[ Agnès ment, elle cache sa nature quand elle le peut et ne peut se confier qu'à quelques rares personnes de confiance. Ce qu'elle ne peut dire, elle l'exprime par des poèmes gardés secret, la plupart du temps. Les voici numérotés par ordre chronologique, écrits au fil de ses aventures ]
RECUEIL D'UNE LOUVE
1. La chimère décousueDéchirée, rompue
Vide peut-être
J'ouvre une fenêtre
Sur ma vie incongrue
Une louve bergère
Un drôle de destin
Une chatte à tête de chien
Comme l'a dit un compère
Une triste chimère
La bête noire des siens
Une farce, un mensonge
La violence de mes songes
Écho des d'agressions
D'un monde qui ne tourne pas rond
Je suis la moitié d'un être
Tant que l'autre m'est étrangère
Mais j’apprends de cette bête
Que de nous deux la plus honnête,
N'est hélas point la bergère
A qui on demande qui est le maitre
Deux criminelles, une seule vie
L'une tueuse
L'autre menteuse
Et encore d'autres avis
Pour l'un coupable de refuser l'animal
Pour l'autre coupable d'avoir un cœur
Mais à qui reprocher chaque erreur ?
Qui des deux fait le plus grand mal ?
J'ai suivi la louve en son ombre,
Un soir, hors de sa tanière
Malgré l'interdiction des congénères
Elle m'a emmenée vers d'autres terres
J'ai cru voir la lumière
Là où il devrait faire sombre.
Puis la peau à l’envers
Les poils en dedans
C'est l'obscurité partout
Je vois un éternel hiver
Dans la neige, à genoux
En serrant les dents.
Courber la tête
Et encaisser
Attendre la bête
Pour me libérer
Celle pour qui la chaine est un flocon
Léger et libre de virevolter sur les monts
L'autre semble attirée par le fond
Persuadée d'avoir perdu la raison
Peut-être avons nous deux visions
Des différences de convictions
Mais ce que toute deux nous regardons
Se trouve dans la même direction
L'une cachée, déchirée
L'autre enjouée, sans regrets
L'une peut lire
L'autre courir
La première doit apprendre la couture
Pour assembler les morceaux de la créature
Fil par fil, point par point
Jusqu'à ce que les doutes soient loin
La deuxième sera plus forte
Que je puisse ouvrir la porte
Et laisser sortir un être assumée
De cette prison de jardin secret.
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2. SecretPas d'idiots ni d'ingénus
que des points de vu
des forces et des faiblesses qui s'accordent
les unes plus ou moins étalées
les autres plus ou moins dissimulées
tout s'enlace comme les fibres d'une corde
le secret est un signe de bonne santé
un esprit capable de cacher
de garder un précieux secret
pour soi-même ou pour un être aimé
un esprit franc sans ombre
de la pierre uniformément sombre
une surface solide qui ne voit pas le fil
c'est beau comme l'utopie d'une île
où il fait bon rêver sans retenu
se promener l'âme à nue
est-ce si bête de vivre dans cet Éden ?
même si la franchise entraine quelques plaies
des réactions extrêmes teintées de haine
la faiblesse de l'incompréhension
l'écart entre les mondes peut rendre laid
l'expression des plus grandes passions
La pire des horreurs
peut-être belle
quand elle est vraie
Aucun honneur
à être rebelle
juste les faits
La vérité au creux de la main
comme un oiseau à protéger
un trésor non divulgué
la flamme sur le sombre chemin
trop rare pour être jugée
je la garde au fond d'une pensée
à l'abri de ce monde
au large, sur une onde
Les mots me manquent pour innocenter
la raison du cœur qu'on ignore
et qu'on chéri jusqu'à l'aurore
avant la douleur de se réveiller
Parfois je ne veux plus me lever
je m’enivrerais pour y rester
Cachée loin de la complexité
de notre cruel réalité
Je voudrais croire en un ange
tapis dans chaque démon
Je voudrais que le jour change
que la nuit dévoile la raison
Je voudrais croire en cet chimère
qui tire l'amour de sous la colère
je voudrais voir un cœur
là où d'autres voient ce qui meurt
Je voudrais me tromper
quand je me dis que c'est désespéré
Je voudrais oublier
le jour funèbre où ils se sont détestés
Je veux fermer les yeux
sur les gestes les plus odieux
Je pourrais pardonner
s'il n'y avait pas de danger
Et si tout était faux
Je voudrais me mentir
M'empresser de partir
dans ses bras, bien au chaud
Ignorer les défauts
voir comme la nuit est belle
couchée dans un tombeau
Trouver dans l'ombre, l'étincelle
Mais où je vais là ?
les yeux bandés, le cœurs serré
Naufragée du coup du sort
sur la plage de ce qui ne se fait pas
doucement je m'endors.
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3. DévorerUn souffle de haine
A perdre haleine
J'ai rêvé que je t'ai mangé
Et si je t'aime
C'est un blasphème
Pour ceux qui m'ont innocenté
La chute de l'ange
Ça les dérange
On a voulu me relever
Si dans la flamme
Je perd mon âme
Il faudra bien m'y habituer
Je me vois changer
Je suis désorientée
Tout sacrifier
pour me trouver
me déverser
A grand flot de larmes
Les traits tirés
je suis cachée
Sans volonté
Juste celle de trouver l'arme
Pour ma survit
Je compte les nuits
Où je m’enfuis
Près d'une pierre tombale
Ça m'a surpris
Coup du dénie
Face aux ennuis
Sous la lune si pâle
J'écoute un cœur qui a péris
Au risque de ma vie
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4. Le grand sautserait-il temps ?
Temps de ne plus compter
les années d'innocence
emportées par le vent
Serait-il temps d'oublier
laisser loin les souvenirs
d'une vie de poupée
arrêter les soupir
arrêter de penser
au côté cartésien
entre le loup et le chien
pourquoi s'en inquiéter ?
il serait bien temps
de faire plus de place
aux traits de ma race
l'instinct de lycan
savourer chaque instant
Oublier le passer
mieux sentir le présent
le laisser m'emporter
accueillir le futur
le laisser s'installer
sur ma blanche fourrure
ne plus m'en effrayer
il serait temps d'accepter
la sauvage fatalité
sauter au fond du trou
et ne plus remonter
je traine ma pelisse
au bord du précipice
mais quand je regarde en bas
c'est le vice que je vois
le ver dans la pomme
qui grandit et qui bave
au mépris de tout homme
je ne suis pas si brave
Je vomi au matin
les excès de la veille
oh terrible réveil
pourquoi tu me retiens ?
indéniablement attirée par le fond
si ce n'est dans la bestialité sans morale
contre le sol, j'écraserais mon front
le saut de l'ange du haut des étoiles
acculée dans un coin
de cette vie incongrue
l'avenir ou la fin
sont les seuls choix en vue
Pour connaitre la paix
il me faudra renoncer
à tout ou à l'humanité
et ses concepts abstraits
trop lâche pour sauter
trop faible pour continuer
à soutenir des valeurs
qui me harcèlent, je pleure.
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5. Sa chairDeux vases communicants
Un poison envahit un récipient
L'autre s’emplit de sombres pensées
Deux tintes glauques en train de se mélanger
La bête bave sa faim et sa rage
La peste écoule ses noires desseins
Une amère nuance bleue de peur
Assaisonne l'odieux breuvage
Funeste cocktail de ruse et d'instinct
Se déverse sur l'oubli des bonnes mœurs
Une tache de plus à chaque réveil
Vient recouvrir le dur planché
D'une éducation à mépriser
Par des pulsions visqueuses vermeilles
Mes yeux avides dévorent son corps
Comme l'animal ronge jusqu'aux os
Qu'il soit vivant ou qu'il soit mort
Celui qui a le malheur d'être de dos
Dans sa chair, je vois une merveille
A pleine dent, je veux y goutter
Mais en son sourire un doux soleil
Me retient encore d'y toucher
Sous la lueur de la lune croissante
J'ai admis ses envies trop envoûtantes
Que ma mémoire meurtrie a révélé
D'un fatal et premier baiser volé
Le sang rouge de l'être aimé
Tombé sur la neige immaculée
Est une image restée inscrite
A l'encre de l'horreur et du regret
Pour le début d'une longue fuite
Semée de mensonges et de secrets
Je cours encore pour ne pas l’attraper
Celui que l'animal veut pour repas
Trempé dans une sauce empoisonnée
Émulsion de cœur, de rage et d’effroi
Sur l'échiquier il est le fou
Le cœur à l'envers se change en pique
Les dés jetés, l'avenir est flou
Un bien mauvais jeu si je le chique
Entre les dents et le sang
Juste une chaîne et des cachotteries
Font la distance contre une boucherie
Et tout le malheur des sentiments.
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6. Les maux des mots Il est des choses tenaces
Comme une sombre fatalité
Qui sonneraient tel une menace
A qui saurait bien écouter
Mais les mots sont comme le vent
Et de toutes les mises en garde,
Il ne reste que marre de sang
Et un oeil noir qui me regarde.
La main de l'ange était tendue
Chargée de toute la bienveillance,
Pour me sortir du gouffre immense
Mais au final, je l'ai mordu.
Malgré tant de bonne volonté
De ceux qui savent et veulent guider,
Je leur échappe et les déçois,
Empruntant toujours une autre voie
Et quand bien même, je les dessers,
Ce n'est pas en pensant à mal.
Je les blesse, mais je serais sincère,
En fleurissant leur pierre tombale.
Est-ce que je fuis quand je me construit ?
Est-ce que j'ai tord de les entendre,
Quand leur mots résonnent comme des cris,
Au fond de ce qu'il me reste de tendre ?
Est-ce que je me détruis plus que je le crois,
Courant toujours pour m'affranchir ?
Mais du remord, je porte encore la croix,
Au regret de toujours faire souffrir.
Un seul remède à toutes mes peines,
Qui est peut-être pourtant le pire,
Sans trop d'égards pour l'âme humaine,
Tandis qu'il entend tous mes soupirs.
Ne m'accablant d'aucun reproche,
Il m'encourage à chaque pas,
Même pour mes actes les plus moches,
S'en délectant, sans fois ni lois.
Mais dites moi qu'est-ce qui cloche,
Quand même lui me tend les bras ?
Je pense encore lui faire les poches.
Suis-je si mauvaise ? je ne sais pas.
Où est la clé de ces tourments ?
Pour quelle chaîne, vers quel chemin ?
Où se cache t-elle ? A qui je ment,
Quand je crois suivre mon destin ?
Mes états d'âme sont comme le vent.
Ils tournent et virent à chaque état
Qui se succèdent ou gré du temps,
Lors de cet éternel combat.
Les mots bien sûr, sont que du vent,
Bien qu'ils puissent être redoutables.
Même employés à bonne escient,
Ils suffisent à me rendre coupable.
Aux maux des mots, sur cette terre,
Je ne vois là qu'une seule issue :
Être la bête et puis me taire,
Me laisser vivre sans retenue.
La louve n'est pas la plus néfaste,
La noirceur humaine bien plus vaste,
Se nourrissant des plaies du langage.
Mieux vaut se taire pour être sage.
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7. Un être manque La nuit est noire
La lune est borgne
Dans ma mémoire
Les sombres besognes
Résonnent encore
Et mon cœur dort
A quoi bon battre
A quoi ça sert
Je le laisse dans le plâtre
Sans rien en faire
Mais il est lourd
A rendre sourd
Veux-tu te taire ?
Étouffe toi
Et laisse moi
Dans cet enfer
Il n'y a pas de place
Alors soit de glace
Avant qu'un drame
Ne tue la flamme
Fige le temps
Cesse la chamade
Et le flot de mon sang
Un peu malade
Oublie les coups
Oublie la chaine
La lame sous mon cou
Me rendant blême
Quand d'un souvenir
J'entends l'écho
Mais sans son rire
Sans ce qu'il a de beau
Au bord du quai
Je sens la brise
L'attendant, lui
Sur les rochers
Les vagues se brisent
Et toi aussi.
Une caresse
Qui lui ressemble
En moins féroce
Et sans la force
Si je le blesse
Tu en trembles.
Mon cœur, tu tangues,
Loin du bateau.
Je sais que tu bats
Mais je ne sais pas
En quelle langue
Dire tes maux.
Je vois l'océan,
Je guette ses flots
Et tu es gros,
Cœur de lycan.
Vois les nuages
Dans son sillage.
Il reviendra
Et toi encore
Après sa mort
Tu battras.
Les plus solides des liens
Ne sont pas fait de corde ni de fer.
Ils vont au delà des vents marins,
Inscrits dans l'âme et dans la chair.
Je dis "tais-toi"
Tu vocifères.
Plus fort que moi.
Quand tu te serres,
J'ai tellement froid.
Tombent les larmes.
Je rend les armes.
Ne t'arrête pas.
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8. Le fil noir Je file la laine
La lune me file
Elle me regarde
Je me faufile
Prenant bien garde
A ce qu'elle amène.
Elle me rattrape
Si je chancelle
Dans les nuages
A la chandelle
C'est un carnage
Qui me happe
Sous le bel astre
De sombres songes
Trottent dans ma tête.
Ce qui me ronge
C'est l'âme d'une bête
Et ses désastres
Je file la haine
Aux âmes hostiles
Si je chaparde
Dans leur domaine
La mine fragile
En mascarade
Je prendrais bien
Plus que leur vin
Un bout de chair
Risquer leur vie
Mais leur misère
Fait pas envie
Pour leurs beaux yeux
Je m’assagis
C'est ce qu'on veut
Et mon bonheur.
Sans trop de magie
Je passe les heures
Je file la laine
Et le temps file
Lente est la peine
Long est l'ennui
A chaque nuit
Bien trop tranquille
Ce n'est pas la chaine
Qui rend moins libre
Dans une prison
De compassion
Je me promène
Où rien ne vibre
Je tourne en rond
Sur mon rouet
Aux redondantes
Normalités
Et les sermons
Toujours me hantent
Pour les personnes
plus permissives
On me pardonne
Si l'offensive
S'est déclenchée
Sans faire exprès
Souhaiter l'erreur
Pour m'accomplir
Compter les heures
Sur un croissant
Et faire semblant
D'éviter le pire
Je file la laine
La lune me file
Du fil à retordre
Et le cafard
Quand je veux mordre
Mais qu'elle est noire.
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9. Au balcon La douleur cuisante
Un éclair sur le ventre
Au sommet d'un bâtiment immense
Personne ne sait ce que je pense
J'attends que quelqu'un rentre
Mais c'est pas moi, c'est eux qui mentent
Ils disent qu'ils savent
Ils ont tout vécu
Ils ne me donnent que des entraves
Alors que je ne les écoute plus
je deviens sourde quand ma rage
Efface leurs souhaits à mon égard
De leurs valeurs, je suis hilare
Ne me dites plus de rester sage
Sur le balcon,
Je tourne en rond
Comme au rouet
Sensé me calmer
Je hurlerais pour le Baron
Qu'il vienne vite me chercher
Ce monde est fou
Ou bien c'est moi
Qui ne sait plus vers où je vais
Quand ma part de loup
Tombe en émois
Face à ce qui devrait être laid.
Pour ma sauvegarde
On me retient
Bien à l’abri
Chez les miens
Ceux qui regardent
Qui je suis
Mais qu'est-ce qu'ils voient ?
Une harpie
Ou bien un ange,
un peu terni ?
Qu'elle est leur avis
Sur ce que je mange ?
Et je m'en fiche
De leurs idées
Comme de la liche
que j'ai croisée
Au clair de peur
La lune se meurt
Je perd le fil
De ma pensée
Demande asile
Près des rochers
Gardant l'espoir
En ma mémoire
Je pourrais être délivrée
Mais il me faudra encore choir
Bien loin au large de vos idées
Emportée sur un nuage noir
Comme un cheval
Part au galop
Moi je m'envole
Loin de l’échafaud
Au détriment de mon image
N'en faites pas tout un fromage
Laissez moi loin de vos rivages
Je reviendrais bien vous croquer
Ce sera pour moi un beau carnage
Qui vous fera beaucoup pleurer
Pourtant je rêve de flocons
S'élevant paisibles, à l'horizon
Et je caresse mes moutons
Avec amour et compassion.
Un grand faussé qui me sépare
Entre mon ombre et ma lumière
Je suis troublée dans mes repères
Mais qui saura si je m'égare ?
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10. Les traqués Il y a des traqueurs
Il y a des traqués
Bien des maraudeurs
Et des détraqués
Ce que pense le lapin
En sortant du terrier
Recherchant le venin
De serpents supposés
Derrière chaque arbre un loup
Et dans l'antre une fouine
Celle qui vous cuisine
Peut-être là parmi vous
Lorgnez bien vos voisins
Avant qu'il soit trop tard
Chacun de nous en a un
Un cadavre dans le placard
Pour ne pas être le suivant
Dans une marre de sang
Poignardez le silence
Avant d'être bâillonné
Commencez donc la danse
Des chasseurs et chassés
Partez vite en bataille
Puis battez en retraite
Bientôt les représailles
Ça sera votre fête
Viendrons les charognards
Se poser sur vos restes
Manger vos yeux hagards
Qui répandent la peste
Qu'avez vous donc vu
Dans la noirceur de l'âme
Méritant une lame
En mon sein ingénu ?
Peut-être la vérité
Sur ma fausse innocence
Ou bien est-ce vos sens
De bêtes enragées
Plongés dans le miroir
Aux secrets les plus noirs
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11. L'indicible Je ne manque pas d'amour
Toujours bien entourée
Dans leurs cœurs sans détour
Ils m'ont tous adopté
J'aurais droit au bonheur
Mais c'est un gout amer
Que m'apportent les fleurs
Et les beaux lauriers verts
Qui aurait prévu ça
Que l'amour fut un poids
Ainsi que la confiance
Que je n'ai pas mérité
Vos belles confidences
Je vous les ai volé.
Vos oreilles grandes ouvertes
Boivent mes bonnes paroles
Celles que j'ai bien filtrées
Mes lèvres restent scellées
Sur ce qui me rend folle
Ou je cours à ma perte
On voudrait me comprendre
Posant un regard tendre
Sur ce que l'on croit
Être, mais qui n'est pas
Vous êtes fascinés
Par ma blanche fourrure
Sans savoir quelle tournure
Prend mon âme égarée
Ma candeur est mirage
La grandeur de ma rage
Ne faisant que s'accroitre
Je serais à abattre
Ce que ma bouche ne dit pas
Vous ne pourrez l'entendre
Qui pourrait bien défendre
Ce qui cause mes faux pas ?
Et quand bien même je voudrais
Vous confiez mes tracas
Les mots seraient trop crus
Pour êtres bien entendus
Vous n'y croiriez pas
Qu'ils puissent être si laids
Il est bien des anges
Qui me donneraient le bon Dieux
Pour que je le mange
Pendant qu'ils ferment les yeux
Vos esprit aveuglés
Par je ne sais qu'elle lumière
Déposent un voile épais
Gardien de mon mystère
Sous vos rideaux de soie
De velours, de satin
Ma silhouette est humaine
Allez-y choyez moi
Votre cœur sur la main
Un couteau dans la mienne
J'ai des croc aiguisés
Mais vos bonnes intentions
Sont des lames déguisées
Qui pourfendent ma raison
Et voilà que je tremble
De désire et d'effroi
Nous souffrirons ensembles
Maudit sois-tu, cœur qui bat !
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12. A la Galipote(paroles pour chanson paillarde)Si t'as pas de potes
Courre la galipote
Galope galope
Et puis les éclope
Si tu fais la tête
Courre la birette
A ceux qui t'embêtent
Ce sera leur fête
Dans un coin champêtre
Ligote le prêtre
Fais en de la compote
Avec tes quenottes
De ses os qui croquent
Fais en des breloques
Tu seras coquette
Petite croquette
Si t'es Baragoha
Viens faire du dada
Montre nous la bête
A la coquinette
Ah la Galipote
Fais des galipettes
Tripote tripote
Tu mourras moins bête
Si t'as pas de potes
Courre la galipote
Jolie Pharamine
Tu auras bonne mine
Mais si t'as les chocottes
Que tu crains les menottes
Trouve un Berserker
Fais en ton affaire
Ah ma vieille Garache
Emprunte sa hache
Ça te sauvera
L'union fait la lois
Allez Galipotes
Au lieu qu'on tricote
Levons toutes nos verres
Quitte à tenter le Ver
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13. Au vampire C'est à son teint blême
Que je dédis ce poème
A sa grande finesse
Que mon âme caresse
L'étincelle de mes nuits
Je lui cueille le jour
Il n'y a que ça qui réduis
Ma rage, pour son amour
Je lui donne ma loyauté
Et toute ma dévotion
Au seigneur de l'obscurité
Ma famille, ma passion
Mon panache qui bat
au rythme de son cœur
Celui qu'on n'entend pas
Dont je sent la couleur
Pour lui, sous le soleil
Je serais ses oreilles
Et ses yeux éveillés
Quand les siens sont fermés
Si le jour le brûle
Sa nuit me rafraichie
Au vampire que j'adule
Je ne suis pas asservie
Peut-être corrompue
Vaincue par ma faiblesse
Celle de l'avoir connu
Là où d'autres me blessent
Pour qui m'a protégé
Lorsque je fut bannie
J'illuminerais la non-vie
Et garderais les secrets
Si ces êtres sont maudits
Je ne vaudrais pas mieux
Mon instinct, j'ai suivi
Pour rester avec eux
Sans orgueil je le dis
Haut et fort aujourd'hui
En dépit de mon sang
Que je les aime tant.
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14. L'incendiaire C'était un matin, sur la grande place
Un autre jour, de ceux qui passent
Les vagues murmuraient, belles, langoureuses
La vie me semblait douce et heureuse
C'était une trêve dans mes tourments
Je laissais le mal voler au vent
Assurée dans ma sécurité
Par tout ceux que je laissais m'aimer
Une silhouette sombre sur le port
Errait là comme présage de mort
L'être maudit, semblait rêver
Quand le pont se mit à bruler
L'incohérence rendait trouble
Mon jugement et ma prudence
Un mauvais pas dans cette danse
Me conduisait vers des maux doubles
De deux mirettes écarlates
Semant la peur et les brulures
Pourtant si froides dans la hâte
Insensible même à la luxure
Son seul regard en un instant
A tuer le beau, grillé le temps
Et la souffrance fut comme une bulle
D'où prisonnière, je déambule
Le vent est frais, ma peau me cuit
Mais c'est mon âme, la plus meurtrie
Longtemps après mon escapade
Je me rappelle ce grand malade
Un cauchemar au coin de la rue
Je ne m'y étais pas attendue
Oh ma cruelle curiosité
Vers quoi m'a-tu encore menée
C'est dans une cage qu'il m'a dit
D'être gentille et bien docile
Mais la douleur met en péril
Toute la douceur qui survit
Je l'ai haï et méprisé
J'ai bien juré de le briser
Pour lui rendre la monnaie de sa pièce
Afin de tuer rancœur qui blesse
Des gens qui m'aiment s'en sont chargé
L'avait-il vraiment mérité ?
M'importe peu, je suis vengée
Et pourtant je reste troublée
Une enragée par les ravages
De qui m'a rendu plus sauvage
Tandis que j'étais en chemin
Vers de plus beaux lendemains
C'est une spirale noire qui m'appelle
Telle fossoyeuse, je traine ma pelle
Pour enterrer ce qu'il me reste
De l'innocence, aux jours funestes
Sensibilité cautérisée
A la flamme de la rancune
Pourrais-je vraiment pardonner
Cette cruauté opportune ?
La peur au ventre, je vomis
D'avoir du manger ma fierté
Celle que j'avais vu repousser
Une fleur au milieux des ortis
Mon jardin est tout saccagé
J'en tais les cris au vent des sourds
Et dans mon esprit ravagé
L'indicible est toujours plus lourd
C'est grand honneur que je lui fais
En lui dédiant ces sombres vers
A l'auteur d'un autre calvaire
Un de plus au tableau bien laid
Dans cette histoire je ne mentirais
Je le maudit, cet incendiaire
Cultivateur de ma colère
Et dans mes pleurs, la bête renait.
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15. Désagrégée La lune est noire, entourée d'angoisse
Juste une chandelle auprès d'un miroir
Me témoigne de mon être coupé en deux
Une longue plaie au liquide qui poisse
Et ma peau moite, que l'on peut voire
Est le seule signe de songes hideux
Où est la rage, cette part de moi
Que tu amputes, oh garce absente
Reviens vers moi, reine décadente
De ta lumière, relève toi
Ou bien je sombre dans la folie
Non pas d'un être, mais d'un demi
Ma peau si fine qui craint les flammes
A ce cauchemar, tremble de peur
Il est si dur d'être une femme
Fragile, perdue dans sa douleur
Rend moi la moitié de mon âme
Ou c'est ma raison qui se meurt
Des cloques qui claquent, des os noircis
Sous la chaire qui s'est détachée
Puis un visage craquelé
S'écroule en un petit tas de suie
C'est là l'image qui me suit
A chacune de ces sombres nuits
C'est de la haine, de la fureur
Qui me maintiennent hors de l'horreur
Pas de repos quand elle s'apaise
Mais bien les larmes sur les braises
Qui cuisent encore mon cœur blessé
Comment pourrais-je pardonner ?
Il y a des chasseurs et il y a des proies
C'est pour une fois que ce n'étais pas moi
En criminelle sans aucune pitié
Que le pire aurait put se produire
Je ne veux pas les voir mourir
Par ce monstre, carbonisés
La lune est noire comme la cendre
Dans la fosse je me vois descendre.
Où sont mes crocs pour mordre la vie
A pleine dents, pour cette nuit ?
C'est moi la bête, mais où je suis,
Quand la bergère pleure ses amis ?
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16. Le couteau C'est une lame dans ma main
Toi si vraie, si froide, si belle
Je vois en toi mes deux prunelles
Au regard absent, trop lointain
Reflet strident, lumière acide
Contemplation un peu morbide
Du bruissement d'une sauvagerie
S'élevant dans un air pourri
A la lueur de compulsions
J'écoute mon sang dans mes tempes
Une musique d'une autre trempe
Pas de nom sur cette émotion
L'acier chante dans le vent
D'une scène que j'ai figé
Siffle son écho hors du temps
A travers un souffle coupé
C'est immobile que je l'entend
Le grondement le plus obscure
D'un orage sans demi-mesure
Depuis la fenêtre des déments
Dans ma maison à l'envers
Une araignée pend du plancher
Tisse dans l'espace une toile en fer
Où vient trôner mon âme brisée
A chaque éclat une cicatrice
Quadrille un esprit perverti
De noirs et blancs intervertis
Sur le damier de mes caprices
Une petite fille égarée
A mis mon cœur sur l'échafaud
C'est à grand coup de couteau
Qu'il va falloir le décrocher
Dans la gorge, un nœud coulant
Fera taire les doctrines
Quand j'arracherais encore brulant
Le palpitant de sa poitrine
Un jeu de larmes et de guerre
S'empare alors de mes instincts
Des armes d'ombre et de lumière
Tranchent la raison jusqu'au matin
Sur le fil de cette lame
Je vois la folie s'aiguiser
Qu'elle est jolie l'étrange dame
Dissimulée sous ses reflets
C'est bien un couteau dans ma main
Qui sait ce que je vais en faire
Quand j'aurais repris le chemin
Du temps qui coule sur nos chairs
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17. Le faux pas Qui suis-je
Quel mirage
Quel mensonge
Dans quel ouvrage
Sont mes songes
Que puis-je
Quel est cet rage
Qui me ronge
Et les ravages
De mes mensonges
Quelle fleur éclos
Dans ce chaos
Où les idées
Sont de papier
J'entends l'écho
De mon ego
Qui s'est échoué
Sur les rochers
Dans quelle vague
Suis-je emportée
Oh destinée
Toi qui me nargue
Dit moi pourquoi
Sous mes yeux clos
Le villageois
Souffre si tôt
Dit moi pourquoi
Il y a des crocs
Qui tuent l’émoi
Dans son petit dos
Dans ces cauchemars
Quelle leçon
Celui qui se marre
Souffle sous mon front
Est-ce bien un guide
Ou un démon
Qui me préside
En cet oraison
Dans ma maison
Entre ses murs
De longs murmures
En escadrons
Joignent mon sommeil
En infiltrant
Mes sentiments
Jusqu'au réveil
Et quand le jour
Me rappelle
Ceux qui m'entourent
Je me cisèle
J'ai tant triché
Malgré leurs cœurs
Dont la chaleur
M'a déchiré
Suis-je assez froide
Pour ignorer
Toute une escouade
De bonnes pensées
Dont je méprises
Les bonnes mœurs
Mon âme se brise
L'innocence meurt
Une façade
Tient l’illusion
D'une cohésion
Dans les salades
Tout semble clair
A un instant
C'est au suivant
Que je me perd
Si je m’égare
Dans ce poème
A leur regard
Je suis la même
Jusqu'au faux pas
Quand sonne le glas
Les plus farouches
Me mèneront
A coups de fourches
Dans leur prison.
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18. Morose épineJe suis morose
Sur une pierre
Marque la prose
Dans un cimetière
Le sort dépose
Sous mes yeux clair
Ce que je n'ose
Laisser me plaire
Mon cœur perdu
En plein désert
A contenu
Tant de misère
Et j'ai saigné
Bien quelques cœurs
Pour dire "assez !
Tait-toi et meurt"
La bête s'abat
Sur ce qui bat
Qu'il soit frappant
Ou palpitant
Bien plus tranchant
Que l'est l'épée
Les sentiments
Laissent des plaies
L'hémorragie
Quand on retire
Cette magie
Dernier soupire
Une élégie
Sonne son heure
Je m’assagis
Sous la douleur
Anesthésiée
Dans mes passions
Je jette le cœur
Et la raison
Comme fumier
Pour les rosiers
Dont les épines
Blessent la poitrine
D'un coup de pelle
Je les enterre
Elle était belle
L'envie de plaire
L'envie d'aimer
De s’enivrer
De son parfum
Contre mon sein
Futilité
A conséquence
De mutiler
Mon insouciance
Plutôt détruire
Que d'endurer
Seulement rêver
Ne pas construire
Ne pas écrire
Une autre page
Que l'orage
Fera flétrir
D'une prière
Je te déplore
Mais sous la pierre
Tu bats encore
Comme un vampire
Tu te relèves
Viens adoucir
Mes sombres rêves
Dans une cage
Ou une tombe
Raisonne ta rage
Des catacombes
Un jamais mort
Qui ne peut vivre
Sans qu'on délivre
L'émoi qui mord
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19. Rouge et neigeLe sang qui gicle et qui s'écoule
Ma folie tout contre son corps
Mais la neige tombe et tombe encore
Loin des agitations des foules
Des ombres des fosses à la lumière des sommets
C'est ainsi que va ma vie de bête maudite
Dans un tableau de blanc et d'écarlate alterné
Aux longs sillons, lignes tortueuses et interdites
Joli bazar dans mes placards
Autour des cadavres en secret
S'érige une sorte d’œuvre d'art
Défiant la rationalité
Petit flocon sur mes brulures
Un réconfort à rechercher
Un peu de baume à mes blessures
Même si je les ai mérité
La paix revient à chaque fois
En toute relativité
Après avoir semé l'effroi
Aux innocents tant offensés
Mais sans cette livre de chair
Qui par la rage est exigée
Mon sang bouillonne dans mes artères
Tant qu'aucune autre n'est tranchée
Faire couler des flots vermeilles
Les miens ou ceux de l'adversaire
Voilà qui soulage à merveille
La fièvre, peu importe qui perd
Je gagne toujours si je survis
Même si je suis la plus blessée
A chaque combat j'ai progressé
Et ce quel qu’en était le prix
Parce que toujours il faut payer
Ou bien ruser pour les voler
Les instants de félicités
Auprès des gentils abusés
Il est plus simple d'être sincère
Quand on trouve qui peut nous comprendre
Ceux-là qui sont les êtres chers
Pourvu qu'ils viennent me reprendre
De leur blancheur de peau laiteuse
Apaisent mes flots rouges et rageurs
Ils soufflent en caresses langoureuses
Les mots d'une douce noirceur
A mes oreilles aliénées
Ils sonnent comme quelque chose de tendre
Plutôt mordue qu'endoctrinée
Bonnes morales, allez vous pendre !
Je ne mange pas de ce pain là
Mais comment le leur expliquer
Sans contre moi les retourner
Risquer bien plus qu'un faux pas
Encore une fois, il a neigé
Sur les restes de mon repas
Avide de bestialité
Je n'ai causé aucun trépas
Alors tout recommencera
Quand il sera de nouveau mure
Le fruit juteux retombera
Pour rassasier ma faim obscure
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20. Tuer la peur Devenir sourde à la douleur
Dans ma folie ouvrir les ailes
Celles qui poussent dans la peur
Jusqu'à l'envol d'une vie nouvelle
Je veux renaitre de mes cendres
Où mon bien être s'est consumé
Dans quel gouffre encore descendre
Quand la raison part en fumée ?
Par des phobies obnubilée
je cours de cauchemar en cauchemar
Aveugle à la réalité
Perdue dans un épais brouillard
Quelle belle âme pourra m'aider
A surmonter, soufflant dessus
Les souvenirs bien trop marqués
Le cœur brulé souvent déçut
Quant au désir, n'en parlons pas
Pris dans la glace, il devient froid
Pourrais-je un jour ranimer
La douce flamme qui fait vibrer
Mais je frissonne et sonne le glas
Si je poursuis dans ma lancé
Pour les sentiments enterrés
Ceux de l'humaine que je ne suis pas
Dans un château aux pierres sombres
Je ne reconnais pas mon ombre
Et mon reflet, cet étranger
Face au miroir, est fragmenté
Quel morceau encore vaillant
Me représente en notre temps
Le doux visage à peine terni
Après des mois de vilénie
Sous la surface, des fissures
Au fond des quelles je sème mon grain
Un espoir noyé dans l'obscure
Domaine de tous mes chagrins
Mais là tout en haut d'une tour
J'attends le roulement de tambour
Avant de les précipiter
En bas du mur, mes noires pensées
Les plus amères devront mourir
Pour qu'elle puisse revenir
La brave bête que j'étais
Une prédatrice qu'on aimait
Mais où sont ceux qui me ressemblent
Perdus hier. Cet aube tremble
Un nouveau jour de solitude
Sous la lumière des inquiétudes
Et quand reviendra-t-elle, la nuit ?
Que je puisse fermer yeux
Sur certains coups, des plus odieux
A nouveau mordre dans la vie
Encore un jour en bord d'abysse
Le vent me pousse pour que je glisse
Mais je m'accroche et me battrais
Au dessus des flammes, je m'envolerais.
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21. Le fil de la BêteLa vie comme un fil
Se déroule et défile
Doucement s'entortille
De la tête aux chevilles
Elle tricote un manteau
De marques sur ma peau
Chaque entaille en souvenir
Me rappelle d'accomplir
Ce que je ne ferais demain
Si venait d'aventure
Le début de la fin
Sans avoir été mure
Une longue vie m'attend
A moins que le tranchant
D'une lame fatale
M'apporte une fin brutale
Avant que tout mon sang
A grands flots répandu
Marque la fin de mon temps
Je veux avoir connu
Toutes les chaires qui existent
Broyées entre mes dents
Et que leurs gouts persistent
Lors du dernier jugement
Une mort précipitée
Devrait être méritée
On ne sait quand elle vient
Alors soyons bien vilains
Il faudrait dès maintenant
Mordre fort dans la vie
Avant qu'elle parte sans
En avoir assez jouit
C'est des lames dans leurs mains
Elles si vraies, froides et belles
J'y verrais mes prunelles
Au passé trop lointain
Mais sans doute pas demain
Et mes plaies de la veille
Laisseront des dessins
Qui m'iront à merveille
Zébrée de cicatrice
D'avoir tant combattue
Les pulsions tentatrices
Sans les avoir vaincue
C'est un tour bien sinistre
Qui pourtant me ravie
Je ne me sent plus si triste
D'écouter mes envies
Inscrivant dans la chaire
Des meilleurs adversaires
Avec un plaisirs honteux
Les règles de mon jeux
Écrites avec les dents
Plutôt qu'avec des mots
Ces derniers sont du vent
Pour flatter les égos
Il n'y a nulle fierté
A tirer de cela
Rien à dire sous l'épée
De qui m'achèvera
Mais à part de la viande
Il me faudrait gouter
Encore bien des offrandes
Que la vie peut porter
Tant de choses à apprendre
Du bonheur à saisir
Qui mérite d'attendre
Au lieu de détruire
Sous une cape de prudence
Je me faufilerais
Et saisirais ma chance
Repoussant mon décès
Une vie humaines
Est une chose courte
Celle d'une bête en outre
Peut être bien pleine
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22. De bleu en noirC'est une dague dans ma main
J'en ai connu une sous mon cou
Bien misérable, je l'ai crains
Je porte celle-ci comme un bijoux
J'ai bien dansé et trébuché
Des coups d'épées, me suis relevée
Le gout du fer, m'a transformé
En adversaire à redouter
La peur qui freine, celle qui nous gèle
Devient la haine, me donne des ailes
Si contre mes phobies je peste
Je m'envolerais en rage céleste
Je m'élancerais sur un brasier
Quitte à l'éteindre de mon corps
Me brulerais, comme c'est risqué
Mais je n'aurais pas de remord
Si je m'en sort victorieuse
Je ne serais plus si peureuse
Malgré la douleur, les blessures
Seront la trace de mon future
Celui qui coure de l'autre côté
D'une clôture que la vie
D'un sort cruel, m'a imposé
Je serais pire que l'ennemi
Des affres bleus en colères noires
Je tire le fil de l'araignée
Celle du plafond, jusqu'au miroir
Où la folie s'est reflétée
Comme elle est belle dans sa vigueur
Ravagée au regard acide
Mais cette force, cette fureur
Est-elle un don ou du suicide ?
Quand de la mort, j'aurais trop peur
Peut-être ferais-je le saut de l'ange
Pour la défier avec ardeur
Ne m'effraie pas ou je te mange