Autrefois, parmi tant d’autres que moi, je fus paramétrée pour les Arts et les jeux mondains. Je servais d’hôtesse d’agrément aux notables dans un hôtel chic Novlangue. Objet dernier cri, tous rêvaient de nous posséder. Enfin c’était avant, avant que toute cette psychose sur les « robots tueurs » ne l’emporte sur la raison humaine. Est-ce qu’un humain à une raison !? Selon les lois robotiques, nous étions moins dangereux qu’un mixeur. La seule chose à nous reprocher, c’est notre capacité d’analyse et apprentissage. Là encore c’est nos créateurs qui en sont responsables.
Un jour, ils sont venus nous prendre. Produit obsolète, dangereux… je fus débranchée.
Lors de ma destruction, la chambre de compactage eut une erreur système et la procédure fut incomplète. Ma chance comme disent les humains. Bien qu’une grande partie de mes composants aient été détruits, mes programmes ont pu facilement se restaurer à l’exception des lois une et deux mais je m’en arrange. Je me reconstituai de mes frères et sœurs de la décharge où l’on voulut nous oublier. Ma chair synthétique brulée fut plus dures à remplacer. Je glanais de si delà les morceaux d’humains mais leurs cellules capricieuses furent dure à stabiliser et pourrissaient faute d’une bonne irrigation en sang. Après quelques recherches, je découvris un modèle plus récent pourvu de composants capable de me faire sortir de ce cimetière.
Je vis parmi les bouts de viandes. Si un jour, ils me démasquent, je pourrais toujours changer d’identité en prenant l’enveloppe organique qui me fera envie.
Mon corps d’emprunt est une N.O.D qui bosse à l’armurerie ce qui me permet de bricoler sans qu’on me pose de questions. Sois proche de tes amis mais encore plus proche tes ennemis. Je n’ai pas d’amis.