Au cours de la journée, il a eu le temps de mener quelques recherches. Une Valkyrie aux yeux mauves, ce n'est pas commun, et son réseau d'information lui a permis d'obtenir son nom, son âge, et diverses informations sur ses services et son emploi du temps. Jane a trouvé la demoiselle très jolie, et ne s'est pas privé de le dire à Jaden qui lui a répondu d'un grognement. Lui, il se souvient surtout de la souffrance dans son beau regard. Et il veut la revoir.

Mais le plus important, c'est de retrouver le Borgne. C'est lui qu'il veut massacrer. La Valkyrie ne sera qu'un encas au passage. Aussi agréable soit cet encas.

Alors, lorsque la nuit est tombée, que la Valkyrie a dû monter sur scène, il sort de chez lui, vêtu de son uniforme de Mentaliste. Son nez le fait toujours souffrir, mais grâce à divers médicaments et l'intervention d'un spécialiste dans la journée, il tient en place sans avoir besoin de protection extérieure. "Evitez juste de vous refaire frapper au visage" qu'il lui a dit. Sans blague, il y aurait pas pensé tout seul...

Tout le bazar de l'explosion a déjà été nettoyé, et la vie a repris son cours comme si de rien n'était dans le quartier de l'Opéra. Sont balèzes au gouvernement pour étouffer les problèmes.

Quelques uns tentent de lui résister lorsqu'il pénètre dans les parties réservées aux artistes, dans l'opéra, mais bien vite plus personne ne se dresse devant lui. Etre un mentaliste + avoir une tête cabossée inquiétante + un pouvoir mental offensif ouvre toutes les portes.

Justement, il parvient devant le panneau de bois indiquant "K-Cendre", l'ouvre aisément, et pénètre à l'intérieur. La loge est jolie, dans des tons chaleureux. Il tire une chaise devant le miroir, s'y affale, les pieds remontés sur la table, et s'observe dans la glace en attendant que sa jolie proie vienne à lui.

Enfin ! Enfin sa jolie proie est là... Sublime dans ses formes d'apparat. A cette vision, les souvenirs de ses beaux yeux agrandis par la douleur le saisissent un instant, mais il les réprime bien vite, se concentrant sur elle. Avec lenteur, il décroise ses jambes pour lui faire face, et se lève, la gratifiant d'une demi-révérence très ironique.

- Bonjour, K-Cendre.

Il sourit largement, très satisfait de son effet. Son nom n'a pas été très difficile à trouver de toute manière. Connaît-elle le sien ? Probablement pas.

Il s'approche à pas lents, s'arrêtant à un pas d'elle, et saisissant sa main pour y déposer un baise-main d'un autre âge. Ca lui plait de faire ça. La peau de la Valkyrie est douce et parfumée, et malgré les artifices qui la recouvrent, il apprécie désespérément ce contact.

- J'imagine que vous savez déjà pourquoi je suis ici, jolie demoiselle ?

Il se redresse, lui offrant un nouveau sourire plein de dents. Carnassier, et dangereux.

Calme, posée, la Valkyrie est étrangement sereine. Il la suit du regard tandis qu'elle se dirige à sa coiffeuse, commençant à se démaquiller. Son regard s'attarde lentement sur les belles courbes de la demoiselle, et il se passe la langue sur les lèvres. Jolie jolie petite Valkyrie, laisse-moi goûter à la douceur de ta peau, et tu découvriras ce qu'est un vrai Mentaliste...

Elle lui indique n'en savoir que peu. Cela lui convient. Il se dirige vers elle tandis qu'elle fouille ses tiroirs, se plaçant dans son dos, et détache avec douceur son chignon. Sa lourde chevelure blonde s'épanouit en corolle entre ses doigts, il en caresse une mèche entre ses doigts, la tournant et la retournant, pensif, avant de relever le regard vers son visage, dans le miroir.

Dites-moi toujours ce que vous savez. Toute information est bonne à prendre.

Ses doigts remontent le long des boucles blondes, s'enroulent autour d'une oreille, puis massent un instant son crâne. Il aime bien les Valkyries. Elles sont jolies, douces, et dociles. Celle-ci a de superbes yeux en prime. Il remonterait bien avec elle dans les chambres réservées aux plus riches. Juste pour cette nuit. Aima le hante encore, et il a besoin d'une autre peau, d'une autre femme pour se changer les idées. K-Cendre ferait l'affaire. Cassandre, à la beauté éthérée, sera-t-elle la prophétesse qui ce soir se refusera à lui ?

Aura-t-elle vraiment le choix ?

Sa douce voix emplit les lieux au fur et à mesure de ses explications, et il écoute sans perdre une miette du spectacle qu'elle lui offre désormais. Guinea. Le peignoir tombe. Terroriste. Il dévoile sa peau. Egouts. Le maquillage peu à peu s'efface. Requête. Jaden est à l'étroit.

Il attrape les objets qu'elle lui tend, son oeil s'égarant longuement sur la chute de reins de la jeune femme, puis plus bas, remontant à ses omoplates, ses fines épaules, et il soupire. C'est une torture de lui montrer pareilles promesses, il sent qu'elle va se dérober s'il souhaite aller plus loin. Les femmes sont des créatures pénibles tout de même.

Avec douceur, il repousse sa chevelure, la passant par dessus son épaule pour avoir accès à son dos.

- Je vous remercie pour ces précieuses informations, je saurais en faire bon usage.

Ses grandes mains emprisonnent un morceau de coton, l'imbibent de lotion, puis commencent à nettoyer le haut de son dos avec application et sans brusquerie.

- Je ne sais pas si l'information pourra vous servir, mais au cas où vous deviez monnayer votre vie, je me nomme Jaden Hammond.

Autant jouer jusqu'au bout. Que son nom parvienne aux oreilles du Borgne n'a rien de certain. Mais au moins, il y a une chance désormais. Pas que ce soit très difficile de le trouver ceci dit, il est plutôt connu, mais autant faciliter les choses. La rencontre n'en sera que plus rapide.

Le coton peu à peu se disloque entre ses doigts, se déchire, ne laissant plus que sa grande main pour caresser son dos, descendant peu à peu. Le maquillage, les paillettes, se collent sur sa propre peau, mais il n'en a que faire, savourant la chaleur d'un épiderme délicieux contre le sien. Elle ne ressemble en rien à la dépucée, et pourtant, l'attire tout autant. Il ne lui manque que le charme exotique de la folie dont faisait preuve la rousse, de cet abandon qu'il a senti. K-Cendre va le repousser, il le sent. Et il va avoir du mal à le tolérer.

Ses mains remontent et contournent peu à peu ses hanches, viennent se poser sur son ventre, largement ouvertes sur sa peau. Son corps se rapproche un peu, mais il ne se plaque pas contre elle. Pas encore. Son visage s'abaisse, son nez effleure l'épaule laissée nue par la chevelure repoussée, et sa voix ronronne, virile :

- Vous sentez bon.

Son coeur de mâle rate un battement lorsque la divine créature se plaque contre lui. Son souffle accélère lorsqu'elle effleure son visage du nez, et son esprit décide de se faire la malle lorsqu'elle murmure une indécente invitation.

Ses lèvres charnues sur sa peau affolent les derniers réticents de ses sens, et ses doigts se crispent un peu sur le ventre de la donzelle, se resserrant possessivement dans sa chair. A lui. Elle est à lui ce soir. Quoi qu'elle en dise, quoi qu'elle puisse imaginer, cette nuit, elle sera sienne. Jusqu'à ce qu'il la consume, la consomme, jusqu'à ce qu'elle implore grâce. Une paire d'yeux violets traverse son esprit, un éclair de souffrance au fond de la prunelle. Oui, oui il va les revoir. Pas tout de suite, il a d'autres appétits à satisfaire en premier lieu, mais ils reviendront.

Ses lèvres descendent jusqu'à son épaule, s'y posent en un doux baiser. Se contrôler, se tenir encore un peu. On n'attrape pas les femmes avec de la violence. Pas la majorité en tout cas. Lorsqu'elle sera abandonnée dans ses bras, il pourra laisser libre cours à ses penchants. Mais pas tout de suite, pas tout de suite. Doux et gentleman, le parfait charmeur, le bourreau des coeurs. Ca marche à chaque fois. Elles tombent toutes dans le panneau. Toujours.

Celle-ci ne fera pas exception. Laissons-la rêver encore un peu, encore quelques instants. Offrons-lui ce qu'elle rêve. La chute n'en sera que plus violente.

- Je crois qu'il n'y a qu'un moyen pour toi de le savoir...

Ses mains remontent avec une lenteur exaspérante le long du ventre, leur taille leur permettant d'encadrer toute la largeur de cette fine créature, puis s'arrêtent juste sous la poitrine. Ses doigts effleurent parfois d'intéressantes rondeurs au rythme de la respiration de leur propriétaire. Sa voix mâle baisse encore d'un ton.

- Je te promets de garder les yeux fermés si cela te rassure...

Oui, il fermera les yeux. Pour un temps... Jusqu'à ce que la passion le saisisse, que le plaisir l'emporte, et qu'il oublie jusqu'à son nom.

Hmpf, elle est chaude la demoiselle. A peine le temps de poser son regard sur elle qu'elle le dévore. C'est pas lui qui va s'en plaindre ceci dit. Bien vite, il s'abandonne à ses gestes, reculant docilement jusqu'au lit. Sa veste d'uniforme a terminé sa course loin de ses épaules à un moment ou à un autre, et sa chemise est déjà à demi déboutonnée lorsque l'arrière de ses genoux percute le sommier. Il se laisse tomber sur le matelas, attirant la jolie Valkyrie sur ses genoux.

Puis il la fait basculer sur le dos, roulant avec elle dans les draps jusqu'à prendre le dessus. Carnassier. Chasseur. De haut, il l'admire, la chemise largement ouverte sur son torse dévoilant son torse finement sculpté ainsi que ses multiples cicatrices. Une main est posée juste au-dessus de l'épaule de la demoiselle pour lui permettre de tenir, l'autre se referme autour de sa gorge. Il savoure un moment la douceur de sa peau, la palpitation du sang sous ses doigts, serrant juste assez pour en percevoir toute la force, avant de laisser ses doigts glisser vers sa poitrine, effleurant sa peau entre les seins, puis descendant jusqu'à son ventre.

Sa voix est inquiétante désormais, alors que ses pupilles se dilatent.

- Délicieuse... Tu es délicieuse...

Sa main remonte, découvrant d'agréables rondeurs, son visage descend, reprend ses lèvres. Ce n'est qu'un début. Que le tout tout début. Bientôt il sentira sa douleur entre ses doigts. Bientôt il goûtera sa souffrance sur sa langue. Pour l'heure, il se maîtrise encore... encore un peu.

Merveilleuse, délicieuse, il se perd dans sa chaleur avec la délicate certitude d'être en territoire conquis. Elle s'offre à lui, réagissant à ses plus infimes mouvements, adaptant sa position à chaque effleurement, le corps à l'écoute du sien.

Ca lui plait. Au-delà des mots. Ses mains caressent ses bras relevés, sa peau mal démaquillée, ses lèvres goûtent chaque centimètre offert, savourent... Elle l'enlace, il jubile...

Et soudain la décharge électrique dans tout l'organisme le cloue sur place. Immobilisé, tétanisé.

Son corps s'affaisse sur celui de la Valkyrie, ses muscles tremblent, et une délectable douleur s'empare de lui. Délicieuse. Raaaaaah que c'est bon. Son visage repose entre les seins de la belle, les yeux grands ouverts. Il tente d'activer son pouvoir, sourit intérieurement en le sentant réagir sous son injonction. Qu'elle le regarde dans les yeux, la garce, et il lui expliquera la vie. Quelle connasse quand même. Qu'est-ce que ça l'excite...

Ca fait longtemps qu'une femme n'a pas essayé de reprendre le dessus dans un plumard avec lui. La dernière a fini brisée définitivement. K-Cendre tiendra-t-elle de telles promesses ? Pourra-t-il sentir son petit corps fragile entre ses mains meurtrières, et voir l'étincelle de conscience s'éteindre dans son regard ?

Quand il sera libéré, il lui fera payer pour ça. Elle pleurera longtemps. En attendant, il est à sa merci... Et il espère bien qu'elle ne compte pas être douce.

Elle s'échappe, puis commence à lui expliquer le programme de la nuit. Il grimace à l'évocation des menottes, mais endure patiemment tout ça, la cagoule, le retournement, l'accrochage au lit.

La garce, putain, c'est vrai qu'elle a serré fort. Trop fort. Ses mains vont manquer de sang sous peu, il va ptet même perdre un doigt. Connaaaaasseuh ! Les picotements dans ses phalanges s'intensifient, créant un frisson délicieux dans son bas-ventre qui remonte le long de tout son corps.

Privé de la vue, il ne peut savoir d'où vient la menace, et lorsque leurs ventres entrent en contact, une plainte étouffée jailli de ses lèvres entrouvertes. C'aurait dû être un putain de gémissement, mais avec tout son corps paralysé comme ça... Enfin, tout son corps... Son pantalon, lui, a l'air de plus en plus étroit.

Il imagine fort bien le regard triomphant de sa belle conquête... Patiente, chérie, patiente, dès que tu me libèreras, c'est toi qui crieras...

Nouveau soupir lorsque ses ongles se plantent dans sa chair... Il n'a aucun doute, ça va lui plaire. Beaucoup. Vraiment beaucoup. Il n'a plus qu'une seule envie, qu'elle arrête de causer, et qu'elle emploie sa bouche à de plus intéressants ouvrages. Prends moi, putain, vas-y, fais quelque chose ! Si tu continues à faire durer, je réponds plus de rien... Vraiment plus de rien...

Résister. Résister encore. Encore un peu. Un tout petit peu. Ne pas gémir. Ne pas gémir. Ne pas gémir.

Huuuuuuuuuuuuuum.

Putain la garce. Ah, non, pas là, pas là, oh oui là ! Gémissement indécent.

Douleur, douleur partout, souffrance généralisée. Plaisir, plaisir explosif, plaisir supplice, n'y aura-t-il donc aucune fin ? Elle joue, elle joue, sur sa peau, sur son sexe, elle mord et cajole, emprisonne et révèle.

Souffle court. Encore plus court. Souffle coupé et mains sur la gorge. Essayer d'arracher les menottes, sans succès. Essayer plus fort.

Elle s'empale, elle le chevauche, elle le frustre, et il grogne. Il menace, il insulte. Elle giffle, elle domine...

Aaaaaaahhh.

Non pas là, pitié pas là. Piti... Une décharge électrique. Le corps se convulse. L'esprit jouit. L'organisme suit. Elle ne pourra pas le maîtriser, pas entièrement, pas pleinement. Mais elle est douée. Elle est très douée. Elle est...

Cri rauque de douleur. Des heures. Des heures... Encore, encore et encore et encore.

Brouillard trouble du plaisir et de la douleur, suave mélange. Quelques mots à son oreille, vides de sens. Une dernière caresse sur ses lèvres. Silence. Repos. Evanouissement.

Une paire de claques le réveille violemment. Un robot penché sur lui.

Il grogne, renvoie le robot d'un ordre sec dès que celui-ci l'a détaché, et se masse les poignets. En sang. Connasse. Elle a frappé un grand coup cette fois, oh oui, très grand. Il en banderait au seul souvenir si elle ne l'avait pas entièrement vidé.

Le corps entier courbaturé, il enfile tant bien que mal son pantalon, couinant en remettant son attirail en place, rendu douloureux par une activité... intense. Puis enfile sa chemise froissée, et referme sa veste par dessus. Une fois habillé, il n'y parait pratiquement plus. Si l'on omet les traces de doigts sur sa gorge, et la profonde morsure sur sa joue, il semble presque impeccable.

S'assoir tant bien que mal devant le miroir, sans tenir compte de la douleur violente qui émane de son entrejambe. Attraper un peu de maquillage pour masquer les plaies de sa joue, puis saisir un tube de rouge à lèvres.

Quelques instants plus tard, il sort de la pièce d'une démarche raide et lente. Sur la glace, des lettres rouges s'alignent.

Je reviendrai, ma chérie.