L'enquête infernale de Cooper

Mardi. Je ne sais pas le chiffre que l'on est aujourd'hui. Je sais juste que l'on est un mardi.
Et, comme tous les mardis, c'est jour de lecture au parc.
J'ai mis un peu moins d'une demie heure pour trouver quel livre j'allais lire aujourd'hui.
A dire vrai, je savais déjà lequel je prendrais au bout de dix minutes, mais j'avais envie de retenir ma mère.
Elle est toujours pressée, toujours à courir à droite et à gauche. Et pourtant, elle ne travaille pas. N'a même pas à s'occuper de la maison, puisque nous avons bonnes, majordomes, cuisiniers et autres personnels pour lui rendre la vie plus facile.
Avec tout ça en moins à faire dans ses journées, on pourrait croire qu'elle passerait plus de temps avec moi. Pourtant, il n'en ai rien.
Toutes nos entrevues sont minutées. Je ne suis qu'une note dans son agenda. Un rendez-vous qu'elle peut annuler, oublier...

Ce matin, j'ai voulu voir combien de temps elle était prête à m'accorder. Trente minutes...
Je ne saurais dire si c'est une bonne chose.
Sans doute que non. Surtout si l'on compare avec le temps que je passe avec les employés.

Ai-je le droit d'être en colère ? Ou bien triste ?

Je ne le sais pas.
Alors je me contente de prendre mon livre.
Aujourd'hui, on est mardi. Aujourd'hui, je vais au parc, lire, marcher le long des allées.
Aujourd'hui, je mets ma robe jaune, mes cheveux au vent, et un petit sourire sur mon visage.

Une jeune femme, le maquillage très prononcé, une robe blanche à manche longue et un décolleté plongeant. Les cheveux long et roux, un Valkyrie? Elle avance le long de la petite allée de gravier, un verre de cocktail rouge vif dans une main. Plus loin se tient une jeune femme dans une robe jaune, elle n'avance presque pas tant elle est absorbée par un livre dont on ne voit pas le titre, sa main posée sur la couverture le cache. La jeune femme rousse avance, faisant des sourires charmeurs aux jeunes hommes qu'elle peut croiser, mais ceux-ci ne se soucient guère de ses sourires le regard attiré par son décolleté plus qu'avantageux.
En passant à la hauteur de la femme à la robe jaune, la "Valkyrie" remarque au même moment deux jeune homme qui la regardent, elle prend automatiquement une pose aguicheuse en oubliant son verre dans sa main qui se penche dangereusement et verse une partie de son contenu sur la robe jaune de la lectrice.

Cri de surprise des deux femmes, ce qui attirent plusieurs regards sur elles.

Je suis vraiment navrée, comme je peux être maladroite. J'étais concentrée sur...

Rapide coup d’œil en direction des deux jeunes hommes

... ce si beau parc, je ne vous avais pas vu....

La rousse sort un mouchoir en tissus caché entre sa poitrine et tamponne maladroitement le liquide qui s'étend déjà sur le tissus

Je.... C'est mieux de passer un peu d'eau dessus avant ça ne tache ne reste imprégnée.

Elle tend le mouchoir à jeune lectrice.

Il y a des toilettes à l'intérieur, voulez vous que je vous y emmène?

Mardi. Dommage que je ne sache pas quel chiffre nous sommes, car il s'est passé quelque chose.
Comme quoi, les gardes du corps, ça ne sert pas non plus énormément. Sinon, le contenu du verre ne serait pas sur ma robe, se rependant désagréablement. Je sens même déjà le tissus coller à ma peau.
Qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans le verre ?

Je souris à la jeune femme, un brin gênée quand même.

-Ce n'est pas grave..

Si, un peu quand même. Qui sait si la tâche va partir ?
J'adresse un signe de la main à mes gardes du corps pour les apaiser. Ce n'est que...

Une grimace aparait sur mon visage.
La sensation du tissus collant et gluant sur ma peau est très déplaisante.

-Ne vous inquiétez pas. Je vois déjà les sourcils des gardes du corps se froncer.

Je vais juste...

J'entends la femme parler.

-Aux toilettes, voilà.
Attendez moi devant.

Je passe à côté de l'un des deux hommes assignés à ma protection, et murmure :

-Si vous la voyez partir sans moi, rattrapez la, pour lui faire payer le blanchisseur.

Il hoche la tête, et détaille encore une fois la femme rousse, gravant son visage dans son esprit.

A l'entrée des toilettes pour dame, la jeune femme rousse effleure de sa main le visage de l'un des gardes du corps accompagné de son sourire enjôleur.

Nous ne serons pas longue...

La porte se referme et le visage de la rousse également, elle regarde Colombe devant le lavabo concentrée sur sa robe. Sans la lâcher du regard, la rousse sort un autre mouchoir d'entre sa poitrine, emballé dans un plastique celui-ci, elle le sort du plastique en s'approchant de Colombe. D'un geste rapide et sûr, elle plaque le mouchoir contre sa bouche tout en la maintenant fermement à la taille avec son bras libre.
Elle lui susurre à l'oreille d'une voix douce

Ne lutte pas, c'est inutile, dors tranquillement tout se passera bien.

En quelques secondes Colombe peut sentir ses membres s'engourdir tandis que le somnifère fait son effet, juste avant de sombrer dans le sommeil.
La jeune femme la pose délicatement sur le sol.

Bien, dans environ 2min 30 ils commenceront à s'impatienter et frapper à la porte, mais je serais loin avant.....

Elle se dirige vers le fond de la pièce, soulève sa robe et prend la mini visseuse électrique scotché à sa cuisse, s'accroupit devant la grande plaque d'aération et enlève les vis rapidement, pose la grille sans bruit au sol. Elle passe son bras dans le trou, tatonne sur le côté et un sourire s'affiche.

Parfait, il la mise au bon endroit...

Elle ramène un petit sac en plastique noir, à l'intérieure une longue corde. Elle l'attache autour de la taille de Colombe toujours endormie, la soulève aussi facilement qu'une plume et la fait glisser le long du conduit de ventilation, un des conduits principaux, jusqu'en bas. Elle lache la corde dans le vide envoie aussi ses chaussures à talons, la visseuse, le sac plastic et le livre resté sur le lavabo rien ne doit resté dans les toilettes, passe une jambe, l'autre, le corps, mais avant de disparaitre complétement, elle saisit la grille et la remet en place, elle sait qu'elle ne peut pas remettre les vis mais d'ici qu'ils le remarque, elles seront loin.
Les mains et les pieds en appuis contre les parois, elle descend le long du conduit avec l'agilité d'un chat. Elle arrive en bas, Colombe est là qui l'attend sagement, les gardes du corps ont du déjà ouvrir la porte est constaté leurs disparitions.

Salhuela enlève sa perruque rousse pendant qu'elle s'approche d'une des chaudières, elle prend un grand sac noir caché dessous et en sort une tenue de femme de ménage ainsi qu'une perruque de cheveux noirs. Rapidement elle se change, se fait une queue de cheval basse, pendant que Colombe commence à reprendre un peu ses esprits, Salhuela la porte dans ses bras, se retourne avant de sortir pour vérifier que tout est en ordre et elle voit le livre de la jeune femme sur le sol, elle hésite puis se baisse et le ramasse, sort de la pièce et referme la porte. Elle laisse tout le reste sur place, perruque, robe, visseuse, elle s'en fiche elle en a plus besoins et tout a été acheté grâce aux papiers d'un Orthodoxe qui n'existe même pas.

Et voilà, j'aime quand un plan se déroule sans accro, maintenant la porte de service est juste là au fond du couloir, la-haut, l'alerte commence juste à être donnée. J'ouvre la porte facilement, elle n'est pas sécurisée quand on l'ouvre depuis l'intérieure. La voiture est là, parfait, merci ma sœur je savais que je pouvais compter sur toi...

Je veux volontiers de l'aide, je vous remercie.

Un chauffeur serviable et qui ne pose aucune question, elle s'est surpassée pour moi il ne faudra pas que j'oublie de la remercier pour son geste. Nous voilà partit, ni vu, ni connu. Pendant que la voiture démarre je regarde la couverture de son livre, je souris et le pose sur les genoux de ma captive.

Plus loin dans la ruelle, un peu caché par la benne, un des cuisiniers personnels d'un automate regarde la voiture noire s'éloigner. Il trouve étonnant de voir une des femmes de ménage partir ainsi avec une cliente, il hausse les épaules et recommence tranquillement à chiquer son tabac en retournant dans le bâtiment.

Pendant ce temps dans la voiture...

D'ici une minute elle va commencer à se réveiller mais encore trop engourdie pour faire quoi que ce soit pendant un bon quart d'heure et d'ici 10 minutes nous serons arrivées. Ça me laisse largement le temps de faire cette demande de rançon.

Caché sous la banquette de la voiture, Sue trouve le téléphone portable et le synthétiseur de voix dont elle a besoins.

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