Novlangue est un univers totalitaire inspiré de 1984 (G Orwell)
Ambiance Blade Runer, The Island, Total Recall, et tant d'autres où les libertés sont étranglées... Chut! Big Brother... La délation est l'arme des cafards...Bienvenue dans notre Monde!
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Sujet: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Lun 23 Avr 2012 - 12:26
Ni vu, ni connu, je t’embrouille. C’est là que je suis, là où j’en suis. Dans le fond du trou avec les rats, en mission perso. Un petit bain de foule bien pourave, qui pue et qui me plait. Un retour aux sources dans la boue et dans le caniveau sous le trottoir. Ouais ! J’aime ! J’y suis, j’y reste et je matte… tout… ce qui est louche… toute la raclure qui repeint la déco, les fissures dans le mur, les trous qu’on veut pas là-haut, à la surface. Ici, c’est pour se faire croire que sous le béton, on vit. Faux ! C’est là qu’on crève, comme des chiens avec les rats pour ronger les restes. Et j’y suis pour quelque chose…
Je traine des pieds comme un roquet pas catholique, imbibé d’alcool et des milles substances illicites, toutes celles que je m’enfile sous la peau, sous la langue, dans le nez et pire encore. Je marche le pas lourd, maladroit mais fait exprès. C’est le job, mon rôle, un sous-marin dans le quartier des sous-merdes. En plein milieu des proies en tous genres, de l’Insurgé sous cellophane. Faut bien ressembler à la masse et faire croire que je suis des leurs. Mais, je suis pas des leurs, et je traine la patte comme une canard boiteux, le mouflet de la famille en surnombre. En passant, en marchant au milieu des tas de chair à canon, j’évite de me coincer les pieds dans tout ce qui traine sur le sol. C'est pas évident de marcher dans la boue. Ça sent pas la rose dans le coin, mais c’est pas grave, je connais, les sales odeurs qui poissent sur les mains, la peau, les coudes et les cuisses. Une odeur de la vie qui vaut pas chère. Je vais pas leur cracher dessus, je suis juste là pour leur faire la peau.
Certains disent que je suis fou. Et ils ont raison. Je le suis. Enfin, question de point de vue… Je me fous de la vie et de la mort, à partir de là, je me trouve pas si fou.
Bref. Je rase les murs, je suis une taupe pas fière de se trainer comme une merde, un putain de malade qui pue pour pas faire tache dans le décor, pour pas qu’on l’approche de trop prés. Alors, je tousse à m’éclater un poumon. Pour tout dire, pour l’odeur, j’ai piqué les fringues de mon dealer, lui, il pue comme un putois le connard qui squatte la cage de l’escalier dans l’immeuble où je vis... Où je vis. Tien, c’est un mot qui m’amuse ça, vivre, je vis… Y a longtemps que je vis plus. Mais, je crève pas non plus. Alors, c’est donnant-donnant. Doit y avoir un ange gardien qui retient ma raison ici-bas. Pour combien de temps, j’en sais foutre rien. Qui vivra, verra…
Et toi… je t’ai vu ! Là… coincé entre ça et ça. Des trucs en vrac. Planqué, accroupi, recroquevillé comme un bout de gruyère fondu.
Je l’imite ou presque. Je me calle près de lui, dos au mur, l’air malade et la quinte de toux qui suinte sur les lèvres. Je sors un godet de mon imper gris sale. Je m’enfile une rasade sous la langue, un petit alcool frelaté qui décroche les dents. Et je lui tends la petite bouteille… Comme ça, on fait copain-copain, je lui fais parler du paysage, me raconter qui mène la danse dans le souterrain et par où sortir si les NOD se radinent. Et après, je le bute.
J’avais pas vu que c’était une gonzesse.
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Wasphollow
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mer 25 Avr 2012 - 21:15
Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais assise la… à attendre…attendre quoi ?...Rien, juste une vieille habitude que le temps fait…J’avais marché un moment , sans savoir ou aller, juste marcher pour trouver un but, n’importe lequel, peut être même celui de frôler la mort…au moins quand on la sent venir…on est sur d’être en vie. Je le suis ? Voila que j’ai la tête lourde, manquait plus que ça…je colle mon crâne contre le mur…ça au moins c’est solide, le reste tu t’en branles…
Tiens, des bruits de pas…te retournes pas c’est peut être la mort en personne qui vient te chercher….attends la…..qu’elle vienne, je n’ai pas peur….le son est de plus en plus proche…J’ai un doute, c’est pas un bruit ordinaire ça….c’est le genre de bruit qui rime avec emmerdes…Et l’odeur…l’odeur de la mort ?...ça ressemble à ça ?...J’en sais rien…Et la c’est pas le moment d’y réfléchir…Restes la, ici , c’est ton bout de mur…c’est ton coin ! Quel qu’il soit… Je le sens derrière moi, un poids lourd…. Je serre les dents, les poings fermés, le regard fixé sur le sol…je te défie de me parler toi l’étranger….Fallait que ça me tombe dessus…la mort le guette lui…déjà une épave… avec ses sorties de poumon…et son haleine fétide. Il a déjà du la toucher ou la rencontrer…certainement invité pour une danse avec la faucheuse… Voila qu’il me file sa bouteille…manquait plus que ça, il croit que je vais l’accepter, il croit qu’on est potes ? Sacrément bourré…pauvre type…à moins que…à moins qu’il me « la » montre…la ça pourrait être différent…intéressant…Et puis qu’est ce que j’ai à perdre ou à gagner la dedans…au point ou j’en suis…
Je tends ma main, prends la mixture et portes la bouteille à la bouche, en ne masquant pas mon dégout. Allez hop, cul sec ! Trouves une phrase…un truc à dire…
C’est ce truc la qui te fais oublier ?
C’est tout ce qui me venait à l’esprit…
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Mad Hatter
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mer 2 Mai 2012 - 14:40
Pas la voix d’un homme…
Une femme… non, une gosse paumée. De la chair à prendre sur un tas d’ordure. Ça colle au décor. J’appâte… bois petite fille, je ne suis que le grand méchant loup, le loup dans la bergerie… bois… Cul-sec ! C’est bien… avale tout… et tu déballeras tout, tout ce que tu sais, et quand ce sera fait, le loup mordra l’agneau. On vous apprend pas ça, dans votre trou à rats ? Toujours se méfier des inconnus. T’es mal formée…
Oublier ? Oublier…
Oublier la boue et les rats ? Je perdrais mon job sans vous… les rats qui courent… Oublier ce que je suis ? Ce que je fais, mon métier, mon job, mon gagne-pain ? Comme si j’avais le choix. Oublier que j’ai pas eu le choix. Oublier le sang sur les mains, celui qu’on voit pas mais qui reste enfoui sous les ongles. Oublier… Oui… c’est pour oublier… ici… Pour la voir belle, un peu… elle, la vie.
Et toi, qu’est-ce qui te fait oublier ?
Tu échappes à la réponse. Tant pis, j’en n’ai rien à foutre. C’est là qu’ont choisi les rats pour s’affoler et jouer à se faire peur. Des cris, des éclats de voix, des armes qui claquent, les balles qui sifflent et signent des pointillés sur les murs. Et puis, le bordel, d’autres cris, d’autres éclats de voix, la panique.
On s’tire !
Oublié la bouteille alibi, j’attrape la main de l’agneau pour l’entrainer dans mon piège, mes griffes se rapprochent de son cou, el filet se referme peu à peu…
Dépêche !!
Je l’engueule au passage, pour faire vrai, juste le bon ton, le bon rythme pour qu’elle suive le loup dans sa cachette. La cachette… j’en sais rien, à l’instinct, je sens, là… je l’entraine derrière moi, dans un couloir, et puis un autre loin des bruits derrière, loin des autres, et puis par là… là où je la jette dans un trou pour deux, pas plus. Je la pousse à l’intérieur, un gros tuyau en béton. Entassés l’un sur l’autre ou presque, serrés, écrasés, mais… seuls. Enfin… Et si proche.
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Wasphollow
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Sam 5 Mai 2012 - 23:35
Il m’a emmené la…et j’ai suivi sans me débattre…En même temps, j’ai pas vraiment eu le temps de réfléchir…j’avais surement les effets de l’élixir d’oubli…
Mais maintenant c’est une autre histoire, je le distingue à peine dans la pénombre, mais ses yeux luisent comme des éclairs...Je cerne le danger, il cherche surement à savoir…je les renifle tous les jours dans les bas fonds ce genre de gars…j’ai déjà fait mon apprentissage…maintenant que nous sommes collés, je n’ai pas vraiment d’échappatoire, je suis coincée…enfermée dans ce trou…Mais les rats connaissent les trous…c’est mon univers, ma toile…
Il me scrute l’animal…. Pourquoi m’avoir entrainé ici, pourquoi ne pas m’avoir laissé crever la bas ?
Au fond je la connais la réponse, mais on s’en fout, je dois gagner du temps.
C’est à ce moment la que je sentis quelque chose couler le long de ma jambe...le doux breuvage dans le sang, la course, l’agitation… je ne m’étais pas aperçue que j’avais été touché…une balle perdue…pas si perdue que ça.
La douleur arrivait, lancinante… je dois trouver une solution… mon avantage était de courir vite, et d’être agile, mais faut oublier… .C’est la que je me suis souvenue que j’avais gardé un fragment de verre dans ce qu’il restait de ma poche, je l’avais gardé au cas ou. Les mauvaises rencontres ça arrive si souvent ici…si souvent. Et très cher inconnu , je dois te dire une chose, je ne te laisserai pas choisir l’heure de ma mort, , non c’est moi qui déciderait..
Tu le mérites pas, parce que je serais juste du sang de plus sur tes mains .Si je suis insignifiante dans la vie, au moins que ma mort, elle, reste importante .Je mourrai pas n’importe comment .Pas comme ça dans un trou. Pas sans me battre….
Pendant qu’il me parle je mets ma main dans ma poche, doucement, lentement, dans l’obscurité…sans qu’il s’aperçoive de rien… Je le serre fort, pendant qu’il me parle…si fort que je sens la lame rentrer dans ma peau…Mais c’est pas grave…Ne le quittes pas des yeux.
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mer 9 Mai 2012 - 14:34
C’est étrange… elle me renifle, je le sais… j’ai deviné son manège, je le sens ça, putain dans les tripes. Elle me renifle… je suis pas un putain de rat crevé qu’on fout dans un frigo comme petit encas ! Elle a deviné… C’est une maline, c’est bien, on va pouvoir jouer. Elle me renifle… J’aime pas ça ! T’es qui petite chose ridicule… T’es qui… Je la regarde… je la fixe sous le rebord de mon chapeau de fou, je la regarde droit dans les yeux sans faillir, sans baisser une seconde ma garde, là, dans le regard, comme un jeu de vices au cœur des rétines. Je lâche pas…
T’es qui…. Petite chose fragile Si fragile...
Je lui parle maintenant A voix basse Au fond d’un trou Pris au piège, elle, moi je suis le chasseur et je tiens ma proie entre mes dents J’ai plus qu’à secouer la tête, et sa chair cèdera Le sang versera Et je te mordrais, petite chose…
C’est étrange, encore… Elle n’a pas peur Je sens l’odeur de la peur, ça empeste, et elle sent presque bon, mais il y a… … l’odeur du sang C’est mon tour de la renifler, sauf que je me cache pas, je la renifle en remuant le nez, le visage penché sur elle, sur sa joue, son front, sa tempe où ça bat, poum… c’est mon tour, je te renifle petite chose.
Brutalement, j’enfonce ma main dans sa poche et en ressort sa main dans la mienne. Je l’écrase entre mes doigts plus forts. Le sang coule à travers eux, à travers la douleur qui devrait lui arracher un cri...
Ça fait mal, petite chose ? Tu joues… je joue… Je suis le chasseur, et toi la chose C’est à qui hurlera le premier…
Je vais faire mal, tu sais ça ? Mais, tu n’as rien vu encore...
Je plaque ma main sur sa cuisse, là où coule le sang, là où ça fait mal, là où la balle s’est logée… Et je serre… fort. Je lâche pas, mon poids, la douleur… elle s’effondre sur le côté, et moi sur elle, je l’écrase et je serre sa main dans la mienne, le verre qui déchire la peau et ouvre les chairs, ma main sur sa cuisse, mes doigts qui s’y enfoncent… C’est n’importe quoi cette position. Je pèse de tout mon poids sur elle, dans cet espace si étroit, si sombre…
Tu as du mal à respirer, petite chose ? On étouffe ici… Tu as mal ? Alors crie ! Ou j’écrase, je broie ta main et j’enfonce mon index pour aller chercher la balle dans ta chair ! Crie, petite chose… j’ai envie d’entendre ta voix.
C’est là, où le temps s’est arrêté. Dans cet instant, où chaque seconde compte pour dix, où la douleur joue aux conjugaisons. Que vas-tu faire… hurler ? T’évanouir ? La douleur poussée à l’extrême peut faire ça, perdre connaissance, oublier… « ça fait mal… maman… pourquoi tu m’as laissé là… je voulais pas être comme lui… je voulais pas faire mal tu sais… mais tu m’as laissé maman… tu m’as laissé maman ! » Je serre les deux mains… Je ferme les yeux et lève le visage vers le plafond Comme un loup Je suis fou ! Ça baigne dans mon dans mon cerveau Y a du flottement
Je suis… Le Mad Hatter
Ouille, ça fait mal
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Wasphollow
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Dim 20 Mai 2012 - 12:54
Il connait bien trop l’odeur du sang pour qu’il ne remarque pas ma blessure…C’est trop tard..
Je sens maintenant ces doigts m’agripper, me lacérer de toute part, la lame rentrant dans la paume de ma main…de plus en plus, et le doigt pénétrant dans le cratère béant de ma jambe….La douleur m’entoure…je suis déjà dans ce tunnel sombre…Ou pourrais je aller…raccroches toi, ne l’écoutes pas…tu sais ou tu dois aller pour oublier…tu connais la chanson. C’est lancinant, mais la douleur est telle...Bats toi, bats toi ou lui il aura tout gagné. Crève pas !!Crève pas !! Tu t’es pas battu pour en arriver la, je serre les dents, les larmes coulent…..j’étouffe un cri…tu crois vraiment que la souffrance physique est pire que la souffrance mentale ?....Moi je sais…C’est juste une putain d’information…
Je le regarde, je ne lâche pas son regard, il y trouve son compte…il jubile…Jubiles, personne n’en sort indemne…
Tant bien que mal, j’arrive à extirper un sourire…Tu croyais être le seul ?...La douleur me permet moi de m’oublier, et c’est encore mieux que réfléchir….je m’évade…petit à petit, en regardant son œil noir, si sombre je m’y perds… j’imagine une vie meilleure un monde sans chiens, un monde avec des couleurs, le tourbillon infernal d’un rêve si lointain…tout devient si lointain. Il enfonce, il m’écrase...mais je m’éloigne...loin. Et ça fait du bien…dans toute cette douleur. Je trouve mon échappatoire…Je lâche prise, comme si tout ce bien être m’entourait, j’ai si mal dans cette enveloppe meurtrie...Mais, étrangement, plus il me compresse, plus je me libère.
…Mais dans cet enfer, reste t il un ciel bleu ?...
Les gens ont-ils donc oubliés ce qui est si beau dans cette douleur…vive…vivre… Alors dans un dernier élan..je pose ma main sur son cœur, pour qu’il sente qu’il existe, lui, dans tout cet enfer…cette souffrance oppressante qui le couvre, le cache… ET quand bien même, si il l’oublie, je lui aurai montré…parce que je me raccroche à ses rêves interdits ou tout peut alors prendre un autre tournant… Je crois le lui dire…Je ne suis pas sûre, je perds la réalité…
Est ce qu’il existe encore une lumière dans ces bas fonds ?
Ma vision se trouble…Je ne distingue plus grand-chose, juste des formes…son poids est devenu léger… Tout devient si flou …si flou…Je sens juste le battement de mon cœur..poum..poum……..C’est à lui de choisir maintenant….
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Mad Hatter
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mar 29 Mai 2012 - 15:56
Je serre et fais mal, et plus je serre, plus je fais mal, plus son visage à l’air de s’alléger Elle me fixe, son regard s’est adoucie, elle a celui d’une enfant. Il y a dedans, dans ses yeux, derrière les larmes, une enfant qui cherche quelque chose… Elle fouille dans ma tête Je sens ses petits doigts s’enfoncer dans mon cerveau, là où crèche ce qui brule, ce qui fait mal, ce que j’assomme à coup de dope, le passé, l’histoire, tout ce qui sent mauvais et qui me donne envie de vomir chaque fois que je croise mon reflet Et puis… il y a sa main… Sa main si petite, qu’elle pose sur ma poitrine Cette main d’enfant et ses doigts fins, les ongles rongés par la trouille de devenir grand un jour Cette main sans force qui arrête mon élan, qui suspend mon poids au-dessus d’elle De son corps abimé, blessé et que je blesse encore, de rage, de ce qu’elle tient entre ses doigts d’enfants enfoncés dans mon cerveau Elle a trouvé ce que j’ai oublié, caché, enseveli sous des tonnes de boue, tout ce qu’on a déversé dedans, quand je vivais à la centrale NOD, pendant mon apprentissage au centre de conditionnement.
Je suis mort, là-bas Je le sais, ils m’ont tué Un peu chaque jour Quand la nuit, je cherchais la lune En fixant son reflet sur le mur Chaque nuit dans ma chambre, assis sur le lit, je la regardais Elle souriait pas Elle souriait plus depuis longtemps J’ai oublié J’ai perdu la mémoire dans ce caniveau Maman m’a laissé C’est pas bien maman, tu sais ça ?
Je vais la tuer… C’est mon travail Ce qu’on a dit Qu’il fallait faire Tuer
Maman ? C’est bien ça ? Il faut la tuer ?
J’ai mal dans la tête Pourquoi j’ai mal maman ? Dis-moi pourquoi Maman…
Je suis perdu
J’ai du sang qui coule dans mon crane Une flaque qui grandit Rouge, épaisse, qui poisse et envahit, noie tout Je vois rouge Je vais la tuer… C’est si facile, tuer
J’en ai plein les mains, sous les ongles et dans les os Du sang, tout ce sang Il n’est pas à moi Il est à eux
Maman ? Je les ai tués Tous Sans regret C’est ça qu’il faut faire ? Je l’ai fait, maman T’étais pas là pour dire… non C’est mal ? Tuer des gens La tuer, elle
On dirait qu’elle sourit Quand elle s’effondre dans mes bras, enfin… je l’ai retenu Je voulais pas qu’elle se blesse Je me demande pourquoi Elle est si fragile
C’est mal De tuer
Mad lâche prise, comme un mort qui tombe, il reste adossé au mur de béton, froid et dur, insensible comme son masque, ce visage façonné. Elle dans ses bras, il la serre comme un objet précieux, une enfant petite qu’on serre pour plus qu’elle ait peur, pour qu’elle sache que là, dans ses bras, contre ce torse, il ne peut rien lui arriver. Il fixe la paroi d’en face, un reflet imaginaire… comme une lune échoué sur un coin de mur, une bouteille à la mer sur le mur d’en face. Un sourire abandonné sur ses lèvres, discret, à peine visible, comme une nature morte.
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Lun 18 Juin 2012 - 21:48
Les rêves se mêlaient à la réalité, un peu comme si j’étais dans un trou sans fin…ou tout vole, passe devant les yeux, restent flous et proches à la fois…Un mélange…tout mélangé…Sans dessus, dessous…Je sens mon esprit se déplacer, de strates en strates, de souvenirs en souvenirs, balayés, revenus, repoussés…les douleurs refont peu à peu surface, crescendo, et remettent les pendules à l’heure.
L’homme sombre….la plaie…la douleur…et étrangement la douceur.
J’ouvre peu à peu mes yeux…aveuglée…par la renaissance…par la lumière alors si forte…Les bouts d’images se recollant un à un…rassemblant les derniers morceaux du puzzle dans tout ce chaos. Je m’extirpe alors laissant place à la douleur vive…la douleur d’être en vie…
Tout est si flou, je ne devine pas les détails, juste des mouvements…des bruits lointains…une hélice qui tourne, qui semble ventiler…Allongée, il me semble sentir quelque chose sur mon front...Ma jambe me rappelle à l’ordre…je pensais avoir oublié cette douleur et elle ressurgit comme un vieux cauchemar…Mes membres sont encore si lourds, si faibles…Je laisse mes yeux voguer dans cette pièce encore inconnue…Je ne peux rien distinguer…Tout semble si pesant…si trouble.. Je me demande alors, si c’est lui qui m’a emmené la….Si, bientôt, mes douleurs ne seront pas bien pires…pires encore que celles occasionnées par une simple balle… Je n’ose pas regarder encore mon corps, ou ce qu’il en reste…je n’ai pas la force…
Une porte s’ouvre….
Des pas…des bruits de pas…Mon cœur s’accélère, laissant mes questions, mes douleurs en suspens, le temps de refermer mes yeux…Je serre ma main…fort…très fort….Laissant mes oreilles en alerte sur le son qui se rapproche….lentement…. Le linge glisse sur mon front….j’entends l’eau qui coule….et la chaleur d’une main sur mes tempes…mes doigts s’enfonçant un peu plus pour ne pas laisser apparaitre cette sensation d’effroi, de réconfort, ce sentiment confus produits par cette chose si étrangère...l'abandonnant, remplacée par le bout de tissu frais…
Contrôles toi…. Restes immobile….
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mar 31 Juil 2012 - 15:49
J’entends les bruits, les pas, la porte qui claque contre le mur, ouverte trop fort, violemment… Les talons, les N.O.D. C’est rare qu’ils s’aventurent ici en escouade. Je pourrais… Cafeter. Un mot… un geste, cogner dans la paroi Et elle sera embarquée comme un fauve, un animal qu’on jette dans une benne à ordures Et puis, le cachot, les tortures, la fin… Parce qu’elle dira rien Pas le genre à cafter Pas mon genre non plus…
Je plaque ma main sur sa bouche, surprise ou pas, je serre si fort qu’elle ne peut plus faire un geste et encore moins se dégager de ma poigne. Regard contre regard… Main sur sa bouche… Elle dira rien Je lui sauve la vie.
Les secondes deviennent des heures, les heures, des jours… Je regarde son regard pendant que les pas s’agitent et résonnent sur le sol en béton. Et puis, il y a les cris, les ordres, les coups qui partent en rafales, le son des corps qui s’effondrent sans vie, coupés dans leur élan. Le silence… Je lâche pas son regard Je le fixe, immuable… comme une âme morte Je fixe la sienne, troublée… Le temps passe… tic… tac… Je lâche pas… Des heures et des jours s’écoulent là, cachés dans le fond d’un goulet étroit, creusé dans le ventre de la bête Novlangue. Quand la réalité me réveille, quelques minutes se sont écoulées.
Le calme est revenu, on entend maintenant plus que les gouttes d’eau qui suintent et finissent pas cogner le sol en tombant. Il reste le silence… son regard et ma main qui fige sa voix, ma main qui lui a sauvée la vie.
Peu à peu, elle se décolle de son visage, de sa bouche, de ses lèvres… Peu à peu, elle lui montre le chemin… celui qui ne fait pas peur, le chemin des écoliers Le chemin qui indique une direction inattendue… la confiance. Elle peut choisir de s’enfuir Elle peut choisir de rester.
Je choisis pour elle, en attendant qu’elle fasse son choix. Je déchire un bout de tissu, un bout de moi que j’enserre autour de sa cuisse pour arrêter le sang qui s’en va, là et rougit sa jambe. Ça fait mal, c’est sur… Je fais pareil avec sa main, un bandage rapide, efficace, de quoi arrêter le sang et la rassurer.
Maintenant, c’est son choix Elle peut partir ou rester et prendre la main que je lui tends Faire confiance à son bourreau… Celui qui vient de lui sauver la vie… Et qui lui aurait arraché si seulement… elle n’avait pas posé sa main sur mon cœur.
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Wasphollow
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Sam 4 Aoû 2012 - 16:07
Je le regarde la….interdite. Je parcours mes bandages avec ma main….surement pour essayer de comprendre son geste…Il m’a sauvé.Les questions tournent dans ma tête, pourquoi l’avoir fait, n’est ce pas encore une idée tordue pour me faire cracher des choses ?...Toujours est il qu’il l’a fait….il ne m’a pas vendu…et il m’a soigné. Je crains cette compassion nouvelle, cette incohérence entre le bien et le mal…le blanc et le noir…Resterait il un brin d’humanité dans le noir ?
Merci…..
C’est ce que je dois lui dire…malgré mes questions…Parce que ses gestes ne sont pas anodins, ne sont pas sans « amour », ne sont pas la sans conscience…Même si…
Il me verse alors de l’eau dans une vieille timbale, et me la tend. Je la prend entre mes mains comme un bien précieux, et la porte à ma bouche…versant maladroitement l’eau à coté…Je tremble, pas seulement par ma faiblesse, mais par une autre sensation, la crainte…La crainte de ne pas faire le bon choix entre croire sa bienveillance….ou pas. Je pense qu’il lit mes pensées parce qu’il sourit, un sourire franc, presque honnête…Il se lève, me reprend la timbale des mains et se dirige vers la sortie, me jetant un regard doux et bienveillant...
Sans un mot de plus….Me laissant la, sans barrière, sans retenue, sans chaine….Alors, au fond de moi, les mots disent que je peux me rallonger, qu’après tout les rencontres ne sont pas le fruit du hasard…et que, sous cette crasse si épaisse se cache surement encore les sensations oubliées….La compassion, l’aide, l’amour….Alors remplie d’espoir, je me love dans ce petit bout de drap qu'il a trouvé…..Oubliant mes craintes, laissant place à ce que je voulais croire…et en faisant le choix de…rester.
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Mad Hatter
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Dim 12 Aoû 2012 - 19:05
J’ai du avoir un regard doux, oui sans doute, et bienveillant… Pourquoi ? Je n’en sais rien, ça vient pas de moi… moi, je suis toquet, fêlé, raté, abimé esquinté de tous les côtés, j’ai carrément la boite à cervelle molle. Alors, pourquoi elle me regarde comme ça ? Je me sauve je me tire, je me casse ailleurs là où ça pu la mort et où le sang coule sous mes ongles, où c’est ma place. Parce que ici…. Ça commence à sentir une odeur que j’ai pas sentie depuis des lustres, comme un air libre, comme un parfum qui flotte là, posé dans l’air sur un souffle éteint dans le fond du fond du trou dans la roche où se cachent les rats. Ça fait peur les bonnes odeurs J’ai la tête qui tourne Putain de merde c’est quoi ce bordel, je me sens mou… les jambes en carton-pâte, et yeux qui voient troublent… je défaille, la roue tourne dans un drôle de sens… Je décampe…
Je me retourne à peine, juste le temps de la voir s’emmitoufler dans un bout de drap de rien du tout… il en faut si peu pour être belle.
Salut fillette. Je l’ai pas dit.
Je marche sans me retourner, le pas rapide la démarche instinctive, le sens du tic-tac dans le ventre, je marche au radar à la poursuite des sales odeurs. Je cherche la sortie au milieu du trou à rat… j’en veux… je veux respirer l’air vicié et m’en foutre plein la panse. Je veux… Je suis plus très sur Je veux… Je doute d’un coup, d’un pourquoi et pis quoi encore Je doute A fond la caisse J’ai mal Là, au fond des tuyaux digestifs J’ai mal putain Fallait pas y gouter… Stop… Comme un pantin, d’abord figé, j’ose tourner la tête, peu de chose et peu à peu le visage vers… là-bas, les bonnes odeurs. Comme lui, je suis mu par autre chose, un quelque chose que j’ignore mais que je peux pas ignorer plus longtemps, alors je me retourne entièrement et je vais… je vais vers… l’air pur. La retrouver.
Je refais le chemin à l’envers et j’entre dans le goulot, là il y a l’odeur libre, elle qui sent bon, elle que je ramasse enroulée dans un drap usé sale et râpé, pourtant confortable quand on a rien. Elle est petite, ou bien, elle est pas très grande, c’est pas très important, et puis elle pèse pas grand-chose. Enfin… je l’enlève quoi, je l’emporte blottis contre moi je sais pas où encore… j’ai un peu de mal à réfléchir, j’ai pas les idées claires. Tant pis, on verra bien où ça nous mène.
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Wasphollow
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Lun 13 Aoû 2012 - 19:24
La tendresse enveloppe le drap, je le prend contre moi, envahie par une grande pesanteur...si fatiguée...Je ne sais pas combien de temps je me laisse bercer par mes rêves, par une autre réalité, une floppée d'images sereines...ça semble s'agiter autour de moi, je sens alors un poids se former, une présence, une chaleur, la tout contre moi.....des bras qui m'entourent, hésitants...c'est lui...Je n'ai pas peur, sa présence me rassure maintenant, je n'oublie pas son regard, je n'oublie pas... Je referme les yeux, et pose ma main sur la sienne...Sans un mot, juste les bruits du dehors, la poussière qui sort pas les trous, des bouts de lumière dispersés ici et la...
Je me blottie la contre lui, pour ne plus avoir peur, et sentir un autre coeur qui bat, ça rassure plus que d'entendre le sien frémir...à chaque bruit,à chaque explosion....La je sens juste son battement régulier, qui fait oublier tout le chaos d'avant, toute la douleur engendrée, le mal, les blessures....le bourreau devient l'agneau, sous l'ombre, il a un coeur qui est vivant...vivant. Le mien est si fragile, obligé de se battre pour survivre, obligée de survivre pour se battre...Il n'y a pas de place pour les faibles, il n'y en a pas...Alors on doit fermer les poings et se dire que rien ne nous touche, et serrer encore plus...pour se relever et montrer qu'on a pas mal.Les larmes sont celles qui trahissent notre âme.
Le silence...
Il ne dit rien, il n'y a pas besoin de paroles, la ou nait ce brin de tendresse, ce petit rien qui protège, je m'y sens bien, il en faut si peu pour se dire qu'on est vivants, on le sent la partout, ça sort par les pores de la peau, ça délivre....c'est un sentiment si noble l'amour...
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mer 15 Aoû 2012 - 11:04
On marche dans les couloirs et les goulots, dans la nuit sous la terre, là où tous les chats sont gris, mêlés au reste du monde, ici le béton et l’ombre, l’eau qui suinte sur les parois, les murs couverts de dessins qui hurlent la révolte, la douleur et la mort, et le bonheur d’être en vie. Je l’ai prise dans mes bras comme elle était, emmitouflée dans le drap, presque roulée en boule, écrasée sur elle-même comme une petite chose fragile et innocente. Je sens son cœur qui bat sous le drap contre mon torse, mon cœur si près du sien, à quelques côtes du sien… quelques lambeaux de chair et de sang, et elle de l’autre côté, là où j’ai oublié qu’il pouvait battre pour une autre raison que la fatigue et l’adrénaline, la dope et la merde en cachet que j’avale pour voir la vie en rose du fond du trou, dans la boue, les asticots qui rongent et rangent mon désordre, ma cervelle, ma crasse et ma haine. Et mon cœur en vie… j’ignorai qu’il existait. Elle a trouvé le chemin, celui des écoliers pour le toucher, tout à l’heure avec sa main posée sur lui… Dans mes bras, elle a l’air si fragile, comme une porcelaine qu’il faut porter à bout de bras pour ne pas l’abimer, et surtout… ne pas la faire tomber, ne pas la casser, ne pas lui faire mal, ne pas lui faire mal…
Et dedans, dans son intérieur, je sens une force, celle des reines et des conquérantes, celle des Jeannes d’Arc et des Dianes… les chasseresses cachées prêtes à bondir et se battre, mais… derrière le mur et les grilles, il faut prendre au creux de la main le fil de fer barbelé qui la protège, les épines au creux de la main à pleine main, saisir les pointes qui déchirent la peau. Et puis, je la vois se battre, petite guerrière emmitouflée… Contre tous et sur tous les fronts, seule elle affronte… je la vois en fermant les yeux, en la portant blottie contre mon cœur et ma chair déchirée, mon cœur qu’elle a touché avec sa main si petite, posée là, sur lui, tout à l’heure. Et qu’elle a fait battre.
Un chat noir se glisse et épie, et feule quand on approche de la sortie, vers la lumière du dôme, le ciel noyé masqué derrière son verre épais, la camisole de Novlangue. Je me souviens maintenant… je suis un N.O.D… un soldat… un claquement de doigt, un ordre, j’obéis. Elle est l’ennemi, la proie, celle que je dois torturer pour qu’elle parle, pour qu’elle me parle… me dise et raconte ce qui se passe dans les bas-fonds, dans sa vie poisseuse et misérable. Je dois… Je devrais… la broyer entre mes bras…. Comme une chose… ce qu’elle est… une toute petite chose sans importance que personne ne voit jamais, à laquelle personne ne fait attention… si petite… si fragile… qui l’entendrait ? Qui l’écouterait ? Elle n’existe pas, elle se cache, terrée comme un ver de terre qu’on oublie même d’écrabouiller tellement il est insignifiant. Je dois… Non… Obéir… Claquer du talon, oui chef ! Non… Sortir du trou… Voir la vie… Distinguer le vrai du faux Le mensonge qu’on a injecté dans ma cervelle à coup de raison du plus fort Je dois… La protéger.
J’arrache ma muselière… Et je crie, je hurle comme un chien enragé, je vomis mes tripes et les barreaux de ma prison, tout ce que j’ai su, ce qu’ils m’ont appris, coupés mes ailes mortes là, je le crache je le vomis sur le sol, près d’elle que j’ai posé délicatement comme une porcelaine… Enfin, je vois le juste, la lumière libre dedans, dans mon esprit qu’ils ont cru ravager il y a… il fut. La porte de ma prison vole en éclats, mille, pas un de moins, pas une certitude de plus, et je peux voir, ouvrir les yeux et voir libre, et la regarder roulée en boule, apeurée de moi… de moi… l’être humain devenu un monstre du sang sous les ongles, de la boue dans le crane et les veines. Je redresse la tête, le visage vers elle, les yeux mouillés, les joues trempées de tous ces éclats et je pose un doigt sur son front… j’appuie… je repousse son visage en arrière, qu’elle me regarde en face, dans les yeux… Dans l’âme… Je suis pas si mauvais…
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Sam 18 Aoû 2012 - 11:08
Les yeux dans les yeux...ses yeux dans les miens, je laisse entrer mon âme dans la sienne, là, au delà de l'iris, dans l'obscurité, elles apparaissent, je commence à les voir, une à une, ses yeux s'illuminent,je le jure ils brillent, comme des petites étoiles perdues dans le néant...
Le temps s'écoule mais il reste figé...à cet instant.
On flotte l'un dans l'autre, comme on laisse le vent s'engouffrer sous les vêtements...doux et chaud à la fois... Mes yeux se glissent dans les siens, ils ont perdu quelque chose,oui, le voile s'est levé, celui qui aveugle, qui nous aveugle tous...celui qu'on maintient comme une couverture les soirs d'hiver, quand il ne nous reste plus que ça pour survivre... L'ennemi n'est plus la, devant moi...Les nuages sont passés... Je sais que tout n'est pas éteint, que l'humanité est la, elle est encore la...une petite flamme précieuse sous les cendres, une lumière dans les bas fonds.
Rien à foutre du reste...c'est quoi le reste? C'est quoi?....
On doit changer...on doit pouvoir changer le cours des choses...Je suis cassée, mais mon corps deviens un amas de fils, laissant une nouvelle et délicieuse énergie parcourir chacun de mes membres, les ranimant un à un...
Tout est encore possible...
J'avance ma main vers son visage, ce visage qui commence à changer....mon doigt effleure ses lèvres et y dessine un sourire.
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Lun 20 Aoû 2012 - 23:06
Un sourire ? Je ne connais pas le sourire, pourtant c’est ce que je sens sous ses doigts qu’ils arrachent à mes lèvres, elles, soudées à l’ordinaire de Novlangue, rompues aux usages de mon rang et à ce qu’on a enfoncé de gaité dans ma cervelle, autant qu’on peut en faire entrer dans une tête d’épingle. J’ai vu des gens rires, ceux qui voulaient mourir libres, juste avant que je cède à leur caprice et que j’achève mon travail, le dessein de Novlangue. Je… j’ai un recul devant cette chose nouvelle, le sourire. Je pose mes doigts sur mes lèvres pour le sentir, sentir ses contours, sa forme, son relief.
A quoi est-ce que je ressemble avec un sourire ? Je n’ai jamais souri. Ou... Peut-être… c’était il y a longtemps, je m’en souviens plus, j’ai perdu la mémoire un jour, c’était plus prudent.
Sa main est restée suspendue devant mon visage, celle qui a dessiné un sourire sur le mien. Je la prends dans la mienne… je suis brutal, maladroit, je sais faire mal, c’est tout ce que je sais, et puis cette chose nouvelle, que je veux pas lui faire mal, pas l’abimer, elle a l’air si fragile. Pour la première fois, je fais attention, je refuse de l’abimer, je fais attention et je me regarde faire attention. C’est inhabituel, surprenant, je la tiens, une main que j’ai besoin de protéger. Pas une envie, j’ai oublié ce que c’est ça aussi, l’envie. Elle est si petite posée dans la mienne… si fragile… et sale aussi.
Tu es sale petite chose…
Son visage aussi est sale. Ses cheveux ont l’air d’avoir jamais rencontrés un peigne, et ses fringues sentent mauvais.
On doit sortir, partir d’ici, mais tu devras marcher pour pas qu’on se fasse repérer. Je t’aiderai.
Je garde sa main dans la mienne pour l’aider à se lever, et je passe mon bras sous ses épaules. Elle pèse vraiment pas lourd, une petite fille sous des vêtements trop grands… Un pull aussi grand que pour deux…
Sortons…
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Dim 26 Aoû 2012 - 12:34
Son grand bras m'encercle, je dois le suivre, c'est bien trop dangereux de rester au même endroit trop longtemps...Changer de cachette était un moyen de survie avant...Mais je ne suis plus seule...J'avance lentement...son appui m'aide, sans quoi je me serais déja écroulée par la fatigue. Je serais peut être déja morte par sa faute...Et le destin en a voulu autrement.Il suffit parfois de si peu pour que tout bascule...Et puis j'ai lu ses yeux, la ou se terre l'âme profonde, la ou le mensonge n'a pas sa place, la ou j'ai deviné cette humanité....
On avance, dans les couloirs de Novlangue...dans ses rues sombres et crades...On s'arrête après quelques temps de marche difficile, là, dans un coin de rue, à l'abri, il y a un vieux bidon, dans lequel l'eau des gouttières ruissèle, il m'invite à y boire, je m'y penche pour y recueillir le liquide précieux entre mes mains, et bois par petite gorgée, mon coeur palpite...je ne sais pas vraiment si la fatigue en est la seule raison, ou si c'est toujours sa présence... Et puis je plonge ma tête, entièrement...pour me rafraîchir les idées...il faut que je gagne de l'énergie,je le retarde...il risque gros si on nous voit ensemble, je le sais...et pour lui je ne dois pas fléchir...je dois pas!
Il me tend un petit morceau de savon, surement piqué par la... Je lui demande de se retourner...ça fait si bizarre cette situation...Mais je n'ai pas peur, non je n'ai pas peur... J'enlève le vieux pull...gardant simplement ce qui me reste de mon débardeur..J'essaie de me laver du mieux que je peux, rapidement, frottant ici et la, en prenant soin de contourner mes plaies...Je dois rester énergique, même si j'en peux plus...Je dois.... Les yeux fermés, je revis, je refais peau neuve...Comme une renaissance... Et puis je sens une main, là, dans mon dos...
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Lun 24 Sep 2012 - 16:02
Elle me répond pas…
D’habitude, tout le monde me répond en triple exemplaire. Ils finissent par me donner les matricules de leur famille, parents, enfants, oncles et tantes, le nom du chien et même celui du putain de cochon d’inde. J’ai l’air si méchant ? Non, j’en suis sûr, tout juste un peu nerveux. Perturbé disent certains. Ceux qui croient me connaitre, les autres, c’est tous des petites merdes, alors on s’en fout. Ils comptent pas, et elle si. Dans une certaine mesure. Apres tout, on ne se connait pas, et si elle est pas plus bavarde, le jeu risque de tourner court. Faut voir le bon côté des choses, elle me saoule pas avec un discours fatiguant. Sauf qu’elle répond pas.
Et ça m’énerve., j’aurais voulu savoir à quoi je ressemble avec un sourire.
Je parle dans le vide ? J’avais pas l’impression de faire la causette avec les murs. C'est pas habituel... Tu sais, petite chose…, quand je pose des questions, j’obtiens toujours des réponses... toujours.
T’en auras au moins retenue une. Maintenant, t’es propre et tu ressembles plus à une boite de conserve rouillée.
Elle est jolie, de dos Pas bien grande J’ai cru que c’était une gosse Je pose la main sur son épaule pour lui dire de se retourner et voir son visage lavé de toute sa boue. Regarde-moi dans les yeux, montre-moi ton visage….
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Mar 25 Sep 2012 - 13:59
Je n'avais pas répondu à ses questions...Non...Murée dans les sensations, dans le silence.Peut être due au choc que j'avais reçu...Peut être à ce mélange d'émotions si paradoxales...Tout semble si irréel, et pourtant...
Les gestes parlent parfois mieux que les mots... Et lui, je dois le conduire, lui montrer, lui faire toucher du doigt....pour qu'il voit par lui même.C'est ça l'important. J'esquisse un sourire quand il me pose la question, les réponses tu les as....la dans ton cœur oublié....Ce n'est pas loin, c'est tout proche... Je m'avance vers lui, et le regarde, calmement, sans rien dire.Je me sens mieux, lavée, remplie d'un espoir nouveau.Parce que si cet homme, aussi noir qu'il soit, commence à entrevoir la lumière, alors j'ai confiance en un avenir. Je lui prends une main, ne le lâchant pas du regard..
Viens...
Je glisse ma main dans la sienne,elle est rêche et puissante... et l'emmène vers le bidon...à l'endroit même ou je me suis lavée...
Regardes...
Je l'invite à se pencher par dessus.Je l'accompagne, gardant sa main, accrochée à la mienne, je lui montre le reflet de l'eau en y plongeant mon index...
Celui la même que j'avance maintenant vers sa bouche, suivant la forme des lèvres que j’agrandis de chaque coté...
Qu'est ce que tu vois maintenant?....
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Sujet: Re: Ni vu, ni connu... [Avec Wasphollow] Jeu 27 Sep 2012 - 15:21
Je vois… l’eau… Rien que l’eau…
L’eau trouble, et ses halos qui la voile d’une infinité de rides Un visage usé, vieux Le temps qui passe et raye le parquet, dessine les trait du temps par-là, ici et là Et creuse, vrille, enfonce ses dents dans la chair avariée Le torrent de la honte et des regards infidèles J’ai peur et mal au ventre J’ai comme une envie de vomir pour nettoyer l’intérieur, le dedans, tout ce qui traine et empeste à force d’être là Comme un poison qui prend son temps Qui chemine et gravit le cheveu et puis là, sur la tempe près d’un œil et l’autre à l’opposé C’est guère mieux, l’identique imparfait C’est vieux dedans A force, ça émerge et pire, c’est gravé comme un disque vinyle, les sillons du malaise Ce qu’on ne digère pas Ce qu’on ne peut oublier Et tout ce qu’on a enterré pour oublier C’est plus tout jeune non plus dehors.
Je regarde l’eau qui ne dort plus Je ne vois rien…
Si, Elle Toi.
Je me tourne vers elle pour voir son visage comme dans l’eau, son reflet, ses yeux presque noirs, ses lèvres à peine épaisses, et ses joues qui sont roses.
Pourquoi elles sont rose…
C’est ce que je lui dis à l’oreille, à peine audible, mais sans pudeur pourtant. Des questions… c’est tout ce qui me reste, des tonnes de questions Et un sourire dessiné avec son doigt Je l’ai pas vu, mais j’ai vu le sien… J’ai eu un mouvement de recul, pas habitué qu’on me touche, pas comme ça, pas là, pas cet endroit. Aucune autre n’est allée au fond des choses.
Je recule, un pas, j’enlève ma veste lourde pour lui couvrir les épaules. A Partir de ce geste, je deviens un autre, un autre qui ne voit pas son sourire dans un reflet, mais qui a vu le sien.
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Lun 23 Avr 2012 - 12:26
