin 2011 - 12:14

L'inattendu grésillement de l'intercom vient déchirer l'épais voile de désorientation qui règne au sein de la cellule. Une voix, modulée par l'atroce truchement de l'appareil emplit alors la pièce. Le ton est morne, administratif.


"Enchanté, sujet numéro vingt-quatre. Je me permets une entorse à votre condition, la politesse m'a toujours permis d'obtenir des résultats plus intéressants. Ma méthode, en somme.

Je suis l'agent opérationnel Seer. Auriez-vous l'extraordinaire obligeance de vous prêter au protocole usuel afin que je puisse pénétrer votre cellule? Ou souhaitez-vous converser via l'intercom, bien que cela soit particulièrement avilissant."
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Golgoth
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeSam 25 Juin 2011 - 18:58

Le changement. Le bon. Celui qui arrive toujours au moment où on l'attend le moins. Celui qui égaille une journée, une semaine, un mois, une éternité de morisité. Une voie...amicale. Mon cul.

Après ce que j'ai dit à son pote, peu de chance qu'il vienne avec quelques grammes de blanche et une bonne bouteille. Tant pis. Toute occasion est bonne à prendre.Même s'il y a peu de chance qu'il me laisse sortir, au moins, j'aurai un sursis.

- Garde ta politesse pour lécher des culs, c'est à ça qu'elle sert, et t'as du en avoir drôlement besoin pour être ici à faire des entorses.

Bonne approche. J'espère qu'il connait mon dossier, sinon il pourrait se vexer. Mais ce que j'ai dit à l'autre bizut compte aussi. Le prochain qui passe crêve. A moins que...

- Tu dois sûrement savoir que j'ai promis que le prochain qui passerait cette porte sortirait les pieds devants. Cela dit je m'attendais pas à une telle visite. Alors voilà le deal : tu passe cette porte avec de la bouffe, et de la vraie, celle qu'on mâche et qu'on savoure, et une info sur une orthodoxe et je tente rien. Sinon, ce sera toi ou moi, et je te cache pas que ça me fera plaisir de lâcher quelques patates.
Et si ni l'un ni l'autre te tente, touche toi, plutôt que l'intercom, ça m'intéresse pas.


J'espère qu'il fera le bon choix. Je donnerais tout pour de la vraie bouffe...Ni dieu ni maître, mais un bon steack, à l'ancienne...

Et qui ne tente rien n'a rien...

- Et si tu me dégottais un petit fix, je serais plus enclin à palabrer.
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeMar 4 Oct 2011 - 0:17



Sombre et noir. J’ouvre les yeux. C’est mieux. Pas tant. La tête en vrac, les murs qui tournent. Blanc sur blanc, un contraste à donner la gerbe. Depuis combien de temps je dors ? Depuis combien de temps je l’attend ?

Qui ça ?

Il m’a parlé. Je crois. Puis plus rien. J’y ai répondu pourtant. Il a peut-être pas apprécié. Il a peut-être pas existé. Je sais pas. Je sais plus, en fait. Ils vont m’avoir. C’est déjà fait, je crois. Ils m’alignent maintenant, ils ont dégainé l’artillerie, depuis mon numéro. J’ai peut-être un peu trop poussé mémé, elle a du trébucher. Et vu comment ils m’alignent, elle a claqué le dentier. Je la vois bien mamie, avec la gueule de p’tit doc, une matraque pour canne et un tarin qui clignote comme cette putain de lumière l’a plus fait depuis belle lurette.

Je divague. Je sais plus. Plus rien. Plus grand-chose en tout cas. Je vois du noir. Derrière les murs blancs, du noir. Y’a que ça. Ma vie. La ville. Le monde. Du noir. Des sourires. Bien noirs, bien cachés derrière des dents blanches. Même la poudre, au fond. Noir sous blanc. Blanc sur noire.

Plus moyen de penser. Juste à me trainer. Y’a un verre d’eau près de la porte, alors je m’y traine. Me laisse tomber du lit comme une merde au fond d’un chiotte, sans le floc quand même. Me traine. Me traine. Me traine.

Plus bas que terre. C’est là qu’on y trouve la merde. Ca se tient finalement. Si seulement je savais pourquoi. C’est pour ça que je m’accroche. Puis pour me venger, mais c’est plus la peine d’y penser.

L’eau est sucrée. Et ça doit pas être le premier godet. Vu mon état, ça doit faire un sacré moment qu’ils me filent plus que ça.

Et la lumière alors. Je me rappelle, avant de fermer les yeux. La joie. La joie de la voir enfin s’éteindre. Laisser enfin le noir chevaucher le blanc. Ca a duré je crois. Y’avait pas de verre avant. Je crois. Je vois plus rien, quand y’a la lumière. Un putain de soleil juste sous ma gueule. Sur ma gueule. Et derrière. Et devant. Partout, en fait. Je sais pas comment ils font ça. Je sais plus quand ils ont commencé. Tout ce que je sais, c’est que c’est une putain de trouvaille leur bordel. Tous les murs, sol et plafond aussi, qui s’éclairent.

Qui s’éclairent…

Que dalle. Qui te pète à la gueule.

Alors tu cale ton bras, ou les deux, devant tes yeux, tu pries pour qu’ils saignent pas, parce que c’est ce que t’as l’impression qu’il va se passer. Mais alors t’as plus de force dans les bras, ou alors tu commence à t’endormir et ton bras glisse, et rebelote. Jamais tu dors. Y’a plus d’ombre. Puis y’a plus de formes. Juste du blanc. Pétant. Partout.

Alors quand ça s’éteind, tu t’éteinds avec, comme si t’étais branché dessus. Finis. Dehors. Dans les nuages. Mais pas de rêves. Non. Jamais. A ce stade, t’as plus de rêves, et c’est pas plus mal. Je serais capable de crever dans mon rêve.

Puis ça reprend. Doucement. D’abord c’est gris, ou en tout cas moins blanc. Ca claque le vasistas et te lâche un gobelet. Comme si même la porte de méprisait tellement qu’elle aussi te crachait à la gueule. Puis quand tu l’as bu…

*CLAC*

C’est dedans. C’est dehors. C’est les lampes. C’est mes lampions. Comme si le gars qui fout le jus t’en callait un peu dans la gueule.

‘Tiens mon gars, v’la du rab’

T’as pas d’échapatoire, t’as plus rien. Ton corps ? Il rechigne même à ramper. Ton esprit, il tiens un moment, à la lumière, puis il se perd dedans. Alors à quoi bon ?

Toute cette lumière. C’est fou. Juste pour moi. Comme un cadeau. Une offrande. J’aime pas les cadeau. J’ai toujours eu un penchant pour les ruelles mal éclairées moi. Mais là, paye ta ruelle. Plus de choix. Plus de chance. Plus d’espoir.

Alors je glisse. Glisse le long du mur. Le long de la pente. M’étend au sol. Dans les airs…( ? ). Je flotte. Je gis. C’est agréable, parfois. C’est bon. C’est…l’abandon. J’enterre la hache. Plus bas que terre. Comme moi.

Quelqu’un vient.

Ta gueule 24, personne vient. J’ai personne. J’ai jamais aidé personne. J’ai jamais aimé personne. J’ai jamais…je sais plus. On a que ce qu’on sème 24, t’aurais pas du squater l’Golgoth.
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeSam 29 Oct 2011 - 12:13

L’autre est derrière. A moi la place. La place du maître. Celle du centre. Celle ou il fait chaud, où on est bien, où on fait ce qu’on veut. Bon, je fais ce que je veux, mais pour le reste, faudra repasser.

L’autre vrille total de la carafe. J’ai mis du temps à comprendre que je l’imaginais. Je sais pas d’où je l’ai sorti. Je crois que cet enfermement m’a rendu schyzo. A rire. A s’en fendre la poire, et plus encore, du fion jusqu’au dentier là. Moi, tranquille, peinard, callé dans mes arpions, qui laisse la place à un tordu, un camé. Moi, ...

Merde.

Comment je m’appelle déjà ? Ils m’appellent 24, ils veulent pas que je me souvienne de mon nom je crois. Mais je me souvenais, y’a pas long. Alors finalement, ils y arrivent. L’autre a voulu prendre le dessus, faire le beau, et s’est retrouvé dessous. J’ai pas d’autre solution que de revenir. Reprendre la barre.

Mais putain j’arrive quand même pas à penser à autre chose. Comment j’ai pu le laisser faire. Si fort, mentalement, physiquement, pour ce que j’en ai vu, et pourtant si perdu, largué. L’autre pensait qu’à sa blanche. Sa drogue, sa poudre je pense. Un bon rail, qu’il disait.

Mais moi j’ai quoi. Lui se souvenait. u moins de sa drogue du moins. Moi je me souviens de rien. Comme si j’avais jamais existé. Pourtant je suis là ! Je marche, je peux parler, sauter, cracher, frapper, sourire...ou presque...

A quoi bon sourire de toute façon. La face au mur, tellement blanc, encore plus blanc avec cette lumière. De partout, la lumière. Derrière les murs, le chiote rayonne, à croire que j’ai laché une bombe, le pieu rayonne, tout. Même les yeux fermés, je vois toujours ce blanc, ce putain de blanc, partout, tout le temps.

Mais l’autre m’a déteint dessus. Je pense vif, j’arrache les mots, les ganaches qui me défile dans le ciboulot, celle qu’il faut que je dépote. Comme une mission, comme un ordre. Pire. Un réflexe.

Mais je crois que j’ai quand même peur de lui, j’ai cette boule au ventre, que j’avais pas avant. Il est quand même sorti de nulle part pour me taper sur le coin de la gueule, et si il revenait ? Non.

Il est en moi. Il n’est plus rien d’ailleurs. Il a sombré. C’était marrant cette sensation. Je dormais, tranquille, à l’ombre. C’était bien ça. A l’ombre, au fond du crâne. J’avais pas la lumière au moins. Pas la faim non plus. Pis la douleur des muscles, qu’il s’entête à entraîner, comme s’ils allaient servir. Et d’un coup, il s’est retrouvé avec moi. Par terre. Enfin, pas tout à fait par terre, parce qu’il n’y avait pas de sol, mais voilà. Puis il s’est mis à tomber. Tomber, tomber, tomber. Je le voyais, de plus en plus petit, mais toujours là, toujours proche. Ca, c’était un putain de malaise. Et tout devenait sombre, si sombre.

Et là j’ai compris. Il a lâché la barre. Il a coulé. Sombré dans l’ombre qu’il était.Parce qu’il l’était déjà bien avant l’ombre. Je crois pas que la cellule l’ai rendu comme ça. Non. Mais un navire, sans capitaine, ça finit par couler. J’ai essayé de l’appeler. Mais rien. Personne. Et toujours plus sombre !

Alors j’ai repris le contrôle. Je sais pas trop comment, je crois que je l’ai juste voulu. C’était pas bien compliqué, pourtant. Peut-être était-ce plus difficile quand il était là.

Et j’ai compris pourquoi il a lâché prise. Mais je suis piégé maintenant. Ca doit pas faire bien longtemps que je suis là, même si je me suis levé plusieurs fois pour boire dans le chiotte, et qu’on m’a déjà apporté trois verres d’eau.

Les verres de flotte. Ma pendule. Je peux plus compter en heures, en jours, alors je compte godets.

Mais bordel, le plus dur, c’est de pas savoir qui je suis. Et c’est ce qu’ils veulent...

T’es vraiment lent ducon. T’es rien, t’es personne, t’existe pas, ou plus. T’es mort quand je suis né. Pis tu vas crever soit avec moi, soit quand je sortirai d’ici. J’te traine pas avec moi, toi et tes états d’âme à la con. Alors lâche l’affaire, laisse tomber, ferme les yeux, une fois pour toute, et savoure la fin.


Et si il avait raison ? Et si je n’étais personne ? Et si Lui m’avait imaginé ? Mais quelqu’un vient. Je le sais, je le sens. Mais déjà un claquement sec dans la porte, un nouveau verre d’eau. Le temps passe. Et moi aussi...

Je m’allonge, et le lit me paraît même confortable. Et j’ai bien envie de lui obéir, à l’autre...
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeVen 9 Déc 2011 - 0:45

Ca pu la mort dans le coin. Ca te prend aux tripes, te remonte dans le gosier et vient te chatouiller les molaires. Indescriptible. Je pense qu’elle est à mon tarin ce que la merde serait à celui d’un ‘mate. Mais je m’accroche. J’ai quitté le navire, mais quand l’équipage se fait dézinguer, le plus malin est encore de sauver sa peau.

L’autre gère. Croit gérer. Ouais, c’est mieux. L’autre croit gérer. Il glande sur le pieu, il glande par terre, il se protège de la lumière, bois, bouffe ses gélules, le tolard pas chiant. Si ça lui plait…

De toute façon, bientôt ce sera terminé.

Ils m’ont enlevé tous les objets qui auraient pu m’aider, même avec la plus tordue des idées, à finir le boulot, mais ils m’ont pas arraché les dents…

J’attends. J’attends de revoir l’autre con. S’il revient un jour du moins. J’attends encore un peu. Mais j’attendrai pas jusqu’à crever. Je pourrai pas. Déjà cet espèce d’endroit vide, puant, miteux, commence à me foutre les vers au cul.

Ca doit être faisable. Affaibli, un grand coup de dents dans l’avant bras devrait régler le problème. Mais j’ai un truc à regretter. Je le sens. Une personne. Je crois. Mais j’arrive pas à me souvenir. A cause de ces chiens. J’aurais préférer crever que d’oublier. Peut-être que ça reviendra, avant. Juste avant. Parait qu’on revoit tout, avant de claquer. Je verrai bien. Je crois que c’était important. Qu’il…non elle. Qu’elle était importante.

Et vrai ?

Et si je croyais me souvenir ? Et s’il n’y avait personne ? Rien d’autre que ma piole presque vide, ma télé poussiéreuse, mon plumard grinçant, le cendrier plein sur la table de nuit ? Le seul avec qui j’ai eu une relation soutenue tiens, rempli tous les soirs le con. Et mon armoire, mes vestes, mes chapeaux, mes godasses, des tonnes, tous pareils. Et pas même un collègue ne m’a cherché. J’étais vraiment chez eux ? Oui, je crois que c’est pour ça que je suis arrivé là. Pour ça et la drogue. Ou alors est-ce que c’est seulement la drogue ? Je me souviens pas d’une peine aussi lourde pour des drogués. Je me souviens pas de grand-chose en fait. Des bribes, de ci de là. Rien de plus. Rien de concluant. Rien de vrai…

Et moi ? Est-ce que je suis vrai ? Ou est-ce que c’est lui ? Non c’est moi. C’est moi Golgoth. C’est mon vrai nom. Le connard a tilté quand j’ai grogné. Ou alors c’est lui Golgoth. Si j’avais vu ça à travers mes propres yeux, ou les siens, et que j’avais décidé que c’était moi ? Alors que c’était lui ? Non, moi. Mais j’ai de plus en plus de mal à penser, à rassembler des pensées cohérentes. Elles s’emmêlent. Comme des volutes de fumée dans l’air. S’estompent. Comme sa silhouette au loin. Reviennent. Un autre soir. Changent. De lieu et d’heure. Mais restent au fond les mêmes. Comme son parfum. Vides, creuses, et inexistantes. Comme son parfum.

Oui. Elle. Son parfum, ce parfum de rien. De tout ! Cette sensation d’air pur, de liberté, la peau fine et chaude de son cou, si... rassurante. Son regard franc, direct, si rare que s’en posent sur ma gueule qu’il me mettait mal à l’aise. Oui, je crois qu’elle existe. Et si elle existe, alors moi aussi. Mais comment saurait-elle que je suis là ?

Non. C’est fini. Autant considérer qu’elle était qu’un rêve, et peut-être est-ce le cas. Ce sera moins dur. Moins long. Et moins de regrets aussi. De toute façon je n’existe pas non plus. Vaudrait mieux pour l’autre en tout cas, parce que si je reviens, aucun de nous deux n’aura à se poser la question. Et ce sera pour le mieux. Les questions sans réponses ne demandent qu’un long silence.
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MessageSujet: Re: Cellule N°24   Cellule N°24 Icon_minitimeMar 25 Déc 2012 - 23:25

Les questions sans réponses ne demandent qu’un long silence. Un silence de mort. J’aurais pas pensé en arriver là. Pouvoir en arriver là. En avoir le courage. Ou la faiblesse ?

Je regarde mon tableau. Pas mal. Tous les murs sont recouverts. J’ai du insister parfois, pour que la lumière du mur empêche pas de voir les lettres. Mais le rendu est pas mal, tous ces mots, toutes ces lettres, cette encre, mon sang :

Citation :
O mère contemple mon œuvre. Mère, contemple ton Œuvre. Tu m’as créé. Abandonné. Putain que tu es. Oui, Putain. C’est ce que tu es. Tes plaisirs ont un arrière goût amère. Un peu salasse. Et ils sont chers. Alors oui. Permet moi de t’appeler Putain. Tu n’es qu’une ville, un monde pour moi, mais pourtant. Pourtant tu m’as fait. Tu m’a créé à ton image. Sombre, décadent, triste et terne. Mais je ne t’en veux pas.

Je ne rejette pas la faute sur toi non plus. J’ai aimé être à ton service. Mais pour quel but ? Je ne cracherai pas sur le passé, et je pisserai dans le vide à viser mon avenir. Je ne cherche pas d’excuse. J’ai voulu, comme toi, faire marcher droit. Exterminer la vermine, les rats. J’ai pensé comme toi. Mais finalement, j’ai envié mes frères. Envié leur liberté. Envié leurs idées. Envié leur combat. Et tu n’as pas accepté.

Je ne leur écrit pas ce message. Même si l’un d’eux arrive dans cette cellule, il sera lavé avant. Je ne demande pas leur pardon. S’ils m’avaient jugé, j’aurais juste voulu qu’ils sachent. Qu’ils sachent comment tu m’as appris à les haïr. Qu’ils sachent comment tu m’as appris à les combattre. Mais aussi qu’ils sachent comment j’ai appris à les aimer. Qu’ils sachant comment j’ai voulu les aider.

Mais c’est trop tard. Et peut-être n’aurais-je pas voulu ça si tu ne m’avais pas enfermé. Qui sait ?

Novlangue. Car oui, c’est à toi que je m’adresse. A toi. A tes tocards en blouses blanches. A tes gardes craintifs et lâches. A tes têtes pensantes, enfermées dans leurs bureaux, biens loin de la merde qui pave tes rues. A vous tous. Mais surtout toi :

Tu ne m’auras pas. Tu ne feras pas de moi une brebis pucée. Une de tes ouailles obéissantes. Je préfère perdre au Grand Jeu tout de suite. C’est avec mon sang que je t’écris. TON SANG ! Mais j’imagine que tu t’en cognes. Il coule moins maintenant. Tu as gagné. Puisses-tu crever la gueule ouverte dedans, à mes côtés, comme la chienne que tu es.

Affalé. J’ai fait gaffe pourtant. Juste un peu ouvert. Pour durer longtemps. Mais leur traitement a bien marché. Plus beaucoup de forces. C’est gagné. Pour eux ? Pour moi ? Pas bien sûr. Tant pis. L’idée me fait rire. Un rire nerveux. Un fou rire. Un bon. Un dernier.

Alors j’entame la fin du travail, un coup de dents, et je finis de m’ouvrir le bras avec les doigts. Bizarre que personne ne soit encore arrivé. Mais tant mieux. Peut-être que c’est ce qu’ils veulent. Pourvu qu’ils me laissent assez de temps alors. Mais surtout, pourvu que je rigole assez longtemps pour crever la gueule fendue…

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