Je pensais pas retourner un jour voir une valkyrie.
Mais on m'a retrouvé dans mon appart, ivre morte, entourée de bouteilles vides et de paquets de bonbons éventrés. J'ai été très négligente, je ne me suis même pas levée pour aller bosser. Ça ne me ressemble pas.
Les docteurs du Temple pensent que je fais une "petite dépression". Mais je leur cause pas à eux, je les aime pas.

Je le sais, que je vais pas bien.
Peut-être qu'une valkyrie m'aidera mieux que toutes ses fouines en blouse blanche. Je suis pas vraiment convaincu, mais de toute façon c'est un ordre. Et si ça ne s'améliore pas, c'est à coup de chimie et d'électrochocs qu'ils vont me soigner. Il parait qu'il y a des traitements qui peuvent laisser des dégâts irréversibles. Je suis déjà bien assez amochée comme ça.
Pour l'instant j'ai encore droit à la "méthode douce". Enfin douce... ça dépend pour qui.

J'arrive à mon rendez-vous avec 10 minutes de retard. C'est pourtant pas mon genre, mais je fais vraiment n'importe quoi en ce moment.

Je suis pas rassurée. Je vais encore faire une connerie, à tout les coups.
Mais bon, j'y suis, je sonne.
Il faudra que je la mette en garde.

HRP :

Spoiler:

Ah. En retard. Donc... Ce doit lui être imposé à elle aussi. Ou bien elle est outrageusement timide, au choix.

J'ouvre. ...Oh. ... Pourraient prévenir. Parce que le coup du masque, c'est un truc à faire des gaffes. Du genre "combien de sucres dans votre masque ?" Bref. Sourire.

- Entrez, je vous en prie ! Je m'appelle Deidre.

Je m'écarte pour la laisser passer.

- Continuez tout droit, le salon est tout au fond. Vous voudrez... boire ou manger quelque chose ? Chaud, froid, sucré, salé... Comme vous le désirerez.

Pour l'instant, je maintiens ma voix à un niveau "aimable ++". Je ne sais pas ce qu'elle veut ni ce qui ne va pas... Et si ça se trouve... Elle non plus.

HRP :

Spoiler:

La porte s'ouvre. La voilà, la valkyrie.
On respire, on se détend, on est là pour ça. Et au pire, s'il arrive quelque chose, tant pis pour elle. Qu'est-ce que ça peut faire ? Je la connais même pas. Une victime de plus ou de moins...

- Continuez tout droit, le salon est tout au fond. Vous voudrez... boire ou manger quelque chose ? Chaud, froid, sucré, salé... Comme vous le désirerez.

-Non merci
je n'ai pas très faim

Elle ne sait pas ce qu'elle vient de faire entrer. Il faudra vraiment que je la prévienne.
Mais pour l'instant, je vais là où elle me dis d'aller, dans le salon... avec des canapés et des coussins... roses.
Je sais pas où me mettre. Je reste debout.
Il va peut-être quand même falloir que je m'assoie à un moment... Oui, peut-être...
J'hésite, je me dirige vers la baie vitrée. On les toits de la ville. Il y a des véhicules volant et l'idée que l'un d'eux pourrait traverser la vitre et s'écraser dans le salon. C'est déjà arrivé ! Chez moi en plus.
Je m'éloigne de la vitre.

C'est idiot d'angoisser comme ça. Je vais avoir peur de toutes les vitre maintenant ? Allez, ça arrive quand même pas tous les jours que les motos se jettent dessus, cassent tout à l'intérieur et que le pilote salope tout avec son sang. Et puis ici, c'est pas grave, c'est pas chez moi.
Mais si je pouvais arriver à me sentir chez moi quelque part... Je pourrais peut-être déménager. J'irais là où il n'y a pas de vitre. Un endroit solide, ça existe encore ?

A force, c'est moi qui ne me sent plus très solide.

-finalement, vous auriez quelque chose d'alcoolisé ?
Avec une paille, se serait bien.

On m'a déconseiller de boire avec les médicaments qu'on me donne, mais si ça peut me détendre un peu... ça m'a pas tué, la dernière fois.
Et si j'essayais de m'assoir sur cette banquette, là ? la plus éloignée de la baie vitrée. Je m'assoie au bord et je regarde les véhicules qui passent. Comme ça s'il y en a un qui doit se jeter sur nous, je le verrais arriver.

C'est quoi ça ?
ya de la mousse
Du cheers ? connais pas
ça se bois ou ça se mange ?
Apparemment ça se bois.
Bon bah on va tester.
La paille glissée sous le masque, l'autre bout dans le mug. J'aspire.

C'est... étonnant...
ça va

Oui, je dois faire une drôle tête, comme à chaque fois que je découvre un truc qui se comestible. Mais c'est pas ma faute si je suis une inculte culinaire. Ça fait pas très longtemps que je me met à essayer des trucs qui servent à rien.

Et pendant que je bois ça, je pense moins à la baie vitrée.

Puis viennent les questions, forcément... je suis pas douée pour discuter.

-on m'a envoyé ici parce que je vais pas bien.
Ça fait longtemps que je vais pas bien, mais depuis quelques temps... c'est pas comme avant... je fais un peu n'importe quoi. J'ai même oublié de me lever pour aller bosser... non, j'ai fait exprès de pas me lever.
Je sais pas de quoi j'ai besoin. Je sais pas si vous allez pouvoir y faire quelque chose, mais si je pouvais éviter les traitements encore plus lourds et les électrochocs...
Peut-être que j'ai juste besoin de me détendre, mais je sais pas faire ça.

oh ! et il faut que je vous prévienne : je suis dangereuse. Je fais du mal aux gens. La première valkyrie chez qui j'ai pris rendez-vous, je l'ai défigurée. C'était pas mon intention, mais c'est comme ça.

- Défigurée. Oh ben ça, c'est... déconcertant. Et... elle avait fait quoi pour... pour ça ? Que j'évite ?

-elle avait... je sais pas, j'ai eu une hallucination.
Mais elle était trop près. Beaucoup trop près.

Elle demande ce que j'aime ?
Mais... ça se fait de demander ça ? C'est pas un peu... grossier ?

Je me souviens de quelques mots qui m'ont dissuadé d'aimer : "t'aime ça, hein ?!" accompagné de coups de bottes dans les côtes. Et tant que je riais, ils continuaient.
Est-ce que j'aimais ça ? je crois pas non. je voulais juste qu'on me fiche la paix.
j'ai pas à aimer quelque chose. On me dit de faire, je fais. Et je fais de mon mieux, mais est-ce que j'aime ça ?
Je faisais de mon mieux.

Elle vient de me dire une obscénité.
Quand on aime quelque chose, il vaut mieux le garder pour soi.
Sauf que c'est un valkyrie et qu'elle cherche juste à faire son travail.

-je...

Je sais pas quoi lui dire.
J'essaie de me recentrer sur quelque chose, garder une contenance.
Elle m'a parlé de boisson.
Je regarde ce que j'ai dans la main. Est-ce que j'aime ça ? J'en sais rien. Mais je le bois.
Pourquoi elle me pose des questions comme ça ? C'est vraiment supposé me détendre ?
J'ai un petit rire nerveux qui m'échappe. Non vraiment, ça ne me détend pas.
J'enfonce mes doigts de ma main gauche dans l'accoudoir trop mou.
Je fini rapidement le contenu de mon mug et le pose sur la table, avec la paille.

-je... je bois... beaucoup depuis quelques temps.
Ça me rend malade au réveil. Je sais pas si j'aime ça. Mais au moins j'ai la paix.
Les bonbons aussi me rendent malade, mais j'y reviens encore et encore. Juste quelques uns, c'est pas grave. Mais... ça sert à rien en fait, hein ? hahaha !

J'ai... pas l'habitude de dire des trucs comme ça... je suis même pas sûre que... comment on sait quand on aime ?

J'ai la gueule qui tire. Le sourire sous le masque. Ça tiraille comme le doute.
Oui, ça fait un moment que je doute. Mais ya personne pour me dire si je suis toujours dans le droit chemin ou pas. Si tant est qu'il y a toujours un droit chemin...
J'ai toujours voulu faire de mon mieux, mais qu'est-ce que je dois faire ? Je ne sais plus moi !

- Alors... Je ne suis pas toubib, mais... Se réfugier dans la boisson, en général, c'est pour... oublier quelque chose qui nous fait du mal. L'ennui, c'est que les soucis nagent bien, et que le lendemain, ils sont toujours là. Ils n'ont pas tenté de... de vous donner des médicaments pour vous éviter de plonger ?

-Les toubibs s'en chargent de me filer leurs assommoirs à bestiaux. Je me demande même si le traitement qu'ils ont fini par me trouver n'aurait pas contribué à déclencher toute cette merde. On m'en a injecté tellement, des saloperies que je ne dois plus avoir un neurone qui a garder sa couleur d'origine.
Sans doute qu'ils en voulaient pas, de la couleur d'origine. J'ai été conditionnée au Centre NOD. J'étais pas mentaliste avant la faille.

Elle a dit "Pour ce qui est des bonbons, j'aime bien, moi aussi."
"moi aussi". Ça veut dire qu'elle pense que j'aime les bonbons ? J'ai pas dis ça, moi !
Elle m'énerve. J'ai envie de la tapé.
Si j'en ai très envie, ça veut dire que j'aime ça, taper les gens ?

Je le ferais pas. Ou pas maintenant. Il vaudrait mieux éviter.
Et il y a mieux à faire, comme gouter ces chocolats.
J'en prend un et j'ai l'impression de faire une bêtise. Personne ne va me taper sur les doigts pour un chocolat. Chez une valkyrie, en plus, c'est normal. Un peu plus que de se goinfrer chez soi en cachette.
Je me le fourre sous le masque et je le mange, et c'est pas dégueux. J'en prendrais bien autre.

Ça me rappelle... le gâteau au chocolat. Celui avec les bougies dessus. Est-ce qu'il avait le même gout ? A-t-il seulement existé quelque part ?

J'ai envie de rire.
J'ai même très envie de rire.
Je me suis toujours dis que j'aimais pas ça. Mais peut-être que ceux qui me pétaient les côtes au Centre avaient raison après tout.
Non, quand même pas... je ne sais plus.
J'ai besoin de savoir. Je n'en peux plus de tout ce brouillard. Je ne sais plus ce que je suis, je ne sais plus ce que je vaux, je ne sais plus quoi faire ou ne pas faire.

Alors je lui dis avec un grand sourire qu'elle ne voit pas, mais qui m'étrangle à moitié.

-Vous pensez que j'aime ?
Et quand on a très envie de faire saigner quelqu'un, de le lacérer méthodiquement jusqu'à ce qu'il s'évanouisse de douleur, est-ce que c'est parce qu'on aime ça ?
Est-ce qu'on a le droit d'aimer les gens ? Et c'est possible d'aimer leur faire du mal ? Quand on est fasciné, est-ce que ça a quelque chose à voir avec le fait d'aimer ou est-ce que c'est complètement différent ?
Et si j'aime pas aimer ? C'est possible ça ? Parce que c'est... c'est sale.

Je me sent très sale.
Et je me sent sale aussi de lui parler. Je me sent sale d'être ici, de la regarder.
Je me sent sale de ne plus avoir envie de partir d'ici, malgré la baie vitrée.
Et si j'aimais ça, les trucs sales ? C'est pas possible, j'ai toujours eu horreur de la saleté.
Je ne suis plus moi. Je suis qui ? Je suis quoi ? Qu'est-ce que je deviens ?

Beaucoup de mot en peu de temps.
Et je sais pas si c'est ce que je voulais entendre.

Tout ce qu'elle me dis... on le dis pas normalement. Enfin, on me la pas dis. C'est pas ce que j'ai appris. C'est un peu répugnant aussi.
Non ?
Je sais pas...

Je reste silencieuse un moment.
Je réfléchis. Ou du moins j'essaie.

Nervosité ou sadisme ?
trop bien conditionnée ?
bugge, fascination ?
dominer ?

-Oui, j'ai toujours été dominée. J'ai toujours fais comme on m'a dit ou presque. Je cherchais pas d'histoires, je faisais de mon mieux.
Et ça m'aurait mené à ça ?
Si j'avais été moins docile, peut-être que ça se serait passé autrement... mais on m'aurait abattue comme une bête, à cause de mon rire.
Et les hallucinations, ça viendrait aussi du "trop bon conditionnement"...

je n'ai plus d'hallucinations.
Sauf si j'ai pas mon traitement.

Comme quand j'ai été retenue prisonnière toute une nuit par Samuel.

-mais ça m'a pas empêché de faire des conneries.

Si j'ai été trop bien conditionnée, est-ce qu'il faudrait me dé-conditionner ?

Je sais pas si c'est possible, mais... j'ai peur là.

C'est bien, ce qu'elle me dit.
Ça me donne l'impression que les choses ne vont pas si mal que ça. Ou du moins, j'y vois plus clair... un peu.
Elle a... quelque chose en plus. Je ne sais pas quoi mais... j'ai envie de l'écouter, elle. C'est peut-être juste le fait qu'elle ne porte pas d'uniforme.

Je vois sa main qui s'approche et... je ne sais pas ce que je dois faire. Je reste tétanisée en voyant ses doigts fins s'approcher. Je les évite ? Je les évite pas ? Je sais pas ce que je veux.
Au dernier moment, je trouve une excuse pour éviter le contact : le verre qu'elle m'a apporté. Je bouge pour le prendre, mais -ah !- j'ai heurté sa main au passage. J'ai peu sursauté, bêtement, comme si ça m'avait piqué.
Ça a pas fait mal et elle non plus, je pense pas qu'elle en ait souffert.
Je sais pas ce qu'elle a voulu faire avec sa main. Je sais pas si je laisserais faire.
Je me doute bien que ça fait pas mal, C'est sans doute autorisé en plus, ici.
Oh et je me trouve viens mal à l'aise, pour pas grand chose.
J'attrape mon verre et puis c'est tout. Je vais faire comme si elle était pas assez proche pour me toucher et tout ira bien. Après tout, il y a pas de quoi en faire toute une histoire.

Il est pas mauvais non plus, ce truc qu'elle m'a servi. J'en aspire la moitié dans ma paille avant de lui répondre.

-oui... vous pouvez faire ça, vous renseigner.
Ça coute rien.
Mais je suis pas sûre que...
comment dire ce qu me tracasse ?
Ça risque de me changer beaucoup ?
Je ne me reconnais déjà plus tellement...

En plus si mes supérieurs ne sont pas d'accord... et c'est quoi ces gens qu'elle connait ? Mais on n'en est pas là.

-Et en attendant, qu'est-ce que vous pouvez faire pour m'aider ?

Ça fait drôle de demander ça. La dernière personne à qui j'ai demander de l'aide... je ne préfère pas y penser maintenant.

-Je l'ai pas, la liste de mes médicaments. Je sais pas ce qu'ils foutent dedans et je suis pas sûre qu'ils voudront me le dire.

Et je suis pas sûre que ce sont d'autres médicaments qui vont arranger mon affaire. Marre des essaies ratés avec des effets à la con. Pas envie d'être encore tentée de me faire sauter le caisson à cause d'une merde chimique.

J'écoute attentivement ce qu'elle me dit sur la façon dont elle va m'aider elle.
Elle a bien dit "gâteau" ?
S'il faut savoir ce qui me plait pour pouvoir me détendre, je comprend que je sois pas souvent détendue.

Si vous ne savez pas ce qui vous détend, ce qui vous plait... Si on ne vous l'a pas appris... C'est pile l'endroit. Je suis là juste pour vous.

-et bien voilà
apprenez moi.

"Mais faite attention à vous", j'ai envie de lui dire.
Qu'est-ce qu'on fait si ce qui me plait, c'est estropier et tuer ? Ça m'étonnerait qu'elle soit d'accord qu'on fasse ça, comme activité.
Ça fait peut-être parti des risques du métier et je l'ai déjà prévenue.
Mais ce serait dommage quand même...

Comment ça, elle a pas la liste de ses médicaments ?? Mais c'est quoi, ces toubibs ? Ah, oui, pardon : des expérimentateurs fous qui jouent avec son équilibre mental. Du coup, tout s'explique.

-et bien voilà
apprenez moi.

Me voilà bien eue.
Bon.
Vu qu'elle semble aimer le sucré... On va repartir sur min idées de truffes, pour commencer. Et ça permettra de voir si elle est pas dégoûtée par mettre ses mains dans la pâte. On pourra en profiter pour tenter de parler bouquins et musique... Et s'ils l'ont privée de ça aussi -auquel cas cela veut dire qu'ils l'ont gardée en caisson d'isolation sensorielle, aussi- on lui en fera découvrir un genre ou deux.

- Venez.

Je débarrasse mon verre, allume ma platine CD d'où émerge une vieille mélodie

Spoiler:

et me dirige vers ma cuisine, commence à sortir les ingrédients des placards.

- On va faire de la pâtisserie, vous participez si vous voulez.

Je fais chauffer le lait, rajoute le sucre, fais fondre le chocolat noir au micro-ondes.

- On sait qu'on aime quelque chose parce qu'on a envie de le faire, de le manger, de le boire.... C'est différent du besoin, parce qu'on peut survivre sans ce qu'on aime, pas sans ce dont on a besoin. Vous... Ça semble plus compliqué que ça. Je vous ai vue grimacer, tout à l'heure... Vous faites partie des gens qui ont intégré que le plaisir, c'était... mal, ou sale, c'est ça ?

Je sors ma mixture du feu, y rajoute le beurre, touille lentement. J'incorpore aussi le chocolat fondu.

- Ça sent bon, non ? Vous voulez goûter ? Il y a des petites cuillères dans ce tiroir là.

***
HRP : Pour les gourmands, rendez-vous ici.

Cette musique m'agace.
Pourquoi rajouter du son inutile ? Il n'y a pas assez de choses pour m'occuper les oreilles ?
La musique, ça ne me détend pas, il faut croire. Je regrette déjà le silence.
Le bruit même infime a toujours servi d'opportunité à une voix qui n'existe pas pour se faire entendre. Le silence, il y a que ça de vrai et de sûr à 100%.

Elle me dit de la suivre dans la cuisine. Mais qui dit cuisine dit couteaux, fourchettes, et autres ustensiles dangereux entre de mauvaises mains.
Je la suis quand même, mais je reste à distance. Pas moins deux de mètres... un mètre finalement, pour mieux voir ce qu'elle fait, mais je veux éviter qu'elle soit à porté de main. Plus je suis près d'elle et moins elle aura de temps pour réagir si je fais une bêtise.

Si seulement les couteaux pouvaient se briser sur sa peau... j'ai envie de dessiner des lignes rouges sur sa peau de rousse. Mais je ne veux pas lui faire mal. Pas me faire rejeter encore une fois.

Elle est bien cette valkyrie. Je pourrais peut-être revenir la voir plus tard, si je ne la blesse pas aujourd'hui.

J'ai... envie de la revoir ?
Mais, j'ai le droit, non ?
Est-ce que ça veut dire que je viens de découvrir une chose qui me plait ?
Pourquoi faut-il que ce soit elle ? Un bonbon, on peut le manger, c'est pas grave, mais une personne... il n'y en a pas tout un paquet, des Deidres. Pas sûre d'en retrouver une autre comme ça.
J'ai peur de l'abimer.

-Le plaisir, c'est... dérangeant... et malsain. Ça apporte toute sorte de perversion.
Ça peut vite devenir dangereux...

Toujours ce doute depuis que j'ai croisé Santy. Parce qu'elle a dit que je lui faisais du mal par plaisir. Et quand je vois cette peau de rousse sur laquelle je voudrais dessiner, j'ai peur qu'elle ait raison.

- Ça sent bon, non ? Vous voulez goûter ? Il y a des petites cuillères dans ce tiroir là.

C'est vrai que ça sent bon. Mais il faudrait que je m'approche et aussi que j'enlève mon masque pour laisser passer une cuillère.

-non.

Je ne veux pas lui montrer mon sourire. Celui que j'ai en ce moment, il tire pas beaucoup, mais il est bien là et je ne sais pas pourquoi. Il n'a pas lieu d'être. Elle ne comprendrait sans doute pas plus que moi et je ne sais pas comment elle réagirait.
En plus j'ai horreur qu'on me regarde manger.


C'est bizarre, au début, je m'en fichais qu'il puisse lui arriver quelque chose. Mais maintenant, je n'arrête pas de regarder sa peau blanche en me disant qu'elle doit être fragile, et qu'il ne faut surtout pas que je la blesse.
Mais je l'ai prévenu. Et puis elle doit savoir faire attention, non ? Ça ne fait pas parti de son métier ?

-Vous en avez beaucoup des clients... trop bien conditionnés... ou juste violents ? Des NODs, des mentalistes, des psychopathes... vous savez vous protéger ?
Là par exemple, vous savez que j'aurais juste un pas à faire pour saisir la petite cuillère et vous la planter dans l’œil ? C'est mou un œil, pas besoin de quelque chose de très pointu ni de beaucoup forcer pour le crever et même le faire sortir de son orbite.

C'est un peu dégueulasse ce que je lui ai dis. Mais c'est un peu fais exprès. Je la teste. Je cherche à savoir si elle se rend bien compte du danger et si elle est impressionnable. Si elle prend peur, c'est qu'elle n'avait pas assez peur avant.
Est-ce qu'elle a la situation un peu sous contrôle ou est-ce qu'il pourrait vraiment lui arriver quelque chose de fâcheux ?
Comment je pourrais me détendre si... si je m'inquiète autant de son sort.

-et c'est vraiment nécessaire la musique. Parce que je crois que ça ne me détend pas du tout.

Un taser... si j'avais de l'humour, je lui rirais au nez. Qu'est-ce qu'elle veut me faire avec un taser ? Ok, ça peut faire mal, mais si la douleur suffisait à me faire reculer... ça pourrait me freiner tout au plus, mais j'ai appris à résister à plus pénible que ça.
Et la sécurité, elle arrive de façon instantanée, pouf comme ça, comme par magie elle apparaîtra pour m'arrêter avant que je la blesse ? Il y a peut-être des trapes dans le plafond pour que des gardes du corps tombent directement dans la pièce entre elle et moi. Mouais, ça confirme ce que je pensais : elle est pas en sécurité.
C'est vraiment un métier dangereux, valkyrie, en fait.

- Quand on est aussi impressionnante que moi, ça réveille certaines... pulsions chez les gens... Parfois. Mais... Vous avez vraiment vraiment envie de m'énucléer ? ... Parce que d'abord, ça doit faire mal, et puis... Ça servirait à quoi, au juste ?

-non, j'ai pas envie... je ne veux pas faire ça.

Je les regarde, ses yeux. C'est fragile un œil. Et rien que de l'imaginer borgne, je m'en veux déjà. J'ai pas envie d'abimer ce visage expressif.
Pourtant j'y pense. Je n'arrête pas de l'imaginer avec un œil qui s'arrache de son orbite, le sang qui coule sur sa joue, les cries, les pleurs, la peur et la douleur...
Elle a peur déjà. C'est bien. Méfie toi de moi.

- Vous savez graduer la violence que vous avez en vous, ou c'est toujours de l'ordre de l'égorgement ?

-euh... ça dépend... des fois j'égorge pas fort... pas profond, juste de quoi faire saigner la peau.
Je sais que ça sert à rien. C'est pas comme ça qu'on m'a appris à faire, mais... je sais pas pourquoi je fais ça. Ça va plus vite, une balle dans la tête, une nuque brisée, une gorge ouverte... Je sais très bien le faire aussi mais c'est un peu... c'est trop facile. Une fois qu'on a compris comment faut faire et qu'on maitrise le geste...

Elle s'éloigne pour aller éteindre la musique.
Je respire. Je profite qu'elle ne me voit pas pour relâcher un peu mes épaules, faire quelques pas dans la cuisine, me frotter le front... des signes de tension, de faiblesse. Rien d'extraordinaire mais que je ne serais pas à l'aise de montrer.
Un peu de solitude, de tranquillité... et l'impression que quelque chose ne va pas. Il y a comme un vide, il manque quelque chose...
Je jette un regard vers l'autre pièce. Elle est toujours là Deidre ? Bien sûr, ça juste quelques secondes qu'elle a quitté la pièce.
Dans quelques secondes, elle sera de retour.
Je pourrais... j'ai vraiment le temps ? Pas si j'hésite trop longtemps. Alors je tire le masque jusque sous le menton et je pique une cuillerée de ce qu'elle était en train de préparer. Ça se verra pas, il y en a d'autre. Quoique si, ça se voit un ptit peu là, mais si elle fait pas attention...
oh merde ! elle revient, vite vite vite ! je me dépêche de remettre mon masque correctement.