( hrp : j'y ai passé du temps alors n'hésiter pas à me faire pars de vos commentaires : ) )
Dans un royaume, perdu dans le temps et les âges,
Loin de nos vies, de nos rancœurs et nos peines
De nos contrées, se trouvait un petit village
Qui répondait à l'étrange nom de Niflheim
Ce village, tout de bois et de glace
Emprisonné dans les vents du Nord
Avait accepté depuis longtemps son sort
Et vivait simplement de pêche, de chasse
Lentement s'élevèrent des cathédrales aux fils des décennies
L'ennui des habitants se mua en passion pour l'ornement de leurs bâtisses
Dans leurs abris, les habitants devinrent sculpteurs, façonnant leurs coquilles
De leurs mains, beautés épurées, froides, blanches et lisses
Le village, d'autant de merveille et avec fierté rapidement luit.
Le ciel, de cette situation rapidement devint envieux
Pour rivaliser mélangea ses couleurs, forma aurores boréales
Lune blanche et laiteuses, millions d'étoiles dans les cieux
La glace miroitante refléta avec force ces lumières astrales
Rendant encore davantage d'éclats enchanteurs aux lieux
Le soleil, lui, par sa chaleur ne se senti pas de force égale
Et se cacha, de peur de faire fondre ses merveilles glaciales.
Ce fut la nuit. Une nuit froide, perpétuelle
Juste éclairée d'étoile, avec un froid qui brûle et mord
Ce genre de froid qui vous attrape, cruel
Et sans aucune pitié ni sentiment, vous dévore
Ainsi, les récoltes meurent
Famines, maladies, désespoir
Attaque la ville et son coeur
Les habitants broient du noir
Seul restant le courage des sculpteurs
La ville, ancien paradis, devint purgatoire.
La beauté console et apaise mais ne nourris pas, ni ne soigne...
Plus de vie, plus de rêve, reste l'Art.
Le soleil, malgré le spectacle, se sentit vexé
De s'être, lui même et bêtement, mis en retrait
Se rabattit sur une île au large de Niflheim, une île sans nom
Sur laquelle il déplia sa chaleur, ses reflets, ses rayons
Une île vide, sans vie, sans habitant et sans attraits
Et sur l'île sans nom L'astre du jour se fit son petit spectacle privé
Les deux îles étaient maintenant parfaitement opposées.
L'une, de faim mourrait et possédait ses joyaux de beauté
L'autre, vide et sans art, sur laquelle fruit et légumes poussaient
L'une vivait une nuit éternelle
L'autre brûlait sous le soleil
Edwin, jeune homme originaire de Niflheim, s'ennuyait.
La beauté, les sculptures, la glace, rien n'attirait son attention
Seul l'intéressait la nourriture, qui, cruellement sur l'île manquait
Et il rêvait de traverser la mer, rejoindre l'île sans nom
Dont il s'imaginait les trésors culinaires
Qui poussaient là bas sur le sol à foison
Ses journées, aussi vides que son estomac, étaient toutes identiques
Il s'allongeait dans l'herbe blanchie par la neige pour regarder les étoiles
Edwin, yeux fermés, les connaissaient par coeur à force de pratique
Connaissait leurs présences, mains sur les yeux, il les retrouvait sans mal.
Mais tout ceci était d'une répétition sans borne.
Il se consumait d'une envie de changer
Troquer sa vie, ses habitudes, toutes monotone
Contre un peu d'exotisme qu'il dégusterait
Un jour, à force de scruter la voûte étoilée
Il en vint à se demander...
Quel goût pourrait avoir tels feux follets ?
Pour le savoir, goûter....
Edwin porta sa main à une étoile à droite du ciel, et l'avala d'un trait
Elle était lumineuse, brillant sur le bout de la langue
S'acharnant à luire, puis finalement s'éteignait au palais
Edwin, de sa salive, rendait ses lueurs célestes exsangues
C'était le met le plus raffiné, le plus délicieux jamais goûté !
Il réitéra donc, poussé par l'envie, son acte pourtant prohibé.
Le jeune homme englouti une deuxième étoile. Puis une troisième.
Il lui fallu une quatrième pour prendre conscience de son geste.
Tout en imaginant les conséquences et les punitions, il devient blême
Et si quelqu'un découvrait les corps célestes manquant à l'Ouest ?
Angoisses, inquiétude, remords.
Sûr d'avoir accompli quelques torts.
Il rentra chez lui, la conscience troublée
Se jurant à voix haute, « plus jamais ! »
Le lendemains, le souvenir du forfait se diluait dans la brume matinale
Et les remords furent remplacés par une hantise du goût des étoiles
« Finalement », se dit il, « Personne n'a remarqué quoi que ce soit.
Juste Celle ci... Ou celle là. Ce soir encore, personne ne le verra !
Ce sont mes dernières, je ne suis pas fou ! »
Discrètement, il en mangea deux d'un coup.
Et chaque jour, peu à peu, la toile céleste devenait simple drap
A cause de ce Edwin, ce jeune freluquet, qui ne voyait dans la beauté
Des astres lumineux , juste de la nourriture, de simples plats
Exquis et nourrissant... Et interdit. Mais entre nous, il s'en fichait !
Seul comptait les choses alimentaires et nourrissantes avec du carat
Seul comptait désormais sa langue, son estomac, son palais
Seul comptait son égoïsme, sa gourmandise et son orgueil
Seul comptait de pouvoir, à toute heure, manger à l'oeil.
Il continua son manége jusqu'à épuiser toute réserve astrale.
Noire, profonde, infini... La nuit était désormais totale.
Le froid, étant déjà mordant sans le soleil
Et déjà pour les récoltes et la santé mortel
Devint encore pire, montant à sa totale apogée
Le village complet sur Niflheim se mit à paniquer.
Puis, ils virent que l'absence étrange d'étoile en était la cause
Edwin, rongé par les remords, se dénonça sans qu'on l'accuse.
Les habitants décidèrent, pour leurs vies, de faire quelque chose
Edwin eu peur que ce conciliabule ne fut qu'une ruse
Pour ensuite le punir, et décida donc de chercher leurs pardons
En partant par lui même vers le soleil vers l'île sans nom
Où il trouverait la chaleur de l'astre levant
Et, sur Niflheim, réparer son geste inconscient
Les habitants applaudirent sa décision des deux mains
Puis l'invitèrent à s'y rendre le plus vite : dès demain !
Soulagé de trouver une solution, ils oublièrent que c'était le responsable
Edwin s'en sorti sans punition corporelle ou physique, sans blâme notable.
Le jeune homme affréta un bateau et s'engagea sur l'Océan
Il n'était sûr que d'une chose : Ce qu'il avait fait était navrant
Et c'est sur cette pensée qu'il navigua et tangua au gré du courant
Vers l'île sans nom, sa destination pour sauver son village mourant
Au bout de quelques heures, il la vit :
Lîle sans nom, et ses rayonnements de vie.
Qui pourtant semblait inhabitée
A vue de nez, c'était tout juste un rocher.
De la terre, des légumes, du sable, un palmier.
Une fois pied à terre, Edwin leva les yeux au ciel
Et il tomba nez à nez avec l'astre levant, le soleil.
Impressionné, il tomba les fesses droits dans le sable
Le soleil, ravi d'avoir un admirateur vivant et impressionnable
Déploya son arc-en-ciel de nuance
Qui mit le jeune garçon en transe...
Toutefois, la volonté de réussir sa mission parvint à dissiper sa torpeur
Et il se mit à chercher un moyen de conserver cette chaleur.
La solution se proposa d'elle même à ses yeux ébahis :
Un rayon de lumière s'était, sous une pierre, fait un torticolis.
Situation étrange, s'il en est, mais qui l'empêchait de se diffuser correctement.
Le rayon était coincé, aussi physiquement que métaphoriquement.
Edwin saisi sa chance et se jeta sur le minuscule malheureux
Et l'emprisonna entre ses jeunes doigts calleux
Le rayon se débattait furieusement,
Par des ondulations, en se courbant
Le jeune homme, pour qu'il ne s'échappe pas
Le porta à sa bouche, et l'avala.
Pas entièrement, juste derrière la langue
Il ne faudrait pas qu'Edwin s'étrangle...
Et il faut pouvoir, mais toujours sans l'avaler,
Ressortir le rayon à Niflheim, pour se faire pardonner.
Sitôt fait, il reprit le bateau
Et le poussa, le remit à flot
Sur Niflheim, dans l'attente glaciale du retour du gaffeur,
on s'impatientait, on ruminait des pensées noires, on fulminait
et on grattait la glace du pied en attendant l'heure.
Si ce jeune revenait sans solution, alors au petit matin on le pendrait !
Puis, le bateau dans la mer au loin apparu
Alors, de partout le villageois accouru
et ce ne fut plus que vivat pour le sauveur
Autour de lui, la glace fondait, il irradiait de chaleur
Ils se précipitaient vers lui pour l'accueillir
Et lui, d'une immense fierté commençait à s'enorgueillir
Toujours l'éclat à porté de palais,
Edwin voulu s'adresser à ses concitoyens
Pour raconter sa victoire et par quels moyens
Il y était parvenu, mais l'instant de gloire lui échappa :
Edwin n'y parvint pas, l'éclat était bloqué
Lui obstruait la gorge et l'étranglait.
Le soleil, ravi de sa présence sur Niflheim grâce à l'éclat
et S'apercevant du manque de concurrence, de l'île s'empara.
Le jour sortit de la bouche du jeune malheureux par vagues luminescentes
Remplaçant les étoiles et la nuit, les aurores boréales désormais absente
Le jour fit fondre les merveilles de glace,
Sculptures magnifiques qui s'effacent...
Les habitants hurlérent à la mort de leurs galleries
La raison de vivre de bien des habitants mouraient
Les tours d'ornements tombaient et se brisaient
En million de cadavre. Les oeuvres furent mutilées.
Partout, des artistes hurlaient en s'agitant comme des damnés.
Edwin, pétrifié d'horreur face à tout cela
Essayais de sa bouche d'extraire l'éclat
Dans une ultime tentative, le déglutis d'une bouchée
Pour rattraper cette situation qui lui échappais
Rien... Aucun résultat.
Le jour était toujours là.
Alors, il reprit la route vers le quai
Dans l'espoir de tout régler.
Il se jeta dans l'Océan, mangé par les flots glacés.
Qui s'abattirent sur lui et le broyèrent
Faisant des flots majestueux un cimetière.
Le morceau de soleil fondit instantanément
Et Edwin se noya, tout aussi rapidement
A sa mort fut libérer ce qui n'était pas siens
Libérant toutes les étoiles emprisonnées en son sein.
Le soleil, honteux de son geste et son accomplissement
Comme le fut edwin il y a peu
Proposa aux étoiles et au ciel revenues un nouvel engagement
Pour faire un maximum d'heureux :
Laisser tomber toute cette histoire de frime
Et recommencer à partager les années en lamelles fines.
Jour, nuit, chacun une moitié du sablier
En espérant que tout soit réparé.
...
L'île de Niflheim resta, sur le monde, une exception
Seulement, depuis ce jour, il fallut faire de la glace une concession
Les sculptures de glaces devinrent sculptures en granit
De roche, d'ambre, de métaux, de pierre précieuse, de pyrite.
Les récoltes réapparurent, les saisons également
Les gens vivaient plus paisiblement
Grâce au sacrifice d'un jeune idiot
Avaient disparus la plupars des maux
Il m'est impossible de dire que leurs vies devinrent parfaites
car même dans les histoires, ce mot n'existe que dans nos têtes.