Cela commence avec un chemin. Juste un sillon, en fait.
Quelques traits dans la terre.
Vers où ? Un ailleurs, il paraît, qui s'enfonce et avance, toujours, toujours.
Pas les grandes routes, non, les petits sillons, ceux qui sont encore frais d'êtres tout juste tracés.
Parfois, quand le convenable devient conformité, on décide de se perdre. Le risque de traverser la forêt, loin des grandes routes, loin de ce que l'on nous mâche et que l'on nous apprendre à connaître par cœur.
Cœur. Le bon mot, mais pas la bonne utilisation.
On marche, on arpente au hasard. Par ici ? Par là ?
C'est là qu’apparaît le chemin. Celui que l'on cherchait sans le savoir.
Il croise un autre sillon, puis se fond encore dans un autre et c'est tout un carrefour qui se lie et qui décide de faire un bout de chemin ensemble.
Parfois, on s'égare, on pose le pied là où la lumière rechigne à s'aventurer, on se perd soi-même et on perd aussi un peu les autres. Jamais très longtemps, jamais, jamais. Il y a toujours une main qui y plongera.
Les chemins se croisent, font des zigzag sans trop savoir, sans trop connaître.
Qu'importe le lieu, tant qu'il y a les cœurs.
Cœurs battant à l'unisson, au même rythme, note après note, dans des successions de tonalités et de variantes qui nous font individuels et pourtant, mélodieuses...
Si c'est cela se perdre un peu, cela me va.C'est de cela que naît la véritable humanité, non ? De la différence, de tous ces chemins liés ?
Je trace des chemins. J'essaye. Je vois faire et je reproduis pour mieux grandir. C'est comme cela que l'on procède. Je crois.
Quelques traits maladroits.
Et toujours, ces cœurs, ces chemins... Sur lesquels nous sommes.
Je suis ?... Je suis. C'est tout. Et vous êtes.
Ca me va.