Peu après avoir déposé la belle NOD chez elle, en route vers les quartiers Orthodoxes, un nouvel appel avait changé mes plans.
Soupirant, j'avais ordonné au dernier gorille valide de se tenir en retrait et de se faire discret. Il attendrais là jusqu'à ce qu'il puisse récupérer mon investissement en toute sécurité, quitte à y passer quelques jours si besoin.

Je suis donc rentré chez moi, j'ai potassé quelques dossiers sans grande conviction avant d'aller dormir d'un sommeil quelque peu agité.
En rogne le lendemain, j'ai fini par me louer les services de Kara la Valkyrie, histoire de me détendre un peu. C'est dur, la vie d'Automate. Tant de responsabilités sur nos épaules, tout ce monde gigantesque à faire tourner jour après jour...

Et la nomination d'un super NOD qui venait assister notre administration avait eu le don de m'énerver au plus haut point.
C'est dans ces états de fait que j'ai reçu un nouvel appel...


                                        ....................................


Me voilà maintenant dans la grotte, à siroter un bon whisky, affalé dans un fauteuil en cuir, au milieu d'une pièce spacieuse.
La grotte n°2, une planque bien camouflée au milieu des appartements Orthodoxes. Elle peut y accueillir quelques temps des invités, des gens à faire disparaître, mais elle a surtout été conçue pour ma Sirène charmeuse... Ici, tout ce dont elle a besoin, à commencé par une belle salle de bain avec tout un attirail de produits.

J'entends des bruits dans les escaliers, des pas dans le couloirs...
Ca doit être elle, escortée jusqu'ici par mon gorille pour sa propre sécurité.
Un sourire d'anticipation étire mes lèvres...

Wow.
Ça tourne, encore un peu.
L'opium, c'est plutôt plus fort que plein de trucs qu'elle a déjà testés, ça oui.

Gorille numéro, heu... 4 ? lui prend le bras sans complaisance : le patron veut pas qu'elle soit abîmée.
Lui, il l'aurait bien abîmée un peu, avec sa gueule d'innocente qui fait des conneries dont d'autres essuient les plâtres.
Mais non.
Faut pas.
Il se contente de l'amener jusqu'à la porte de la planque et de la suivre à l'intérieur, la lâchant dès la porte franchie.

- Salon.

La jeune femme titube, le temps de retrouver son équilibre.
Elle hésite à tirer la langue au gus, mais quand même, c'est pas très mature comme comportement.
Elle l'ignore donc purement et simplement, et pénètre dans le salon.

La lumière lui fait cligner des yeux.
Il est assis dans le meilleur fauteuil, sirotant un alcool fort, selon son habitude.
Instantanément, elle sourit.
Réelle sympathie ?
Habitude ancrée ?
Instinct de survie ?

Elle vient se poser, tout juste propre, sentant le sang, la poudre et l'opium, sur le canapé en face de lui.
Elle soupire, se passe la main sur le visage.

- J'ai... plein de choses à raconter. Vous avez des questions en particulier ou je fais ça chronologiquement ?

La porte s'ouvre, et elle entre. Je la détaille d'un regard critique, presque contrarié. Elle m'as habitué à plus d'élégance. Elle ne marche pas même droit, et mon odorat m'indique avec certitude qu'elle a passé un certain temps dans une atmosphère baignée de drogue et de vapeurs entêtante.

Je ne souris plus d'un coup. Je n'aime pas trop le coup qu'elle m'as fait. Un lapin, et puis l'attente..
Ha... ma petite sirène...
Me voix est dure et menaçante, il me faut la remettre un peu à sa place.

Ne fais pas trop ta maligne K-Cendre! Je donne beaucoup..mais je peux aussi reprendre... Et je n'apprécie pas trop que l'on me fasse attendre et tourner en bourrique comme tu le fais depuis deux jours.
Que tu fasse une bêtise pour aller te droguer passe encore, mais que tu te mette à chanter à tout va dans les bas-quartiers, je n'admettrais plus!
Est-ce que c'est bien compris?

Ma voix a enflé et la colère gronde, je me suis redressé et la domine de mon charisme pour bien lui montrer qui dirige ici.

Et par dessus le marché tu t'accoquine avec un NOD au cerveau ramolli par les vapeurs pour n'accepter de venir me voir que maintenant?

Je pousse un long soupir de colère avant de reprendre plus calmement.

J'espère que tu as compris. Ne refais jamais cela, où tu le regretteras.
Et maintenant, fais-moi ton rapport, dans l'ordre chronologique.

Je me renfonce dans mon siège confortablement pour la suite.

Elle ploie la tête sous l'orage, comme on lui a enseigné à le faire.
Mais pas trop, pas trop longtemps comme il lui a enseigné à le faire.
Juste ce qu'il faut de fierté pour être intéressante.
"Une fleur sans épine n'est pas intéressante".

Elle reprend d'une voix douce mais toujours fatiguée :

- J'ai bien compris et, croyez moi j'ai... Tout à fait conscience des efforts et de toute la générosité dont vous faites preuve à mon égard. Mais il y a eu ces derniers jours des moments où j'ai... Largement paniqué.

Elle relève les yeux.

- Et d'autres où j'ai tenté d'agir au mieux mais sans nulle certitude.

Elle cesse de délayer pour commencer, les yeux fixes sur ses mains :

- Ça a commencé le soir de l'attentat à l'opéra. Je regardais les gens sortir , et un type m'a parlé. Ça arrive assez fréquemment et le quartier est plutôt sur, alors... J'ai accepté de faire quelques pas avec lui. ... Et tout à explosé. Il m'a alors révélé être l'auteur de l'attentat et que j'en savais trop. Il m'a alors enlevée et amenée dans un.. Bar, un peu miteux. Je crois qu'il... Essayait de voir s'il allait devoir ou non m'éliminer.

Elle déglutit.
Elle n'a pas l'habitude de tant parler, et la drogue rend sa bouche pâteuse.

- Là... Il y avait un homme. Qui est venu nous parler... Je ne sais pas pourquoi. ... C'est là que j'ai utilisé mon pouvoir pour la première fois : pour faire retomber la pression... Sauf que c'était un salopard de mentaliste dont le plus grand kiff est d'utiliser son pouvoir..

Elle se mord les lèvres.

- Il l'a fait sur moi et j'ai cru que ma tête explosait. Alors l'autre -Guinéa, le poseur de bombes- il l'a amoché et m'a récupérée alors que j'étais dans les choux. Ensuite, quand j'ai repris conscience, il m'a fait comprendre que j'étais une créature du système totalement inutile, et que c'était pour ça que j'avais la vie sauve.

On la sent clairement en colère. Vexée peut être ?

- Une femme-cyborg m'a prise en charge pour me ramener. Et là... J'ai eu besoin de compagnie. J'ai ramené un type chez moi. ... Je pense que Keiko va vous appeler sous peu, moi elle l'a pas encore fait mais...

Petite grimace.
Le Ressac n'est pas que "un type".
Elle l'aime bien.
Mais ça, ça doit pas se savoir.
Il sait que c'est la première fois depuis le début de leur "partenariat" qu'elle fait quelque chose de si... Irréfléchi.
Pas pour des raisons de réflexion, malgré tout.
Juste parce que... Enfin, il sait.

- Bref. Il est parti le lendemain matin, je l'ai laissé en ville. J'avais concert, le soir. ... Et donc à la fin du concert... Il y avait le mentaliste dans ma loge. Pour, soi-disant, son boulot. Je n'y crois qu'à demi, il était.... Trop content.

Elle secoue la tête.

- Il m'a interrogée et j'ai dit tout ce que je savais. Et... Il a commencé à me toucher de façon inappropriée mais agréable. Et je n'étais plus en service mais lui oui... Et j'ai eu peur qu'il me fasse du mal donc j'ai cédé... Un instant.

Un sourire mauvais assombrit ses traits délicats.

- Quand il a cru pouvoir me posséder, c'est moi qui l'ai fait. Tenez.

Elle sort de son col un pendentif qu'elle pose entre eux.

- Je suis désolée de vous imposer pareil spectacle mais il a aimé ce que je lui ai fait. Beaucoup. J'ai pensé que cela pourrait... Être  utile un jour. ... Il s'appelle Jaden Hammond. Il a repris contact avec moi ensuite pour m'inviter à une fête en l'honneur de son père, chez eux. Sans doute y êtes vous déjà invité mais... Cela pourrait être intéressant à jouer non ?

C'est le jeu -et gagner celui ci- qui fait triper les Automates.
Même "civilisés" comme l'est son protecteur.

- J'aimerais vraiment y aller. Je lui ai fait savoir que j'avais un... Petit avantage sur lui. Juste histoire de.

La suite risque d'être moins agréable pour Erek, aussi la bâcle t-elle un peu.

- Suite à tout ça j'étais... Paumée. Je me suis enfilée dans le premier trou à rats promettant du bonheur à fumer... Et... Pardon pour le chant mais... Je recommencerai plus, ça a... Trop merdé.

Elle baisse à nouveau la tête.

- Quant au NOD, il ne m'aurait pas laissée partir comme ça, et j'ai eu peur. D'être un dégât collatéral, voire prise pour cible. Je suis partie des que j'ai pu.

Réduire son Fou à cela est épouvantable, mais toute autre explication serait problématique. Et des problèmes, elle en risque déjà assez : espérons que la bonne nouvelle rattrape un peu le reste...

- Voilà monsieur. ... Vous permettriez que je me douche vite ? Je n'empuantirais plus le salon, ça me ferait du bien et vous pourriez tout mettre à plat pour les questions.

Mine de rien, elle sait se tenir la petite. Ma sirène baisse le regard et sens ma colère lui passer dessus, la frôler. Elle conserve néanmoins toute sa fierté et sa superbe. J'aime ça chez elle.
Elle a un sacré caractère, bien trempé.
Elle a les épaules qu'il faut pour les petits jeux qu'on mène ensemble. Et voilà qu'elle m'en propose un nouveau...

Alors je l'écoute, attentivement comme toujours, sensible au moindre de ses gestes ou de ses expressions.
Elle semble avoir vécu beaucoup en peu de temps.
Je hoche légèrement la tête pour l'encourager à parler, qu'elle m'explique ce qui a pu la faire paniquer à ce point.

Je l'écoute parler de l'Opéra d'abord. Cet homme et ses manières frustres. J'ai bien mon idée... je pense d'ailleurs à cette charmante NOD qui doit actuellement être sur le terrain sous couverture.. mais je reviens vite au temps présent. Oui, Guinea, c'est bien lui, lui le chef de cette bande de traîne-misère.
Un regard désapprobateur quand elle avoue avoir utiliser son pouvoir.

Et puis ce mentaliste... Il y en a bien quelques-uns que j'imagine être capable de ça...

Je ne laisse rien paraître tout en réfléchissant à ses paroles, juste un sourire, un hochement de tête, un haussement de sourcil parfois..

Notamment quand elle parle de femme-cyborg. Une Orgienne? Qui serait bienveillante à l'égard des humains? Ou des femmes tout du moins.. Intéressant.
Mais elle ne s'étend pas plus, et je me note mentalement de me renseigner un peu plus sur cette race.

Et puis la suite, un type. C'est tout? Je la voie mal passer ses envies de tendresse avec un orthodoxe.
Keiko... je sourit. Qu'elle m'appelle! Je saurais la calmer..
Mais tout de même, s'offrir un extra comme ça... Elle devrait m'en parler avant.
Mais je ne dit rien, je la laisse s'exprimer, nous y reviendrons après.

Et puis, retour au Mentaliste. Haaaa Jaden, le petit Hammond qui fait son intéressant.
Et il s'est visiblement fait avoir par ma belle sirène.
Je fait exception à mon légendaire stoïcisme et lâche même un petit rire joyeux, accompagné d'un petit geste appréciateur à l'attention de la jeune femme.
Bien, très bien.

Je regarde le bijou qu'elle a posé devant moi. Une caméra assez perfectionnée.
Elle m'offre un moyen de pression sur un plateau d'or là!
Mon regard se fait avide.
Et ce jeu qu'elle me propose... La réponse se lit dans mon regard, mais je lui répond néanmoins.

Très intéressant certainement. Nous irons tout deux. Nous aurons l'occasion d'en reparler...

Elle reprend pour me conter la fin. Cette fumerie, le NOD qui a démonté un de mes gorilles et sa petite partition.. Hmmmm, ça a du lui retourner la cervelle tout ça.

Une dernière requête.
J'y accède de bon coeur, elle m'a fait un très plaisant cadeau là.

Bien entendu K-Cendre. Prends ton temps. J'ai tout le mien, et nous éclaircirons encore un point ou deux après. Souhaite-tu quelque chose à boire?

Je m'enfonce un peu plus dans mon fauteuil. J'ai de quoi réfléchir et prévoir des plans pour un moment.

- Merci.

Elle n'a pas à forcer sur le ton reconnaissant : elle se sent sale dégoûtante.
Pas moralement, non, pour ça, elle aurait plutôt... l'impression d'avoir fait -ou au moins tenté de faire- un truc bien.
Par contre, physiquement...

Elle arrive dans la salle de douche, commence à faire chauffer l'eau et va se regarder dans la glace.
Bon sang, elle est belle, la Valkyrie !
Cheveux emmêlés, lèvres exsangues et yeux de panda.

Bon : il va falloir rattraper tout ça.

Elle se jette sous la douche et se décape des pieds à la tête, la salle de bains se mettant à embaumer des odeurs tout à fait mangeables allant du sucre candy à la pomme d'amour.
Elle sort et se sèche sommairement.

Soudain, la télévision de la salle de bains s'allume.

.....Ce message est diffusé sur toutes les chaines et tous les écrans de Novlangue....


Étant donné la gravité de la situation, nous demandons aux N.O.D. et à l'Ordre de rester vigilants.
Nous demandons à toute la population de rapporter toute observation utile pour retrouver les assassins.
Aucune récompense ne sera versée.

On les aurait aperçu dans le Quartier des Automates ainsi que dans les Bas Fonds

- Fin du communiqué -

Ah merde.

Fallait que ce soit maintenant qu'elle s'attache à plein de gens potentiellement pas protégés.
Elle commence à faire les cent pas dans la pièce, essayant de ne pas se ronger les ongles.

Merdemerdemerde.

Elle ne peut plus faire attendre son protecteur.
Elle se maquille, à peine : poudre, brillant à lèvres, mascara pour faire ressortir ses yeux.
Elle passe dans "sa" chambre : sous vêtements et robe minimalistes et noirs, foulard assorti.
Pas besoin de chaussures, la moquette est douce et profonde.

Elle revient dans le salon, se rassied.
Lance un regard humble à Erek.

- Alors monsieur ? Que... préconisez-vous ?

C'est dans ces moments-là qu'elle appréciait d'être presque libre.
Keiko en aurait fait une montagne... et c'était une très mauvaise chose, en général.
Annonciateur de... diverses punitions parfois tordues.
Parfois intéressantes mais...

Elle se force à revenir à l'instant présent.

- Je vous écoute.

Je la regarde revenir s'asseoir face à moi. Bien plus légère et aérienne qu'avant, c'est certains. De la grâce dans ses mouvements exécutés par ses pieds nus sur le sol doux.
Je souris. Elle est belle, j'ai bien choisi ma protégée.

Son regard est franc, elle attend mes décisions, prête à s'y plier d'avance. Elle sait que ce que je lui offre est mieux que ce qu'elle avait à la Ruche.
Les mains sur mes genoux, je me penche légèrement en avant pour la fixer.

He bien.. en ce qui concerne les Insurgés et ce Guinea, j'ai déjà pris mes dispositions. Il n'est pas inconnu de nos enquêteurs... J'ai mis une NOD sur le coup, je fonde de grands espoirs en elle..

Un peu comme avec K-Cendre.

Quant à ce Jaden... nous allons ferrer ce poisson tout les deux. Tu m'accompagneras à sa petite réception et...

Un regard amusé vers elle

.. tu pourras t'amuser tant qu'il te plaira avec lui. A moins qu'il ai trop peur.. auquel cas nous pourrons toujours faire pression sur lui avec cette charmante vidéo...
Cela te convient-il?

J'aimerais bien également en savoir un peu plus sur cet homme que tu as pris comme extra... Tu n'es pas du genre à préférer les Orthodoxes... alors... qu'était-il?

Je suis curieux, mais j'aime également la titiller quand je sens qu'elle me cache quelque chose de louche.

Et aussi, ce NOD, t'as-t-il dit son nom? T'as-t-il fait du mal?

Curieux et protecteur. Je tiens vraiment à elle. J'ai mis beaucoup d'argent dans le coup, mais j'y ai surtout mis beaucoup d'espoir. Les infos qu'elle peut me fournir valent parfois beaucoup..
Ma voix s'élève à nouveau, un peu plus dure cette fois.

Bon, soyons clairs K-Cendre! Dorénavant, tu ne chante plus en public en dehors de tes concert sans que je te l'ai clairement signifié ou accordé.
Par ailleurs, je n'ai rien contre le fait que tu t'offre des extras de temps en temps, mais j'exige que tu m'en parle avant.
J'espère que tout ceci est bien clair!?

Je me radoucis un peu. Elle ne va pourtant guère aimer ce que j'ai à dire.

Ha oui, une dernière chose.., avec ce communiqué, tu va restée planquée ici au moins deux trois jours. Tu pourras repartir quand cela sera un peu plus sûr dehors.
J'ai eu un message de Keiko alors que tu te douchais.
Elle blablatte et exige principalement que tu tienne ton rang lorsque tu exerce dans la ruche. Et que tu aille la voir le plus tôt possible. je lui ai bien fait comprendre que tu resterais à l'abris quelques jours, tu iras donc la voir plus tard.

Je guette ses réactions, elle ne va pas apprécier que je la tienne enfermée, mais je ne tiens pas à ce qu'il lui arrive quelque chose.

Il n'a plus l'air -trop- en colère.
Mais elle a l'habitude de ne pas se réjouir trop vite : les mouvements d'humeur de ses supérieurs sont parfois assez rapides.
Elle conserve donc son air confiant, et la suite des opérations lui montre qu'elle avait raison de se blinder.

Son boss est loin d'être un abruti.
Ça a des avantages et... des inconvénients.

Bon. Il a repéré Guinea. Qui semble être encore plus "connu des services de police" qu'elle ne le pensait.
Bon sang, elle a côtoyé la crème de la crème des Insurgés !
Ça l'emmerde un peu quand même.
Il s'est comporté certes comme un salaud.
MAIS un gentil salaud.

Enfin, pas gentil mais... pas méchant non plus.

Bon.
Elle y peut rien ceci dit.
Si il y a déjà eu envoi d'une taupe...
C'est qu'il est ferré.
RIP.

Quant à ce Jaden... nous allons ferrer ce poisson tout les deux. Tu m'accompagneras à sa petite réception et...

Un regard amusé vers elle.

... tu pourras t'amuser tant qu'il te plaira avec lui. A moins qu'il ai trop peur.. auquel cas nous pourrons toujours faire pression sur lui avec cette charmante vidéo...
Cela te convient-il ?

Son sourire revient.
Paaaaaarfait.

- Si cela me convient ? ... J'avoue que j'ai très envie de voir comment il a imaginé riposter. Je n'aime pas les adversaires... inexistants, lui me fait penser qu'il va être agréable à... soumettre.

Sa voix a vaguement ronronné sur ce dernier mot, ses yeux luisant d'amusement... et d'un poil de tension sexuelle, il faut bien l'admettre. Pouvoir jouer comme ça avec un partenaire qui en redemande, c'est rare. Et presque parfait.

Elle se fige un peu quand il revient sur le Balafré.
Elle tient pas à lui dire qu'il pense bien qu'il n'est pas d'ici.
Elle tient pas à lui dire qu'elle lui a donné accès à sa chambre.
...
Elle va se faire engueuler, de toutes façons.

Faisons simple.

Regard embêté.

- Vu l'endroit où je l'ai... récupéré... J'avais de bonnes chances, enfin... de penser qu'il ne s'agissait pas d'un Orthodoxe. Il était dans un quartier pouilleux et parlait bizarrement... J'ai pensé à un dépucé... complètement à côté de la plaque mais... gentil. Et j'avais besoin de quelqu'un de gentil avec la trouille que Guinea m'avait foutue.

Ah merde. Elle avait sauté cet épisode, non ?
Bon. On a déjà parlé du sort de l'Insurgé.
Pas la peine d'en faire un fromage.

- ... Et donc on est allés chez moi, avec la cyborg et puis on a dormi et puis... enfin bref, et ensuite je l'ai lourdé en ville, du côté de chez lui, au matin. Il était totalement inoffensif, je l'ai observé une partie de la nuit durant son sommeil, et les caméras ont fait le reste.

Sa voix devient caressante.

- C'est un pauvre garçon à demi-fou qui avait besoin d'une douche, de nourriture.. et moi j'avais besoin d'attention non... dirigée. Quelqu'un qui savait pas qui j'étais. Ni la chanteuse à la mode. Ni la Valkyrie qui a défié Keiko. Ni même K-Cendre. Juste une blonde anonyme en bottes à fleurs.

Elle est dangereusement proche de lui livrer une partie de son mal-être, là.
Elle se reprend en main.

Juste à temps, puisqu'il la coupdeJarnaquise en parlant de Mad.

- ... Ben lui... Suite à tout ça... J'avais besoin d'oublier. ... Je suis contente... pour le fils Hammond. Mais je sais qu'il voudra se venger, et même si ça rajoute du piquant au jeu... Et j'ai les foies. Même maintenant, ici, avec vous.

Elle se lève, vient s'agenouiller aux pieds du fauteuil d'Erek, posant les mains sur son accoudoir et le menton par-dessus.

- Donc j'ai essayé d'oublier, et avec ma guigne... Je suis tombée sur le gars frappé du lieu. Et il m'a renvoyée au fait que j'étais "juste" une Valkyrie, et c'est là que j'ai voulu montrer ce que je savais faire.

Elle baisse les yeux en signe de repentir.

- Et après, j'ai voulu rattraper le coup, parce que c'est ma faute, qu'il ait pété un plomb et tiré sur vos hommes. Je voulais... tout arranger. Quand je suis partie, ça allait.

Il n'a pas l'air trop mécontent, mais gronde quand même.

Bon, soyons clairs K-Cendre! Dorénavant, tu ne chante plus en public en dehors de tes concert sans que je te l'ai clairement signifié ou accordé.
Par ailleurs, je n'ai rien contre le fait que tu t'offre des extras de temps en temps, mais j'exige que tu m'en parle avant.
J'espère que tout ceci est bien clair !?

Elle continue de ployer la tête.
En plus, c'est plus de liberté qu'elle n'en avait jamais espéré auparavant.
Elle ne va pas..

Ha oui, une dernière chose.., avec ce communiqué, tu va restée planquée ici au moins deux trois jours. Tu pourras repartir quand cela sera un peu plus sûr dehors.
J'ai eu un message de Keiko alors que tu te douchais.
Elle blablatte et exige principalement que tu tienne ton rang lorsque tu exerce dans la ruche. Et que tu aille la voir le plus tôt possible. je lui ai bien fait comprendre que tu resterais à l'abris quelques jours, tu iras donc la voir plus tard.

Elle se raidit, gelée tout à coup.
Coincée, seule, ici ?

Elle préfèrerait -presque- aller au clash avec la Reine des Abeilles.
Au moins, ça aurait le mérite d'être électrisant.

Murmure dépité.

- J'aime pas être enfermée, Monsieur. Vous le savez. ... Ce serait pour combien de temps ?

Regard parme qui passe entre les cils.

- Vous allez pas rester, vous, hein ?

Bien sur que non. Juste l'holophone comme contact, génial.

Je l'écoute répondre à mes questions, ou commenter mes précisions.
Je sais bien qu'elle me dit plus ou moins ce qu'elle veut bien, et qu'elle est parfaitement capable de se contrôler et de cacher ses émotions.
C'est aussi ce qui fait qu'elle est efficace. Et puis j'aime bien ça.

Les jeunes donzelles glousseuses qui ne cherchent qu'à m'amadouer et me racontent des bobards, ça ne m'intéresse pas.
Elle, elle est capable de me tenir tête, autant qu'elle sait quand je suis inflexible et qu'elle doit se faire humble sous mon humeur colérique.

Ma petite protégée... Elle avait l'étoffe de succéder à Keiko, et peut-être le fera-t-elle plus tard, quand la vieille morue sera plus là.
En attendant, je trouvais très dommage de la laisser s'étioler ainsi à la Ruche. Elle a tellement de capacités...

Mes yeux reviennent à elle.
Elle acquiesce, s'enthousiasme pour le rendez-vous pris à la petite sauterie des Hammond..
Puis se montre embêtée et se force à me répondre en abordant le sujet de l'extra.
Un dépucé? Ou pire, un insurgés, voire un Ressac?
Mon poing s'abat sur la table de colère. Hm, je vérifierais les caméras, histoire de vérifier sa version, et pourquoi pas de retrouver la trace de cet inconnu...

C'est alors qu'elle rajoute quelque chose qui me radoucit. Je ne l'ai que très rarement entendue parler ainsi. Un peu plus hésitante, un peu plus... comme rêveuse. Comme si elle se livrait un peu.
La rançon de la gloire... A trop être connu et adulé, on ne sait plus vraiment si c'est vraiment nous que les autres aiment, ou l'image qu'ils s'en font.
C'est étrange, on se ressemble un peu sur ce point. C'est d'ailleurs peut-être pour cela qu'elle a su capter mon attention, ma valkyrie rebelle.

Un sourire pour l'encourager, et pour sa remarque sur ses bottes à fleurs!
On passe au NOD, et là elle avoue sa peur. Je comprend, elle s'est fait un ennemi de taille. Jaden n'est pas un enfant de coeur...Il va loin dans ses jeux, et K-Cendre est aussi angoissée par l'échec qu'excitée par le jeu et la possible victoire sur sa proie.

Alors elle s'approche et vient jusqu'à moi, s'installant au pied de mon fauteuil, les bras et la tête à hauteur de mon bras. Je la suis de mon regard bienveillant et finit par poser ma main sur ses cheveux encore un brin humides. Distraitement, je caresse une de ses mèches. Je lui souffle doucement, presque une confidence...

Ne crains plus... Je mettrais quelqu'un à ta disposition jusqu'à ce que cette histoire soit réglée. Il se fera discret, et tu pourras l'appeler facilement à tout moment. Un gars compétent.

Et elle poursuit sur le gars de la fumerie. Un beau fiasco. Mon gorille ne pourras plus marcher avant longtemps, mais j'en ai d'autres. Je soupire, son coeur la perdra peut-être, encore un paumé camé qu'elle a réconforté. Mais après tout, c'est ce qu'elle sait faire de mieux non?

Quand elle a terminé, et que je résume les directives un peu durement, elle garde son regard baissé. Brave petite.
Par contre, comme je l'avais prédit, la dernière partie la fait réagir. Comme une enfant révoltée par une punition, elle bredouillerais presque, dépitée.

Je la regarde à nouveau d'un air pensif, toujours accoudée à mon fauteuil. Son regard mauve filtre à travers ses cils.
Erek, tu vas encore te faire avoir!
Mais son charme ne me laisse pas de marbre et je réfléchis alors à une alternative.

Je sais K-Cendre... je le sais bien.
Bon, et si je te propose ceci?
Tu auras un droit de sortie de quelques heures par jour, mais uniquement accompagnée de deux de mes hommes de main, et uniquement en journée, entre 10h et 17h. Dès que la nuit sera tombée, tu devras être revenue. Mes hommes y veilleront quel que soit ton avis.
Ils seront en permanence dans ce bâtiment et veilleront également à ton confort.
C'est le maximum que je puisse t'offrir pour que tu supportes mieux cette période d'enfermement.

Nouveau léger soupir. Je suis trop bon avec elle.
Et un sourire légèrement narquois.

Ha et puis aussi... je te ferais l'honneur de ma présence chaque soir. Je pense qu'un peu de compagnie ne te déplaira pas.

D'ailleurs, moi non plus, ça ne me déplaira pas. J'aime sa compagnie.

C'est l'odeur qui l'a attiré ?

Un parfum dans l'air... Hmmmm.

Il est là, il est gros mais il se tapit dans l'ombre.
Quelque part.
Discret.

Vous le voyez ?

Il faudrait avoir une sacrée vue, et ne pas avoir peur de passer pour un fou.
Pourtant il est là, prêt à agir.

Caché derrière un meuble, une porte, un paravent ?


En tout cas, ça fait froid dans le dos.
Brrrr.

Comme un courant d'air tout droit sorti des enfers.

Visiblement, le sujet du Balafré rend Erek fou de rage.
Même s'il ne dit rien de précis, elle voit ses yeux s'allumer et ses mains se crisper.

Mais... Elle n'y peut rien.
C'est presque la vérité, et elle n'en dira pas plus.
Elle... aime... beaucoup son protecteur.
Il pourrait exiger bien plus d'elle qu'il ne le fait.
Il ne la punit pas.
Ou rarement.

Quand il la touche, c'est distraitement, mais avec douceur.
Quand il lui parle, c'est... non, pas comme à une égale. Sans déconner.
Mais comme à sa fille préférée.
Et c'est déjà beaucoup.

Et il s'adoucit, parfois, même quand il lui annonce des nouvelles si déplaisantes...

Bon, et si je te propose ceci?
Tu auras un droit de sortie de quelques heures par jour, mais uniquement accompagnée de deux de mes hommes de main, et uniquement en journée, entre 10h et 17h. Dès que la nuit sera tombée, tu devras être revenue. Mes hommes y veilleront quel que soit ton avis.
Ils seront en permanence dans ce bâtiment et veilleront également à ton confort.
C'est le maximum que je puisse t'offrir pour que tu supportes mieux cette période d'enfermement.
...
Ha et puis aussi... je te ferais l'honneur de ma présence chaque soir. Je pense qu'un peu de compagnie ne te déplaira pas.

Elle se relève sur ses genoux, les yeux brillants.

- Vrai ? Merci ! Vous êtes le meilleur !

Elle saisit une des mains de son protecteur et, sans lâcher son regard du sien, l'embrasse, avant de reprendre à voix plus basse :

- Merci, pour ça aussi. Je ferai en sorte de tenter d'être conforme à ce dont vous avez besoin, plus encore que je ne le faisais jusqu'à présent, monsieur. Vous êtes...

Trop gentil ? ... Cucul.
Adorable ? ... Faut pas pousser.

- ... plus que ce que je mérite.

Soudain, un courant d'air froid dans son cou la pousse à se retourner, vaguement inquiète.
Le cœur battant à se rompre.
Elle se presse un peu plus contre le fauteuil d'Erek, sa peau se couvrant lentement de chair de poule.

- Vous... avez pas l'impression qu'il y a...

... quelqu'un qui nous regarde en se léchant les babines ?

- ... une fenêtre ouverte ?

Son sourire revient, elle en crois à peine ses oreilles.
Mon sourire s'élargit, je ne résiste décidément pas à son caractère enjoué et pétillant.
Je suis presque surpris quand dans un élan, elle s'empare de ma main et y dépose un baiser. Tout ça sans lâcher un seul instant mon regard.

C'est un peu amusé que je l'observe et la sonde, et pourtant, tout au fond, bien cachée, se cache une lueur de trouble dans mon regard.
J'essaie de me souvenir quand pour la dernière fois quelqu'un a pu me regarder ainsi, d'un regard aussi sincère et reconnaissant que celui qu'elle me lance. Je ne crois pas en avoir déjà vu, un tel regard, tout bien réfléchis.
C'est étrange, mais je crois qu'elle m'aime bien quand même, la petite. Pourtant, elle pourrais m'en vouloir, voire me détester. D'une certaine manière, j'ai été pas loin de la traiter comme... un objet. J'ai payé grassement Keiko pour l'avoir, pour qu'elle soit à mon service exclusif. Bien sûr, je lui laisse beaucoup de liberté en contrepartie.

Sa voix murmure, comme une confidence... et c'en est une finalement. J'en suis touché. Plus que je ne le laisse paraître. Plus que je ne le voudrais.
Elle aussi, elle est plus que ce que j'attendais, mais je ne le lui dit pas, pas comme ça.

Reste toi-même K-Cendre... Tu me sert aussi loyalement que tu le peux, et c'est amplement suffisant pour moi.

Elle et son petit caractère que j'adore.
Soudain, comme elle, je sens ma peau se hérisser. Une sensation étrange d'angoisse infondée. Elle se resserre contre le fauteuil, je sens presque sa crainte dans sa voix.
Je me lève un peu brusquement. Je fronce les sourcils, prêt à toute éventualité. Un oeil vers les gorilles de l'autre coté de la pièce, et une main dans une poche de la veste, posée sur un couteau que je sais et n'hésiterais pas à manier.
Je fais tranquillement le tour de la pièce et m'approche des fenêtres, vérifiant les fermetures.
A l'instant où je me retourne vers elle, l'étrange sensation disparaît d'un coup.

Je reviens alors vers la belle Valkyrie et la rassure.

Pas de fenêtre ouverte, et personne d'autre ici.
L'endroit est sûr, ne t'inquiète pas. Un système de sécurité à toute épreuve.

En parlant, je me suis rassis dans le fauteuil, et j'ai posé une main sur celles de K-Cendre sur l'accoudoir.
Pour la rassurer, et parce que je l'aime bien.

Il est gros, imposant, terrifiant.

Une odeur nauséabonde se répand dans la pièce.
Il est gros et si discret.
Il était là-bas, quelque part, et puis maintenant il est derrière le fauteuil.

Comment il a fait ? Peut-être qu'il a volé, oui, il peut faire ça.
Ou peut-être qu'il se déplace comme une ombre parmi les ombres.

En tout cas il est là, pas franchement caché au début, et son ombre en impose. Et puis il se penche derrière le fauteuil, ses tentacules glissent. Il attrape K-Cendre, s'enroule autour d'elle, il se relève et la rapproche de lui. Il grogne, ça fait comme un courant d'air en provenance des égouts.
Son visage disparaît au cœur de ses tentacules, il renifle juste son odeur à fond, tel un toxicomane.

Et puis quelque chose se produit, on lui en coupe un.

GRRRROOOOUUUUUUUUUUUUWWWWWWWW

Il se carapate comme il est venu.

Elle suit Erek du regard, commençant déjà à se rasséréner.
Il prenait tout en charge.
Elle était protégée.
Rien ne pouvait lui arriver et..

Une odeur épouvantable lui prend les narines, et elle tourne la tête.
Blêmit.
Devant elle... Derrière Erek... Quelque chose d’indicible.
Qui la tétanise au point qu'elle n'arrive même pas à crier.

Pas tout de suite.
Parce que quand ses TENTACULES s'enroulent autour de son corps fin, elle se met à hurler.
Quand il l'approche de sa BOUCHE, au cœur de la masse GROUILLANTE, elle hurle toujours.
Et elle se débat.
Mais, comme vous le dirait n’importe quel amateur de hentai, les jolies filles n'ont que peu de chances contre les monstres tentaculaires.
Ses couinements et le fait qu'elle se débatte, ça lui en touche un (de tentacule) sans faire bouger les 3560 autres, au bestiau.

Il la renifle un grand coup...
Puis la laisse tomber au sol et se barre avant que quiconque ait eu le temps de réagir vraiment.

La laissant encore plus ou moins en train de crier, au sol, le corps couvert de mucus.

Une ombre gigantesque envahit la pièce, l'odeur est atroce et tout le monde reste pétrifié, autant K-Cendre que mes gorilles. Une puissance émane de la chose qui nous terrifie et nous paralyse.
Je vois avec horreur des tentacules visqueux pointer de la chose et qui vont s'enrouler insidieusement autour de ma protégée.

Mon sang ne fait qu'un tour et je gronde tout en retrouvant quelques réflexes. J'empoigne mon couteau dans ma poche et le sort tout en l'ouvrant. Arme pointée devant moi, j'avance vers le monstre qui me repousse une première fois d'un coup de tentacule bien placé.

Ouchhh

Projeté au sol, je grogne en reprenant mon souffle et retourne illico au corps à tentacule avec le monstre.
D'un coup précis, j'entaille un de ses centaines de membre et lui tranche d'un grand coup.
Immédiatement, la chose se volatilise, me laissant avec un truc gluant en main. K-Cendre est à terre encore en train de crier et mes deux hommes de mains sont dans la pièce en train de regarder partout comme des cons...

Je soupire en leur lançant la tentacule dessus de rage. Même pas capables de faire leur boulot!
Je gronde fort.

Renforcez la sécurité! Et assurez vous que ce genre de chose ne revienne plus!
Installez des capteurs ou je ne sais quoi! Et plus vite que ça!

Je reviens vite vers ma Valkyrie, m'agenouillant à coté d'elle, la prenant contre moi en la soulevant doucement par les épaules. Murmure

K-Cendre? C'est fini, la chose est partie. Chuuut.... Calme-toi... Il n'y a plus rien, je te le promet...

On la soulève, elle se tend, prête à recommencer à crier si...
Mais non.
On lui parle.
On la rassure.
On la berce.

K-Cendre? C'est fini, la chose est partie. Chuuut.... Calme-toi... Il n'y a plus rien, je te le promet...

Lentement, ses sanglots s'espacent, et elle rouvre les yeux, les braquant avec angoisse un peu partout.
Elle agrippe la veste d'Erek, lui murmure, d'une voix rauque :

- Qu'est ce que c'était monsieur ? Qu'est ce c'était ? Je... Ça a essayé de me MANGER !

La voix remonte dans les aigus au souvenir abominable.
Elle cache son visage dans le cou d'Erek.
Murmure :

- Je veux pas rester ici toute seule... Je veux rentrer chez moi ou que quelqu'un reste... Je vous en supplie...

Couverte de mucus, tremblante, visiblement, le choc sera peut être difficile à encaisser.

Doucement elle reprend conscience des choses, son corps secoué de spasmes de terreur s'apaise et elle parvient à articuler quelques mots. Je la berce et l'enlace en douceur, accueillant son visage enfoui dans mon cou, ses mains crispées sur ma veste.
En cet instant, mon cœur craint pour elle, qu'elle ait du mal à s'en remettre. Je ne voudrais vraiment pas la perdre. J'ai fini par beaucoup m'attacher à elle. Plus que je ne le voudrais ou ne le laisse paraître.

Je ne sais pas ma jolie... une drôle de bête comme je n'en ai encore jamais vu. Chuuut... Tout va bien maintenant...

Sa voix dans les aigus, je le sens prête à défaillir à tout instant, tremblante contre moi. Elle est ma beauté, ma perle et la voir dans cet état me rend malade. Je la ramène contre moi avant de la prendre dans mes bras en me relevant. Je lui murmure encore quelques mots rassurant en la portant en direction de la salle de bain.

Je reste là cette nuit, n'ai pas peur, je veillerais sur toi...

Je vais m'arranger, passer un ou deux coups de fil et ça ira. Je ne veux pas la laisser comme ça. Ma Valkyrie. Un gros investissement et un énorme rendement, mais elle est plus que cela. Une alliée, une partenaire, un peu comme quelqu'un de la famille, de cette famille que je n'ai plus.

Je la dépose avec soin sur une chaise, lui prenant fermement les mains pour la soutenir, ma main droite caressant avec tendresse sa joue. Et un joli sourire avec, un sourire encourageant.

Je vais te laisser te laver et te changer. Je reste là tout près, derrière la porte...

Je me redresse et vais pour sortir de la pièce, songeant à lui préparer un bon verre de Whisky, ça l'aidera à trouver le sommeil.

Elle se laisse porter, le nez au chaud dans le cou d'Erek, les yeux fermés si fort qu'elle voit des explosions de couleur derrière ses paupières.
Quand elle se sent posée sur une chaise dans la salle de bains, elle se mord les joues pour ne pas pleurer ou le retenir.
Le son de la porte qui se ferme ressemble à celui d'un cercueil que l'on cloue.

Elle rouvre prudemment les yeux.

Rien.

Elle se lève avec circonspection... Et vite, vite, fait le tour de la pièce : derrière le rideau de douche, dans l'armoire à serviettes, à la fenêtre...

Rien.

Elle se dénude rapidement, ses yeux volant de droite et de gauche avec célérité et se met sous une douche brûlante, sa peau rosissant instantanément. Elle se frotte fort, cherchant à décaper toutes les zones où la créature l'a touchée, et les autres par contagion.

Elle ressort de la cabine au bout de quelques minutes à peine, enfile un peignoir chaud, une serviette pour les cheveux et ouvre la porte, retenant sa respiration.

En face de la porte, un des gorilles d'Erek, dont la présence incongrue manque la faire hurler.
Mais ça veut dire qu'elle était protégée.

Sa respiration se fait moins entrecoupée.

Elle entre dans sa chambre sans fermer la porte.

Elle s'habille devant la porte avec force gesticulations pour ne rien dévoiler de sa peau mais rester en vue de l'homme.

C'est vêtue d'un legging noir et d'un moelleux pull gris qu'elle rejoint à nouveau Erek dans le salon où un domestique ôte tout souvenir de son agresseur.
Elle frissonne et se roule en boule sur le canapé.

- ...

Je redouble d'attention, et prête une oreille au moindre bruit. Je guette ceux de la douche, elle a assez rapidement d'ailleurs, car elle ressort assez vite pour aller s'habiller.
D'un pas pressé.
En silence.
Un silence pesant.

Je nous ai préparé deux verres, et je l'attend en silence, songeur. Ce qui vient de se passer lui a coupé toute sa gaieté naturelle, et cela m'attriste. Elle n'est vraiment pas bien, je le sens, et je ne sais trop que faire.
Pour une fois, une de ces si rares fois, je me sens impuissant.
Et je n'aime pas. Vraiment pas.

Je la regarde revenir en soupirant. Elle se jette à moitié sur le canapé, en boule dans un réflexe instinctif de protection.
Je me lève de mon siège et vient lentement m'asseoir à coté d'elle, me penchant légèrement pour venir passer une main rassurante sur son front et dans ses cheveux.
Mon autre main attrape un des verres et lui propose doucement.

Bois un peu K-Cendre... Cela te fera du bien.

Je la sens si fragile ainsi, elle réveille des instincts protecteurs en moi que je refoule le plus souvent. Il n'y a quasiment qu'avec elle que je suis comme ça. Avec les autres, je suis un loup, mais elle serait capable de me faire devenir agneau..
Ma main est toujours là, à la caresser tendrement, sans aucune mauvaise intention, sans arrière pensée. Juste un moyen de la faire se sentir mieux.