Assis à mon bureau, je sirote tranquillement un verre de cognac en écoutant le rapport d'un de ces larbins qui me sert d'assistant.
Les nouvelles sont plutôt bonnes, et les statistiques aussi: 27 nouveaux implantés et 14 naissances dans la semaine. Les taux de productions des usines ont légèrement augmentés depuis qu'on a motivé les Orthodoxes à bosser un peu mieux. Il a suffit d'un peu plus de ration de chocolat... ces moutons sont si prévisibles...

Je congédie Hest d'un geste de la main et reste songeur. Il y a quand même l'attentat. Tout a été fait pour que la populace oublie cet incident au plus vite, et nous avons mis nos meilleurs NOD sur le coup. Nos espions aussi...

Mon verre vide va s'échouer contre le mur en se brisant. Un geste de frustration. Nous devons retrouver et éliminer cette vermine d'insurgés avant que ça ne dégénère et qu'ils prennent trop d'assurance. Et ça ne va pas assez vite à mon goût! Je me lève et contourne les morceaux de verre; ce larbin de Hest nettoiera.

Un coup d'oeil par la fenêtre, je regarde les milliers de fourmis vaquer à leurs vaines occupations, à leur vie sans saveur, sans plaisir.  Sans ce luxe qui m'est réservé! Oui, car ce poste, ce rang, c'est ma revanche sur la vie.
Qu'ils tremblent devant moi, je suis celui qui agit dans l'ombre et tisse les trames de leurs misérables existences..

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