Aly

Le jour se lève, pourtant, il y a bien longtemps que je ne dors plus. Le black-out est encore calme, si tant est qu’il le soit vraiment parfois. Je titube sur le bord d’une ancienne voie ferrée désormais à l’abandon et complètement défoncée. J’ai la démarche d’un ivrogne et l’apparence d’un junkie. Ma came ? Tout ce qui se mange, et parfois même ce qui ne se mange pas.

Mon reflet, que j’aperçois dans les flaques et de temps à autre dans les vitres brisées et autres objets de recup qui trainent ici et là, ne me dit rien qui vaille. J’ai l’air d’être sans abri, ce que je suis, enfin presque. Je n’ai jamais connu de foyer tel que le mot le sous entends, j’ai passé mes premières années au sein d’un groupement à l’organisation bancale, nous étions une trentaine d’enfants. A l’âge de 11 ans je les ai quitté, en me persuadant qu’avec du bon sens et de la volonté je retrouverai mes parents, que je savais être des Insurgés.

J’ai désormais 24 ans, je n’ai jamais pu les retrouver n’ayant ni leur nom ni leur description. Aucun de ceux que j’ai rencontré ne me ressemble, de près ou de loin. Il faut dire que je suis d’un genre particulier. Tantôt on me croit homme, tantôt on hésite. Parfois c’est femme. J’ai fait de cette différence un atout.

En vivant en marge de la société, avec les Insurgés, j’ai développé certaines compétences. Je ne saurais dire si c’est un don ou simplement du bon sens, j’ai l’impression d’avoir simplement affiné mon jugement au fil des années, ne pouvant me fier de façon certaine, qu’à moi-même. Je suis capable de dire si on me ment ou pas. Par convenance, pour cacher un secret, par plaisir, peu importe, je le sens.
En revanche, mes compétences au combat sont encore faiblardes, d’abord parce que je n’ai jamais eu à vraiment me battre méchamment, ensuite parce que je n’ai pas eu l’occasion de m’entraîner. Ça m’a presque coûté un œil dernièrement d’ailleurs.


Au fait, je m’appelle Alyxander. On m’appelle Aly par ici.